Confinement oblige, il m’est venu l’envie de commencer un nouveau jeu d’un genre que j’évite d’habitude, car trop flippée de nature, le genre horrifique. Mes yeux se sont posé sur un jeu en particulier que j’avais déjà envie de commencer avant et qui par son synopsis me plaisait et m’intriguait: Until Dawn.


En quelques mots, et pour ceux que ne connaissent pas, Until Dawn nous plonge au cœur d’une histoire simple et très typique des films d’horreur : Dix amis décident de passer quelques jours dans un grand chalet en pleine montagne, isolé de tout (sinon c’est pas marrant), à l’occasion des vacances d’hiver. Jusque là tout va bien, mais lors d’une soirée, Hannah est victime par les autres d’une mauvaise blague puisqu’espérant passer sa première nuit avec Mike, l’un des amis en question, elle est filmée nue à son insu par le reste du groupe. Humiliée et furieuse, elle quitte le chalet en pleine nuit et est vite rattrapée par sa sœur Beth qui tente de la calmer. Mais très vite les deux jeunes femmes s’éloignent du chalet et se retrouvent subitement poursuivie par un homme mystérieux. S’ensuit donc une course poursuite effrénée nocturne qui mène finalement au drame : les deux sœurs tombent d’une falaise, leurs corps heurtent le sol, elles sont portées disparues.


Un an passe et le frère d’Hannah et Beth, Josh (joué par Rami Malek soit dit en passant) organise des retrouvailles avec les sept amis restants (pour ceux que ça intéresse, il y a donc Mike, Jessica, Matt, Emily, Samantha, Chris et Ashley) en guise de réconciliation. Mais les choses vont très vite tourner au drame et des événements aussi mystérieux que dramatiques vont se tenir au sein de cette contrée enneigée, événements que le joueur devra essayer tant bien que mal de contrôler voire d’éviter.


Vous l’aurez donc compris, il s’agit d’un jeu dans lequel le joueur tient un grand rôle puisque c’est au joueur de prendre des décisions pour les protagonistes, décisions parfois cruciales qui pourront sceller tragiquement le sort de certains d’entre eux ou qui pourront, à l’inverse, aussi bien leur sauver la vie. À savoir que ce jeu s’apparente à un « film interactif », où le joueur fait partie inhérente du jeu, où il est en totale immersion au sein de l’univers et où c’est lui qui va tracer la destinée des personnages au travers de choix successifs.


Voilà pour l’histoire de base et je peux donc vous parler de ce qui selon moi représente les points positifs du jeu qui m’ont du coup conduite à mettre une note aussi élevée, puis ensuite je vous parlerai des points négatifs présents malgré tout. À savoir que je fais cette critique en ayant fait qu’une fois le jeu pour le moment et donc en ayant pas vu toutes les fins possibles qui sont, semble t-il, assez nombreuses vu le nombre de choix qu’il est possible de faire :


   Les points positifs / 

Commençons donc par la première chose que l’on remarque : les graphismes du jeu. C’est extrêmement bien fait, les personnages sont bien modélisés, ils ont chacun un design propre et bien significatif qui permet de très vite les différencier et même de s’attacher à certains d’entre eux. Même en phase de dialogue, tout reste cohérent et agréable à regarder, on est vraiment ébahis devant ce visuel qui donne une petite claque mine de rien pour un jeu horrifique et donc, forcément rapide. C’était une vraie découverte pour moi, je ne m’attendais à rien et croyez moi, je n’ai pas été déçue.


D’ailleurs les personnages en soit ont été une bonne surprise. Je commençais le jeu très très sceptique en constatant que les dialogues n’étaient presque là que pour meubler et que les personnages étaient clichés au possible, mais par la suite, on découvre une vraie profondeur dans la personnalité de certains d’entre eux et finalement, on s’y attache. Et si contrairement à moi vous faites les bons choix vous vous épargnerez le spectacle de leurs morts.


Puis, le scénario. Je pensais honnêtement avoir à faire à un jeu assez basique au début, car si tous les films d’horreurs et slashers se ressemblent, pourquoi pas les jeux ? Surtout vu son synopsis très bateau ? Mais à ma grande surprise, le jeu se renouvelle. On a des twists improbables, et même si on les voit venir grandement pour certains, on a de l’inventivité et ça c’est indéniable. Le scénario ne se cantonne pas aux basiques : un méchant ——> un héros qui va le battre. Non on a des situations qui amènent vraiment le joueur à douter des règles établies et qui vont vraiment nous mettre mal à l’aise. Quand on pense avoir compris la vérité derrière toute cette histoire, on nous prouve que c’est plus compliqué que ça en nous amenant une autre réalité existante et bien plus dérangeante et par là je parle bien sûr du moment où (spoil cachez vous les yeux : on apprend que le « méchant » est en vérité Josh et que tout était une mise en scène morbide, le jeu ne s’arrête pas pour autant puisqu’au même moment, dehors, sévit une menace bien plus réelle que lui : les wendigos, des humains ayant pratiqué le cannibalisme, qui se sont retrouvés de ce fait transformé en monstres cadavériques assoiffés de sang, et qui n’hésitent pas à lacérer et démembrer leurs proies... et c’est pas jojo)


Le système de choix. Meilleure idée du jeu. Si certains choix paraissent et sont d’ailleurs sans conséquences, le jeu met en place ce système d’effet papillon, c’est à dire que comme un papillon qui bat des ailes aujourd’hui peut provoquer un ouragan demain, chaque choix spontané que l’on fait dans le jeu peut provoquer un cataclysme par la suite. Par exemple, le choix est donné à un moment de sauver un autre personnage ou de se mettre en lieu sûr . J’ai choisi deux fois de sauver le personnage en danger, et en vain, sauf qu’ensuite mon personnage est mort... réfléchissez bien avant de choisir :p


Et finalement, l’ambiance. C’est normal dans un jeu d’horreur mais réellement je me sentais oppressée dans ce jeu. D’ailleurs à certains moment la caméra nous filme d’un point de vue angoissant, on a l’impression d’être observés, on a l’impression d’être épiés et ça nous met mal à l’aise, sans compter la petite musique d’ambiance qui vient nous achever et qui nous fait, pour ma part, avancer à tâtons...


On peut également mentionner la recherche d’indices qui nous amène peu à peu vers la vérité, la chasse aux totems qui captive aussi bien qu’elle perturbe (surtout lorsqu’on trouve un totem de mort ou de perte) la présence du psychologue qui ajoute une tension à l’histoire,le résumé à chaque nouveau chapitre qui nous immerge dans un univers presque cinématographique, et bien d’autres détails que j’oublie certainement mais qui m’ont fait adorer ce jeu !


   Les points négatifs / 

Je parlerai avant tout du gameplay. Car si les graphismes sont extrêmement beaux et bien faits, si les personnages sont très bien modélisés attachants et réalistes, le gameplay lui n’est pas à la hauteur a mon sens. On a des déplacements très lourds, très lents aussi puisqu’on a jamais l’opportunité de courir ce qui devrait être LA BASE dans un jeu horrifique. On échappe à un prétendu tueur fou en marchant ? C’est pas ce qui parait le plus cohérent... Mais attention on a quand même des phases où les personnages courent, sauf que dans lesdites phases on ne contrôle pas les personnages, on appuie juste sur une touche demandée le plus rapidement possible pour échapper à une situation dangereuse. Autrement, en phase « libre », ou d’exploration, on ne peut pas courir et les déplacements sont tout sauf intuitifs. Ça peut poser problème quand, comme moi, on a hâte d’en découdre et d’en découvrir plus. Mais cela dit, ce rythme assez lent sert à l’horreur puisqu’il laisse place à pas mal de screameurs qui m’ont rendu la vie difficile.


On peut également parler des mécanismes un peu répétitifs. Je parlais des screamers au dessus, et justement, cela en fait partie car si au début c’est angoissant et impromptu, par la suite le jeu nous sert des screamers à toutes les sauces au point qu’on est même plus tellement effrayés. Ça paraît normal, on s’y attend et on le voit fortement venir. On a plus peur, on attend seulement le moment où ça va arriver et oui, ça arrive.


Puis, l’histoire met un certain temps à commencer. Au début, on a droit à un florilège de scénario sans fonds, sur les couples, sur les relations entre les personnages, les dialogues sont assez vides mais ils sont cela dit nécessaires pour comprendre justement le passif qui les lie et qui nous permet de nous attacher à eux. La trame met du temps à se mettre en place et quand on est là pour avoir peur on reste sur notre faim à ce moment là. On a hâte de voir ce qu’il va se passer et ce qui fait peur, on est là pour flipper pas pour savoir que Mike est avec Jessica mais était avec Emily mais est tiraillé et n’ose avouer à ses amis sa nouvelle relation... enfin c’est pas un gros côté négatif et ça ne dure pas tout le jeu, l’horreur apparaît ensuite, et on est pas déçus !


Finalement, et tout comme le précédent, ce n’est pas un gros point noir du jeu mais : l’incohérence parfois. C’est à dire qu’une menace sévit dehors et dans le chalet mais peu importe nos choix, les protagonistes décident systématiquement de se séparer, laissant seuls par la même occasion certains personnages. C’est comme dire au tueur « et je suis seule tu peux venir c’est bon » et c’est dommage mais je comprends que sans ça, l’horreur aurait été amoindrie et le scénario bien moins angoissant. C’était une incohérence nécessaire que l’on retrouve d’ailleurs dans la majorité des films d’horreur et des slashers que l’on voit, il faut toujours séparer le groupe pour que le drama puisse avoir lieu mais parfois j’avais envie de les secouer !


Voilà, j’espère que vous avez aimé cette critique et j’espère que je vous ai donné envie de jouer à ce jeu ! Je vous le conseille car pour moi c’était une vraie découverte, alors bon courage et essayez de surviviez... jusqu’à l’aube ! ;)

MarinaLapaille
8
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le 15 avr. 2020

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Marina Lapaille

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