Des zombies et de la bière. Quel cocktail serait plus agréable pour un gamer (quoique, en ajoutant une pizza, ça peut bien le faire aussi) ? C’est en tout cas ce que nous propose Zombeer, mais reste à savoir si plusieurs éléments alléchants parviennent à composer un tout de qualité. Ce qui n’est pas gagné d’avance, les jeux de zombies étant plus que largement représentés sur nos machines. Découvrons donc ce que peut nous proposer ce Zombeer pour se démarquer.
Le jeu débute sur une scène qui pourrait arriver à n’importe lequel d’entre nous : vous vous réveillez complètement bourré sur le comptoir d’un bar. Seulement, là où les choses se corsent, c’est que vous souffrez également, en plus d’un bon mal de crâne, d’une vilaine morsure au bras. Les quelques clients encore présents dans le pub sont tous morts, et un message paniqué de votre petite amie vous pousse à gagner la rue afin de la retrouver à l’université. Manque de bol, les rues sont à présent infestées de zombies, et vous-même, suite à votre blessure, vous transformez doucement mais sûrement. Un seul antidote : la bière ! C’est sur ce postulat que va reposer tout le gameplay. En bas de l’écran, une barre affiche votre état, et plus elle diminue, plus vous commencez à vous changer en mort-vivant. Vous allez donc devoir vous envoyer régulièrement une ou deux bibines derrière la cravate, mais attention, point trop n’en faut : si vous dépassez une certaine quantité, l’écran deviendra complètement trouble, le jeu injouable, et en cas de surdose, c’est la mort qui vous attend. Vous allez donc devoir constamment surveiller votre état de santé et, tout en vous frayant un chemin à travers les rues, vous aurez à cœur de ramasser constamment des bouteilles de bière salvatrice afin de ne pas tomber à cours. Heureusement, on en trouve assez fréquemment, et certains distributeurs pourront être piratés afin de servir leur contenu à volonté. C’est précisément cet équilibre délicat entre la zombification et la cuite qui fait tout le sel de ce titre, toute son originalité. Car comme nous le verrons, ce n’est pas vraiment sur ses capacités techniques que repose l’intérêt…
Bien que doté de graphismes colorés évoquant un peu un Timesplitters ou autres titres du genre, force est de constater que Zombeer ne fait guère mieux en termes de réalisation que le titre sus-mentionné (mais qui date, lui, de 2000). Des graphismes à peine corrects, une animation qui n’évite pas d’éventuelles saccades et mini-freezes, des bruits de pas qu’on entend une fois sur quatre, des ennemis qui semblent flotter et paraissent animés comme des pantins… La qualité globale du titre semble datée d’un autre temps, et vient un peu ternir le plaisir de jeu, qui demeure néanmoins bien présent. D’autant qu’on saura apprécier dignement l’humour présent tout au long du jeu (notamment dans les commentaires graveleux de votre personnage) ainsi que les innombrables références au cinéma et à d’autres jeux vidéo (le visage du Joker sur un mur, le masque de Saw, le gode rose accompagné d’un commentaire évoquant Saints Row, le Necronomicon qui traîne sur une table, les tuyaux verts et les pièces d’or évoquant Mario… La liste est longue, et le connaisseur se délectera de tous ces petits clins d’œil bienvenus. Niveau gameplay, outre les points évoqués précédemment, on reste dans du FPS très classique, en dépit des armes en elles-mêmes, qui sont toutes parfaitement farfelues (un lance-clous, un gode, un fusil muni d’un poulpe vivant…). Et avant de se quitter sur ces quelques mots, n’oublions pas de mentionner un gros point noir du jeu : sa durée de vie, qui dépasse difficilement les 3 heures, ce qui pique un peu au vu du prix demandé. Et les quelques bricoles à collectionner ne contribuent guère à relever le niveau. Un peu dommage.
Conclusion : Essai pas encore tout à fait concluant pour ce Zombeer, initialement soumis, rappelons-le, à l'approbation des joueurs sur Steam Greenlight. Son humour et les multiples petites références qu'il propose ne suffisent pas complètement à faire oublier ses grosses lacunes, à savoir sa réalisation technique et sa durée de vie. On passe quand même un bon moment dessus, mais les trois heures nécessaires à en voir le bout sont vraiment trop légères, même pour un FPS.
