Remnant: From the Ashes par Chikane

Étrange Remnant. Inattendu et aussi discret qu'une news qui ne parle pas de Fortnite sur Jeuxvidéos.com, le bébé des papas de Darksiders étonne et détonne. Il rappellera aux joueurs avec de la bouteille, ce vieux plaisir, celui de nettoyer un niveau pour en atteindre le gardien final, le boss. Boss qui, dans le jeu vidéo actuel, n'en ont que le nom si on excepte quelques jeux typés 'difficiles' (Dark Souls, Nioh, etc). Gunfire rend à ses redoutables ennemis leurs statuts, tout en restant un jeu accessible. Si le principe est similaire au squelette d'un dark soul (parcourir des niveaux à embranchement pour atteindre un boss, parsemé de checkpoint qu'il faut rejoindre sans mourir), Remnant fait le choix de ne pas punir le joueur outre-mesure. Oui, si vous mourrez, vous recommencez au point de contrôle précédant et les monstres sont revenus pendant votre voyage en corbillard. Par contre, vous ne perdez aucune expérience, et vous avez forcement un checkpoint avant chaque boss. En plus, on est confortable : rechargement pendant une roulade, pas d’ennemis qui one shot avant le dernier mode de difficulté, etc. On s'éloigne de la difficulté de ses lointains cousins destinés aux publics masochistes.

En outre, l'équipe de Gunfire évite un immense point noir des jeux actuels : les boss/ennemis sac à PV. Visez les points faible pour raccourcir le combat, ça marche, c'est jouissif en plus. Petit coucou à Destiny.

Suivant sa propre voie, Remnant propose un gameplay à distance. Le corps à corps est donc minoritaire (jouable, mais non recommandé). Vos précieux jouets seront donc des fusils, à upgrader évidemment. Une arme de type fusil, une arme de poing, parmi une bonne vingtaine, avec chacune un mod dédié (faire apparaître des cranes volants, un bouclier, un lance flamme, des tentacules ?). Il y en a pour tout les goûts et les dev' ont incorporés quelques armes dites fun (pas toujours viables mais marrantes à jouer). On arpente tronçons par tronçons les 5 grandes zones du jeu, très différentes en terme d'ambiance, à la recherche de précieux loot & dangereuses rixes avec des ennemis, pour le coup, assez variés. Le jeu favorise l'exploration, des récompenses juteuse à la clé : quêtes secondaires, matériel, armes, et même des points de talents, dit 'traits'. Çà fonctionne parfaitement.

Et ça s'imbrique avec l'autre argument du jeu : l'aléatoire. Chaque partie est généré avec des bouts de niveaux aléatoires, des boss aléatoires, et des events aléatoires. Vous pouvez très bien affronter un immense tréant lors de votre première partie, et tomber sur un dragon géant la seconde. Pour des récompenses différentes. Idem pour les events, idem pour les mini donjons secondaires. La mise en scène est sacrifiée sur l'autel de la rejouabilité par contre, comme le scénario au final (tout à fait correct au passage, il est juste très en retrait). Tout a un prix.

Ah, aussi. Important. Très important. Le jeu se joue en coop à 3 joueurs. Qui fonctionne très bien, malgré une sortie du jeu précipité faute de budget (il n'y a pas encore toutes les options pour communiquer correctement). Peu voir aucun jeu du genre ne vous propose de vous faire lyncher avec deux amis face à une myriade de boss, friendly fire offert. Remnant le fait humblement. Logiquement, rejouabilité incluse, vous devriez en avoir pour 30-35h. Beaucoup plus si vous jouez en multi, faites les boss en méthode alternative (pour débloquer des armes) ou vous attaquez au dernier mode de difficulté.

Qu'est ce qui fâche, au final ? des détails qui seront bientôt corrigés (communication en multi, vendeurs partagés, divers options de confort), la mise en scène et le scénario forcement. La synchro labiale ne porte pas bien son nom malgré une VF tout à fait correcte (le roi immortel !). Beaucoup reprochent également les boss accompagnés de nombreux petits ennemis pénibles : c'est partiellement vrai. Les joueurs semblent ne pas vouloir comprendre qu'il ne fait pas dps que le boss, ce serait trop facile (rappelons que ce ne sont pas des sac à pv). Les gérer doit absolument faire partie de votre stratégie. Partant de ce point, j'ai pu terminer trois fois le jeu - dont une fois en mode difficile - sans grande haine à l'égard des mamans des développeurs. Le boss final est un vrai boss final, qui divise par sa difficulté. Il m'a prit deux bonnes heures en mode difficile, mais quel plaisir en le voyant tomber !

Les développeurs sont à l'écoute et motivés. Il se dit qu'un mode donjon infini est dans les cartons, plus d'armes, plus de boss, plus de mondes. Pour ma part, c'est déjà vendu. Il mériterait un peu plus d'attention de la presse (Gamekult ne l'a même pas encore testé par exemple...) vu ses qualité. Heureusement, le succès semble là ( avec un pic à 40 000 joueurs sur steam).

Je recommande fortement.