On connait les jeux qui veulent être des films, développés par des Tartuffes méprisant les joueurs ou méconnaissant le médium. Dans le doute, ces cuistres préfèrent pondre un produit ressemblant à du mauvais cinéma plutôt qu'à du mauvais jeu-vidéo. Voici le jeu qui veut être un film d'animation japonais.


Si possible identifiable à Miyazaki en un coup d'oeil. Quitte à ratisser large, autant reproduire une esthétique aussi chiadée qu'éculée : ça garantit un certain nombre de ventes auprès des fanboys qui glorifieront le machin avant même d'avoir posé leurs pattes grasses dessus. Certes, c'est tout-joli-tout-beau comme un bâtard de Ghibli et Pixar, mais la surenchère d'effets tapageurs rend l'ensemble souvent indigeste voire illisible.


Inutile d'épiloguer sur l'orientation "métroid-vania", un genre de gameplay qui ne mérite même pas d'avoir un vrai nom, tant on en fait le tour rapidement (en deux licences chrono, CQFD). La seule mécanique apte à nous sortir de la torpeur c'est la capacité de dasher sur les ennemis, qui peuvent alors servir de boost belliqueux que l'on s'amuse à essayer d’enchaîner. Mais au lieu d'approfondir ce pan du gameplay, Moon Studios s'est concentré sur l'animation de séquences aussi choupies que poussives, débordantes d'un tire-larme téléphoné hurlant toutes les cinq minutes "tu le sens bien mon gros lyrisme, hein ?!". Ah si attendez, il y a quand même un système de points de sauvegardes limités à placer où l'on veut. Ce qui admettons-le, est original et rafraîchissant, au moins jusqu'au moment où le placement d'un checkpoint à un endroit non prévu par les dèvs nous oblige à tout recommencer depuis le début.


Le bucolique OATBF possède finalement au moins une qualité indéniable qui à elle seule fera que l'on reparlera probablement du jeu dans quelques années : il fait chouiner les cosplayers fans de japanimation ne jurant que par les produits culturels irradiés venant de l'est (pas cet est là, l'autre). On peut donc les voir peinés, frustrés par l'exclusivité Microsoft, passer leurs nerfs en fracassant leur PS4 à coups de mablette sur fond de J-pop. Merci Ori.

Créée

le 16 mars 2015

Critique lue 2K fois

19 j'aime

11 commentaires

Philantroll

Écrit par

Critique lue 2K fois

19
11

D'autres avis sur Ori and the Blind Forest

Ori and the Blind Forest
Alyson_Jensen
9

De l'art du jeu vidéo

Fausse production indépendante, chapeautée par Microsoft tout de même, le jeu du studio Moon peut se permettre de faire parler de lui car il aligne les qualités que beaucoup de AAA arrivent à peine à...

le 23 mars 2015

37 j'aime

2

Ori and the Blind Forest
Asarkias
8

Un monde enchanteur

L’acquisition d'Ori s'est un peu faite sur un coup de tête. Lors de la sortie du premier trailer, j'avais été immédiatement happé par l'ambiance douce et majestueuse qui émanait du titre ainsi que...

le 19 mars 2015

21 j'aime

3

Ori and the Blind Forest
Philantroll
5

Cacawaii

On connait les jeux qui veulent être des films, développés par des Tartuffes méprisant les joueurs ou méconnaissant le médium. Dans le doute, ces cuistres préfèrent pondre un produit ressemblant à du...

le 16 mars 2015

19 j'aime

11

Du même critique

The Stanley Parable
Philantroll
10

#JE SUIS STANLEY

Le jeu-vidéo n'est pas (encore) un art, n'en déplaise aux ludophiles en herbe qui aimeraient en persuader leurs parents afin de pouvoir passer des nuits blanches à fragger tranquillement. Je n'ai pas...

le 4 févr. 2015

22 j'aime

5

Cities: Skylines
Philantroll
9

Le temps pour seule limite

Ça y est, c'est foutu, Steam affiche 11h de jeu de plus qu'hier, c'est donc une évidence : je ne ferais pas de critique de Cities Skylines. Ceci n'est pas une critique Au bout d'un certain temps...

le 31 mai 2015

20 j'aime

3

Ori and the Blind Forest
Philantroll
5

Cacawaii

On connait les jeux qui veulent être des films, développés par des Tartuffes méprisant les joueurs ou méconnaissant le médium. Dans le doute, ces cuistres préfèrent pondre un produit ressemblant à du...

le 16 mars 2015

19 j'aime

11