Metal Gear Solid premier du nom a été pour moi une expérience mystique et reste un monument du jeu vidéo qui n'a, à mes yeux, jamais été détrôné. Même pas par son propre créateur qui a pourtant bien tenté le coup en fournissant un nombre conséquent de suites avec plus ou moins de saveur. C'est un fait, me concernant, MGS 1 reste une de mes plus grosses claques vidéoludiques, l'un des jeux que j'emporterais sur une île déserte avec moi, et j'ai eu le sentiment d'être à plusieurs reprises trahi par Kojima dans les années qui suivirent.

Ce n'est pas franchement un secret pour qui aurait lu ma critique de MGS 4 : mon intérêt pour la série a fortement décliné avec chaque nouvel opus qui sort. A la manière d'un Sonic, on espère que ça ira et puis non, ça ne va pas, il manque une composante dont on n'arrive pas à donner le nom. Kojima en fait des tonnes, noie son serpent et c'est l'ennui et l'embarras qui triomphent. Le paroxysme que je pensais atteindre avec MGS 4 n'était en fait rien en comparaison de Peace Walker qui est d'une lourdeur ahurissante. On m'opposera à raison que c'est un jeu PSP, il n'empêche que j'attendrai toujours d'un Metal Gear Solid l'excellence du premier.

C'est donc avec peu d'intérêt que j'ai suivi l'annonce de MGS5, vendu en deux parties pour des raisons de merde officiellement et totalement insultantes officieusement, pourtant allez savoir ce qu'il s'est produit : j'ai eu envie d'y jouer. Et du coup...

Avant d'attaquer dans le vif du sujet, je précise que je n'ai fait que la mission principale. Je réagis du coup à chaud et ne peux guère m'étendre sur le contenu total du jeu. J'essayerai de revenir là-dessus dans les semaines futures.

A la base peu ému par l'histoire de Naked Snake pour lequel j'ai toujours préféré Solid et éventuellement Liquid, la perspective de l'incarner à nouveau m'en touchait une sans secouer l'autre. Oui, je sais, je suis un homme de peu de goût, je me flagelle, tout ça. Mais passons, ça reste un Snake, et je suis intrigué de le voir évoluer dans un monde ouvert ! A noter que Kiefer Sutherland remplace plutôt bien David Hayter, je le trouve un brin plus fade, mais je préfère finalement associer chaque personnage à une voix différente.

Nous voilà donc au Camp Omega avec pour mission de secourir deux personnages issus de Peace Walker. Question émotion, je vais du coup avoir du mal, n'ayant jamais dépassé la demi-heure sur cet épisode, je ne les connais que peu (merci Wikipedia) et n'ai du coup aucune empathie pour eux. C'est sûr, j'aurais préféré essayer de trouver Meryl ou Otacon, mais la période ne s'y prête pas!

Pour mener à bien sa mission, Snake a eu la bonne idée de revoir le gameplay arthritique de MGS 4 et PW et gagne en dynamisme et réactivité. Une excellente chose, surtout que les ennemis ont eu l'occasion de faire de même et ont visiblement acheté des yeux bioniques pour nous repérer trois lieues à la ronde. Le radar est remplacé plus ou moins efficacement par un système de marquage des ennemis et des véhicules. Bon, il s'avère que je suis toujours une buse, et que je me fais repérer aussi facilement que si je me promenais avec des vêtements fluo.

Et là, quand ça arrive, on a droit à une rapide séquence de ralenti où on a l'opportunité de tirer (si on est loin) ou attraper le manant qui nous a surpris. Naturellement, si on rate le coche, une alternative s'offre à nous : devenir un serpent aux pruneaux ou se barrer aussi vite que possible et se planquer derrière un mur en priant pour que l'IA décide d'arrêter rapidement les recherches. La seconde option devient rapidement une évidence tant les combats frontaux s'avèrent expéditifs.

Bon, il faut dire que lors de cet unique run, j'ai décidé bêtement de ne tuer personne et je me promenais exclusivement avec un pistolet tranquillisant. Pour un gun-fight nourri, autant dire que mes chances étaient réduites.

Du coup, quand je ne finissais pas au cimetière, c'est planqué derrière un muret ou une citerne que finissaient la plupart de mes péripéties (au nombre de 4 pour mémoire). C'est au passage surprenant que des Marines entraînés qui voient un intrus dans leur base ne font pas le tour d'une tente pour savoir si ledit intrus ne se cache pas de l'autre côté. Mais passons, ça faisait bien mes affaires d'infiltré du dimanche.

Au niveau graphismes, j'avoue ne pas avoir été spécialement ébahi. Les jeux de lumières sont effectivement bien fichus, mais j'avais l'impression d'être devant un titre faisant jeu égal avec les Assassin's Creed, voir un cran en-dessous pour ce qui concerne la végétation. D'un autre côté, je ne joue que sur PS3 et Kojima a dit à plusieurs reprises que le jeu atteignait son point culminant sur PS4, soit.

Je ne pensais pas spécialement revenir sur la polémique de la durée de vie, mais comme chacun y va de son palmarès, sachez qu'il m'aura fallu 1h40 pour voir le bout de cette mission Ground Zeroes. Autant dire que Kojima comptait certainement sur les missions annexes pour légitimer le prix du jeu, mais j'ai d'ores et déjà passé un moment sympa. Infiltrer le Camp Omega était une petite mise en bouche agréable ponctuée par une cinématique attendue qui donne envie de jouer à Phantom Pain. Toutefois GZ offre une expérience ludique relativement limitée (le camp n'est pas immense, les interactions peu poussées) qui ne justifiait probablement pas d'en faire un stand-alone. Mais bon, je l'ai, je le recommence dès que possible pour avoir les jetons XOF et accéder à la mission Déjà Vu!

Petite MAJ : J'ai eu l'occasion de refaire quelques missions annexes, dont la Déjà Vu, et j'avoue être un peu resté sur ma faim. Il ne s'agit que de jolis appâts pour le fan peu regardant, c'est proche de l'insulte finalement. Désolé Ground Zeroes, je te retire un point.
Owl
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le 23 mars 2014

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