Il faut encourager les petits studios, français de surcroît, à développer des jeux vidéos ! C'est pourquoi je me suis lancé dans l'aventure Styx : Master of Shadows et que je l'ai terminé.
Que dire ? C'est un jeu d'infiltration pur et dur mais cela ne signifie pas pour autant qu'il est difficile. Disons que les combats et les assauts frontaux sont proscrits par les développeurs et l'on s'en rend très rapidement compte. Styx n'a pas beaucoup de vie, le système de combat est volontairement contraignant et les ennemis sont beaucoup, beaucoup trop nombreux. De fait, on en revient à l'infiltration et pour cela, il faut dire que le level design de la forteresse est absolument génial et offre une multitude de possibilité au joueur pour aller d'un point A au point B. Cependant, il est possible d'éliminer silencieusement les ennemis si ceux-ci ne vous remarquent pas, auquel cas, ils alertent leur 420 millions de collègues alentour... C'est ce que j'ai fait personnellement, j'éliminais 80% de la map ! J'ai reproduis ce que je faisais dans Hitman Absolution. Etant doté de peu de patience, l'infiltration hardcore où l'on ne tue personne ni ne se fait remarquer me pèse un peu, pour rester poli ! Mais sachez qu'il est tout à fait possible de le faire et les récompenses sont à la clé pour les chasseurs de score !
Le scénario est original, je trouve, et on ne s'attend pas réellement aux quelques twist scénaristiques. La durée de vie du soft est plus qu'honnête, surtout pour le prix, mais on regrettera la seconde partie de l'histoire qui nous oblige à retourner sur nos pas et à parcourir une seconde fois les premiers niveaux... Dommage ! Enfin, comme dans la plupart des jeux d'aujourd'hui, des collectibles sont à glaner ça et là sur l'immense carte notamment pour finir le jeu à 100% et/ou engranger des points supplémentaires afin de débloquer des compétences. Je ne vais pas vous mentir, il y a énormément de piè-pièces à ramasser et ce genre de mission ne m'intéresse vraiment pas.
Concernant le gameplay, il est bon dans l'ensemble mais je trouve effarant que les sauts soient aussi imprécis et laborieux... Surtout dans ce genre de jeu. De plus, le personnage est incapable de descendre sur une corniche en contre bas par le biais d'une touche prévue à cette effet. Du coup, c'est au jugé et on se casse souvent la gueule 30 mètres plus bas, donc mort . Il est possible pour Styx de dégobiller un clone afin de réaliser diverses actions comme activer un interrupteur à deux simultanément, se faufiler dans des endroits où votre personnage ne peut aller ou tout simplement faire diversion. On sent que les développeurs sont pétris de bonnes intentions et ça fait plaisir. Mais vous constaterez en jouant qu'on ne se sert pratiquement jamais du clone hormis dans les passages obligés...
En revanche, le bât blesse lorsqu'on aborde les graphismes. Certes, il n'est pas indispensable pour un bon jeu d'être beau mais un jeu dégueulasse visuellement ne fait jamais plaisir, surtout à la rétine. C'est le cas de Styx : Master of Shadows, sorti en 2014, qui accuse d'un retard de 10 ans sur les graphismes. La Gamecube fait aussi bien, et je ne suis pas en train de troller. C'est la vérité ! Heureusement les artworks (qui servent le propos des cinématiques) sont très jolis et bien réussis et compense un peu la bouillie visuelle que nous offre Cyanide. Les animations à couper le beurre sont aussi très moches, que ce soit celles des personnages ou des objets environnants. Seul Styx bénéficie d'un peu plus de soin à ce niveau-là. Gros point noir... Le "boss" final est une purge absolue, ça sent le jeu bâclé sur la fin. Je n'en dis pas plus, à vous de découvrir ;)
Au final, on en tire une assez bonne expérience mais on aurait apprécié plus de diversité dans les missions, moins de répétitivité, un jeu moins long et plus beau.
