Commencer une partie d'Ogre Battle c'est recevoir tout d'abord une vague d'austérité au visage.
Avec son système de combat où le joueur se retrouve passif (mais pas démuni grâce aux cartes de tarot notamment), ses vagues d'ennemis grisâtres et ses cartes dont les décors se ressemblent beaucoup trop, le jeu n'est en effet pas un provocateur de fun immédiat.
Pour l'apprécier, il faut aimer bichonner ses troupes, les connaître, savoir utiliser leurs capacités respectives et passer ainsi du temps à les équiper, les équilibrer et les déplacer correctement.
Les tacticiens se régaleront, les autres termineront quelques cartes en envoyant toutes les troupes conquérir les villes et temples (tout en sécurisant un minimum sa base bien entendu) avant de se diriger vers l'antre du boss. Et c'est là que le bât blesse ! Car au final la tactique devient répétitive, les variantes quasi absentes, l'argent n'a pas à être géré et l'on peut se procurer soins et items et déployer ses unités sans trop se préoccuper de notre bourse. Non pas que le jeu soit facile mais il pêche par manque de nouveauté, et il se dégage vite une impression de redite à chaque chapitre. En fait le joueur peut très vite se dire "tu as fait une carte, tu les as toute faite". Le constat peut-être cruel, hérétique même vis à vis d'un jeu considéré comme culte mais il sera inévitable pour certaines personnes.
De même qu'apportent réellement les déplacements en temps réels à ce type de jeux ? De l'imprécision ? Un peu ! Un plus stratégique ? Pas vraiment !

C'est d'autant plus rageant de bloquer sur ces aspects quand l'on fond devant le reste.
On a parlé d'austérité ci-dessus, et il est vrai que l'on ne peut que regretter des décors différents de la zone de plaine verte parcourue de quelques rivières et surmontée de nombreuse montagnes ; mais il serait injuste de passer sous silence le travail remarquable fait sur les personnages lors des combats, les effets de magie et des cartes de tarot plutôt remarquables pour de la SNES et surtout des musiques inoubliables. On peut ne pas accrocher au jeu... on courra se procurer l'OST. Les thèmes grandioses se succèdent ("Impregnable defense") et nous font regretter encore plus notre manque de connexion avec le jeu de Quest.

Car s'il y a des jeux sur lesquels on aime déverser notre amertume et/ou notre déception, Ogre Battle ne fait assurément pas partie de ceux là. C'est plutôt une œuvre d'art que l'on trouve magnifique mais dont on ne comprend pas le sens.
Et dont l'on se détourne, une moue triste, l'œil brillant de regrets, en se promettant que dans quelque temps l'on y reviendra, plus aguerri, plus mature peut-être, avec l'espoir d'en savourer pleinement les qualités.
ngc111
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le 14 févr. 2011

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