Si bon que ça ?

Avant toute chose, je tiens à préciser que j'ai joué au jeu en multijoueur et avec savestates pour le rendre moins injuste.

Alors, Seiken Densetsu 3, que je vais abréger en SD3, c'est un jeu assez particulier. Il a un statut de jeu culte, mais il n'a pas franchi le japon avant très récemment et était tout de même beaucoup moins connu jusqu'à présent qu'un jeu comme Chrono Trigger, sorti la même année que SD3. En plus, contrairement à ce dernier, je suis pas convaincu que SD3 ait laissé un si gros héritage, même si je serais heureux qu'on vienne me prouver le contraire. Donc bon, jeu culte je veux bien, mais vite fait.

Alors donc, qu'est-ce qu'il nous propose ce jeu vite fait culte ? Et bien on est d'emblée accueilli par une jolie cinématique avec une musique très sympathique et du texte qui défile nous exposant l'histoire. Ensuite on enchaîne directement avec le point le plus novateur du jeu : on choisit 3 personnages parmi 6 possibles, et le scénario va légèrement varier en fonction du personnage principal choisi. Pour l'époque, il faut reconnaître que c'est plutôt impressionnant.

Ces quelques premières minutes de jeu sont un résumé des gros points forts du jeu. Les graphismes sont sublimes, sûrement l'un des plus beaux jeux de la SNES, pour moi il enterre complètement les autres JRPG sortis cette année là.

Ensuite musicalement c'est plutôt bon. Je sais que j'ai dit que c'était l'un des gros points forts du jeu, mais en vrai c'est pas non plus exceptionnel. Je n'irai pas les écouter en dehors du jeu honnêtement. Cela dit les musiques sont tout de même très sympathiques et il y'en a pas mal que j'ai constamment dans la tête, comme "Nuclear Fusion", "Powell" ou encore "Swivel".

Ensuite le dernier point fort c'est l'originalité dont le jeu fait preuve. Le scénario n'est pas spécialement original, mais comme dit plus haut, le fait de l'adapter en fonction du personnage choisi est pour le coup quelque chose de très intéressant. De plus le scénario se laisse suivre, c'est un autre bon point. Une autre originalité, au niveau du gameplay cette fois, c'est la possibilité de choisir entre plusieurs classes pour nos personnages. Il y'a les classes "lumière" et les classes "ténèbres". Pour Hawkeye par exemple, on a le choix entre rôdeur et ninja, si on choisit ninja, on aura ensuite le choix entre maître ninja et lame sombre. Chaque personnage a donc 4 classes finales au total, ce qui est un gros plus pour la rejouabilité du jeu, si les 6 personnages jouables et les 3 scénarios à peu près différents ne suffisaient pas déjà à vous donner envie de relancer une partie.

Le problème c'est que justement, il faut plus que ça pour vouloir relancer une partie. Maintenant on va s'attaquer aux choses qui fâchent, l'énorme point noir du jeu : sa jouabilité. C'est du Action RPG tout à fait classique, mais mon dieu que c'est lent. Je n'ai jamais joué à Secret of Mana mais de ce que j'ai pu en voir, il a l'air bien plus fluide que SD3, sans parler du fait que dans SoM, les magies se lancent en temps réel, alors que SD3 fait s'arrêter l'action pendant au moins 5 secondes pour nous montrer l'animation de la magie/attaque spéciale. Alors certes c'est plutôt joli, mais qu'est-ce qu'on en a à foutre ? Dans un jeu d'action, l'important c'est l'action et le confort de jeu, pas de s'extasier devant de beaux effets visuels. Alors bon, je me dois d'être objectif. On était en multijoueur et notre équipe était constitué de Riesz, Hawkeye et Angela, donc le meilleur moyen de faire des dégâts c'était de spammer la magie. Je me doute que l'expérience doit être différente en solo et avec une équipe mieux foutue. Allez, on va dire que ce défaut n'en est pas vraiment un.

Ce qui est un vrai défaut par contre c'est l'équilibrage complétement pété de ce jeu. On démarre plutôt tranquillement et puis les problèmes arrivent vite. Le premier passage bien relou du jeu, mais pas le dernier : le boss porte dans la ville de Riesz. Qu'est-ce que c'est que cette merde déjà ? pourquoi une porte ? et surtout pourquoi c'est aussi dur ? Bon là on comprend vite que le grind est obligatoire dans ce jeu, mais bon on va dire que c'est l'époque qui veut ça hein, même si on a jamais besoin de grinder dans Chrono Trigger qui lui est un vrai bon jeu avec une difficulté bien calibrée, enfin bref.

Du coup on grind, on bat la porte, et on se fait défoncer par les deux boss ninjas qui arrive juste après sans prévenir et sans possibilité de sauvegarder. Merci le jeu.

Ensuite un peu plus loin le jeu s'ouvre un peu et nous laisse la possibilité d'aller dans plusieurs endroits différents. Là la strat c'est de trouver la zone la plus tranquille et de grinder jusqu'au niveau 18 pour pouvoir changer de classe. Enfin bref, je passe les détails, de toute façon j'ai pas mal oublié ce qui se passe dans le jeu, mais le pire c'est pas les pics de difficultés aléatoires ou les coups de putes du jeu, c'est que SD3 est vraiment équilibré avec le fion. Ça se voit très bien vers la fin, quand des ennemis lambdas sont capables d'annihiler votre équipe mais que les boss deviennent nuls à chier. La tour des loups garous par exemple, chacun de ces putains de loup garous est capable de détruire votre équipe ou au moins de one shot vos persos fragiles s'il décide de faire son attaque spéciale qui est inévitable, touche tout vos persos et est impossible à prévoir. Maintenant vous imaginez bien que quand il y a des combats, c'est pas juste un loup garou mais bien deux, trois voire même quatre. Et c'est même pas les seuls ennemis comme ça, les ninjas et les chevaliers sont pareils. Et quand on arrive en haut de cette foutue tour, on tombe sur Dolan, le légendaire Bénévodon de la Lune (les Bénévodons c'est les boss qu'on nous tease tout le long du jeu pour rappel, et ils sont tous pathétiques), qui fait genre 50 de dégats et qui crève en 5 minutes, super boss. C'est comme ça sur toute la fin du jeu, même le boss final est naze, ils auraient juste dû mettre 10 loup garous à la place, ça aurait été beaucoup plus dur et sans doute plus approprié aussi.

C'est un jeu pas mal ambitieux pour son époque mais qui est une purge à jouer aujourd'hui, la faute à un gameplay qui était déjà daté à sa sortie (franchement j'exagère à peine). La nostalgie doit beaucoup jouer dans son statut de jeu culte, même s'il a tout de même du mérite.