♫ Boom Boom Boom Boom, I want you in my Doom ♫

BOOM.

Le pied s'abat sur le sol au rythme effréné de l'enfer.

BOOM.

La tête convulse sur le tempo d'un métal agressif.

BOOM.

Mes fidèles Cerbère et Orthos, duo de pistolets assoiffés de sang, enchainent les tirs, précis et fatals.

BOOM.

Perséphone, toujours propice shotgun, découpe les nuées de démons qui se dressent devant moi.


Je joue à Metal : Hellsinger, mais je ne le sais plus. Perdu dans cet myriade de sang et de sons - les chœurs viennent juste de s'ajouter à la musique - et alors que tout mon corps s'abandonne à la violence de cette musique cadencée, j'entre dans un flow enragé, et dans cette transe infernale décime les créatures de ce Pandémonium maudit.


C'est ça, Metal : Hellsinger. Le jeu d'un mec qui trouvait que Doom 2016 c'était cool, mais que c'était encore plus intense quand il jouait en rythme sur le métal de Meshuggah. Dash, tir, recharge, glory kill (et, par extension, mouvement, saut, esquive), tout se fait en rythme - et ainsi les dégâts explosent, la fureur s'envole en x16, les bonus s'enchaînent et la musique se déchaîne, le tout soutenu soutenues par des feedbacks (visuels et sonores) aussi juicy que plaisants.


Car sinon, c'est le flop, nous revoilà descendue avec une fureur en x1, signifiant une musique sommaire, des tirs faibles, des feedbacks visuels absents et des sons décevants (rien n'est plus frustrant que le pouic des pistolets qui loupent le rythme), en bref un jeu redevenu aussi triste que mou.


Ceci, on le comprend bien vite. Et si on essaye d'abord de garder péniblement notre multiplicateur au maximum en temporisant avec Paz (crâne cracheur de feu, par ailleurs seule arme à nous augmenter la fureur lorsqu'on tire dans le vide - il faut toucher un ennemi avec les autres), on se retrouve vite à foncer sur les ennemis avec tout notre arsenal, et à finir les niveaux en passant 90% du temps en fureur max.


Pour cela, plusieurs options : en plus des toujours présents Terminus (lame efficace qu'au corps-à-corps) et Paz, on peut choisir 2 autres armes parmi les 4 que propose le jeu, sachant qu'elles se jouent sur des tempos différents, et que chacune a une compétence spéciale activable une fois que une jauge remplie. Et naviguer entre ces 2 armes se révélera souvent nécessaire, que ce soit en attendant de recharger (les chargeurs sont illimités, mais l'animation de rechargement fait perdre un temps précieux), ou pour s'adapter aux monstres (on préférera par exemple une arme à longue portée pour achever les Aveugles, ces guêpes cracheuses de venin qui fuit le corps à corps pour attaquer à distance).

À cela s'ajoute la possibilité (pour ne pas dire nécessité) d'achever les ennemis dans un glory kill qui, contrairement à celui de Doom, est activable dans un large périmètre autour de la victime, et donc aide souvent à s'extraire de situations difficiles.


Tout cela permet, après avoir battu le boss de chacun des 8 niveaux, d'obtenir un score et un classement final. Et si, peu adepte du scoring, je voyais ça comme un bonus réservé à une certaine frange de joueurs, c'est en fait une parfaite excuse pour reparcourir chaque niveau, admirer sa progression et réellement savourer l'intensité incroyable de ce jeu.


Le jeu a quelques défauts malgré tout : les combats de boss sont assez répétitifs, l'efficacité des armes assez inégales (je n'ai pas touché à Vulcain, arbalète qu'il convient de recharger tous les 2 tirs) et le scénario n'est pas le plus palpitant.

Mais ces défauts, en plus d'être totalement occulté dans l'effervescence des parties, on a presque envie de les pardonner au vu du charme de ce jeu, que ce soit dans ses cutscenes à bases d'illustrations légèrement animées, dans l'intelligence sa DA qui compense ses graphismes limités par un trop petit budget, ou dans sa propension à vouloir donner les noms les plus mémorables pour chaque armes, niveaux et monstres rencontrés.


Attention cependant : les niveaux sont tellement intenses et prenants qu'ils en deviennent éreintants physiquement et mentalement au point de ne pas pouvoir en enchainer plusieurs à la suite, et jouer peut provoquer des headbangs spontanées au rythme de la musique (musique que je n'ai d'ailleurs pas évoqué car totalement néophyte en métal, mais qui fonctionne parfaitement).


PS : Pour vous faire une idée du niveau d'intensité, j'ai voulu prolonger le plaisir de découper du démon en lançant Doom Eternals que j'ai rapidement arrêté car le FPS, pourtant l'un des plus intenses de ces dernières années, semblait beaucoup trop mou en comparaison.

Otozno
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le 23 oct. 2022

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Otozno

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