Perdus dans l'espace

Conçu à la base comme un jeu de plateau, « Tharsis » introduit des mécaniques complexes qui en rebuteront plus d’un. Sous ses allures de simple jeu de dés, sa difficulté extrême exige le téléchargement du mode d’emploi et sa lecture attentive. Et même ainsi, il faudra vous armer de patience, voire de zénitude...

Le but est de voyager jusque Mars, en transbahutant au moins un des quatre membres d’équipage dans un rafiot cosmique criblé d’avaries successives. Chaque avarie dispose d’un score d’élimination et chaque membre d’un nombre de dés à lancer. Facile ? Pas vraiment, le vaisseau se scinde en plusieurs parties et chaque nouveau tour de jeu (il faudra en triompher de 10 pour atteindre Mars) ajoute 3 avaries supplémentaires. Tout retard trop important de réparations provoquera donc inexorablement la destruction du vaisseau et de ses occupants.
Dans ce monde impitoyable, l’organisation prime et se demander quelle avarie doit être réparée en premier et par qui devient crucial. En effet, pour pimenter les choses, les membres de votre équipage disposent aussi d’un certain nombre de points de santé (en plus d’un certain capital dés comme mentionné plus haut). Et comme chaque avarie du vaisseau s’accompagne de dés malus, causant entre autres des blessures, il vous faudra bien évaluer le rapport risque réussite et ne pas vous précipiter aveuglément. Il sera également possible de relancer une deuxième fois les dés (moins ceux déjà utilisés, ou bloqués par des malus) pour optimiser votre score et réparer plus vite l’avarie en question.
Une autre option consiste à investir certains jets dans une barre de recherche numérotée de 1 à 6, qui offre souvent des avantages très appréciables, comme notamment des réparations gratuites permettant de contourner les dés malus liés aux avaries.
S’ajoutent à cela des paramètres importants, tels que la récupération des dés, la gestion de la santé et des points d’assistance, premier moyen pour résister aux dés malus (à privilégier sur la recherche, coûteuse en dés de réparation).
Chaque tour, si vous y survivez, se termine par une séquence « destin » qui offrira un éventail de choix influençant la suite du jeu. C’est ici que les jauges de stress (propres à chaque personnage) interviennent. Celles-ci augmentent en fonction des blessures (dés malus ou avarie spéciale) et des traumas (présence dans un compartiment endommagé en fin de tour). Bien sûr, plus elles sont hautes, moins les choix « destin » sont favorables.

« Tharsis » ne s’adresse évidemment pas à tout le monde, élitiste à souhait, qui s’assume comme tel, il en laissera plus d’un sur le carreau. Faute de patience et de persévérance principalement, car sous une apparence obscure se cache un trésor de mécaniques bien huilées. Passées les premières heures ultrarugueuses, il deviendra rapidement addictif et le premier atterrissage sur Mars mené à bien procurera un sentiment de satisfaction inouï…