Tout l'or de l'univers pour un Blackgate

.. // OVERVIEW // ..
Développé par Double Damage Games, petit studio fondé par des anciens de Runic Games (Torchlight I et II). Ils ont également travaillé sur Diablo I et II, Hellgate, et j’en passe.

Temps de jeu = 46h environ.

.. // PROS aka Black Flag dans l’espace infini et au-delà //..
Etre un pirate sanguinaire ou un shérif de l’espace. Si les missions principales sont généralement afactionisées (nouveau mot 2017, c’est cadeau), les missions secondaires sont quant à elles données par des factions qui ne s’aiment pas forcément les unes les autres. Cela permet de monter notre affinité avec le client d’une mission, et inversement de réduire celle de sa cible, s’il y en a une (de cible). On peut donc tout à fait décider d’être du côté des vilains pirates qui attaquent d’innocents marchands, ou alors d’aider les représentants de la Loi et de la Justice qui tentent de faire régner l’ordre, ou enfin de rester totalement neutre en bouffant à tous les râteliers.

Combats nerveux, accessibles et fun. A l’instar de Black Flag et ses gros bateaux pirates, on est dans un jeu d’arcade simple d’accès, résolument orienté sur l’action et les pluies de missiles ou lasers, permettant de détruire du vaisseau ennemi en grande quantité. Si les premiers affrontements sont donc assez gentillets, avec un nombre restreint d’ennemis, cela finit inévitablement en gros carnages sur la fin du jeu, avec des combats pouvant mettre en scène une dizaine de gros vaisseaux et un bon paquet de chasseurs virevoltant autour. Tout est relativement intuitif et facile à prendre en main, toutes les tourelles tirant de concert en mode manuel, et les canons de bord ratissant large sur les côtés avec de l’auto-target. Comme on peut en plus paramétrer l’IA de chaque arme du vaisseau, si on ne touche à rien, il se débrouille tout seul comme un grand.

Des vaisseaux plein de possibilités. Du fait d’un équipement varié qui nous laisse libre de favoriser le combat à distance, avec des armes très longue portée, ou rapproché, avec du matériel « câlin » pour se frotter au plus près de nos ennemis, on adapte notre équipement à notre façon de jouer. Même chose pour les systèmes de défense avec quelques variantes pour correspondre au mieux à notre vaisseau et nos habitudes, selon que l’on soit plutôt vaisseau rapide et manœuvrable, ou massif et prêt à encaisser du lourd.

Rien ne se perd, tout se revend : de l’art de faciliter la vie aux joueurs. Le prochain vaisseau coûte 5 millions ? Le vôtre 3 millions ? Il vous reste donc à trouver 2 millions, et hop, il sera à vous car on ne conserve qu’un seul vaisseau. Même combat pour l’équipement que l’on peut revendre sans forcément avoir les fonds nécessaires pour acheter la version supérieure. Cette tourelle niveau 6 vous fait de l’œil ? Votre Seigneurie Inquisitrice a bon goût, c’est apprécié. Si votre tourelle niveau 5 et vos économies vous permettent d’acheter cette merveilleuse semeuse de mort, alors elle est à vous. Des petites choses qui nous facilitent grandement la vie car très pratiques et bien pensées (contrairement à certains jeux où il faut libérer de la place pour revendre, puis revendre d’abord pour avoir les sous pour enfin acheter l’objet convoité).

La bande son d’excellente qualité. Que ça soit les voix des aliens qui parfois feront trembler votre caisson de basse, le son des armes ou les musiques, tout est propre et de haut niveau. Alors oui, tout est en anglais parlé mais tous les textes sont en français. On pourra juste déplorer que les dialogues tournent vite en boucle avec les marchands qui auront tôt fait de vous taper sur le système à répéter « Yes, we can do business ». A part ça, c’est du bon boulot.

Quand y en a plus, y en a encore. Si après en avoir terminé avec la mission principale vous avez toujours soif de massacres ou que vous tenez à éradiquer toute trace de vilainie intergalactique, c’est possible. Les Seigneurs Pirates que vous avez sans doute laissé de côté (certains avaient des vaisseaux trop rapides pour moi, les mécréants) vous tendent les bras et n’attendent que vos canons. Le plus gros vaisseau du jeu (Le Blackgate avec ses 20 canons de bord et 16 tourelles) n’était toujours pas dans vos moyens mais vous aviez presque la somme nécessaire à son acquisition ? C’est le moment rêvé pour continuer d’arpenter l’espace afin de devenir le maître absolu de la galaxie.

..// CONS aka Défendre, Escorter, Tuer, Détruire, … recommencer … //..

Progression inutilement longue. Pour un jeu solo uniquement basé sur des combats dans l’espace avec en filigrane une petite histoire gentillette, et malgré toutes ses qualités et le plaisir que l’on a, in fine, à piloter les plus puissants cuirassés du jeu, l’expérience tire beaucoup trop en longueur. La progression est lente, du fait des prix de plus en plus élevés des vaisseaux, et des récompenses de missions qui impliquent d’en faire un bon paquet avant d’avoir les moyens de passer à la catégorie supérieure qu’il faudra rééquiper presque intégralement puisque tout l’équipement suit la même logique de prix exponentiel.

Manque de variété dans les systèmes solaires en deux dimensions. S’il est indéniable que naviguer dans un espace en deux dimensions facilite grandement la vie des pilotes (et des développeurs), il reste frustrant d’être « collé au sol » comme peut l’être un bateau sur la mer (sauf les chasseurs qui eux volent dans tous les sens autour de nous). Si encore on découvrait des systèmes solaires réellement originaux qui proposent un peu plus que des nébuleuses orageuses comme touche d’exotisme, on aurait sans doute bien plus envie de continuer à explorer chaque système à la recherche d’une ruine cachée, d’une relique unique, ou d’armes uniques. Ça n’est pas le cas. A part la disposition des planètes, des bases et des nébuleuses, ou la couleur du soleil tantôt bleu tantôt rouge, rien ne ressemble plus à un système solaire en 2D qu’un autre système solaire en 2D.

Missions parfois très mal équilibrées. Parfois, on nous fait croire que c’est du tout cuit, avec un joli « Facile » affiché sur la mission qui laisse à penser qu’elle sera expédiée en 5 minutes chrono. MAIS NON, GWAHAHAHAHAH (je fais super bien le Démon Majeur, n’en doutez pas). A peine arrivé à notre destination, on tombe dans un piège … mais c’est ok. Rien de surprenant dans un sens. Par contre les 40 chasseurs énervés qui apparaissent d’un coup tout autour de nous, paralysant nos moteurs en boucle pour nous éviter de fuir, et sont presque tous équipés de laser qui ne feront qu’une bouchée de nos boucliers, c’est une toute autre histoire. En gros, on ne tient pas 5 secondes avant de partir en fumée. J’ai dû rater un truc quelque part.

L’appairage de distorsion, trop souvent foireux. Escorter un vaisseau n’est déjà pas en soi ce qui existe de plus excitant dans la vie. On retrouve notre client perdu au milieu du néant, on s’apparait (quel mot étrange) à lui. On le laisse conduire et on pionce jusqu’à ce qu’il se passe quelque chose. Bien sûr, il se passera TOUJOURS quelque chose et notre client se fera TOUJOURS attaquer. Une triste routine digne des pires heures qu’un couple puisse connaître. En surcouche, s’appairer à notre compagnon du moment peut être un vrai cauchemar. Quand ça fonctionne bien, comprendre « quand il n’y a aucun obstacle alentours », ça glisse tout seul. Mais c’est une véritable galère au milieu d’astéroïdes où notre vaisseau fait n’importe quoi et galère comme jamais à trouver la bonne position derrière le vaisseau leader. Sans parler des fois où l’appairage casse de lui-même, faisant parfois échouer la mission d’un coup.

Pas de sauvegarde manuelle. Pour sauvegarder sans quitter le jeu, il faut sortir d’une station spatiale. Utiliser un portail pour changer de système solaire ne comptant pas pour une station spatiale, il est fortement conseillé, et donc pénible à la longue, de rejoindre régulièrement une station spatiale proche d’un objectif, sachant que l’on est pas à l’abri du fait que cette dernière soit en train de subir une attaque. Il est quand même assez frustrant de ne pas pouvoir sauvegarder là où bon nous semble au milieu de l’espace, en zone calme où rien ne peut nous arriver.

.. // CONCLUSION //..

Perdu dans un coin du PSN, offert en 2016 aux possesseurs du PS+, Rebel Galaxy n’en demeure pas moins un bon jeu d’action à base de gros vaisseaux. S’il pèche par la redondance de ses missions et par une progression assez lente, il offre en échange un gameplay accessible où les combats s’enchaînent avec plaisir, ainsi qu’un contenu relativement complet en matière de personnalisation d’équipement de vaisseau. Dommage que les systèmes solaires soient tous assez semblables et cantonnés à un plan 2D, le jeu aurait sûrement gagné à être intégralement en 3D, tout en proposant plus de variété et de contenu inattendu.