Bien reçu par la critique et diversement apprécié par les fans de smup, le shoot co-développé par les hongrois de Digital Reality et le studio de Suda Goichi est surprenant, atypique, original et, disons-le, parfois un peu à côté de la plaque.
Basé sur un système de temps bien pensé (on part avec un compteur qui augmente et descend à mesure qu’on détruit des ennemis, qu'on ramasse des items ou qu’on encaisse des tirs), Sine Mora flatte d’abord la rétine (un mélange superbe de 2D, de 3D et de dessins) avant de convaincre par son gameplay particulièrement addictif. Assez complexe, le système de scoring motive tandis que le principe de power-up (on les perd dès qu’on est touché) ajoute ce petit grain de tension qui oblige le joueur à maintenir son attention et à se dépasser.
Pas vraiment manic shooter, pas vraiment shoot traditionnel, ou un peu de tout ça à la fois, Sine Mora souffre parfois d’une mauvaise lisibilité en raison d’une esthétique chargée et se perd dans un scénario digne d'un roman d’anticipation obscur et complexe. L’histoire sert un background détaillé, des personnages aux motivations complexes mais le shoot est-il le meilleur genre pour développer pareille ambition, surtout quand la narration fait dans l’écran fixe et l’encyclopédie en 10 entrées ? Un peu indigeste et pas vraiment nécessaire. Reste que le jeu donne toute sa mesure dans les autres modes de jeu, comme le score attack ou le mode arcade avec des niveaux de difficulté bien chargés, pensés pour faire plaisir au fan.
Malgré quelques choix contestables, Sine Mora est un excellent shoot, original, bien équilibré et qui rend accro si on se penche sur son système de scoring et son gameplay.