Faire un jeu vidéo réussi sur tous les domaines n'est pas chose aisée tant le nombre de paramètres qui entrent en jeu sont nombreux. Pourtant, comme partout ailleurs, il y a des génies capable d'y arriver. Ici c'est Remedy Entertainment, un développeur finlandais jusque là surtout connu pour ses démo techniques très aboutis.

Le premier soin apporté à Max Payne est au niveau de l'écriture, secteur habituellement négligé dans le médium jeu vidéo. En effet il y a tout un travail au niveau du background du héros afin de lui procurer une épaisseur appréciable, rendant ainsi son parcours encore plus tragique. Le même soin est apporté à l'ambiance, glauque à souhait, et au scénario nous dévoilant différents visages de la criminalité New-Yorkaise; du camé en manque jusqu'au col-blanc le plus cynique.

Tout cela est parfaitement mis en valeur par une direction artistique exemplaire et un moteur de jeu impressionnant pour l'époque affichant moult détails et nuances.

Enfin un jeu vidéo ne serait rien sans son gameplay et, là encore, les petits finlandais frappent fort. Tellement fort qu'ils seront repompés sans vergogne (même si parfois habillement) dans la décennie qui suivi.
Le jeu n'est à la base "qu'un shoot" comme dirait l'autre sauf que l'ajout du bullet-time change tout. Cet artifice permet au joueur de ralentir le temps et de se permettre quelques cascades dignes des meilleurs films d'action Hong-Kongais. En résulte un gameplay nerveux et addictif comme rarement.
Mais un gameplay peut aussi raconter des choses à l'image de ces séquences de cauchemars parfaitement réussie où tous les éléments, gameplay y compris, sont torturés pour mieux nous faire pénétrer dans l'enfer psychologique que vit le héros.

Au final Max Payne arrive à nous impliquer au plus profond de son aventure avec un talent rare. Ce jeu se hisse aux côté des meilleurs polars, tout support confondus. Max Payne c'est du James Ellroy numérique, du John Huston pixélisé, bref c'est tout simplement un chef-d'oeuvre. Même les outrages du temps ne peuvent altérer la puissance qui se dégage de ce jeu.
Vnr-Herzog
10
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le 4 mai 2010

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