Spoilers mineurs, masqués.
Resident Evil 7 était sans aucun doute un des jeux les plus terrifiants de sa génération. Capcom, pourtant coutumier du recyclage à outrance, avait cette fois eu le courage de renverser la table et de proposer une aventure qui tranchait largement avec le passé de la série, tant et si bien qu'il était bien difficile de reconnecter cet opus avec les précédents épisodes. Cela semble maintenant assez net, Capcom est également décidé à continuer dans la même tendance avec ce Resident Evil Village, continuation directe de l'histoire de Biohazard et basé sur les même mécaniques, mais avec une atmosphère finalement assez différente.
Village commence par un événement dramatique : Ethan Winters, retranché en Hongrie avec sa femme Mia et sa fille Rose, voit débarquer chez Chris Redfield qui, sans sommation aucune, assassine Mia et enlève Rose et Ethan. Après une interception accidentée assez brutale, le pauvre Ethan se réveille en rase campagne, au milieu des flammes et à proximité d'un étrange village pas vraiment bien fréquenté, sans vraiment avoir pu comprendre ce qui vient de se passer. Et c'est ce qu'il faudra découvrir tout au long de la dizaine d'heures que dure le jeu.
Et que dire, si ce n'est que le travail accompli par Capcom sur les environnements et l'ambiance est absolument remarquable : plus encore que son prédécesseur, Village est magnifique, magnétique et inquiétant, et ne vous épargnera rien. Les 4 premières heures notamment, sont absolument tétanisantes et il est bien difficile de lâcher la manette face à une telle maitrise narrative et environnementale. La suite est un peu moins magistrale, mais reste très efficace même si
le changement d'ambiance et le virage action drastique de la dernière partie du jeu peut décevoir un peu.
Pas grand chose de neuf niveau gameplay, si ce n'est le retour du marchand et de l'inventaire à cases, mais l'action de Village reste très efficace et viscérale à jouer. Un avertissement toutefois : le jeu est sensiblement plus facile que Bio Hazard, et on ne pourra que conseiller aux vieux briscards de commencer directement en mode Difficile pour avoir un peu de résistance.
Franche réussite donc, sans surprise mais vraiment bien exécuté, ce Resident Evil Village est une production parfaitement maitrisée qui devrait ravir tous les amateurs de jeu d'horreur. Les adorateurs de la saga, eux, risquent d'être un peu déboussolés tant les rapprochements avec le reste de la saga et les "explications" dispensées sont tirés par les cheveux jusqu'au scalp. Mais personnellement, je ne reprocherais jamais à un éditeur majeur comme CAPCOM de bousculer un peu les habitudes pour explorer de nouveaux terrains. Au vu des chiffres de ventes, la prise de risque semble payante et c'est tant mieux.