Bouleversants souvenirs d'une âme perdue

A la croisée des chemins entre visual novel et point & click, Unreal Life m'aura donné l’occasion de découvrir une nouvelle expérience visuelle et sonore impactante.

Pour éviter tout spoils et pour vous préserver un maximum de son expérience surprenante, sachez malgré tout que sous ses airs de jeu poétique un peu magique, ce qu’il est en grande partie, se cache des sujets qui peuvent heurter la sensibilité comme un train en pleine face. À la manière d'un Doki Doki Littérature Club, sans avoir eu la même communauté derrière malheureusement, ce Unreal Life créé principalement par une personne japonaise (impossible d'identifier réellement qui est sous le pseudo Hako life), a une démarche artistique et un univers travaillé avec un vrai sens du détail rappelant un certain Toby Fox (Undertale), qui semble clairement avoir inspiré le créateur.trice.
Visuellement, son style pixel art séduit à de nombreuses occasions dans des panoramas aussi beaux que communs d'un Japon contemporain. Le bloom ( flou lumineux) participe à cet aspect onirique et poétique que le jeu nous invite à vivre, dans la peau de cette adolescente aux cheveux bleus et aux yeux rouges qui, au début du jeu, se réveille au milieu d'une allée déserte en pleine nuit, ayant jusqu’à oublier comment lire. Pourquoi ? C'est ce que vous allez découvrir en utilisant la base du point & click joliment mis en valeur par une ergonomie à tomber, agrémenté d'éléments de gameplay bien pensés, dont le fait de voir le souvenir des choses que vous touchez, qu’on peut revoir dans un menu compartimentant vos sens de la vue et du toucher. Une manière maligne de rappeler le backlog des visuals novels. Et si vous avez déjà eu des mauvaises expériences avec des point & click aux énigmes insolubles, soyez rassurés, celui ci est tout à fait faisable, bien que certaines énigmes prennent parfois un temps certain à cause des allers et retours qu'il faudra subir.
Si je prends la peine d'écrire ces lignes, c'est justement parce que le jeu mérite à mon sens de gagner en popularité, de bénéficier d'un amour pour ses personnages attachants comme ce pingouin conducteur de train qui fume le cigare ou ce feu de signalisation(?!) qui vous guidera tout au long de l’aventure. D’écouter en boucle ses nombreuses musiques créées conjointement avec DIA, deuxième personne créditée sur le jeu, tantôt douces et mélancoliques, tantôt énergiques et terrifiantes. D’apprécier, presque béat, de rester devant certains décors du jeu.
Pour l'instant en anglais, avec la promesse d'une version française à venir, si vous n'avez pas trop de difficultés avec un anglais basique, n'hésitez pas à vous le procurer. Une fois plongé dedans, vous comprendrez avec certitude pourquoi j'en suis revenu avec l'envie folle de faire découvrir cette histoire si poignante.