J'ai dû faire quelque chose de mal, je pense que BiLLOU95 m'en veut profondément, c'est en tout cas ce à quoi j'ai pensé quand il m'a déposé la boite de Naval War Arctic Circle, NWAC, sur mon bureau à la rédaction. Faut dire, j'aurais peut-être dû le laisser gagner sur notre dernière partie de Catacomb Snatch et puis je n'aurais peut-être pas dû me moquer de lui quand il bougeait comme un dingue devant Kinect Héros. Finalement la voilà sa vengeance, je dois tester ce jeu avec plein de bateaux, sous-marins et avions de chasses, tout ça c'est génial sur le papier, ça à même l'air super sympa, un bon petit jeu de stratégie où l'on doit utiliser ses forces maritimes avec soins et discernement pour ne pas gaspiller de précieuses ressources, ça m'a même l'air réaliste je sens que je peux aimer ce jeu, mais voilà, BiLLOU95 le sait très bien, pour avoir des bateaux, il faut de l'eau, même beaucoup d'eau et moi pour tout vous dire je suis aquaphobe.

Je surmonte finalement ma peur et rentre ma clé dans Steam, ah oui le jeu est Steamworks et pèse dans les 1Go. Tout se déroule bien jusqu'à présent, pas de signe d'eau. Je lance le jeu, premier constat, l'interface est très simple mais pas grave cela suffit largement. Le menu est clair même s'il sent un peu la naphtaline, une odeur qu'on retrouvera quand même régulièrement, certes ça lui donne une touche rétro, mais ma première pensée a été de croire que j'avais lancé Silent Hunter 2 (tout de même sortie en 2001). La comparaison s'arrête d'ailleurs là avec NWAC, on est bien en face d'un jeu de stratégie, mais ici il ne sera pas question de construction. Au début de chaque mission, un stock d'unités sera à notre disposition allant de la petite frégate aux porte-avions en passant par les sous-marins et il faudra faire avec et ne surtout pas les gaspiller inutilement.
En effet lors de chaque début de mission de NWAC vous avez un certain nombre d'unités et potentiellement quelques bases avec des chasseurs, ravitaillement, AWACs ou hélicoptères mais ça s'arrête là, on ne construit pas, on ne produit pas et c'est tant mieux, nous tout ce qu'on veut finalement, c'est détruire. Mais pour cela il faudra être patient comme le jeu est proche de la réalité c'est lent.. même très lent et l'option qui permet d'accélérer le temps jusqu'à 200 fois la vitesse de base ne suffit pas, parce qu'au moindre évènement déclenché durant la partie, allant d'un tir de missile jusqu'à la destruction d'une unité en passant par le repérage d'un nouvel ennemi, le jeu repasse sur son rythme d'origine. Il devient alors vite barbant de devoir cliquer plus de fois sur cette foutu barre de temps que de donner des ordres.

D'ailleurs tout le jeu se contrôle via une vue satellite dans laquelle vos unités sont représentées par des icônes. Plusieurs options seront alors disponible, les mouvements, les ordres d'attaques, les scanners et radars et les actions spéciales. Il est intéressant de remarquer que des détails tels que l'altitude pour l'aérien et la profondeur pour les sous-marins sont gérés et comme tout facteur dans le jeu, il n'est pas à prendre à la légère. Plus vos sous-marins serons enfouis profondément, moins de chance l'ennemi aura de vous repérer, en contrepartie, vous détecterez plus difficilement les bateaux qui seront parfois juste au-dessus de vous. Tout est alors question d'appréhension de la situation.
La détection justement, est au coeur du jeu. Le but de chaque missions sera d'être le premier à détecter l'autre, l'identifier et savoir prendre l'avantage avec ces informations sans soi-même se faire repérer et c'est clairement plus facile à dire qu'à faire surtout quand on ne comprend pas forcement comment tout cela fonctionne dans le jeu. À titre d'exemple lors de notre première partie en ligne, mon adverse s'est empressé d'activer son scanner actif, j'étais un peu trop prés et je l'ai détecté immédiatement avant même qu'il soit capable de m'identifier. Durée du match : 4 minutes chrono et victoire de votre serviteur.

Le problème dans tout cela n'est pas que j'ai pu gagner en si peu de temps, ni que la victoire n'aie été due à mon talent et encore moins à mes qualités stratégiques mais seulement parce que j'ai eu de la chance. Et croyez-moi la chance a tourné, sur quatre parties en multijoueurs réalisés en duel avec Payday, je n'ai eu qu'une seule fois l'impression de maitriser un tant soit peu ce que je faisais et donc de réussir à appliquer un semblant de stratégie. Le jeu ne vous prendra pas en mains, cela pourrait être appréciable si finalement les trois tutoriels expliquaient un peu mieux les bases du gameplay et pas seulement quelques bricoles à faire dans l'interface.
Dommage le jeu risque d'en rebuter plus d'un. Niveau contenu, le jeu proposera deux campagnes distincte avec l'OTAN (les gentils) et de l'autre côté les Russes (les vilains méchants), composées chacune d'une douzaine de missions. Vous pourrez a tout moment jouer chaque mission de manière indépendante de la campagne, mais aussi des missions skirmish sur quelques cartes prévues à cet effet (aux nombres de cinq dans notre version preview). Côté multijoueur, quatre scénarios seulement était disponible dans cette version d'essai, espérons que cela s'étoffera à la sortie.

Finalement Naval War Arctic Circle peut paraitre un mauvais jeu au premier coup d'oeil, mais il n'en est rien. Riche et complet, le seul vrai reproche que l'on puisse lui faire est qu'il est définitivement austère et difficile à comprendre, la faute à un didacticiel trop simple et pas assez complet. Le rythme est lent et les amateurs du jeu de stratégie classique risquent de ne pas s'y retrouver. Normal, le jeu développé par les norvégiens de Turbo Tape Games n'est pas un RTS, mais bien un wargame pur et dur. Loin d'être parfait, les fans du genre s'y retrouverons pourtant, pour les autres l'apprentissage des bases du jeu risque d'être décourageant pourtant j'ai finalement réussi à m'amuser sur une ou deux parties, un bon pied de nez à BiLLOU95 qui pensait me noyer dans les eaux profondes de l'Arctique.
Delva
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le 2 juil. 2012

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