Takeshi Yamazaki l'a fait... encore.


Deux choses m'empêchent d'élever ce jeu tout en haut de la liste de mes jeux préférés, l'affaire 1 et l'affaire 4. La première présente bien les bases, mais dure trop longtemps à mes yeux, là où d'habitude cette affaire qui fait office de tutoriel est beaucoup plus courte. L'affaire 4 est quant à elle totalement inutile, et marque une pause assez déplaisante en plein milieu du jeu. J'adore le personnage d'Athena, surtout que Dual Destinies la mettait bien au centre de l'histoire, mais dans Spirit of Justice, elle n'est présente que pour être présente, géniale en assistante dans les autres affaires, l'affaire 4 où on la contrôle est l'une des affaires que j'ai le moins aimé de toute la série des Ace Attorney. Le seul truc que j'ai adoré dans cette affaire c'est un Blackquill toujours aussi génial, notamment dans sa relation avec Athena, mais sinon ça dure beaucoup trop longtemps, malgré l'absence d'enquête qui empêche de s'attacher aux personnes liée cette affaire, et en plus cette affaire est ultra prévisible.


Pour le reste... quel jeu mes aieux. Les affaires 2, 3 et 5 sont toutes parmi les meilleures des Ace Attorney, c'est la première fois dans un jeu de la série que je trouve autant d'affaires aussi excellentes.


J'apprécie énormément ce que Yamazaki a fait avec le personnage d'Apollo, personnage bidon dans son propre jeu, qui avait failli tuer la licence à mes yeux, et qui dans Dual Destinies avait un rôle un peu plus en retrait qui permettait de lui donner plus de profondeur, et surtout une personnalité, même si l'affaire 2 où le le contrôlait était plutôt mauvaise. Ici non seulement les deux affaires où on le contrôle sont les meilleures du jeu, mais son personnage est désormais bien établi, au point où lorsqu'il passe au centre de l'intrigue lors de la dernière affaire, tout cela paraît mérité et loin d'être forcé comme dans son spin-off. En ce sens Spirit of Justice conclut à merveille une trilogie qui peut se révéler être sur le personnage.


Les autres personnages ne sont pas en reste, et les nouveaux notamment sont ultra intéressants, principalement ceux issus de Khura’in, qui offrent à la série une nouvelle dimension avec cette culture très différente du « monde occidental » (sur ce point faut qu'ils arrêtent de nous faire croire que AA se passe aux USA, avec Khura'in à côté ça passe très mal). Ce nouveau royaume nous offre aussi la grande nouveauté du jeu, les séances de divination, qui permettent de voir les derniers moments de la victime, qui offre un bon challenge à chaque fois, même si le schéma peut devenir lassant au bout d'un moment, ça apporte une nouvelle dynamique aux procès.


Spirit of Justice est aussi un jeu qui sait quand me faire plaisir dans mon cœur de fan, rien que le retour de Maya, absente depuis AA3, valait le coup pour me faire acheter le jeu, et son retour se fait attendre, et elle se retrouve dès le début dans des emmerdes comme à son habitude, certaines choses ne changent jamais dans AA. Ça va aussi passer par du fan service bien distribué, parfois en arrière plan d'une pièce à examiner, parfois de façon plus visible, comme l'intervention d'Edgeworth. Le jeu sait aussi susciter l'envie de voir une situation arriver avant même qu'elle arrive, c'est con dit comme ça, mais le team up entre Rayfa et Phoenix est jouissif, même chose pour l'envie qui monte au fur et à mesure du jeu de voir Apollo devenir le personnage principal. Yamazaki sait ce que les joueurs veulent, et sait comment leur donner envie de vouloir quelque chose, du grand art.


A tout cela on ajoute les ingrédients habituels de la série, des personnages attachants, un gameplay très réussis, des dialogues toujours aussi bons, des thèmes musicaux qui marquent toujours (coup de cœur pour The Basics of the Case), et des émotions fortes du début à la fin, notamment avec cette 5ème affaire qui vient titiller la 5ème affaire de Trials and Tribulation dans mon cœur, et des affaires 2 et 3 tellement puissantes qu'elles sont déjà dans le panthéon des meilleures affaires de la saga. Après ce 6ème volet de la série principale, Ace Attorney semble plus que jamais au sommet de son art, en espérant qu'elle continue de vivre longtemps pour nous faire vivre de tels moments, de joie, de tristesse, de surprise, de rage.


Let it go and move on ? Never.

KiraYagami
10
Écrit par

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Créée

le 30 oct. 2016

Critique lue 737 fois

7 j'aime

KiraYagami

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7

D'autres avis sur Phoenix Wright: Ace Attorney - Spirit of Justice

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