Comme d'habitude, le concept est parfait.

Mais le problème, c'est que le concept a été posé dès le premier opus, il y a plusieurs années, sur DS. Du coup, ce n'est pas à lui qu'il faudrait se raccrocher, mais à ce que 5th Cell en fait ; le jeu lui-même, donc.
Et là, force est de constater que rien ne bouge vraiment.

Si la possibilité de toute imaginer et de tout faire naître prend un nouveau tournant - avec l'éditeur d'objets notamment - les missions proposées restent relativement bancales : donner du pain, de la tomate et du fromage à un cuisinier pour faire une pizza, créer de l'eau pour éteindre du feu, donner un nounours à une petite fille qui pleure...
Pour un troisième volet, les enjeux restent très sommaires.

C'est sans compter que les niveaux d'action, très appréciables sur DS, semblent avoir totalement disparu. Il n'y a donc plus que des missions contextuelles, où il s'agit d'aider telle ou telle personne en lui donnant un objet. C'est fort dommage ; les objectifs plus "physiques" permettaient largement de varier les plaisirs.

Mais je n'ai pas mis 8 pour rien. À côté de cette approche minimaliste de l'exploitation d'un concept maximaliste, l'univers en lui est très travaillé. Fini les petites missions séparées sur des constellations timides : c'est un vrai monde, complet et vase, qui vous est désormais proposé. On passe d'un désert à une forêt, d'une caserne de pompier à un bateau pirate, et certains niveaux sont malignement connectés aux autres.

L'ensemble est très coloré, très beau malgré un style cartoon méga-épuré. Même un zombie peut paraître attachant dans ce grand monde joyeux où tous les conflits se règlent d'un coup de crayon.
Puisqu'à vrai dire, tout se règle et se dérègle d'une seconde à l'autre : Scribblenauts Unlimited offre plus que jamais un jeu aux possibilités infinies, aux folies diverses, aux débilités les plus profondes ; les plus hilarantes aussi. C'est un fait : Maxwell et ses frères évoluent dans un tableau complètement déjanté où rien n'est vraiment à sa place, où le moindre cliché est exploité pour faire du pays des starites un carrefour où s'entremêlent logiquement réalisme et caricature.
Du pur bonheur, surtout entre amis. Non qu'il y ait un mode multijoueur (il faudra attendre la version Wii U pour ça), mais il est toujours drôle de se donner des conseils pour concevoir des objets, ou de se faire des sessions de créations loufoques entre potes.

Le jeu a donc pour lui un univers solide et infiniment dilaté. Il jouit aussi d'un pouvoir addictif : on ne peut s'empêcher de cliquer, encore et encore, pour découvrir une nouvelle mission ou un nouvel objectif.
Ils nous déçoivent parfois (on en parlait plus haut), mais les défis restent suffisamment nombreux pour que personne ne soit totalement déçu au final.

Avec tout ça, "Scribblenauts : Unlimited" laisse largement ses lettres de noblesse à la license, mais rate légèrement le coche en oubliant une fois encore d'exploiter pleinement l'idée de base ; en se cachant derrière quelques facilités à la limite de l'enfantin et du ludo-éducatif.
Les plus âgés se rattraperont en se servant du jeu comme d'un bac à sable ; ils crééeront des pistolets à nonnes et des loutres charnelles multicolores.
Botwin
8
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le 20 févr. 2013

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5 j'aime

Botwin

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