Heureusement que Faith était là.
Je hais le die'n'retry. Pourtant, j'ai bien aimé jouer à DRIV3R, ou encore aux Lost Levels de notre cher plombier. Mais, rien à faire. Rejouer des dizaines de fois le même niveau dans l'espoir de le réussir, ça n'est pas pour moi.
Mais ça ne m'a pas dérangé dans Mirror's Edge.
Refaire plusieurs fois le même tracé, suivre ce même code couleur blanc et rouge, était au final un plaisir toujours renouvelé.
La première chose qui m'a frappé avec ME, c'est que c'est l'un des premiers jeux (avec MGS 3) auxquels je me suis essayé qui, pour moi, semblait vraiment me raconter une histoire. Non pas que les intermèdes entre les niveaux aient vraiment du style (ce qui est le cas), ni que le casting vocal m'ait scotché (ce qui n'est pas le cas), mais que Mirror's Edge, par sa liberté de mouvement, me laissait écrire, d'une manière, MON histoire.
C'est la première fois où j'ai vraiment ressenti un lien entre mon personnage et la série de touches que j'écrase sous mes doigts. Savoir que chaque pixel, la ville entière, est un élément de gameplay, m'a fortement plu.
On raconte souvent que Miyamoto, durant le développement de Mario 64, aurait passé plusieurs mois à expérimenter les mouvements de Mario dans un simple cube. En contrôlant Faith, j'ai aimé tenter plusieurs manières différentes de procéder, d'expérimenter à ma manière.
L'ambiance du jeu, à la limite de l'onirique, contraste vraiment avec la noirceur du monde décrit, où les personnages de l'envergure de Faith sont considérés comme des hors-la-loi.
Même si j'aime bien me reposer sur un Animal Crossing, j'avoue que j'adore quand un jeu m'envoie sans arrêt des images spectaculaires. Ici, pas besoin de centaines de script. Je contrôle Faith et sa vision. Je construis moi-même l'angle parfait pour que chaque saut, plongeon ou escalade soit unique.
Cela fait maintenant plusieurs années que j'achète des jeux sur un coup de tête, en me fiant uniquement à sa réputation. 4€ investis dans Mirror's Edge.
4€ pour une expérience que je ne suis pas prêt d'oublier.