Zenith
6.3
Zenith

Jeu de Infinigon, Badland et Xbox Game Studios (2016PC)

14 heures de jeu à mon actif.


Zenith est un petit jeu - que l'on pourrait classer dans de la Science Fantasy allié à un gros morceau de Light Fantasy - développé par Infinigon. Et autant ne pas tourner autour du pot plus longtemps : je n'ai jamais autant rigolé devant un jeu depuis les lointains Magicka ou Orcs Must Die ! (évidemment, ces "lointains" sont à relativiser et à contextualiser : ces deux jeux sont dans ma bibliothèque Steam depuis un petit moment, ce qui n'est pas le cas de Zenith). On nous prévient d'entrée de jeu, Zenith a l'intention de faire honneur à la Light Fantasy, pour le meilleur mais également pour le moins meilleur...


Nous incarnons Argus Windell, un Progresseur mêlé à une sombre histoire de divinité maléfique qui n'a pour autre préoccupation que de récupérer son sceptre afin de conquérir le monde, sceptre que notre Argus s'est tâché de caché quelques années auparavant. La fin du monde approche et ce n'est pas l'équipe de bras cassés d'Argus qui redonne espoir.
Pas plus de spoil, comme à mon habitude !


Jeu, ça alors, découvert totalement par hasard sur Steam, je dois avouer qu'il m'a rapidement séduit de part les deux étiquettes que je lui colle. Tout d'abord, celle de la Science Fantasy : en effet, on reste dans un univers de Fantasy avec ses aventuriers, ses quêtes, ses monstres, sa magie et ses prophéties mais on rajoute également l'outil technologique. Et voilà que prend vie l'incroyable univers de Zenith qui ne sera pas sans légèrement rappelé l'ambiance présent dans le génialissime Sacred 2. Quand Moyen-Age et technologie cohabitent pour notre plus grand plaisir, apportant émerveillement, intérêt mais également quelques rictus perplexes face à certains décors comme ces vaisseaux de métal volant dont l'intérieur semble se maintenir grâce à des échafaudages de bois. Mais, et ça ouvre la porte à ma deuxième étiquette - pas des moindres, cela permet de grossir encore plus l'aspect Light Fantasy. Une bonne aventure où l'on s'amuse, rigole des situations et des événements. Et cette caractéristique, bien qu'appréciable en tous points, se révèle malheureusement être également un point faible...


Reprenons des rails plus construites, Zenith propose une histoire remarquablement écrite et savoureuse, couplée à un univers, s'il est malheureusement laissé quelque peu de côté par certains aspects, riche et foisonnant. Infinigon nous dévoile une intrigue des plus sérieuse, presque clichée vis-à-vis des intrigues types du genre de la Fantasy, mais en la transposant dans un univers qui ne se veut que très peu sérieux. Et c'est un excellent point, bien sûr ! Les situations, les lieux, les monstres... Tout est prétexte à déconner et à faire rire le joueur. D'autant plus que le degré d'humour - je ne suis pas un grand spécialiste - est assez large pour toucher un aussi large public. Rien n'est laissé au hasard et tout fini par resurgir à un moment ou un autre dans une mise en scène délicieuse et déjantée, proposant des scènes que l'on peut espérer mythiques et qui resteront dans la mémoire du joueur. Pour ne pas minimiser cette caractéristique, le jeu entier est un "easter-egg", se permettant de jouer ouvertement sur les clichés de Fantasy mais en se parant de clins d’œil agréables tels que des artéfacts célèbres à l'image du Necronomicon, de l'Anneau unique ou encore des Parchemin des anciens. Mais il propose également de rencontrer quelques têtes connus dans monde du jeu vidéo avec des pastiches des héros de Final Fantasy, de The Legend of Zelda, de The Witcher... et possède même une référence à l'auteur Terry Pratchett, à qui l'on doit Les Annales du Disque-Monde. Le côté burlesque est présent, on ne peut plus présent et c'est des plus rafraichissant et Infinigon joue avec ça jusqu'à se plonger eux-même dans le jeu où l'Infinigon se révèle être l'ordre auquel appartenait Argus.
On l'aura compris, l'histoire est franchement extraordinaire, agréable au possible, rythmée par un humour bienvenu et plutôt bien dosé, au point où je me suis étonné à vouloir une adaptation sur petit/grand écran de ce jeu. C'est dire !


Et une des vraies forces, avec le scénario, de ce jeu, c'est bien évidemment les personnages. Ils sont tous craquants, qu'ils soient protagonistes ou antagonistes. Argus, dans son étoffe de héros principal, est un personnage assez sarcastique (c'est ce qui fait tout son charme) mais à l'histoire un peu complexe, ce qui lui ajoute une certaine profondeur. Le côté versatile et déjanté de ce dernier en font un de mes personnages favoris, tous jeux confondus ! Du côté de l'héroïne Alana, elle possède également de quoi surprendre malgré sa naïveté naturelle et le fait qu'elle croit que le monde est beau, mignon et gentil. Mais le véritable personnage à qui l'on doit bien une mention spéciale, c'est bien sûr Krich, un rat mutant qui va s'embarquer dans l'aventure et nous amuser de sa découverte du monde et des situations dans lesquelles il s'engouffre. Mais ce qui fait naturellement plaisir, c'est les piques incessantes que se balancent les héros entre eux, offrant des relations attachantes et hautes en couleur. C'est un des éléments qui les rapprochent de nous, c'est qu'ils sont aussi dépassés que le joueur vis-à-vis des événements qui se succèdent et leur langage familier, voire vulgaire, aide à l'appréciation. Ces deux piliers sont la base du pourquoi Zenith est un jeu intéressant et qui vaut le coup d'être essayé. Malheureusement, le studio de développement a, semble-t-il, misé sa réussite uniquement sur l'écriture réussie du scénario et l'humour omniprésent. Sauf que ça ne fait pas un jeu...


Zenith se veut être un RPG à l'ambiance et l'atmosphère originales et dans le fond, il l'est. Mais dans la forme, c'est à la limite de la catastrophe... Déjà, on peut régler les questions à proprement parler sur l'aspect RPG, pour ce qui est de l'inventaire, des items, des potions et des sortilèges, il n'y a pas grand chose à dire, même si l'on peut indiquer que l'arbre de compétences peut s'avérer par moment inutile - du moins c'est l'impression que l'on peut ressentir pour la plupart des compétences proposées. On pourra néanmoins regretter les touches pré-réglées inchangeables via les paramètres du jeu, qui sont assez minimes. Et le reste, c'est un problème.
Au niveau des quêtes, car Zenith propose également quelques quêtes secondaires agréables, c'est un boxon : il n'y a que la quête principale qui s'affiche dans un "journal de quêtes" qui est en réalité un simple onglet. Aucune indication inscrite nul part concernant les quêtes annexes si ce n'est les indications des PNJ. Si, en soit, c'est plutôt réaliste, force est de constater que ce n'est absolument pas pratique.
De plus, le système de carte du monde est à double tranchant, d'un côté elle est originale mais de l'autre, elle est difficilement utilisable, parfois barbante et, notons le, complètement absente dans les donjons. Pas moyen donc de se repérer dans les lieux confinés.
Pour le bestiaire, il est honorable mais certains monstres sont d'une difficulté ahurissante ! D'autant plus que, dans une optique de vouloir probablement rendre hommage à The Elder Scrolls IV : Oblivion, nous avons plusieurs portes démoniaques à détruire d'où s'échappent une dizaine de monstre. Si il est plus ou moins aisé de se débarrasser des monstres difficiles quand ils sont seuls, lorsqu'ils sont plus de trois, ça devient un enfer pas possible. De ce point de vue là, la dernière mission est surprenante lorsque l'on ne sait pas à quoi s'attendre, ce qui peut amener à un rush du boss de fin pour ne pas mourir éternellement.
Pour ce qui est des côtés techniques, nous ne sommes pas gâtés non plus... Les animations sont plutôt limites, si ce n'est complètement absentes par moments, donnant l'impression d'un travail bâclé. La fluidité des mouvements est également problématique et se fera notamment ressentir dans les combats. La caméra n'est pas dirigeable, ce qui peut entraîner quelques problèmes à certains endroits où l'on sort du cadre sans voir où on va. Ajoutons que la durée de vie est assez courte, nous empêchant de profiter pleinement de cet univers plein de surprises.
C'est une succession d'éléments de la sorte qui emmènent de force ce jeu dans une zone de limite désagréable et vraiment dommage, surtout lorsque l'on voit les efforts de l'équipe de développement pour proposer un divertissement plus que correct. C'est dommage, d'autant plus que, pour la plupart de ces problèmes, ils auraient pu largement être évité et corrigé durant la phase de développement.


Concernant les graphismes, ils sont loin d'être irréprochables mais sont tout de même agréable à regarder. Certains lieux et décors sont à couper le souffle et dans l'ensemble, le jeu est relativement beau pour son époque, très détaillé et admirable.


Un petit mot sur les musiques qui sont entrainantes et originales pour un jeu de cette ampleur. On regrettera néanmoins le faible nombre de titre ainsi que la durée bien trop courte qui entraine des répétitions pouvant agacer certains joueurs.


Zenith est un jeu vraiment divertissant, proposant un panel de bonnes et agréables choses malgré d'énormes problèmes que l'on ne peut cacher sous le tapis. Il va sans dire que si l'humour occupe une place non négligeable dans ce jeu, il ne permettra pas forcément de le sauver aux yeux des joueurs pour qui les problèmes trop importants ne pourront pas être passés sous silence. Il y a également le risque que cet humour vienne exaspérer ces derniers. Néanmoins, Zenith possède de nombreuses cartes attrayantes notamment son mélange (c'est le côté subjectif) de sous-genres qui offre vraiment quelque chose d'original et de rafraichissant. L'humour aide énormément malgré son aspect double tranchant. Zenith demeure un jeu à essayer pour contempler toutes les possibilités que ce jeu a à offrir. Pour les amoureux de l'humour déconnant, des références en veux-tu en voilà, des musiques sympathiques et surtout, pour les amoureux de la Fantasy.
Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !

Créée

le 21 mars 2020

Critique lue 265 fois

PhenixduXib

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