Mario et Luigi : Voyage au centre de Bowser est le troisième épisode d'une série qui a débuté sur GameBoy Advance avant de se poursuivre sur DS. Le premier opus, Superstar Saga, reprenait la formule de base des Mario RPG, c'est à dire des combats au tour par tour et beaucoup d'humour pour enrober le tout. Mais il innovait de par son principe étonnant et pourtant ergonomique au final de pouvoir diriger les deux plombiers en même temps. Le joueur les déplaçait ensemble mais chacun pouvait agir séparément, leurs actions (sauter, frapper àl 'aide d'un marteau...) étant associés à un bouton qui leur était propre. Cela permit à la licence de se démarquer des Paper Mario, plutôt affiliés aux consoles de salon ceci dit.

Des années plus tard, et après un deuxième épisode auquel je n'ai pas joué, le troisième volet a débarqué avec un argument de poids, Bowser, jouable en sus des deux frères.
C'est d'ailleurs la réussite principale parmi les quelques innovations apportées à une recette bien connue. Diriger Bowser n'est au fond pas révolutionnaire quant au ressenti et à la jouabilité, mais cela amène à découvrir des zones différentes (trop rares malheureusement), des touches d'humour qui varient de l'habituelle couardise de Luigi, et surtout des nouvelles situations changeant la jouabilité. Ces dernières arrivent lorsque Bowser devient géant ; le joueur doit alors mettre sa console à la verticale et gérer les attaques et la défense au stylet et au micro. Heureusement ces combats s'appuient sur des situations originales comme devoir stopper un train avant qu'il n'atteigne son objectif, repousser un ennemi dans l'eau pour pouvoir lui faire plus de dégâts et bien d'autres. Il est toutefois dommage que ces scènes souffrent de légers problèmes d'ergonomie (les gauchers seront avantagés pour une fois) voir de jouabilité (les coups de poings à exécuter au stylet).

Mais l'intronisation de Bowser amène une autre surprise, moins attrayante celle-là, qui concerne Mario et Luigi puisqu'ils se retrouvent (un temps) prisonniers du corps du roi des Koopas. Une bonne idée sur le papier mais au final on se retrouve avec des décors monotones, des ennemis peu inspirés quant à leur design, et même une architecture et un rythme trop dirigiste. Certes vers la fin l'interactivité (avec la glace) amène quelques situations intéressantes voir quelques énigmes sympathiques mais cela représente un pourcentage trop faible de l'aventure pour relever le tout. Et ce ne sont pas des mini-jeux guère captivants voir peu maniables pour certains qui le feront.
Reste pour les deux plombiers des scènes en extérieurs classiques, trop classiques mais efficaces. Las ! Les décors n'ont que trop peu évolués depuis l'opus GBA et l'on retrouve la plage (avec des phases sous-marines rares et courtes), la forêt, la grotte... preuve d'un manque d'inspiration et de renouvellement flagrant.
Encore une fois l'ensemble reste efficace et sympathique mais l'impression de redite est belle et bien là, sauvée par une fin généreuse en boss et un peu plus riche dans son level-design. La facilité du jeu est fidèle à la série... et même accrue ici avec des tonnes de soins, un système de badge permettant de se soigner en cas d'excellence dans les attaques, et des fèves en grand nombre pour améliorer ses statistiques. La durée de vie est elle plutôt correcte avec 25 heures pour en faire le tour sans se presser.

La réalisation n'a elle aussi été que trop peu améliorée, avec des décors pauvres, peu détaillés mais des animations et des bruitages excellents, ainsi que quelques scènes s'affichant sur les deux écrans pour un effet sympathique.
Les musiques atteignent un très bon niveau, notamment celles du village des Toad, de la grotte ou même durant les combats. Une bonne surprise pour ce genre de jeu. Sans compter les deux ou trois remix de thèmes de la saga Mario.

En conclusion Voyage au centre de Bowser reste coincé entre une formule de base qui n'a que trop peu évolué et qui commence à tomber dans la routine, et des innovations plus ou moins heureuses dans leur application. Les phases en Bowser géant tirent leur épingle du jeu quand les séquences à l'intérieur de son corps laissent souvent indifférents, tout comme les mini-jeux pourtant réussis d'habitude chez Nintendo.
Un parfait exemple de la difficulté à améliorer un concept éprouvé, pour un opus finalement moins attrayant (malgré des arguments de départ solides sur le papier) que son ainé sur GBA.
ngc111
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le 18 sept. 2011

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