Un jeu ouvert et intelligent, mais foutrement difficile.

Le premier contact avec Rainbow Six est sacrément rude : la liste des contrôles est longue comme le bras et le manuel est dense et compliqué. D’ailleurs on peut y lire verbatim : si tu as la flemme de lire le manuel, lance une partie, fais-toi éclater et reviens lire le manuel.


Heureusement il y a quelques tutos, qui permettent de se faire la main un petit peu même s’ils sont très loin de dispenser de la lecture du papier (enfin du PDF dans mon cas). On peut seulement s’y entraîner aux déplacements et au maniement des armes grosso modo. Pour se familiariser avec la planification tactique, cela se fera à la dure, en faisant des essais pendant les missions du jeu.


La planification tactique m’a d’ailleurs pas mal déçue, elle qui était censée être le cœur du jeu ne présente au final qu’un intérêt assez réduit vu que les coéquipiers qui nous accompagnent ne brillent pas exactement par leur intelligence. En gros ils oscillent entre le poulet sans tête (sans blague des fois ils courent en rond autour de votre position), et l’aimbot capable de tuer un terroriste en une balle à 200m. Et dans un jeu où les terroristes sont eux-mêmes extrêmement létaux (une ou deux balles suffisent à tuer dans la plupart des cas), c’est un peu inutile de concocter un plan tactique aux petits oignons pour que les boulets qui nous accompagnent foirent tout à la première porte venue.


Et vu que les membres de l’équipe Rainbow Six ont tous leur petit nom et sont personnifiés par une miniature unique, j’ai tenu à ne pas en laisser en mourir un seul. Il m’a donc fallu utiliser de très petites équipes, et les incarner moi-même à tour de rôle, et recommencer la mission au moindre décès. Car dans Rainbow Six, confier la moindre tâche à une IA est généralement synonyme d’un taux de survie d’à peu près 50%.


Mais du coup, vu la difficulté du jeu, et l’absence de sauvegarde pendant les missions, tout ça vire très rapidement au die-and-retry. Et c’était d’autant plus vrai pendant ma première partie, que j’avais commencée en mode difficile, attiré par la perspective d’avoir des objectifs secondaires additionnels. Mais je me suis retrouvé bloqué par la difficulté brutale du jeu, et j’ai même failli abandonner avant de me souvenir que j’étais en mode difficile. J’ai donc recommencé en mode normal, et suis ainsi parvenu au bout de l’aventure sans un seul décès dans mon équipe.


L’histoire est intéressante et donne envie d’avancer, même si son côté caricatural et exagérée risque d’en faire décrocher plus d’un.


Et surtout, ce que j’ai préféré dans Rainbow Six c’est son level design tendance « réaliste » : à la manière d’un Hitman (oui désolé j’ai conscience de l’anachronisme) on visite des lieux vastes et reproduisant des lieux réels avec un certain talent. Bateau, manoir, aéroport, les lieux sont variés et tous sont intéressants à découvrir et à nettoyer.


Allez un mini bémol pour 3 missions sur 16 : deux qui sont de la pure infiltration, et une qui à l’inverse lorgne du côté de l’action. En fait les mécaniques du jeu ne sont pas prévues pour ces cas de figure, ce qui les rend très bancales, et si elles servent efficacement l’histoire elles sont un peu pénibles à faire.


Mais globalement j’ai passé un très bon moment à jouer à Rainbow Six, alors même que j’étais passé à deux doigts de l’abandonner définitivement durant ma première partie en mode difficile.


16/20



PS : Deux points importants : le jeu a des bugs de spawn s’il est mal paramétré, et certains ennemis (voire otages), bien que présents sur la carte, ne seront pas là. Personnellement la compatibilité en mode XP SP3 a résolu tout ça.

Deuxième point : quand un coéquipier est à terre mais que sa miniature est orange, il n’est pas mort malgré son statut « décédé » (une erreur de traduction ?). Il sera évacué à la fin de la mission, et sera au QG, blessé mais vivant.

Jopopoe
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le 2 avr. 2023

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