Vie et Mort de Draënor

Campagne Humaine
Après avoir passé en partie mon temps libre de cette semaine à cette campagne mythique de Blizzard, il s'agit de passer à l'analyse.

On commence par une première partie d'aventure. La seule dans de l'herbe verdoyante, cette partie que j'adore depuis que je suis tout gamin nous promène d'un héros à l'autre. Enfin, Warcraft assume son potentiel rpg et met en avant des individus ingame! Alleria est la grande gagnante et est devenue une figure extrêmement fortes de l'univers Warcraft. Alors certes, on a en soit aucune info pendant le jeu sur son histoire, mais le manuel fourni dessine le portrait des protagonistes. Design stylé, charme elfique, rage de vengeance et unité la plus cheatée du jeu se détruisant seule des armées à coup de flèches, Alleria a profondément marqué ma conception d'un personnage féminin badass. Du côté orc, Hellscream sortira également comme une grande figure, même si lui gagnera son côté culte dans Warcraft III là où au contraire Alleria jouera par son absence, laissant la lumière à sa sœur Sylvanas.

La seconde partie propose déjà un vrai challenge. Et rapidement, on se rend compte d'une vérité qui vaudra pour toute la campagne : la difficulté d'une partie réside surtout dans le choix d'emplacement de sa base initiale. En effet, beaucoup de parties de Beyond the Dark Portal commencent avec une armée considérable mais sans base. Il s'agit alors d'utiliser nos forces pour prendre la meilleure position possible, le plus souvent en investissant des bases ennemies avant même de construire le moindre bâtiment. Et souvent, les mines d'or disponibles sont en vérité des fausses bonnes idées, car laisser le temps à la horde de mettre en place ses offensives rend les parties plus compliquées qu'elles ne devraient. [cas de figure des parties : 2, 4, 5, 6, 8, 9]

On enchaîne avec un très bon diptyque pour les parties 3 et 4, se passant de par et d'autre de la porte des ténèbres.

Nous sommes désormais dans Draënor et une longue lutte s'annonce contre la horde, série de batailles sanglantes, de raids dévastateurs et de percées dans les lignes ennemies. La campagne prend vraiment des aspects d'opération militaire en territoire ennemi grâce à une narration toujours aussi efficace en introduction des scénarios. On regrettera toutefois l’absence de cinématiques à la fin des actes comme c'était le cas pour le jeu de base.

Blizzard se chauffe toutefois vraiment avec la partie 7, consacrée à la traque de Deathwing et à la récupération du crâne de Guldan par l'alliance. En désactivant la possibilité de construire certaines bâtiments tout en nous donnant accès à certains aspects d'une partie de base, le jeu propose une partie hybride, aux sensations très plaisantes, au parcours guidé et scénarisé (les prisonniers donnés en sacrifice aux dragons, l'affrontement entre les deux héros aériens...).

Avec la partie 10 "Le siège de Vanguard", Blizzard effleure le concept des parties à temps (introduit il me semble dans Starcraft, avant d'être consolidé par Warcraft III). Néanmoins c'est un raté total, car contrairement aux objectives qui nous disent de tenir jusqu'au repli de la horde, il s'agit bien d'une partie classique où l'on doit annihiler l'adversaire. Pire encore, le magnifique fort, parsemé de murs et de tours, ne servira à aucun moment car l'unique moyen de gagner la partie consiste en une offensive brutale et directe portée par nos 5 héros tous puissants. Encore une fois, attendre signifie seulement s'exposer à la puissance de frappe conjuguée de trois clans de la horde. L'idée était là, la réalisation laisse à désirer malgré une partie somme toute assez plaisante.

La partie 11 nous laisse la possibilité de jouer à la fois les humains et les orcs (l'équivalent qui me vient à l'esprit serait l'excellent "les démons te conduiront" de Warcraft III). Néanmoins, grosse déception car la difficulté est beaucoup trop faible, surtout une avant dernière partie de campagne. On n'a nul besoin d'en venir aux chevaliers de la mort et aux dragons, à peine aux ogres dont on peut parfaitement se passer. Finalement on ne goûte pas vraiment aux joies d'un changement brusque de race en plein milieu de campagne car la partie passe beaucoup trop vite.

Enfin, la 12ème et dernière partie nous offre un champs de bataille monstrueux. D'abord submergé, on se replie sur notre second de base où l'on peut prendre en étau la vague d'assaut monstrueux qui débute la partie. Il s'agit ensuite de sécuriser la zone de la porte des ténèbres assez longtemps pour Khadgar et ses petits éclairs ne referment la fissure.

Campagne très satisfaisante, avec une bonne utilisation de l'élément marin pour amener de la variation, une utilisation des héros réussis qui poussera Blizzard à persévérer et quelques parties d'aventures qui se démarquent par leurs constructions intelligentes.

Dans les bémols, je dirais tout de même qu'on a trop peu de variation d'ambiance au niveau des terrains. Le monde de rouge de Draënor finit par devenir terne, par rapport à un jeu de base qui nous emmenait des terres arides d'Azeroth à une neige blanche tâchée de sang, en passant par les vertes forêts de Lorderon.

Il manque aussi peut-être un sentiment de difficulté croissante. Là, le curseur de difficulté commence plutôt haut, pour ensuite faire du yo-yo, proposant deux dernières parties finalement pas plus compliquées que de nombreuses autre les ayant précédent.

Campagne Orc

à écrire après l'avoir rejouée