Retour à Cocolint

Plus de 20 ans après être sorti initialement sur la vénérable Game Boy, Zelda Link's Awakening revient sur Switch dans ce remake avec un gros ravalement de façade.

L'histoire
Après sa victoire contre Ganon, Link part en voyage, lors de votre retour un orage éclate. Link échoue alors sur la mystérieuse île de Cocolint, à des lieux d'Hyrule, son pays natal. Le seul moyen pour lui de quitter cet enfer est de réveiller le mystique Poisson Rêve...

Un principe simple, mais efficace
L'aventure s'avère riche avec pas moins de 9 donjons (le donjon bonus et facultatif de la version DX en fait parti) et 1 boss final. Le système de jeu est identique à A Link to the Past (sur SNES) et à la majorité des Zelda: tout d'abord, il vous faut résoudre l'énigme pour pouvoir rentrer dans le donjon, une fois dans ce dernier, il va vous falloir trouver l'objet magique du donjon, élément (en général) indispensable pour finir ce fameux donjon. Après, vas falloir trouver la clef du boss qui vous ouvre la porte de la salle du boss et pour finir, il faut tuer le boss... le principe a beau être simple, reste très efficace car les donjons regorgent d'énigmes (qui ne débloque pas forcément l'objet magique ou la clef du boss). Les donjons sont identiques à la version d'origine, aucune changement / bouleversement dans leur structure. On pourra cependant noter quelques variations dans les paterns des boss ainsi que dans l'équilibrage de certaines armes (grappin et boomerang).

Dépoussiérage
La première chose qui frappe, c'est naturellement l'aspect technique. Conservant en partie sa vue de dessus (on passe en 3/4 quart), le chara-design conserve l'aspect enfantin. Les intérieurs des maisons sont de véritables petites scénettes riches en détails et objets alors qu'on distingue bien les matières (bois, roche...) le tout avec des couleurs plutôt chatoyantes. En extérieur, même combat : c'est superbe. Véritable ambiance vacances à la plage, effet de transparence pour l'eau, poussière dans le sable... et ennemis et protagonistes toujours avec cette petite touche kawaï. Cette patte artistique donne également un petit rajeunissement aux donjons et renforce leur personnalité (on sent bien la chaleur pour le Roc de la Tortue...). Le tout sous une musique réorchestrée qui sort grande gagnante. Malheureusement des chutes de framerate plus ou moins fréquente viennent un peu gâcher le plaisir.

Revu de contrôle
L'autre dépoussiérage de ce remake, c'est l'ergonomie. En effet, la version d'origine et son premier remake DX sur les Game Boy classic et Color devait notamment faire avec peu de bouton. Ici l'ergonomie bénéficie du plus grand nombre de contrôle de la Switch ainsi que de son écran plus lisible. Ainsi donc on se retrouve avec un bouton dédié à l'épée, un au bouclier, un aux bottes. Le bouton pour interagir sert également pour soulever les objets. Et vous pouvez attribuez 2 boutons au choix à 2 objets de votre équipement. Cela à l'air basique dit comme ça, mais cela chance la vie quand on a connu l'original !!! Vous n'avez plus à choisir entre 2 objets équipés (sachant qu'avant l'épée, le bouclier, les bottes, le bracelet pour soulever comptaient comme des objets à équiper). Il faut reconnaître que cela contribue également à faciliter l'aventure. La carte gagne également en lisibilité et en fonctionnalité : il est dorénavant possible d'y poser des balises, de consulter l'historique des dialogues principaux ainsi que les emplacements des téléporteurs/fragments de coeurs/coquillages trouvés.
La jouabilité des mini jeux se voient également un peu refondus. La pince se voit modernisée par l'ajout d'un tantinet de physique. Ainsi mettre l'ombre de la pince sur l'objet et avoir le bon timing n'en plus suffisant et suivant la forme de l'objet et comment il est attrapé il pourra même échapper à la pince même une fois soulevé ! La pêche devient un peu plus subtil et il faudra exploiter les vibrations et les bruitages pour éviter que le poisson ne s'échappe. Amélioration côté poisson : alors que vous pouviez vider le bassin sur Game Boy (vous obligeant à quitter puis revenir pour pêcher), le bassin se remplit automatiquement avec l'arrivée de nouveau poisson maintenant. Enfin le rafting se voit doté d'un mode chrono en plus d'un mode collecte.

Quêtes annexes enrichies et nouveautés
Si la version de base proposait quelques quêtes secondaires (la traditionnelle quête des fragments de coeur et la quête des coquillages), LA2019 en profite pour revoir un peu ces dernières. Pas de changement de place, juste une augmentation drastique des éléments à trouver : nous passons donc à 32 fragments de coeurs (vs 12) et 50 coquillages (vs 26). Au rang des nouveautés on compte 1 nouvelle objet : le flacon (en 3 exemplaires) qui vous permet de stocker une fée. On trouve une nouvelle quête annexe de collectible (des figurines Nintendo) ainsi que le fameux éditeur de donjons. Bien que sympathique à première vue, il s'avère vite très limité. Tout d'abord vous ne pourrez utiliser que des pièces des donjons déjà existant, sans modification notable. Il ne vous est ainsi pas possible de modifier les objets / ennemis présent. Concernant les coffres, le jeu les remplit pour vous : la clé du boss, autant de clés normales pour ouvrir les portes et envi des rubis dans les coffres restants... sachant que la clé du boss sera TOUJOURS dans le dernier coffre que vous ouvrirez. Autre élément frustrant, les escaliers... vous ne pouvez pas dire l'escalier A mène à l'escalier B, non, le jeu va relier automatiquement les escaliers entre eux en fonction de leur distance (les plus proches entre eux) et le jeu recalcul les liaison à chaque fois que vous posez une nouvelle pièce d'escalier !!! Impossible donc de forcer une liaison. Malheureusement si vous voulez finir à 100% vous serez obligé de passer par l'éditeur de donjons pour résoudre les défis d'Igor. On notera l'absence de la quête du photographe présente dans DX (alors que le donjon des couleurs répond bien présent).

Un excellent remake qui vous replongera avec le plus grand plaisir dans l'aventure d'origine. Le tout mitonné de quelques ajouts. Malgré quelques ralentissements et la faiblesse du contenu pour les vétérans, ce LA2019 n'en reste pas moins un indispensable très agréable.