Metroid
7.2
Metroid

Jeu de Nintendo R&D1 et Nintendo (1986NES)

Honnêtement, c'était dur. C'était vraiment dur de se convaincre d'aller au bout, et j'ai même abandonné plusieurs parties avant de parvenir enfin à compléter le jeu. A chaque fois, je me disais "Allez, c'est la bonne !" et à chaque fois j'en pouvais plus après avoir passé cinq heures dans les souterrains de Zèbes, parcourant des couloirs qui se ressemblent tous et qui sont interminables.
Mais j'ai réussi. J'ai ENFIN terminé Metroid premier du nom, ce qui me tenait à coeur, parce que j'ai toujours adoré le personnage de Samus et j'avais envie de faire ses jeux, si possible dans l'ordre de leur sortie pour éviter un retour en arrière technologique.


J'ai vraiment envie de commencer par parler de ce qui m'a choqué, outré, indigné dans ce jeu, mais je vais faire comme d'habitude et d'abord m'exprimer sur ce qu'il y a de positif dans le jeu.



Une expérience unique !



La naissance d'un genre
Oui, on ne doit surtout pas l'oublier, peu importe ce qu'on pense de Metroid, accordons-lui le crédit qu'il mérite : il a été le précurseur d'un nouveau genre de jeu vidéo auquel il a donné son nom : Metroidvania.
Je trouve que l'innovation est plutôt bien réussie pour un jeu qui n'avait pas de modèle sur lequel s'appuyer, mis à part le fameux Super Mario Bros. bien sûr qui était la référence des jeux de plateforme. Je pense que les développeurs ont globalement réussi à créer un gameplay en accord avec leurs ambitions. Le sentiment de puissance au fur et à mesure des acquisitions d'améliorations pour Samus est palpable : rien n'est plus satisfaisant que rouler sur tous les ennemis qui nous effrayaient tant au début de l'aventure avec l'attaque en vrille. Le concept des passages secrets pour récupérer de l'énergie ou des missiles supplémentaires est intéressant. L'idée des allers-retours pour passer des obstacles impossibles à franchir plus tôt n'est pas ennuyeuse non plus en soi, et le gameplay en boule morphing apporte une touche de fraîcheur un peu plus notable que ce à quoi je m'attendais. Surtout, la plus grande qualité du titre selon moi : Samus est vraiment très maniable. Je n'ai eu aucun problème de contrôle. Le seul souci c'est qu'elle ne sait pas se baisser et tirer vers le bas, mais je considère pas vraiment ça comme un problème de contrôle en tant que tel.
Bref, on peut parfaitement comprendre l'arbre généalogique du genre en jouant à Metroid. Il est jouable, il apporte ses innovations tranquillement, il offre un vrai sentiment de progression. Très bien.


L'ambiance
Je ne vais pas m'attarder là-dessus, les critiques semblent unanimes : Metroid, ça a une sacrée ambiance quand même. Le jeu nous fait bien comprendre qu'on est seul dans le coup et que personne ne viendra nous aider. Mention spéciale pour les musiques, dont certaines sont très réussies et deviendront cultes, comme Brinstar ou les profondeurs de Brinstar.
Les monstres sont là pour vous déchirer et leurs têtes vous le font comprendre. Je ne parle même pas des boss qui font encore partie des pires monstruosités en pixels qu'on peut trouver.


Samus
Franchement. Samus, c'est la classe quoi. Je sais pas si on peut citer un personnage de jeu vidéo qui a plus de prestance que Samus.
Bon après à vous de voir bien sûr, mais c'est clair que pour moi, ce personnage a un truc en plus. Et c'est sans doute lié au fait qu'à l'époque de Metroid, tout était fait pour que le joueur pense que Samus était soit un robot, soit un homme bien viril et musclé. Je pense vraiment que c'est une petite révolution d'avoir révélé que la personne sous l'armure était une femme, à une époque où celles qui qui étaient jouables dans les jeux vidéo devaient se compter sur les doigts de la main. Je saluerai toujours l'audace d'avoir fait de Samus une femme qui part, seule et sans peur, sur une planète infestée de créatures horribles, et ça ajoute vraiment quelque chose au jeu de le savoir, je trouve. Lara Croft lui aura peut-être piqué la vedette à une époque, mais j'ai l'impression qu'aujourd'hui Samus retrouve un peu son statut d’icône féminine dans le monde du jeu vidéo, une place bien méritée qu'elle est la seule à pouvoir assumer à mon avis.



Une expérience... unique...



Ben ouais, c'est bien gentil tout ça, mais on va passer à la partie qui fait un peu moins plaisir. Et là, tout de suite, il y a une chose que j'ai envie de dire, c'est...


C'est difficile
Mes aïeux. Ce jeu était tellement difficile, c'était à pleurer.
Si vous avez lu d'autres critiques, vous savez sans doute qu'on ne revient qu'avec 30 points d'énergie à chaque fois qu'on meurt, et que pour en regagner, cela passe par de très longues sessions de tir au scarabée. Parce que 30 points d'énergie, c'est la mort en un coup par la plupart des ennemis, il faut le savoir.
Mais si ce n'était que ça. Non seulement les ennemis font mal, mais les ennemis sont nombreux. Et non seulement ils font mal et sont nombreux, mais ils sont bien compliqués à viser quand on ne peut tirer qu'en haut et sur les côtés, et que ces gredins de monstres se déplacent en trajectoire en cloche. Non, sans rire, trop c'est trop, il y a vraiment des moments où on s'en prend de tous les côtés : des machins sauteurs qui arrivent au dessus, des insectes qui apparaissent à l'infini, des hippocampes cracheurs de feu en dessous, des boules d'électricité qui traversent la salle en diagonale... j'aurais bien un mot à proposer pour qualifier la scène, mais je vais m'abstenir pour rester poli.
Et tout ça, c'est sans compter les boss. Mamma mia, Kraid j'ai toujours pas compris comment il était possible de l'affronter sans lui foncer dessus et spam les missiles comme un dérangé. Le boss final demandait plus de technique et était faisable de manière intelligente, mais je peux pas croire que la chance ne joue aucun rôle dedans non plus. Quant à Ridley La Douille, c'est l'inverse : une blague tellement il est simple.
J'ai l'impression que les boss sont un problème assez récurrent dans la série, mais alors le premier Metroid remporte la palme de la difficulté absurde à ce niveau.


C'est ennuyeux
La vérité, c'est que je me suis pas senti oppressé dans Metroid, mais surtout lassé. Le fond noir incessant et surtout les mêmes couloirs en boucle et en boucle, copiés collés partout en changeant éventuellement la couleur pour un peu plus de fantaisie, ça m'a achevé. J'imagine bien que ceci aidait à résoudre un problème de place et que c'est ce qui a permis de faire un jeu si vaste, mais était-ce bien nécessaire ? Les passages entre les salles importantes sont beaucoup trop longs et on s'y perd bien trop facilement en l'absence de carte, alors oui j'entends bien que le but de Metroid est de s'y perdre, mais ajouter un ou deux sprites différents par-ci par-là n'aurait pas été de trop pour au moins donner une indication sur l'endroit où on se trouve.
De même, au bout d'un moment on se met juste à poser des bombes partout, parce que tout est potentiellement l'entrée d'un passage secret. C'est un problème qu'avaient beaucoup de jeux de l'époque, mais même en le sachant j'ai du mal à l'accepter.



Conclusion



Jouer à Metroid m'a fait réaliser à quel point l'art du jeu vidéo s'est développé. Beaucoup de mécaniques appartenant à Metroid ne seraient jamais envisageables dans un jeu actuel, et je pense que c'est pour le mieux. S'il reste un jeu qui m'a intéressé parce que j'ai pu constater les raisons pour lesquelles il a laissé tout un héritage derrière lui, je ne peux pas dire non plus que j'ai vraiment apprécié y jouer, d'où mon 5/10.


Je l'admire pour ce qu'il a apporté en son temps. Mais aujourd'hui, papy Metroid n'est plus dans ses beaux jours : il est vieux et fatigué, et je pense qu'il faut le laisser tranquille et ne pas trop lui en demander, mais plutôt se laisser bercer par toute l'histoire qu'il a à nous raconter.

Nyrelhos
5
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le 9 nov. 2021

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