Splinter Cell: Double Agent
6.8
Splinter Cell: Double Agent

Jeu de Ubisoft Montréal et Ubisoft (2006PlayStation 2)

Tests des versions PS2 et PS3, assez différentes.

Dernier épisode de la série sortant sur Ps2, Xbox et GameCube, Double Agent fut par contre le premier à sortir sur Xbox 360 et Ps3, et version « Next-Gen ». Le PC héritera aussi de cette version d’ailleurs. J’ai donc testé les deux versions, Ps2 et Ps3 comme j’ai le jeu sur ces supports-là. Pourquoi deux tests un peu différent ? Parce que les jeux ne sont pas vraiment les mêmes. Autant le scénario se veut relativement pareil (avec des dialogues différents mais la même histoire), mais les deux jeux sont différents dans leur gameplay et le déroulement des niveaux et les graphismes ne sont pas les mêmes évidemment. Voyons donc ce que vaut cet épisode.

Version PS2

Commençons d’emblée par le scénario ! J’avais été agréablement surpris par celui de Chaos Theory, félicitant la narration améliorée, et bien je réitère mes propos pour cet épisode, qui est dessus de tous les autres Splinter Cell. Démarrant quelques mois après Chaos Theory, Sam est envoyé en Islande avec un autre agent pour découvrir ce qui se trame dans le coin, parlant d’une nouvelle arme nucléaire appelé le « Mercure Rouge ». Alors que la mission se passe sans véritable problème, Lambert annule les objectifs de Sam pour lui parler d’une chose s’étant produite.

Cette révélation dont je ne dirais rien ici (même si je pense que tout le monde sait de quoi je parle) force Sam à abandonner Echelon 3. Petit à petit, il sombre dans l’alcool et la violence, et est mis en prison en tant que criminel. On va immédiatement apprendre qu’entrer dans la prison fait partie d’un plan, puisque Sam doit rencontrer un certain Jamie Washington et devenir son pote pour infiltrer la JBA, une organisation criminelle ayant volé le « Mercure Rouge », tout en travaillant pour Ecehlon 3.

Racontée à travers un dialogue entre Williams (le chef d’Echelon 3) et Sam qui se situe après les missions que l’on effectue (en gros, on fait des retours dans le temps), l’histoire est passionnante, on se demande vraiment ce qui va arriver lors des missions, qui sont une nouvelle fois variées, et intéressantes. Les rebondissements pendant les missions sont nombreux, grâce à la nouvelle feature du jeu dont je parlerais plus tard. Les personnages principaux sont eux, beaucoup plus mis en valeurs qu’avant, et on a enfin un ennemi digne de ce nom en la personne d’Emile Dufraisne.

La réalisation est superbe, et même si j’ai l’impression que le premier niveau a été fini à la pisse, en tout cas l’extérieur du niveau, il n’en est pas de même pour le reste du jeu, qui est une nouvelle fois sublime. Le level-design est inspiré, comme toujours, les personnages sont encore mieux fait au niveau du visage, des ombres, les effets de lumières sont splendides. J’ai l’impression de me répéter depuis le premier opus, ce qui est sans doute le cas, mais je reste admiratif devant la qualité visuelle des jeux Splinter Cell.

Je vous parlais plus haut de l’ajout d’une feature, il est temps d’y venir. Pour faire simple, ça s’appelle la Jauge de Confiance, et ça change radicalement la façon d’appréhender les objectifs. Sam est ici un agent double, il est envoyé en mission par la JBA, tout en restant en relation avec Echelon 3. Lors des missions, on va devoir remplir des objectifs variés pour le compte de la JBA et d’Echelon 3. C’est là que ça se corse.

Vous vous souvenez des différentes catégories d’objectifs dans Chaos Theory ? Elles sont de retour, ou presque. Oubliez les objectifs secondaires et bonus, ils ont disparus. En revanche, les Objectifs d’Opportunités sont encore présents, et on note l’apparition des Objectifs Contraires. C’est là que la jauge de confiance prend tout son sens, et que jouer un agent double peut être vraiment délicat. La JBA nous demandera souvent de tuer un personnage, ou d’envoyer des données spécifiques et d’autres petites choses. Obéissant, vous vous préparez à le faire. Sauf qu’Echelon 3 vous contact et vous ordonne de faire le contraire.

Ça peut paraître anodin comme ça, vous vous dîtes « hey ho merde, faut qu’il me fasse confiance à la JBA, je le bute », et c’est là qu’entre la Jauge de Confiance ! Vers la gauche se situe la JBA, et à droite, Echelon 3. Une barre se déplace de droite à gauche ou de gauche à droite selon vos actions. En gros, réussir des missions pour la JBA fera venir la barre plus à gauche, ce qui aura pour effet que l’organisation vous fera plus confiance, mais que du coup, vous perdrez un peu plus la confiance d’Echelon, et inversement. Cela à des répercussions sur l’armement que vous aurez pendant la mission.

Le but du jeu sera évidemment de faire en sorte que la jauge se balade entre les deux côtés, pour que vous ne soyez pas découvert par Emile, et que Williams ne vous prenne pas pour un terroriste. Oui mais sauf que les objectifs que vous remplissez pour l’un ou pour l’autre font monter ou descendre la barre plus ou moins rapidement, il faut donc trouver un compromis, tout en ayant conscience que les répercussions seront définitives… Pour protéger votre couverture, allez-vous laissez mourir 2000 personnes ? Ou laisserez-vous Emile tuer une de ses alliées les plus proches ?

Honnêtement, les choix sont assez difficiles pour peu que l’on rentre dans le jeu. Ils sont bien trouvés, et j’ai pris plusieurs secondes à prendre mes décisions. Une excellente trouvaille de plus pour ce nouveau jeu. D’autant que le scénario change légèrement après ces choix, ce qui inclue une bonne rejouabilité pour faire ce coup-ci le contraire.

En ce qui concerne le gameplay, il n’y a pas de gros changements finalement. On pourra de temps en temps être accompagné par un allié et on pourra alors lui demander d’attendre ici ou de nous suivre, mais ça s’arrête là. Il ne me semble pas qu’il y ait de nouveaux mouvements par contre, ou alors j’ai zappé. On retrouve les mêmes gadgets, avec comme nouveauté le fait de pouvoir balayer les empreintes au QG de la JBA pour pouvoir débloquer des profils. Les minis-jeux de crochetages, de piratages sont toujours présents, et si le premier n’a pas changé, le deuxième est maintenant plus intéressant et plus simple.

Par contre, si j’ai vraiment aimé le scénario, j’ai eu l’impression d’avoir loupé des bouts de jeu. La cinématique se coupe brusquement quelques fois, pour partir sur un tout autre truc, ou encore le fait qu’à la fin d’une mission, Emile veut nous voir d’urgence, et quand on termine la mission, on passe à autre chose sans savoir ce qui a pu se passer du coup. Etrange comme choix, mais bon.

Un autre défaut est que, si le jeu est généralement fluide, il m’est arrivé d’avoir un bon gros ralentissement alors qu’il n’y avait pas vraiment d’ennemis dans les parages ni rien, je ne comprends pas pourquoi, mais passons. L’IA n’a pas vraiment changée, toujours aussi bonne, aussi réactive, dangereuse, mais avec les mêmes petits bugs.

Concernant les bruitages et la VF, rien à dire, j’ai trouvé par contre que les musiques étaient superbes, rien que celle pendant le menu nous plonge littéralement dans le jeu, avec les cinématiques en fond, ça rend vraiment bien.
Voilà, je ne saurais quoi dire de plus sur cette version PS2, vraiment excellente, la série Splinter Cell finie en beauté, avec un Double Agent passionnant, beau, hyper fun, sans oublier le mode coop qui reprend celui de Chaos Theory en mieux, avec de meilleures missions, et toujours en rapport avec le scénario principal ! Et l’on pourra aussi débloquer des cartes bonus lors des missions principales, qui sont en fait des missions qui se sont déroulés avant le jeu, et qui rajoute donc, en plus de la durée de vie excellente, un peu de scénario ! En bref, un excellent jeu. Et la version PS3 alors ? On y vient…

Version PS3

A peine commencé que les différences se font sentir. Graphiquement parlant déjà, c’est beaucoup plus joli, le jeu reste encore beau aujourd’hui. L’éclairage, les ombres, les détails, les visages, la modélisation des personnages tout simplement, c’est un nouveau jeu. De nouvelles animations font leurs apparitions, Sam bouge globalement pareil mais sa démarche n’est pas la même, ni quand il court.

En revanche, la première déception est présente dès le premier niveau. S’il est bon et qu’il reprend le lieu de la version PS2 (mais avec des objectifs complètement différents et un level-design différent aussi), le scénario est complètement incohérent par rapport à la scène de fin. Là où la version PS2 nous faisait stopper la mission d’un seul coup pour que Lambert annonce une nouvelle à Sam, on a la même cinématique dans cette version mais qui arrive de nulle part.

En gros, dans cette monture PS3, on finit notre mission tranquillement en s’échappant en hélico, par une corde. Sauf que juste après, la scène cinématique de la version PS2 s’enclenche, montrant Sam visage découvert grimpé sur l’hélico qui se trouve sur le sol, avec comme phrase « Bon sang Lambert, c’est quoi ce bordel ?! » alors que notre mission s’est très bien déroulé. Incompréhensible comme choix, c’est vraiment dommage.

Au-delà de cette première déception, le reste m’a plutôt convaincu. On retrouve la jauge de confiance, quelque peu différente. Maintenant, il ne s’agira plus balancer la jauge de gauche à droite pour que les deux partis nous fasse confiance, mais il y a maintenant deux Jauges, une pour la NSA, l’autre pour la JBA. Notre but sera de maintenir ces deux jauges le plus haut possible pour que les deux organisations restent en confiance. C’est du coup, un peu plus simple que sur PS2, mais un gros changement est encore à venir.

Et celui-là, on peut dire qu’il est excellent. Ça se passe entre deux missions en fait, dans la base de la JDA, on l’on devra vraiment jouer à l’agent double. Cette fois, au lieu d’être dans un endroit la nuit comme c’était le cas sur la version PS2, on sera carrément dans la base, de jour, avec toutes les personnes importantes ou non qui vaguent à leurs occupations.

Généralement, on aura une mission principale qu’un des méchants nous aura confié, il nous aura laissé à un endroit, et quand il reviendra, on devra avoir accompli cette mission (ou pas) et être à l’endroit même où il nous a laissé. Mais dès qu’il part, à nous la liberté ! On aura 20 minutes pour fouiller la base, accomplir des missions variées pour le compte de Lambert, tout en évitant de nous faire repérer lorsque l’on est dans des zones dîtes interdite.

Et là, je peux vous assurer que c’est jouissif et vraiment bien foutu. Le stress grandi lorsque l’on doit capturer la voix d’Emile tout en évitant de se faire repérer en train d’utiliser un gadget, devoir accomplir toutes sortes de tâches en si peu de temps et revenir à l’endroit même où l’on devrait se trouver est génial, on se prend au jeu, on essaye de tout accomplir, c’est super bien foutu.

En dehors de cette nouveauté, j’ai trouvé le jeu très bon, on a quelques nouveaux mouvements, comme le fait de se cacher sous une table, dans un placard ou bien sous un lit. On pourra même nager lors de certaines missions. Autre nouveauté, l’HUD est beaucoup plus léger, il y a moins de choses affiché à l’écran. Notre jauge d’ombre est maintenant indiquée par un voyant situé sur notre dos. Vert, c’est ok, jaune c’est moyen, rouge c’est repéré ! Par contre, trois déceptions sont encore à venir…

La première, c’est que la jauge de bruit est absente de cette version. Pourquoi, je n’en sais rien, mais c’est con de l’avoir enlevé. De même que notre vie. Fini les trousses de soins, place à l’idée merdique de la régénération automatique de la vie ! Et oui, Sam se régénère dorénavant tout seul, comme un grand. Bien dommage.

La troisième, ça se situe au niveau de la technique. Si graphiquement le jeu s’en tire bien, pour le framerate, ce n’est pas le cas. C’est bien simple, c’est horrible à ce niveau-là. Je ne sais pas ce qu’a branlé Ubisoft pour avoir ce framerate, mais c’est lamentable tellement ça rame partout. Qu’il y ait des ennemis ou pas, qu’on soit en intérieur ou extérieur, attendez-vous à jouer pratiquement au ralenti lors de certaines phases. Sans doute le plus gros défaut, celui qui peut vous gâcher le jeu. Ce qui est partiellement le cas d’ailleurs. Certains ne passeront pas au-dessus et arrêteront sûrement le jeu.

Pour le reste, j’ai trouvé le jeu plus difficile que la version PS2, l’IA a encore un tout petit peu progressé ici, et malgré la vie qui se recharge toute seule, on meurt généralement très rapidement. Etant donné que des missions se passent en pleine journée, il sera difficile de se planquer et la ruse sera alors de mise, comme jeter des objets, utiliser le pistolet à ultrason, sifflé… Bref, l’infiltration est encore au top dans cette version.

Les missions, aussi différentes soient-elles de la version PS2, sont très réussies, je pense immédiatement à celle de Shanghai et à celle de Kinshasa, cette dernière étant plus portée sur l’action (nous sommes dans une zone de guerre), même si l’on doit toujours s’infiltrer, l’ambiance est assez énorme. Les détails ne manquent pas sur le visage de Sam, que ce soit le souffle, les battements de cœurs, et même la transpiration sur son visage, les gouttes de sueurs rendent l’infiltration encore plus crédible et pesante, du très bon boulot.

Cette version « next-gen » était-elle meilleure que la monture PS2 ? Pour ma part, je dirais oui. Les graphismes d’une part bien sûr, mais aussi au niveau des missions, plus spectaculaires, plus variées dans ses objectifs, ainsi qu’au niveau du scénario qui est plus complet, mieux finit que celui sur PS2. Sauf le début et la fin, qui n’a strictement rien à voir avec la version PS2, et que je trouve incohérente par rapport à cette dernière. C’est bien dommage d’ailleurs. Un petit mot sur les doublages et les musiques, qui sont toujours d’une qualité remarquable, mention spéciale aux musiques de cet épisode, un cran au-dessus des autres jeux.

Mais globalement, les deux versions sont excellentes, il est regrettable que le framerate de la version PS3 soit catastrophique, et que le mode coop ait été supprimé pour une raison obscure. Néanmoins, Splinter Cell Double Agent reste un excellent jeu, dans sa version PS2 et PS3, et pousse la série encore plus haute, l’infiltration n’a jamais été aussi bonne.
Sephrius
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le 3 juil. 2014

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Sephrius

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