The Banner Saga 2
7.4
The Banner Saga 2

Jeu de Stoic Studio, Austin Wintory et Versus Evil (2016Nintendo Switch)

[Prudence, les lignes qui suivent peuvent révéler des éléments clés de l’histoire]


Dans « The Banner Saga 2 », on ne rigole toujours pas. La perte d’Alette a été douloureuse, et il faut pourtant poursuivre la fuite. La menace des dredges est toujours présente. Mais eux-mêmes semblent fuir une menace plus terrible encore. Par ailleurs ces étranges créatures bipèdes, à première vue sans foi ni loi, ne sont peut-être pas aussi différentes de nous que cela. Aussi bien d’un point de vue biologique, que culturel ou encore sociétal. Et ces magniens, derrière leur assurance et leur grand savoir, semblent en réalité dissimuler bien des secrets…
Difficile d’y voir clair dans tout cela. Heureusement, la force et la loyauté d’Iver aident à tenir, tout autant que le soutien et la douceur d’Oddleif.
Bolverk, le chef des Corbeaux, a décidé d’emprunter une autre voie avec ses mercenaires. Chargés d’une mission secrète, ceux-ci vont au devant de bien de dangers et de surprises. Le périple se poursuit et peu de choses ont préparé les voyageurs à ce qui va suivre.


Les choix sont tout aussi nombreux et cruciaux que dans le volet précédent. Cependant, ceux-ci ne sont, en fin de compte, peut-être pas effectués en bonne âme et conscience. Je commence à me poser de sérieuses questions quant à la réalité du libre arbitre dans cette aventure. D’autant qu’une autre valka rencontrée au cours du jeu a évoqué la manipulation d’esprits. Et je me demande bien si ses paroles s’adressaient au personnage ou au joueur lui-même.
Ici encore l’équipe se diversifie et évolue constamment, au gré des rencontres et des décisions. De nouvelles têtes font leur apparition, avec leurs histoires, leurs craintes et leurs motivations. Mais également une nouvelle espèce : des centaures, un peuple de guerriers aussi gracieux qu’habiles en combat.


Le monde du jeu continue à se dévoiler sous nos pieds, nous en révélant davantage au sujet de son histoire et de ses mystères. Le travail de création est fantastique, l’univers est riche ! L’alternance entre deux équipes différente est conservée, chacune proposant une aventure distincte mais s’inscrivant toujours dans le fil rouge principal. Malgré la frustration que peut engendrer ce changement permanent entre les chapitres, nous coupant dans notre envie de poursuivre avec une équipe que l’on peut préférer à une autre, ce système a le mérite de varier les situations proposées pour offrir un bon rythme au jeu.
Quelques difficultés éprouvées lors des phases avec Bolverk pour ma part. Étant proche du personnage de Rook, avec lequel je m’attache à toujours prendre les meilleures décisions possibles pour respecter l’intérêt de tous, à faire confiance malgré les circonstances et à parfois offrir une seconde chance aux têtes de con, me mettre dans la peau du chef d’un clan mercenaires réputé pour sa violence sanguinaire n’a pas du tout été facile. Je suis resté fidèle à mes valeurs personnelles, si bien que je suis régulièrement passé pour une poule mouillée auprès de mes soldats !… Chose amusante, ce changement de personnalité peut aussi bien s’expliquer par le fait que l’esprit du varl est souvent perturbé par le puissant guerrier dredge, paralysé mais conscient, enfermé dans le coffre que le groupe transporte et qui cherche visiblement à s’immiscer dans la tête du mercenaire.


La jouabilité évolue peu. La recette de base fonctionne très bien, donc il n’y a pas réellement de raison de changer. Un système de barricades, une nouveauté bienvenue et dont l’installation est parfois laissée à notre libre choix, permet de varier les situations de combats. Ces derniers semblent d’ailleurs un peu plus corsés, mieux vaut avoir appris à maîtriser les personnages constituant l’équipe avant de s’engager dans la bataille ! La possibilité d’avoir cette fois-ci des entraînements sur des mécaniques de jeu précises, avec des objectifs bien particuliers, est très appréciable. Le système de jeu est riche et complexe, je le trouve assez difficile à prendre correctement en main sans aide. Par exemple, voilà seulement que je comprends comment Rook se joue efficacement en combat…
Les personnages proposés semblent tous intéressants à jouer, mais il est difficile de pouvoir tester tout le monde tant ils sont nombreux et l’histoire avance vite. Peu habitué aux RPG, les choix à effectuer pour l’amélioration des compétences représentent toujours une étape délicate. Cela dit, ma progression dans le jeu s’est faite sans difficulté particulière, donc je me suis bien débrouillé. Pour finir, je ne saisi toujours pas l’intérêt des objets d’équipement à acheter contre des points de renommée. Je préfère utiliser ceux-ci pour faire évoluer mes personnages ou pour acheter des provisions, éléments indispensables pour maintenir le moral et l’énergie de la caravane. D’autant qu’il est possible de récupérer gratuitement certains équipements au cours de l’aventure.


Quelques mots sur l’écriture des textes en dernier lieu. Comme dans le jeu précédent, certaines propositions de choix sont nébuleuses et ne permettent pas de visualiser clairement les conséquences immédiates, m’obligeant de temps à autre à reprendre une sauvegarde antérieure (les sauvegardes automatiques sont heureusement très fréquentes) afin de bien sélectionner le choix qui s’accorde avec ma décision réelle. Enfin, la traduction française est correcte mais pas toujours cohérente. Mais rien qui n’empêche de comprendre les dialogues et d’apprécier l’œuvre du studio comme il se doit.


Ainsi, lors de cette course effrénée vers le salut, il y a eu des pertes, des surprises, des déceptions, de la joie (parfois). La caravane est enfin parvenue à Arberrang. Les négociations avec le roi ont été musclées, afin de permettre à la population terrifiée et bloquée aux portes de la ville de se mettre en sécurité. Un voile de ténèbres s’est abattu sur la majorité du pays et personne ne sait ce qu’il se cache derrière. Iver et son groupe nous ont quitté pour tenter de résoudre le problème.
Les magniens dissimulent un sombre secret, Hurleur est toujours vivant et les clans sont désemparés mais prêts à lutter. Qu’est-ce qui nous attend à présent ?

Vakarius
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 2 févr. 2019

Critique lue 173 fois

Vakarius

Écrit par

Critique lue 173 fois

D'autres avis sur The Banner Saga 2

The Banner Saga 2
zardoz6704
8

Canard PC, vous êtes injustes ! ! !

Je l'attendais, cette suite à The Banner Saga, un jeu de stratégie au tour par tour dans un univers nordique où l'on commande une caravane de réfugiés qui fuient une catastrophe venue du Nord, qui...

le 15 mai 2016

2 j'aime

2

The Banner Saga 2
Arvyss
7

Save File format is too old.

+Le style graphique, toujours aussi somptueux +L'ambiance et le travail sur l'univers +Le gameplay, chaque bataille est un plaisir, la partie survie offre ses dilemmes difficiles +Le scénario est...

le 25 janv. 2019

1 j'aime

The Banner Saga 2
Mildiamol
8

Episode 2 : un jeu qui prend de l'ampleur

Il s'agit ici de la critique de la suite directe du jeu The banner saga 1, dans cette dernière je me contenterai d'analyser les différences avec le titre précédent.Le jeu garde son ambiance si...

le 14 août 2022

Du même critique

Planet Alpha
Vakarius
6

« On the route encore ! »

Ayant pris beaucoup de plaisir sur les jeux de plateformes en vue de profil auxquels j’ai pu jouer auparavant (les Rayman, L’Odyssée d’Abe, Limbo, Inside, The Swapper, Gris,…) je ne doutais pas que...

le 23 avr. 2019

2 j'aime

Hob
Vakarius
7

Un puzzle géant

Hob fait preuve d’un game design original, avec son monde puzzle à reconstituer en faisant émerger des blocs entiers du paysage. Au fur et à mesure que l’on parcoure ce petit univers disloqué, on...

le 4 nov. 2018

2 j'aime

FAR: Lone Sails
Vakarius
10

Douce solitude

Il est tard en ce dimanche soir. Le jeu est téléchargé, je décide de faire un essai d’une vingtaine de minutes avant d’aller dormir. La partie se lance, je fais la connaissance du petit personnage...

le 7 août 2019

1 j'aime