Clémentine vs the world

Lorsque j’ai accepté de faire la review de The Walking Dead, je savais d’entrée dans quelle merde je me plongeais. Effectivement, comme pour la première saison de The Walking Dead, celui de Telltale et non l’infâme jeu sorti du côté d’Activision, celui-ci est un jeu purement narratif ou presque. Et manque de bol c’est une suite, ce qui fait que je suis bloqué par la loi suprême de l’anti-spoilage. Bref, je suis dans la merde.

Alors, qu’est-ce que je vais bien pouvoir vous dire sur cette deuxième saison ? Dans les grandes lignes, cette suite est la même chose que le premier : techniquement faible, mais grâce à la magie de cell-shading, on se retrouve avec un jeu plutôt mignon qui colle parfaitement à la BD. Comme toute production de Telltale Games, on est face à une histoire interactive diffusée en épisode, dont le premier est disponible depuis mi-décembre. Si cette deuxième saison est la même chose que le premier, il y a-t-il un intérêt à y jouer ? La réponse est clairement OUI ! Maintenant je vais devoir vous dire pourquoi sans spoiler. Bon OK, je vais vous spoiler une toute petite partie de la fin de la saison un, que vous devez connaitre sinon vous ne seriez pas en train de lire ceci. A la fin de la saison 1, Clémentine survit. Et c’est même elle que vous allez jouer !

Même si au début j’avais peur de ce choix, il s’avère en vrai totalement judicieux pour proposer une expérience de jeu différente comparée à la première saison. Dans la première saison, vous incarniez Lee, un homme d’une quarantaine d’années qui était tombé par hasard sur Clémentine. Il la prend sous son aile, pour la protéger et tenter de rejoindre les parents de la petite fille. Rapidement, Lee se transforme, et vous au passage, en figure paternelle : vrai garde du corps, mais aussi tuteur, Lee était le personnage parfait pour s’attacher à la petite Clémentine, fillette de quelques années (6/8 ans), mais aussi pour faire le contraste parfait avec Clémentine. Alors que Lee à la force d’un bucheron (ou presque) capable de fracasser le crâne d’un zombie d’un coup, Clémentine elle devra s’y reprendre à plusieurs fois. Lee était aussi un leader naturel au sein d’un groupe de survivants, Clémentine se retrouve plus ou moins seule et qui plus est, devient une menace pour les autres.

Ce dernier point est surement le plus marquant de ce premier épisode, qui retranscrit à merveille l’univers développé par R. Kirkman, c’est-à-dire, que les véritables ennemis ne sont pas les zombies, qui ne sont là qu’en background, mais bel et bien les humains. Toutes les lois n’ont plus lieu d’être, si ce n’est celle du plus fort, la méfiance même envers une fillette est de mise. Et cet épisode nous le prouve, dès les premières minutes de jeu. Vous rencontrerez des gens capables de tuer Clémentine, presque a vu d’œil. Je peux vous dire que j’en ai insulté un paquet. Surtout que, contrairement à la première saison, nous sommes totalement impuissants étant donné que nous n’incarnons personne pouvant venir en aide à Clémentine, ce qui rend la tâche plus dure lorsque quelqu’un s’en prend notre petite protégée. Et pourtant, celle-ci est devenue forte, pour une petite fille de moins de dix ans, capable de faire certaines choses impensables, qui rend fier le Lee qui est en vous.

Conclusion

Telltale Games a frappé très fort pour ce premier épisode de cette nouvelle saison de The Walking Dead. Même s’il n’y a aucune évolution au niveau des mécaniques de jeu, au final on s’en moque complètement. On joue à The Walking Dead pour son histoire, pour Clémentine. TellTale a surement fait le meilleur choix possible en prenant Clémentine comme héros pour cette nouvelle saison. Faible et fragile, Clémentine permet de montrer jusqu’à quel point l’être humain est capable en prenant une petite fille de moins de dix ans comme une réelle menace. Ce premier épisode vous fera passer par divers états (compassion, haine, fierté) pour autant de moments impactants, et ce, en moins de deux heures. Vivement la suite.