Sly Raccoon
7.4
Sly Raccoon

Jeu de Sucker Punch et Sony Interactive Entertainment (2002PlayStation 2)

Test de la version HD sur Sly Trilogy PS3

Lors de sa sortie, j'avais vaguement entendu parler de ce Sly Raccoon mais je n'avais eu l'occasion de mettre la main dessus. J'imagine que je devais avoir d'autres priorités ludiques sur le moment et, dans mes souvenirs, il n'y a pas eu énormément de publicité. Enfin, peut-être que ce gameplay ne m'attirait pas autant à l'époque. Quoiqu'il en soit, ayant pu obtenir cette trilogie pour 20€, je ne pouvais refuser une telle offre.



La Cell-shaditude transcendée



Forcément, la 1ère chose que l'on remarque en commençant le jeu, c'est le traitement HD des graphismes. N'ayant pas fait God of War Trilogy, je ne peux malheureusement pas comparer. Cependant, on voit tout de suite la différence avec la version PS2 (je suis allé voir des vidéos sur Youtube). Les contours sont plus nets, les couleurs un peu plus éclatantes, l'image est adaptée au format 16/9 sans problème et le tout tourne évidemment à 60 images par seconde. J'ai tout de même l'impression que le Cell Shading est particulièrement adapté à une telle "remasterisation" en HD. Les textures sont plutôt simples mais les aplats de couleurs rendent très bien avec cet upscale. Bref, techniquement, c'est un vrai plaisir pour les yeux quand on pense que c'est un jeu PS2 à la base. J'ai eu l'occasion de tester mon lot de jeux PS2 directement sur PS3 et le résultat n'a rien à voir.



♫ Je suis sans famille et j'm'appelle Sly Raccoon ♫



L'histoire, quant à elle, est celle de Sly Cooper. Ce raton-voleur doit récupérer les pages du Thievius Raccoonus, carnet familial ancestral regroupant tous les secrets des Cooper, maîtres voleurs de père en fils. En effet, ce carnet a été dérobé (sic) par Clockwerk et sa bande lorsque Sly était un jeune raton. Il grandit donc à l'orphelinat où il rencontra ses futurs compagnons d'infortune, Bentley le geek à carapace et Murray un hippo benêt mais très fort. Ils partent donc à la recherche des 5 parties du carnet à travers la planète. Chaque monde du jeu (France, Chine, un casino, un marais rempli de magie vaudou, un volcan,...) contient plusieurs niveaux qu'il faudra explorer presque dans l'ordre que l'on veut avant de passer au monde suivant. Il est évidemment poursuivi par la belle Carmelita Fox, inspecteur d'Interpol, qui tentera de l'arrêter par tous les moyens.



Sly : infiltration, upgrades et belle pépé foxy



La jouabilité de Sly Raccoon est en grande partie basée sur l'infiltration et la discrétion. Elle n'est pas aussi poussée qu'un Thief sur PC ou même un MGS car il n'y a pas vraiment d'indicateur précis sur son degré d'invisibilité par rapport aux ennemis ou qu'on ne peut pas cacher les corps des adversaires inconscients (vu qu'ils disparaissent purement et simplement) mais il faudra faire attention à ne pas entrer dans leur champ de vision, ne pas faire trop de bruit et qu'il faudra fuir en les semant si on veut faire baisser son niveau d'alerte. Le travail des développeurs sur le gameplay de ce Sly Raccoon est bon. Les déplacements sont fluides et il est très facile de repérer les endroits "spéciaux" derrière lesquels on peut se cacher, les branches sur lesquelles on peut sauter ou glisser,... mais quel dommage que le contrôle de la caméra ne soit pas total. Dans ce premier opus, on ne peut diriger la caméra que vers la droite ou la gauche, ce qui est très frustrant lorsqu'on souhaite connaître la position des ennemis ou chercher des bouteilles pour améliorer les capacités de Sly, soit très souvent. Ce sera heureusement réglé dans le 2e épisode.


On a donc la possibilité de trouver de nouvelles techniques de voleur, ce qui ajoute une très légère touche RPG au jeu et c'est agréable. En partant à la recherche de bouteilles contenant des indices sur la combinaison d'un coffre et en trouvant ce dernier qui contient une page du Thievius Raccoonus, Sly est capable d'obtenir de nouvelles techniques comme créer un leurre à son image, un chapeau explosif ou de repérer les objets cassables ou les bouteilles pour le monde en cours. Peut-être parce que le jeu date de 2002, on sent encore que le gameplay est marqué par les années 90 avec des "vies" et pas de barre d'énergie, fouyaya ! En se faisant toucher une seule fois, on meurt et on recommence au début du niveau. En perdant toutes ses vies, on peut continuer... au début du niveau. Les vies sont donc inutiles (là aussi, ça changera dans Sly 2). Il est toutefois possibles de récupérer des protections permettant de se faire toucher jusqu'à 2 fois. Mais si on meurt trop et que l'on souhaite faire une pause, il est de toute façon possible de revenir à loisir dans tous les niveaux que l'on a déjà terminés. Pratique pour la chasse aux bouteilles. Enfin, une fois le jeu terminé, en plus des coffres à ouvrir, on peut aussi refaire chaque niveau en time attack pour débloquer des bonus comme des cinématiques ou des artworks. Ils sont généreux, chez Sucker Punch. La difficulté n'est de toute façon pas très élevée et un bon joueurs mettra une dizaine d'heures pour le terminer avec toutes les bouteilles récupérées et les coffres ouverts.



Petit précis d'historiologie gameplay-esque du double contrôle simultané et indépendant



Mais l'infiltration n'est pas le seul point intéressant du gameplay de Sly. En effet, les petits gars de Sucker Punch ont eu la bonne idée de faire quelques niveaux au gameplay différent, généralement un par monde. On aura donc droit à un niveau dans lequel Sly est aux commandes d'un canon et doit protéger Murray qui se dirige vers l'objectif en dégommant les ennemis qui arrivent tout autour de son ami hippopotame. Parfois, il faudra diriger Sly dans un niveau aquatique où ce dernier pilote un jetski. Il y a même un boss qui se combat dans un gameplay qui est du Dance Dance Revolution à la manette (donc plutôt comme les jeux Amplitude ou Frequency d'Harmonix, techniquement). Enfin, on peut aussi diriger Sly dans un sous-marin (mais où des orphelins peuvent-ils trouver tant de gadgets ??? :D) au gameplay identique à celui de Geometry Wars ou de Super Stardust HD.


Permettez-moi donc de vous faire découvrir une petite page de l'histoire des jeux vidéo telle que je l'ai moi-même découverte. En m'essayant à ce dernier gameplay, je me suis justement dit que Geometry Wars n'avait en fait rien inventé ! Je pensais naïvement que ce gameplay dans lequel on dirige le déplacement de l'avatar au stick gauche et la direction du tir avec le stick droit venait de Geometry Wars et que c'était donc lui qui avait inspiré Stardust HD, Dead Nation et tous les autres jeux du genre. QUE NENNI ! Et j'étais loin de me douter que ça remonterait jusqu'en 1975. Tout d'abord, Geometry Wars ne date pas de 2005 sur XBLA mais de 2003 sur Xbox 1. Sly Raccoon date, lui, de Septembre 2002. J'en étais là quand, quelques jours plus tard, je regardai enfin l'épisode 2 du Vidéoludiste de @Inks, Arthur Meurant et leur équipe de Radio01.net (ou plutôt Radiokawa maintenant ) dans lequel ils parlent de Robotron: 2084 de Wiliams. Le gameplay est exactement le même et le jeu date de 1982. Ça ne date pas d'hier en fait ! Cherchant à faire partager ma découverte avec des gens que ça pourrait intéresser, je contacte @AlexisBlanchet qui me rétorque qu'en fait, ça lui fait terriblement penser à Gun Fight de Taito. Dans ce jeu de duel dans une ambiance Western datant de 1975, le joueur dirige un cowboy avec un joystick pour les déplacements et un autre pour changer la direction du tir du revolver. Ce gameplay est en fait vieux de plus de 35 ans !



Pour les "trophy addicts" comme moi



Pour terminer, mon petit laïus sur les trophées : Ce trophée de platine est certes très facile à obtenir puisqu'il suffit en gros de finir le jeu une seule fois et de récupérer au passage toutes les bouteilles mais les niveaux étant bien designés, cela ne pose pas de problème. Bien sûr, il ne faut pas être réticent à ce genre de recherche mais je n'ai jamais éprouvé de lassitude et surtout, la récolte sert à quelque chose puisqu'elle est à la base de l'upgrade des possibilités de Sly. Et pour les quelques bouteilles un peu dures à trouver, il est même prévu un outil d'aide. Il y a juste un coffre qu'on ne peut pas récupérer tout de suite mais rien de grave. Les autres trophées consistent à obtenir 99 pièces, ce qui peut se faire dans le prologue et battre les boss. Simple mais plaisant.



Conclusion



Sucker Punch nous avait fait un jeu d'action/plates-formes/infiltration datant de 2002 avec une histoire sympa et un personnage attachant qui deviendra l'une des mascottes officieuses de la Playstation. Je suis content d'avoir pu découvrir Sly resplendissant dans sa robe cell-shadée transcendée par la HD. La jouabilité, le gameplay et les lieux visités sont très variés et même si le jeu est une promenade de santé, il est vraiment bien fait, fluide (tant dans l'animation que la façon de jouer ou le rythme du jeu). Un bon petit jeu !

sseb22
7
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Mes jeux "100%" et "Platines", Les jeux cités dans 'Ma carrière de joueur', Les meilleurs jeux vidéo de 2003 et Si Sony sortait une PS2 mini

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le 11 avr. 2011

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sseb22

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