Star Wars: Bounty Hunter
6.3
Star Wars: Bounty Hunter

Jeu de LucasArts et Ubisoft (2002GameCube)

Je n'aime pas Star Wars Episode 2.
Je trouve que le clan Fett est débilement overhypé par les fans (même si ça concerne surtout Boba).
Et pourtant, ce Star Wars Bounty Hunter m'a très longtemps fait de l'oeil. Jouer un méchant c'est suffisamment rare dans un jeu GameCube, et si en plus on affronte des Jedis c'est le jackpot ! Et puis j'avais de bons souvenirs de Jedi Academy, sorti à peu près à la même période, donc j'étais chaud pour cette nouvelle plongée dans le côté obscur.


Au niveau du scénario, le jeu tient bien ses promesses, et c'est probablement sa plus grande force. On incarne donc Jango, déchaîné, dans une aventure se passant 10 ans avant SW2. On y découvrira plusieurs secrets sur le chasseur de primes, tels que la manière dont il a obtenu le Slave-1 (ah non pardon, "le vaisseau de Boba Fett"), sa rencontre avec Zam Wesell (défi : vous rappeler de ce personnage sans taper son nom sur Google) et bien sûr comment il a servi de modèle à l'armée des clones.
La narration est vraiment réussie, dans le sens où on a bel et bien l'impression d'incarner un méchant. Jango n'est pas un héros incompris comme on peut en voir des tonnes depuis le rachat de la licence par Disney (Kylo Ren pour ne citer que lui) mais bel et bien un connard qui n'hésite pas à laisser sa partenaire croupir en prison et à vendre son cul pour de l'argent (si Onlyfans existait dans cet univers, nul doute qu'il aurait un compte dessus). Et pourtant ça reste le personnage le plus agréable à suivre du jeu puisque tout son entourage est pire que lui (à l'exception de sa mentor), à commencer par son rival qui n'est chasseur de primes que pour le goût du sang et qui se contrefiche des récompenses. Bref, c'est une très bonne exploitation de l'univers, en à peine 30 minutes de cinématiques (toutes doublées en français, s'il vous plaît !).


Graphiquement c'est loin d'être moche pour un jeu de cette génération. Ca a forcément pris un coup de vieux, mais un éventuel remaster HD n'aurait pas grand chose à faire pour le rendre agréable pour la jeune génération. Des textures lissées, une haute résolution et un 16/9 et c'est reparti comme en 40 BBY.
La musique réutilise beaucoup de morceaux de l'épisode 2. C'est plutôt sympa dans un premier temps, mais ça finit vite par devenir répétitif, d'autant que ce n'est pas l'OST qui m'a le plus marqué dans la prélogie.


Le problème majeur du jeu, c'est sa difficulté. Mais elle est causée par plusieurs facteurs :
Tout d'abord, elle est très mal équilibrée. Certains niveaux se déroulant assez tôt peuvent vous poser de gros soucis, tandis que ceux qui suivent se font du premier coup une main dans le slip. La fin du jeu est également étonnamment simple : j'ai passé du premier coup les deux derniers niveaux alors que les quatre précédents m'ont donné du fil à retordre pendant des heures voire des jours !
Deuxième facteur : le manque de visibilité. Si j'ai dit que les graphismes avaient bien vieilli, force est de constater que les maps sont souvent sombres et peu claires à naviguer, d'autant que le level-design du jeu se permet souvent de jouer sur la verticalité. Il n'est donc pas rare qu'on tourne en rond à la recherche d'un quelconque élément visuel permettant de progresser, quand la solution se situait en fait au-dessus de nos têtes (mais sans indication que le chemin continuait par là).
Et puis, en général l'IA des ennemis est en la défaveur de Jango. Ils réagissent au quart de tour dés que vous pénétrez dans leur périmètre et ont une fâcheuse tendance à vous attaquer à 15 contre 1. Quand ils ont des armes de merde c'est gérable, mais quand ils se mettent à vous sniper alors que vous avez à peine mis un orteil dans leur ligne de mire et que ça vous fait perdre un tiers de vie, c'est un peu relou, on ne va pas se le cacher.
Ajoutez à ça le fait que vous n'ayez que 5 vies pour boucler un niveau… Il va sans dire que vous allez recommencer certaines missions de nombreuses fois avant d'en voir le bout, ce qui peut être frustrant.


D'autant que le jeu aime bien nous mettre des phases de plate-forme sans prévenir. Etant donné que Jango a un jetpack, ces phases sont en général plutôt plaisantes (c'est toujours cool de passer d'un immeuble de Coruscant à un autre en sautant sur des containers mobiles), mais la moindre erreur se paye cash. Donc on peut parfois perdre ses 2-3 dernières vies sur un bête défi de plate-forme, ce qui nous renvoie au début du niveau.
Dommage que ce jeu, qui contient pourtant un système de cheatcodes, n'ait pas un code permettant d'avoir des vies infinies. Je trouve que dans ce genre de jeu à la difficulté élevée, recommencer tout le niveau est souvent une punition disproportionnée.


A ce propos, la maniabilité de Jango est bonne et la caméra fait en général bien son boulot. Par contre il y a un problème au niveau de l'équilibrage des armes, à savoir que les flingues de base sont littéralement les seules armes utiles de tout le jeu. Ils sont faibles mais rapides et ont des munitions illimitées.
A côté de ça, on a des fléchettes empoisonnées ultra-rares, des grenades et un lance-roquette imprécis et un lance-flamme trop lent et à courte portée. La seule arme qui tire parfois son épingle du jeu est le sniper, encore faut-il que les ennemis ne vous aient pas repérés.
Du coup, les affrontements contre les boss qui se veulent stylés sont en réalité les moments les plus simples du jeu. Vous pouvez presque tous les passer en maintenant le bouton de lock et en spammant A comme un abruti. Vous aurez certes mal aux doigts à la fin, mais c'est de loin la méthode la plus efficace, du moment que vous bougez un minimum pour esquiver les tirs ennemis. Et il faut admettre que c'est rigolo d'humilier le rival sanguinaire de Jango ou le dragon affamé avec de simples flingues qui font piou-piou.
La seule exception à cette règle est le boss final, qui nécessite une manipulation très spécifique pour être battu (j'avoue, j'ai regardé un guide sur le Net parce que je ne comprenais pas ce qu'il fallait faire). Dommage que le jeu ne nous prépare pas mieux à cette bataille, quand on voit la nullité des boss précédents.
Ah et sinon, le seul Jedi qu'on affronte est le boss de fin, j'espère que vous ne vous attendiez pas à des combats contre Mace Windu, Obi-Wan ou même Dark Tyranus (le pseudo le plus gay-friendly de toute la galaxie), on affronte Randomax3000, une fessée et au lit. Si t'es pas content c'est le même tarif.


Le jeu propose également des missions annexes dans ses niveaux, qui consistent à identifier et capturer/tuer des malfrats dont la tête serait mise à prix (les fameux Bountys donc, des racisé.e.s qui ont tenu des propos inadmissibles sur Twitter !). Intéressante dans l'idée, cette quête annexe échoue assez lamentablement parce que la méthode pour identifier des cibles est ridiculement contraignante : il faut utiliser le scanner de Jango qui le rend complètement immobile (donc oubliez si un gunfight a été déclenché) puis scanner tous les PNJ autour de vous pour PEUT-ETRE découvrir une cible, qu'il faudra ensuite soit tuer, soit capturer à l'aide d'un lasso. Si vous les tuez sans les avoir scannés au préalable, ça ne compte pas.
Cette sidequest a tout de même la politesse d'être totalement optionnelle, et l'argent qu'on gagne avec nos captures ne sert qu'à débloquer des bonus dans la galerie. Parfait, on s'en passera (en plus y'a un cheatcode pour tout débloquer, alors hein !). Notez quand même l'ironie d'appeler le jeu Bounty Hunter alors que ladite chasse n'est pas un élément central du gameplay.


Bref, Bounty Hunter est une récréation amusante dans l'univers de Star Wars et qui met à l'honneur notre Mandalorien préféré. Dommage que sa difficulté élevée en fasse un titre peu recommandable pour les plus jeunes qui voudraient découvrir l'ancien univers étendu.
Finalement c'est un peu comme Jedi Academy, que je n'ai jamais fini à l'époque (mais je ne désespère pas y arriver un jour !) et qui était lui aussi un mix entre action et plate-forme avec un système de vie très contraignant. Mais le fait d'incarner un Jedi et le léger côté RPG étaient quand même plus cools, donc avantage au jeu PC.

Sonicvic
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le 7 juil. 2022

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