Max Payne 2 est un cas d'école, une suite qui comprend avec exactitude d'où elle vient et se sert de l'ensemble des bases établies par son prédécesseur pour délivrer une expérience solide tout en gommant les imperfections que le premier à pu avoir. Il est rare de voir une suite comprendre de si belle manière ce que les joueurs ont apprécié lors d'un premier épisode, pour ensuite leur servir une deuxième fournée qui frôle le sans fautes. Qu'on soit d'accord, Max Payne 1 frôle déjà la perfection mais on ne peut nier que celui-ci souffrait, et c'est bien normal, du manque de budget de son studio et surtout du manque d'expérience. J'ai écrit une critique sur ce dernier et j'ai tellement apprécié le voyage que je ne souhaitais pas m'étaler sur les défauts mais il y en avait.
On pouvait noter une répétitivité de certains décors, ou encore les phases de cauchemars qui étaient peu intéressantes. Max Payne 1 reste un coup de maître mais il respirait encore légèrement le projet amateur.
Ici avec Max Payne 2 on passe au niveau supérieur, et chaque potard se voit poussé à son maximum.
Ce n'est pas une surprise mais nous faisons face une fois de plus à une claque technique monumentale, lors de sa sortie et même encore aujourd’hui je me suis retrouvé assez soufflé par le photoréaliste de certains décors, à lâcher le clavier et juste regarder autour de moi par moment.
Je n'ai aucune idée de ce à quoi ressemble la version console mais sur PC le jeu reste plus de 17 ans après un bonheur pour les yeux. Le plus incroyable c'est que malgré un nombre important d'éléments à l'écran, bon nombre d'entre eux sont interactifs. Ouvrir les placards, pianoter les ordinateurs, les toilettes, pas foncièrement utile me direz-vous mais pour l'époque cela force le respect.
Sans oublier que tout cela s'accompagne de superbes effets pyrotechniques au cœur de l'action, nous laissant le plaisir de vivre des grands moments de cinéma à la John Woo ou l'ensemble des décors volent en éclats au détour d'une fusillade.
Cerise sur le gâteau le nouveau moteur physique intégré au jeu (Havok) fait des miracles et participe grandement au sentiment d'immersion et comme abordé plus haut cette fois-ci le jeu se permet même de nous emmener vers de multiples lieux, très différents, en intérieur ou extérieur, tous plus iconiques les uns que les autres.
Mention spéciale pour le commissariat, je me croyais vraiment dans un épisode de New York Unité Spéciale, immersion garantie.
En somme la direction artistique est réussie, sans hésitation, avec presque un léger côté Half Life 2 dans les teintes de couleurs employées et cet hyper réaliste des textures.
À n'en pas douter sur le plan technique Max Payne 2 marque un grand pas en avant comparé à son aîné.


Concernant le gameplay que dire de plus, revenez dans 30 ans et celui-ci sera toujours parfaitement jouable, les sensations de jeu sont si intenses qu'il devient difficile de lâcher la souris lors d’une session. Max Payne 2 garde cette simplicité et efficacité, bien trop rare aujourd'hui, qui procure un plaisir instantané que l'on pourrait presque qualifier de "die and retry" par moment surtout quand on pousse les curseurs de la difficulté.
Ces parties de gunfight furieusement endiablées sont souvent contrebalancé par des moments de calme qui permettent au joueur d'explorer les lieux et découvrir que cette fois-ci au delà du couloir principal il y a possibilité de trouver des PNJ avec qui discuter et même déclencher des évènements cachés, tout cela donnant une sensation d'évoluer dans un univers plus cohérent et réaliste.
Max Payne 2 mérite toute l'attention des joueurs, il y a de nombreux aspects où il pourrait être triste de passer à côté en abordant l'œuvre seulement sous le prisme de l'action, regarder et écouter autour de soi et une composante essentielle dans Max Payne 2. Le jeu se permet même de semer des indices par dizaines et certains nous donnant un avant goût de la suite de l'histoire, et ce dès le début de l'aventure.
L’histoire quand t'a elle se veut moins torturée que le premier épisode, les motivations des protagonistes sont plus claires et "clichés" (simplifiées ?), apportant plus de clarté à l'ensemble du scénario avec un côté cinématographique encore plus présent, piochant dans les plus grands classiques du cinéma de "film noir", l'ensemble toujours accompagné des illustrations sous forme de comics.
L'écriture est maîtrisée de bout en bout avec de vrais acteurs pour chaque rôle et non plus les développeurs eux mêmes comme dans le 1, cela change beaucoup de choses, notamment l'immersion au sein de l'histoire qui dans mon cas s'est vu amplement renforcé grâce à cela, même si bien-sûr ce côté amateur notamment avec Sam Lake, lors du premier épisode, faisait parti du charme de l'oeuvre, disons que les deux sont tout à fait appréciables.


Et comment ne pas parler de la BO magistrale collant parfaitement à l'ambiance sombre et miteuse des niveaux, elle aussi proposant plus de pistes que le premier épisode et accompagnant le joueur durant son périple, de 7 heures environ, de la plus belle des manières. C'est plus que de simple musique pour occuper l'espace d'un temps mais bien une bande originale aussi iconique et mémorable que tous les points que nous venons d'aborder.


Au final Payne 2 reste en 2022 une œuvre qui garde une grande pertinence et que je conseille fortement à chacun de faire car c'est un bijou vidéo-ludique comme il y en a peu. Modèle en son temps et aujourd'hui marqueur d'une époque révolue.
Honnêtement si j'avais plus de temps libre devant moi je repartirai pour un run mais je vais me laisser du temps pour digérer cela et revenir dessus pour un challenge plus relevé. Ce deuxième épisode a corrigé tout ce que je trouvais un chouilla faible dans le premier, pour venir assommer le genre en établissant un nouveau point de référence, et en y réfléchissant bien le seul défaut de Max Payne 2 c'est bien d'être autant addictif que la drogue à laquelle Max Payne à fait face par le passé...

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le 5 févr. 2022

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Sajuuk

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