Quand j'étais au lycée, on me surnommait "Cow Boy". J'avais un gros attachement à l'imagerie de cette période là, quand les Etats Unis d’Amérique était un lieu de non-droit où régnaient les hors la lois et les chasseurs de prime solitaires sur leur chevaux. J'adore ses personnages rudes, négligés et au grand cœur, prêts à tout pour survivre dans une contrée sauvage et hostile. J'aime le romantisme qui se dégage de ces paysages et de ces personnages.
Bref, mon histoire avec Red Dead commence en 2004 avec Revolver qui était un des rares jeux que je possédais à l'époque et que j'avais terminé. Je m'en rappelle que, pour un jeu de l'époque, il apportait son lot de nouveautés ainsi qu'un paquet de personnages cool. Et vu que j'ai l'impression que ce pauvre jeu est tombé dans l'oubli, je vais me permettre de faire une petite parenthèse dessus :
On y incarnait Red Arlow, un jeune cow boy (gardien de vaches) qui voit sa famille se faire massacrer sous ses yeux par une bande de méchants pas beaux et qui se reconverti dans la chasse à la prime afin de les retrouver un jour. Je me rappelle aussi qu'il y avait plusieurs autres personnages jouables qui avaient chacun leur spécificités, notamment au niveau d'un certain système, dérivé de Max Payne, appelé "Dead Eye" (wink wink).
C'était très sympa pour l'époque avec un style graphique tout baveux et une histoire simpliste mais efficace.
Bref, je vous parle de ça parce que ça me fait marrer que Red Dead Redemption soit la "suite" de Red Dead Revolver et que la suite de la suite s'appelle juste "II". Comme si Rockstar Games avaient eux-même oublié qu'il y avait un autre jeu à la base, sans John Marston.
Vint en suite Red Dead Redemption et... Bah, je vous passe les détails, je trouve ce jeu génial, même s'il a tué ma première Xbox 360.
Mais ça vaut le coup d'en parler parce qu'au final, il y a de nombreux points communs dans le déroulé des missions et les missions en elles-mêmes. C'était un jeu particulièrement médiocre avec un système de visée assistée BEAUCOUP trop assistée, un Dead Eye niveau 3 qui casse totalement le jeu et un système de couverture, finalement, aussi inutile que dans Max Payne 3.
Mais la force d'un jeu Rockstar, c'est son écriture et son ambiance et ça, les frères Hauser savent faire.Autour d'un boucle de gameplay toute conne faite de "Vas me chercher ça, tue des gens, pars en tuant des gens sur le retour", le jeu proposait un western particulièrement prenant, avec un personnage principal supra-charismatique. On voulait répéter les trois mêmes missions en boucle sans y réfléchir uniquement pour son scénario en priant pour un dénouement heureux pour notre cher John Marston
lol
. Eh bien Red Dead Redemption II, c'est exactement la même chose mais avec beaucoup plus d'annexes, un monde bien plus vivant et quelques missions qui semblent avoir la touche "David Cage" à savoir des petites QTE pour réaliser des actions simples comme soulever un machin pour l'apporter à truc etc...
Alors, je vais commencer par ce qui m'a plu dans le jeu. Arthur Morgan est un excellent personnage principal. Rempli de doutes, intelligent mais aussi redoutable combattant vieillissant et légèrement aigri. De plus, la personnalisation du personnage permet de réellement se l'approprier au point que d'une partie à l'autre, on peut sans problème incarner un gars totalement différent. Le mien était très "metal" avec une longue barbe de daron, des cheveux négligés et une tenue de dandy rock'n roll. J'ai pris beaucoup de plaisir à incarner cet homme à la beu-bar si longue qu'elle en était carrément animée.
En plus, le système de visée assistée a subi un léger nerf qui rend quand même un certain challenge, surtout qu'à présent, il faut prendre en compte le rechargement des armes, les glissements de culasse, les rabaissements de chiens et tout le tutti. Les combats sont donc bien mieux retranscrits et le même le Dead Eye ne permet plus de passer totalement à travers le jeu.
J'ai aussi bien apprécié l'idée de rajouter de la survie au jeu dans le sens où désormais notre inventaire d'armes est lié à la selle du cheval, où il faut manger, dormir et se méfier de la nuit qu'est réellement NOIRE en pleine forêt et qui regorge d'animaux pas toujours très coopératifs.
Red Dead Redemption II reprend finalement la formule du premier pour ce qui est des missions mais rajoute en annexe des milliards de trucs ayant systématiquement des conséquences repris de tout ce qui s'est fait de mieux dans le JV depuis dix ans. On a donc, au choix, une chasse à la The Witcher 3, des primes, des passants à aider que l'ont retrouve très souvent plus tard, des mini jeux, du poker, une gestion de la température, des cartes au trésor, des duels et j'en passe.
Je trouve ça dommage parce que la quasi totalité de ces éléments sont absents des missions principales ce qui donne l'impression d'avoir d'un côté, un jeu Rockstar un brin basique, et de l'autre un jeu uuuuuultra complet de survie en milieu hostile.
Cependant, on ne peut rien dire sur l'écriture des mission qu'est toujours impeccable et amène parfaitement chaque gunfight.
Maintenant, mes petites déceptions : Une fin qui s'étire BEAUCOUP trop en longueur, à tel point qu'on se demande si s'en est pas carrément du troll de nous faire jouer John Marston qui doit rembourser son prêt à la banque. Des paysages merveilleux mais qui ne font pas franchement "far west" mais plutôt "petite maison dans la prairie" et une panoplie d'armes qui n'apporte absolument rien au premier opus, à part l'arc.
Et oui, vous m'avez bien lu, vers la fin du jeu, MON Arthur Morgan se fait butter et on passe à John pour de longues heures de missions pas très intéressantes mais bourrées de service aux fans où le jeu va tomber tranquillement dans tous les travers du prequel, à savoir le besoin de TOUT justifier, tout expliquer et montrer l'origine d'absolument tout ce qui a fait de John Marston le John Marston du premier. Même sa tenue.
On pourrait aussi reprocher au jeu de manquer de variété dans les missions, surtout quand on sait qu'il est capable de proposer des milliards de choses en marge ou simplement en mission ponctuelle mais là, qu'on soit bien d'accords, je pinaille comme un bel enfoiré.
Parce que le jeu est putain de bon et c'est avec un grand plaisir que je recommencerai une partie, plus tard.
En bref, vous n'avez pas besoin que je vous le recommande ou non, vous l'avez déjà acheté. Alors profitez bien du moment, prenez votre temps et n'y laissez pas votre vie sociale ou de couple.