Il en faut peu pour être heureux... la question est : le « peu » est-il là ?

Pour tous les fans de Singstar et de Disney, une conjugaison des deux univers était très attendue. Les chansons des films de Disney, c'est tout un mythe, elles sont merveilleuses, elles ont bercé notre enfance, bref, ce sont des incontournables.
Ceux qui ont grandi avec les VHS se souviennent des cassettes de Karaoké « singalong with Disney ». Et de la part de Disney, on avait bien eu un jeu de karaoké, mais sur High School Musical... ce qui présentait peu d'intérêt par rapport aux B.O. des films que nous aimons le plus.

Quand Disney a annoncé son Singstar à la Leipzig Games Convention en 2008, on était beaucoup à s'en réjouir. Les premières captures, les chansons annoncées sur la playlist, étaient pleines de promesses. On ignorait si le jeu allait contenir 20 ou 30 chansons (ce chiffre dépend des éditions Singstar), s'il y allait avoir des éditions multilingues ou juste une version anglophones.
En temps normal, je me serai rué sur le jeu lors de sa sortie, mais il est arrivé en magasin à un moment où je ne jouais plus beaucoup à Singstar, j'ai préféré attendre une baisse de prix et me le suis procuré que récemment.

Première impression : quel pied ! Les chansons, les clips, c'est du Disney old school donc c'est du bonheur en barre. Gros plus pour La Petite Sirène : ils ont conservé le premier doublage du film, celui avec Henri Salvador (et le seul qui trouve grâce à mes yeux).

On découvre petit à petit les chansons, et Disney oblige, on se rend compte qu'on les connaît toutes ou quasiment (contrairement aux autres éditions de Singstar où il y a un nombre de chansons qu'on ne connaît pas variant de 5 à 25 chansons - si si, je suis sérieux, ces chiffres ont été prouvés scientifiquement). Pas mal d'entre elles sont en duo et beaucoup sont très techniques (choeurs africains dans « L'histoire de la vie », générique de fin de « La Belle et la Bête » interprété par Julie Zenatti et Patrick Fiori...)

Mais, en parcourant la galette, on est rapidement pris d'un sentiment qui était très difficile à éviter (tant le nombre de chansons - et de belles chansons - est important dans l'univers Disney) : on a l'impression qu'il manque plein de chansons. C'est sûr, 20 chansons, ça fait déjà peu, mais l'impression générale, c'est qu'il manque un paquet de chansons qu'on aurait aimé pouvoir interpréter.

Voilà l'ensemble des chansons présentes :

- Cruella d'Enfer (Les 101 Dalmatiens)
- Ce rêve bleu (Aladdin)
- La Belle et la Bête (La Belle et la Bête)
- Bibidi Bobidi Bou (Cendrillon)
- C'est pas une vie (Cendrillon)
- Il se traîne (La Belle et le Clochard)
- À la file indienne (Peter Pan)
- Tu t'envoles ! (Peter Pan)
- Je voudrais (La Belle au Bois dormant)
- J'en ai rêvé (La Belle au Bois dormant)
- Enfant de l'homme (Tarzan)
- Tout le monde veut devenir un cat (Les Aristochats)
- Il en faut peu pour être heureux (Le Livre de la Jungle)
- Être un homme comme vous (Le Livre de la Jungle)
- Je voudrais déjà être roi (Le Roi Lion)
- L'histoire de la vie (Le Roi Lion)
- Sous l'océan (La Petite Sirène)
- Embrasse-la (La Petite Sirène)
- Je suis ton ami (Toy Story)
- Winnie l'Ourson (Winnie l'Ourson)

Il était par exemple annoncé une chanson de Pinnochio (quand on prie la bonne étoile), on n'en a pas vu la couleur. Et la liste des chansons géniales ou de films qui avaient l'air incontournable peut être assez conséquente : Mary Poppin's, Blanche-neige et les Sept Nains (Siffler en Travaillant ! Hé-ho !), Pocahontas, Alice au Pays des Merveilles, Hercule, Le Bossu de Notre Dame, et mon petit préféré : Oliver et Cie. Sans même parler des films représentés, les grandes absentes de cet opus sont les chansons de méchants, qui sont généralement très savoureuses (le tiers de la saveur d'un film Disney, c'est un méchant digne de ce nom !). À titre d'exemple, Soyez prêtes (Le Roi Lion) ou la chanson d'Ursula dans La Petite Sirène, ça aurait été tout simplement génial. Et à côté de ça, quelle idée de mettre une chanson de Toy Story et une autre de Tarzan que personne n'a jamais envie de chanter !

Au final, je pense qu'il faut quand même saluer l'audace de Sony pour s'être lancé dans ce qui a du être un sacré bras de fer au niveau des droits (c'est encore plus probant quand on voit qu'aucune chanson de Singstar Disney n'a pu être mise en vente sur le Singstore). Ça doit expliquer qu'il n'y a que 20 chansons et que beaucoup de films cultes n'y sont pas présents (il y a peut-être des ayant-droits différents selon les films...).

Après, en sortant totalement de cette histoire de droits, d'autres petits détails viennent un peu entacher le plaisir du jeu :
- Pour « Je voudrais déjà être roi », aucune ligne de Zazu dans la chanson ne fait partie du karaoké (alors que ç'aurait été un duo par excellence).
- Pour « Tout le monde veut devenir un cat », toute la partie mélodique (avec Duchesse à la harpe) est tronquée, tout simplement.
- Pour « la Belle et la Bête », le générique est certes très intéressant parce que c'est un duo très technique, mais je pense que le commun des mortels aurait préféré la version du film (celle de Mme Samovar).

En conclusion, ça reste une expérience très grisante. Chanter le duo d'Aurore et Philippe de La Belle au Bois Dormant ou Ce rêve bleu pourra vous donner des frissons (bien que ça dépendra sûrement du partenaire). « Sous l'océan » ou « Je voudrais déjà être roi », malgré l'absence de Zazu, c'est assurément un bon moment d'éclate.
Donc la joie est en demi-teinte à cause de cette histoire de playlist, mais elle est quand même là. Donc c'est un jeu que je conseille absolument aux fans de Disney, notamment maintenant qu'on peut le trouver à très bas prix, et puisqu'en plus il est totalement compatible avec Singstar PS3, comme l'ensemble des autres Singstar PS2. À conseiller aussi à ceux qui font souvent des soirées Singstar et sont confrontés régulièrement à des « t'as pas plus de chansons en Français ? » (c'est du vécu).
Et puis même si la playlist n'est pas aussi ultime qu'elle aurait pu être, il faut garder en tête que c'est une exclusivité Européenne, ne boudons donc pas notre chance !