Vertical Slice

J'ai découvert Shadwen lors de son annonce par Frozenbyte, suivi dans la foulé d'un niveau de démo qui, selon le score total des joueurs y jouant, modifiait le prix de sortie du jeu, curieux processus marketing, qui n'a finalement pas porté ses fruits vu que c'est le jeu le plus mal vendu de ses développeurs, loin derrière le pourtant mal aimé Trine 3.

La démo m'avait laissé un arrière goût, c'était certes prometteur, mais aucunes des mécaniques intégrées ne l'étaient correctement, il y en avait pourtant un bon paquet, le rembobinage du temps, le grappin, les piéges et leur construction, gestion des bruits, "escorte" de l'enfant etc...

C'était de bon ingrédients, fourrés pêle-mêle, certes, mais prometteurs pour un jeu final qui ne pouvait être que plus raffiné si les développeurs y consacraient le temps nécessaire.

Mais que nenni, si toutes les mécaniques sont toujours présentes lors de la sortie du jeu, c'est encore une fois sans la moindre cohérence entres elles, sans la moindre finition, sans le moindre caractère.

Les sons par exemples, sont plutôt bien intégrés, les bouteilles de verre qui tintent dans les étagères dès qu'on les fait à peine vaciller ou les corbeaux s'envolant et croassant quand on s'en approche sont d'agréables détails que l'on rencontre lors de notre aventure, malheureusement, les gardes ne semblent pas y prêter attention, vous pouvez vous adonner au plus grand vacarme qu'il soit, personne ne viendra investiguer la sources de ces bruits.

Les gardes, ne s'affolent pas non plus de la disparition d'un collègue, même quand ils sont en pleine conversation avec celui-ci.

Les pièges, étant liés à un système d'artisanat à ressources limitées se doivent donc d'être optionnels, pour éviter qu'un joueur se retrouve bloqué par un manque de ressources en fin d'aventure, et si c'est effectivement le cas, on regrettera que les pièges soit bien plus qu’optionnels, ils sont purement inutiles, et il est trop souvent plus simple de gérer une situation tendue à l'aide de notre dague et de notre fidèle grappin que d'essayer d'utiliser un piège ou autre gadget mis à notre disposition.
Et pour continuer dans la tradition de l'intégration foireuse, l'artisanat de ces gadgets dépend uniquement de ressources disséminées dans plusieurs coffres identiques au travers des niveaux, ce qui est cocasse quand ces ressources ne sont que des bouts de ferrailles, de ficelles voir même des rats crevés, ce qui est plutôt curieux pour butin caché au-sein d'un coffre gardé par plusieurs gardes armés.

Bref, bourré d'incohérences à tout niveau, manquant profondément de finitions, répétitif et mal écrit, Shadwen n'est sauvé que par son potentiel latent, qui en fait une piste, une ébauche de ce que pourrait être un jeu d'infiltration novateur si Fronzenbyte revoyait sa copie, ou si un autre studio plus déterminé reprenait le concept et l'amenait cette fois, à son paroxysme.