Miaou !
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Et je ressors ému et boulversé après une aventure mémorable d'un peu plus de huit heures. Mon coup de cœur de fiction de ce début d'année, n'est ni un film, ni une série mais un jeu vidéo, que dis-je une œuvre vidéoludique: The Cat Lady.
Susan Ashworth a souhaité mettre fin à ses jours. Cette quarantenaire esseulée est connue dans son quartier comme la dame aux chats, une excentrique misanthrope qui n'a que des félidés pour seule compagnie.
L'histoire démarre juste après ce suicide mûrement réfléchi par Susan.
Je vais donc découvrir les origines de cette âme meurtrie, son désespoir mais aussi, au-delà de son physique anonyme et de son existence solitaire, un personnage complexe avec un passé qui justifie à lui seul toute cette douleur qui a métastasé son cœur. Comme un confident, je vais la suivre dès la sortie de l'hôpital, de son retour douloureux à son domicile alors que les souvenirs affluent.
Narrativement, le jeu surfe avec un univers lynchien et rappelle même parfois le film l'échelle de Jacob sur la représentation visuelle des fantasmes et de la souffrance de Susan. Se mélangent alors dans un ballet macabre réalité, rêves et cauchemars, nous révélant avec beaucoup d'élégance qui est cette femme aux chats.
Il y a aussi la rencontre extraordinaire de Mitzi, jeune femme venant de la rue mais avec une soif de vivre qui va peu à peu transfigurer Susan.
Cependant, derrière cet ange salvateur, se cache également de sombres secrets.
Car dans The Cat Lady rien n'est manichéen, tout est profondément humain.
L'écriture, d'une finesse rare ainsi que la construction du jeu, sculptent avec beaucoup de bienveillance des personnages complexes en proie à leurs démons intérieurs.
La musique, tantôt lancinante et envoûtante, la patte visuelle singulière du titre qui arrive à faire côtoyer la laideur et la beauté comme jamais, contribuent également à créer l'atmosphère délétère et poétique du titre.
Un jeu toutefois à ne pas mettre entre toutes les mains, car des situations parfois très graphiques, pourraient heurter la sensibilité de certains.
Malgré tout, The Cat Lady parle de l'espoir dans le désespoir, car là où règne les ténèbres, la moindre source de lumière devient aussi précieuse et étincelante que la vie elle-même. Brillant, ce jeu l'est en tout point et nous pousse à réfléchir sur ce que nous sommes et à ne jamais baisser les bras.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.
Créée
le 6 mars 2016
Critique lue 189 fois
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