Splinter Cell: Conviction
6.6
Splinter Cell: Conviction

Jeu de Ubisoft Montréal et Ubisoft (2010Xbox 360)

A l'instant ou j'écris ces quelques lignes, ma note de ce Splinter Cell Conviction n'est pas encore établie. Il m'est foutrement difficile de noter ce jeu pour une raison simple :

C'est un excellent jeu. Et un très mauvais Splinter Cell.

La premiere trilogie respectait un schéma rigoureux, totalement sublimé avec un dernier épisode, Chaos Theory, parfait dans son genre. Beau (encore aujourd'hui), intelligent, possibilités nombreuses, maps bien foutues, situations exemplaires, etc. Le tout sur un scénario géo-politique sympathique, mais n'impliquant pas tellement le joueur, à moins d'etre fan de ce genre d'histoires (ce qui est mon cas). La faute a un développement des personnages anecdotique, malgré quelques essais timides, avec le meilleur ami de Fisher, Doug Shetland.
Splinter Cell : Double Agent, quatrième épisode et premier sur next-gen combinait une idée sympathique pour renouveler la licence, à quelques idées foireuses et une réalisation en demi-teinte. La fille de Sam est morte, les personnages disposent enfin d'une personnalité et d'un développement conséquent pouvant interesser les joueurs. On joue alors un Fisher qui n'a plus rien a perdre et effectue donc une mission sous couverture (et non pas en tant que double agent, ce terme aguicheur est totalement trompeur, bravo les connaissances en espionnage...), proposant alors force choix draconiens typés 24h Chrono, missions en QG ennemi, de jour etc. Mais le jeu n'était pas forcément très beau et surtout, surtout, le level design était moins bon que sur Chaos Theory, tandis que l'IA devenait extrêmement aléatoire. Malgré tout, cet épisode restait bon, très bon.


Conviction, c'est un renouveau de la licence. Les Jason Bourne sont passés par là, et on (les joueurs ? ou juste les developpeurs ?) voulait un héros plus... vif, plus puissant, rapide, létal. Sam est vénère, sa fille n'est peut-etre pas morte accidentellement, et y a baleine sous rocher. Le scénario, lui, est peut-etre moins géopolitique, encore une fois bien plus dans l'air du temps (24, Jason Bourne ou Taken), mais il est bien plus "proche" du joueur et les personnages plus travaillés. Un twist scénaristique qui a le mérite d'exister, et pas si prévisible, au passage.
Le gameplay devait alors suivre cette nouvelle ligne de conduite, avec un héros effectivement plus rapide : glissades sous couvertures, possibilité d'utiliser tout type d'arme, corps à corps redoutable, interrogatoires sans bluff et sans dents, etc... Sans compter quelques nouvelles features comme le Mark and Execute (on chope un mec au corps a corps > On nous octroie la possibilité de marquer entre deux et cinq mecs pour pouvoir leur faire la peau d'une simple pression de bouton) ou le Last Known Position (une silhouette fantomatique apparait lorsqu'on se fait reperer pour indiquer ou l'ennemi croit que nous nous trouvons). Et cette fois, lorsqu'on se retrouve dans l'obscurité, en sécurité, l'écran passe en noir et blanc.



Deux problèmes :
-Ces idées, quand elles ne sont pas a double tranchant (l'écran en noir et blanc fait perdre de l'immersion, perdre l'utilité des googles) sont carrément foireuses. Le Mark and execute est agréable à utiliser, c'est certain. On se prend vraiment pour un surhomme ou plutot un super agent, c'est certain. Mais ça rend le jeu trop facile. Le Last Known Position, même combat : Cela assiste bien trop le joueur, qui n'en avait vraiment pas besoin, que ce soit de base ou avec les autres features. Quant aux armes, toutes upgradables, la tentation de se la jouer Shooter est grande, malheureusement.
- Le level design. Tous les problèmes précédents ou presque peuvent etre contournés, personne n'empeche le joueur de garder son silencieux et de ne même pas l'utiliser, en théorie... Mais en théorie seulement.

En effet, et c'est là le souci majeur, le cheminement nous pousse dans certaines embuscades, voire même un combat contre un hélico ou des vagues d'ennemis. Il est totalement impossible de finir ce jeu avec un maximum de cinq morts et deux repérages. Le jeu ne permet pas l'infiltration 100%. On a pas le choix, et c'est là que ça cloche. Il n'est plus possible de réflechir pour éviter le combat frontal, ou du moins pas systématiquement. Comment apprécier cela, lorsqu'on joue à Splinter Cell depuis quatre épisodes ?

Comme le dit si bien Chaka, la caméra-glu reflete bien ce splinter cell : "Avant elle projetait un gaz soporifique, maintenant elle explose".


Malgré tout, il faut bien noter une chose : Le jeu fonctionne. C'est un excellent shooter (mais trop facile, indubitablement) ou l'on réflechit un peu plus que dans d'autres. C'est un jeu d'action-espionnage ou l'on peut feinter des ennemis plutot nombreux et avec classe. En fait c'est l'adaptation idéale d'un Jason Bourne ; Ainsi transposé, toutes les mauvaises idées citées auparavant deviennent des features sympathiques nous rendant puissant, dangereux et rend le tout assez jouissif.
Ce jeu est beau, classe, bien construit, avec une musique vraiment pas mauvaise, une intrigue de fond moyenne, mais une histoire travaillée, vraiment, qui oscille entre classiques du genre et bonne(s) surprise(s). Il possède également énormément de moments forts, et quoiqu'un peu court, nous balance à la tronche une aventure qui se savoure sans peine.

Il faut simplement savoir avant d'y jouer, qu'on ne se fera pas une session de Chaos Theory. Le trip est bon, il n'a juste rien a voir avec les précédents. Difficile d'éviter la frustration d'éléments perdus, mais sur ce point, rappelons-nous : Si on veut jouer "comme sur les anciens SC", rien ne nous empêche de lancer ces derniers.

Au final, quand on sait a quoi s'attendre, on apprécie. Quand en revanche on cherche ses anciennes sensations on crache sur le jeu. Difficile de forcer le client, Splinter Cell Conviction a tenté un ravalement de façade qui ne plait pas à tout le monde. La juste mesure est difficile a trouver, lorsqu'on est un jeu hérité d'une série. Continuer en surfant sur le succès (COD) ou prendre des risques en changeant la formule, comme ici ? Au joueur de juger et les critiques s'en ressentent. Assassin's Creed, à ce compte, s'en sort bien mieux.

Quoi qu'il en soit, et j'en reviens donc à mon point de départ : Conviction n'est pas un bon Splinter Cell. Mais c'est un excellent jeu.
Grenur
7
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le 19 juil. 2011

Critique lue 198 fois

Grenur

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