Course à la vengeance aux soupçons de paris risqués

Ah, Need For Speed... Que j'en ai passé des heures de jeu sur cette licence de jeux de course. Ce n'est pas la meilleure simulation, loin de là, puisque les physiques de NFS n'ont aucun sens. Et non, on ne peut pas vraiment faire des freinages aussi sec à 300 km/h sans faire quelques tonneaux, j'en ai bien peur !

Pour autant, Need For Speed a toujours été un bon moment de détente, un bon jeu d'arcade où l'on se pose, défiant nos concurrents et parfois des départements de police au grand complet dans des courses effrénées qui nous font traverser des paysages plus ou moins variés selon les opus. Justement, dans Payback, on nous propose de traverser la ville, mais aussi le désert et les paysages montagneux, bien que ces derniers soient moins impressionnants que sur The Run pour ne citer que lui.

Un aspect plutôt rare chez les Need For Speed, cependant, c'est de porter un assez grand intérêt sur l'histoire. Undercover nous mettait dans la peau d'un agent infiltré (si ma mémoire est bonne, ça fait très, très longtemps tout de même !), The Run dans celle d'un fugitif s'inscrivant dans une course à travers tout le pays pour empocher le pactole et régler son ardoise, et Need For Speed 2016 nous mettait simplement dans la peau d'un pilote rejoignant un petit crew sans prétention, visant à devenir le meilleur.

Devenir le meilleur, le plus recherché, le plus performant, le grand nom, c'est surtout à ça que se limitent pas mal de jeux Need For Speed. Ici, on incarne Tyler Morgan, Sean McAlister et Jessica Miller, un petit crew qui s'est fait doubler par le Clan, sorte de super-organisation du crime qui gère toute l'industrie des paris à Fortune Valley, la ville où on évolue. L'idée est simple : on va revenir en jeu et mettre des bâtons dans les roues au Clan, jusqu'à complètement le sortir de la carte des courses automobiles.

L'histoire est simple, et franchement, assez maladroite. Il y a eu des tentatives de la rendre plus spectaculaire avec des missions et des cinématiques parfois bourrées d'explosions, mais le rythme est lent et vu ce que font Ty et son crew face à l'ampleur du Clan, on se demande pourquoi le Clan se contente d'envoyer des voitures tamponner et neutraliser les nôtres plutôt que de sortir des vraies armes pour nous sortir définitivement de l'équation... Du coup, même si c'est pour moi un vent de fraîcheur d'avoir une histoire dans un Need For Speed, elle n'est pas très utile, elle est mal rythmée, et elle est assez cliché. On pourra cependant trouver du réconfort dans les relations entre les protagonistes qui s'appellent régulièrement et donnent vraiment l'impression d'être amis dans leur façon de parler.

Au niveau du gameplay, c'est du Need For Speed ! Nitro et personnalisation de la voiture sont au rendez-vous pour la pousser toujours plus loin, dans des courses effrénées à travers toute la région. Le jeu s'est d'ailleurs découpé en plusieurs types d'épreuve, à la fois pour nous faire jouer les trois protagonistes et pour varier les plaisirs. Courses tout-terrain (mon enfer) et drift pour "Mac", courses sprint et drag pour "Ty", et des courses qui font avancer l'histoire, les missions, pour "Jess" ! Pour chaque type de course, il nous faut une voiture spécialisée, ce qui nous incite donc à jouer avec beaucoup plus de caisses différentes que d'ordinaire.

D'ailleurs, il y a une collection de voitures et de pièces détachées assez impressionnante, et depuis le dernier volet de Need For Speed, la customisation graphique est revenue à son apogée pour vraiment donner un look unique à votre petit bijou motorisé. On peut donc passer un sacré bout de temps à fignoler notre design !

Pour revenir à nouveau sur le gameplay, je n'ai pas encore mentionné la police, car c'est quelque chose que je souhaitais prendre à part. Je me plaisais, dans beaucoup de jeux Need For Speed, à croiser des patrouilles au hasard dans la rue et à leur échapper en semant une sacrée pagaille derrière moi. Cela fait plusieurs opus, cependant, que la police n'est présente que lors de courses spéciales. Ici, c'est aussi le cas, et les possibilités sont limitées. Pas de gadgets pour riposter avec ceux de la police, pas d'obstacles que l'on peut détruire pour leur barrer le passage, c'est une régression avec laquelle j'ai toujours du mal. Si ces outils existent, ont déjà été fait et ajoutaient du fun aux poursuites, pourquoi ne pas les avoir conservé ?

Enfin, je terminerai sur les graphismes. Ce n'est évidemment pas la chose la plus importante dans un jeu - quoique, un jeu de course en a tout de même vivement besoin pour améliorer l'expérience et faire rêver - mais il reste important de noter que les graphismes poussent encore et toujours plus loin le réalisme. Le jeu est beau à regarder, les voitures brillantes et chromées, les paysages bien fignolés et on se plait à traverser le désert de Fortune Valley en faisant manger notre poussière aux concurrents qui ont le malheur d'être derrière nous. Le moteur de jeu est fluide et a même montré qu'il pouvait ajouter quelques explosions et particules pas dégueulasses par-ci par-là au détour des cinématiques.

Pour conclure, parce qu'il faut bien le faire un jour, Need For Speed : Payback est un opus de cette saga qui tente une histoire. Celle-ci est un peu bancale, mais sert au moins de petite trame de fond pour nos sensations fortes qui sont offertes par un gameplay toujours très solide, très arcade propre à Need For Speed, à coup de nitro, de drift, d'accélérations énormes et j'en passe. On regrette le manque de présence de la police ou de moyens de leur faire face, mais au moins, le jeu est toujours très beau et la musique qui nous accompagne d'une ambiance surtout rock fait le travail !