Le futur c'est de la fibre de carbone.

D'ordinaire je suis pas quelqu'un d'objectif. Là c'est surement pire vu qu'on parle d'un jeu de chez Platinum Games. Mon âme leur appartient depuis MadWorld. Justement c'est du MadWorld que j'ai réussi à retrouver dans MGR:R. J'ai bien aimé Vanquish, malgré le corps à corps inexistant, et un peu moins Bayonetta dont le gameplay me laisse parpaing. Ce que je voulais c'est ce mélange entre stratégie sadique et sourde (allitération ma gueule) et projection reptilienne du temps jadis où communiquer se faisait par percussion de la chair contre la chair.
Pouvoir sarsser des connards anonymes et des bestiaux bien trop grands pour mes petites mains brutales prend tout son sens quand on y colle la possibilité de faire ça avec subtilité et chorégraphie.
Je comprend que certains aient pu lui coller des notes misérables, je ne leur en veux pas: trop mauvais qu'ils sont pour maitriser un gameplay de granit doré à l'or fin, ces vermisseaux sont passé à côté d'un pur GOTY d'amour.

MGR:R c'est le jeu qui te ferait presque croire que tu es Zatoichi quand t'es, au mieux, Gilbert Montagné.
Pourtant, pas de petites roulettes ou pilotage automatique, c'est ta bite/schnek et ton couteau en fibre de carbone, on est pas dans un Assassin's Creed.
Point important, la parade. La parade, c'est le premier élément à savoir maitriser, avant la course ninja, avant l'apéricubage de cyborg. C'est ce petit truc qui permet d'explorer le jeu à son maximum.
J'en ai fait la moitié sans l'avoir compris, j'ai trouvé ça poussif, stupide et même dur.
Passé ça tu virevoltes comme un faon sous mdma. Activer les triggers pour le démembrement d'ennemis devient sensiblement plus aisé, par conséquent ton énergie reste élevée, ta santé aussi, tu te permets de prendre plus de risques, d'effectuer plus de démembrement. Ton seul adversaire c'est ta propre inertie.
C'est le jeu qui rend la subtilité violente et la violence un peu plus violente encore.

Deux gros bémols par contre:
La musique de My Chemical Fallout Papa Roach, je m'attarde pas dessus, c'est de la merde, je comprends pas comment on peut faire ça et réussir à se regarder dans une glace.
Un boss final misérable de bêtise, pourquoi me cracher à la gueule comme ça? Je veux dire, je hais déjà les libéraux. J'ai pas besoin qu'on me ramène un profiteur de guerre qui me vend du "muhrica fuck yeah" avec sa grosse voix de fumeur de cigare.
Le chara-design est pire, c'est:
- Un texan random quarantenaire
-Torse-poil
- C'est tout
Ah non, il devient grisâtre par moment. Pas de corps cybernétique ou d'arme swaggée, le mec a les pouvoirs de l'homme-absorbant mais que pour les nano-machines. Du coup le combat final est super dur, mais pas parce que le challenge est là! Tu croyais quoi? Non, le mec a 80 barres de vies, tu t'es tapé une metal gear juste avant donc t'es un peu fatigué et t'as plus des masses de rations, il pop des geysers de lave à la zeub (cherche pas c'est les nano-machines, ferme-la) et surtout il a rien à foutre là. Il est pas conçu pour ce genre de gameplay. C'est quoi ces patates de forrains qui m'enlèvent la moitié de ma vie? Pourquoi tu frappes sans prévenir?

Si on oublie cette baston qui m'a pleurer du sang, MGR:R est un bon jeu, pas une oeuvre incroyable, pas le citizen kane du jeu vidéo, mais un jeu, ce que la plupart des [caution artistique élitiste] du jeu vidéo oublie d'être. Un truc que tu mets dans ta console, tu prends ta manette, tu joues et tu y prends du plaisir. T'es pas ému, ça te fais pas te poser de questions non plus. Parce qu'à force de se branloter la nouille et à foutre des cutscenes tous les 20 mètres j'ai l'impression que plus personne ne sait ce qu'est un jeu.

Une dernière critique: les QTE, il y en a dedans, mais il y en a partout aussi. Putain, arrêtez ça, il faudra payer un jour.

ps: Jetstream je te baise.
pps: (edit) Mistral aussi.
ppps: Sundowner aussi mais j'assume moins.