Cover 2007 au cinéma (du meilleur au pire)

Liste de

82 films

créee il y a plus de 9 ans · modifiée il y a plus de 9 ans

Exilé
7.6
1.

Exilé (2006)

Fong juk

1 h 40 min. Sortie : 11 juillet 2007 (France). Action, Thriller, Policier

Film de Johnnie To et Law Wing-Cheong

Scaar_Alexander a mis 9/10.

Annotation :

Exilé, Exiled, Fangzhu (selon les langues), qu’est-ce que c’est ? Lapidairement, on pourrait dire que c’est un des tout meilleurs Johnnie To, sinon le meilleur. Un événement qui se sera fait attendre, des années après son immense PTU. Exilé transcende les genres : film commercial et film d’auteur à la fois, il en réalise la rare et précieuse alchimie. Climax de la classe crépusculaire, réjouissante galerie de gueules tant viriles que mutiques, récit à la simplicité sidérante, et enchaînement naturel de scènes cultes, Exilé s'amuse aussi à fusionner polar à gâchette (l'apanage de To) et film d'aventure authentique, avec ses méchants poursuivants, sa traversée de décors champêtres, et ses rencontres improbables (génial Richie Ren). Si l'on ne devait garder qu'un seul film hong-kongais en 2007, ce serait sans conteste celui-ci.

La nuit nous appartient
7.4
2.

La nuit nous appartient (2007)

We Own the Night

1 h 57 min. Sortie : 28 novembre 2007 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de James Gray

Scaar_Alexander a mis 9/10.

Annotation :

À ce jour, le chef-d'oeuvre de James Gray que l'on attendait depuis Little Odessa (on est bien au-dessus du trop sobre The Yards). Tout y est somptueux, de la photographie de Baca-Asay à la performance de Joaquin Phoenix, en passant, naturellement, par une mise en scène néo-classique sidérante de beauté. La force unique de son scénario est sa transformation de la figure classique police/truands en tragédie familiale opposant deux groupes (les flics ont à peine plus de moyen que les truands) dans un monde en déliquescence proche du western. We Own The Night (titre peut-être un peu trop clinquant pour un film à l'intensité si sourde ?) aligne les séquences d'anthologie (comme celle du mouchard chez les trafiquants de drogue), mais si l'on ne devait garder qu'une seule pièce de cette oeuvre maîtresse, ce serait sans doute sa course-poursuite par temps d'orage, séquence dont le découpage devrait être étudié en écoles de cinéma (si ce n'est pas déjà le cas), et sans doute une des quatre ou cinq plus grandes course-poursuites de l'Histoire du cinéma.

Lettres d'Iwo Jima
7.2
3.

Lettres d'Iwo Jima (2006)

Letters from Iwo Jima

2 h 21 min. Sortie : 21 février 2007 (France). Drame, Historique, Guerre

Film de Clint Eastwood

Scaar_Alexander a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Clint Eastwood invente pour vous… le plus grand film de guerre japonais. Lettres d’Iwo Jima est un film à la fois positif et négatif, optimiste et pessimiste, patriotique et critique, autant de tout ça que de son contraire. Sa force, c’est son humanisme doublé d'une lucidité historique et intime proprement sidérante. Une force à mettre en grande partie sur le compte de son brillant scénario, et de l’ardeur avec laquelle le casting japonais s’est attelé à la résurrection d’un passé qu’il est là-bas rare de regarder en face. Il y a fort à parier que sur cette si puissante lancée, le réalisateur Clint Eastwood devienne pour de bon le dernier grand cinéaste classique comme le fantasme depuis de nombreuses années la cinéphilie occidentale. Mais en faisant de ce projet un véritable pas vers l'Autre financièrement fort risqué (ses faibles résultats au box-office américain le témoigneront), papy Clint est devenu davantage qu'un grand-cinéaste : il a inscrit son cinéma dans une démarche d'une immense valeur culturelle et symbolique. En ouvrant un livre d'histoire, en le lisant et en s'oubliant dans la (seule) vérité des témoins, Clint Eastwood a fait de son magistral Lettres d’Iwo Jima un film historique... dans les deux sens du terme.

Zodiac
7.2
4.

Zodiac (2007)

2 h 37 min. Sortie : 17 mai 2007 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de David Fincher

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

J'aime voir Zodiac comme la version US du chef-d'oeuvre de Bong Joon-Ho Memories of Murder. Sujets dangereusement proches (deux célèbres tueurs en série jamais attrapés), thématique similaire (la quête obsessive de vérité), et fin chargée d'amertume d'un côté comme de l'autre... la seule, l'énorme différence se situant dans le traitement, lyrique et presque tragi-comique d'un côté, posé et clinique de l'autre. On est très loin du maniérisme de Se7en, avec lequel le virtuose Fincher avait dépoussiéré le genre : ici, tout se passe comme s'il ne se passait rien, tout en non-dits, en silences immémoriaux, en obsessions dévoreuses de vies, face à une injustice dont le traitement presque trivial glace le sang - et c'est l'effet désiré. Zodiac n'est pas un film accessible à tout le monde, mais ce qu'il dit est immense.

American Gangster
7.1
5.

American Gangster (2007)

2 h 37 min. Sortie : 14 novembre 2007 (France). Biopic, Gangster, Policier

Film de Ridley Scott

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Au rayon "exploration du polar classique hollywoodien jusqu'au point de transcendance", on tient un modèle. Ridley Scott, réalisateur éclectique généralement bon en "incursions" (historique : Duelists, SF : Alien, Péplum : Gladiator...), a trouvé dans l'histoire de Frank Lucas le sujet de son seul grand film des années 2000 avec Black Hawk Down. Pour une fois, une confrontation entre deux poids lourds du cinéma ne déçoit pas : la scène de l'arrestation de Lucas devant l'église, sur fond d'Amazing Grace, est un climax mémorable.

La Vengeance dans la peau
6.8
6.

La Vengeance dans la peau (2007)

The Bourne Ultimatum

1 h 55 min. Sortie : 12 septembre 2007 (France). Action, Policier, Thriller

Film de Paul Greengrass

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

La saga Bourne, sous la direction de Liman mais surtout du grand Paul Greengrass, c'est la castagne qui réfléchit, le croisement entre le cinéma de Jet Li et Conversation Secrète de Coppola. Après un deuxième opus où le réalisateur irlandais cherchait un peu ses repères (on y trouve une des course-poursuites en bagnole les plus impressionnantes du cinéma, mais aussi un corps-à-corps des plus brouillon), ce troisième est la consécration de son art. Capable comme un Michael Mann de dynamiser une scène de bureau (en l'occurrence ceux des huiles de la CIA face à leurs moniteurs) jusqu'à la placer en parfaite osmose avec l'action, Greengrass fait de Bourne Ultimatum le meilleur film de la saga, aussi complexe dans ses arcanes que limpide dans sa narration, porté par un rythme urbain irrésistible, via une séquence chef-d'oeuvre, celle de Waterloo (mention à la grandiose composition de John Powell). Et puis, on apprécie l'utilisation du personnage joué par la mimi Julia Stiles, et la continuité avec les précédents films (on l'avait déjà aperçue). Spectacle d'action cinq étoiles.

Bug
6.9
7.

Bug (2006)

1 h 40 min. Sortie : 21 février 2007 (France). Drame, Thriller, Épouvante-Horreur

Film de William Friedkin

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Huis-clos paranoïaque passé totalement inaperçu lors de sa sortie, Bug est la preuve irréfutable que le réalisateur de L'Exorciste et de French Connection était encore bien vivant en 2007. Son atmosphère oppressante, installée en deux coups de manivelle, saisit aux tripes pour ne plus les lâcher jusqu'au final absolument sidérant par sa noirceur logique, appuyée par un scénario impressionnant par son imprévisibilité. On est dans de la pure expérience, aussi intellectuelle que viscéralement monstrueuse, car l'air de rien, tant la mécanique diabolique du récit prend le temps de s'installer dans un cadre tout ce qu'il y a de plus trivial (une serveuse fatiguée par la vie s'amourachant d'un grand gars un peu marginal). Le jusqu'au-boutisme de sa démonstration (vous voulez de la paranoïa ? Vous aurez de la paranoïa !) impressionne d'autant plus que la fin reste ouverte aux interprétations... mettant le spectateur à la place de ses personnages traumatisés (le parano avait-il raison d'être parano ? Avait-il des mouchards dans les dents ? Tout cela est-il sérieux ?). Il va sans dire que rien de tout ça ne passerait dans les performances habitées et hallucinantes de la sous-employée Ashley Judd et du toujours sidérant Michael Shannon.

King of California
6.2
8.

King of California (2007)

1 h 35 min. Sortie : 12 septembre 2007 (France). Comédie dramatique

Film de M. Cahill

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Et on vous emmerde. N'empêche qu'on pourrait se poser quelques questions : KoC n'est ni un grand modèle de mise en scène, ni un drame bouleversant. Il est même un peu bordélique. Mais il a deux atouts : un duo père-fille d'une rare authenticité porté par un duo d'acteurs parfaits (Douglas hirsute en mode rien à cirer et ERWood faisant briller l'expressivité désarmante de sa beauté historique), et un récit dont l'originalité parfois absurde offre une imprévisibilité que poursuit sans relâche tout cinéphile. À partir du moment où l'on adhère à son point de départ un peu fou, on ne peut que tomber sous le charme de ce conte doux-amer au charme de fable et au goût de folie douce, qui parvient justement, et même, à dire quelque chose de fort sur la beauté de la folie lors d'un final émouvant. Peut-être est-ce l'effet de surprise qui a bombardé dans ce top 10 un film autrement relégable dans un top 50. Mais qui a dit que cette liste est objective ?

Election 2
7.5
9.

Election 2 (2006)

Hak se wui yi wo wai kwai

1 h 32 min. Sortie : 10 janvier 2007 (France). Policier, Drame, Gangster

Film de Johnnie To

Scaar_Alexander a mis 8/10.

Annotation :

Autre grand film du maestro Johnnie To en cet an de grâce. Suite et fin des tribulations législatives du clan Wo Sing. Warning : que ceux qui n’ont, à raison, pas été emballés par Election 1 (en dépit des amusantes louanges de la presse) ne pénalisent pas sa suite, car elle est un grand cru. En 1h30, pour ainsi dire pile, Johnnie To retrouve la recette, redispose ses pions, donne un grand coup de roue et laisse pisser le cirque des hors-la-loi se cherchant une loi. Brillamment fichu, animé par un personnage principal très charismatique interprété par un Louis Koo montrant de quel bois il se chauffe, et doté d’une écriture à plusieurs niveaux, Election 2 donne l’impression, après coup, que son prédécesseur n’était là que pour lui préparer le terrain. Admirez la première.

Les Promesses de l'ombre
7.4
10.

Les Promesses de l'ombre (2007)

Eastern Promises

1 h 40 min. Sortie : 7 novembre 2007 (France). Policier, Thriller

Film de David Cronenberg

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Après l'énormissime A history of violence, le duo Cronenberg/Mortensen était attendu au tournant. Le résultat n'est pas aussi brillant. La juxtaposition de l'intrigue autour du personnage assez inepte de l'infirmière avec la tragédie shakespearienne du clan mafieux ne fonctionne pas toujours. Mais l'on ne pourra nier l'élégance aristocratique de cette dernière (même Cassel assure...), et la virtuosité de la mise en scène de Cronenberg, qui apporte quelque chose de précieux au genre gangster en même temps qu'elle le transcende. Maintenant, on dit qu'Eastern Promises n'est pas au niveau d'AHOV, mais faut pas déconner non plus : comme dans le précédent film, Viggo Mortensen est le prodigieux effet spécial du film, et la façon dont le sublime le réalisateur, avec sa performance, garantissent à elles seules l'effet bœuf que produit le film.

Persepolis
7.7
11.

Persepolis (2007)

1 h 36 min. Sortie : 27 juin 2007. Animation, Biopic, Drame

Long-métrage d'animation de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud (Winshluss)

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Quiconque connaissait l'excellente BD Persepolis ne peut qu'apprécier le travail d'adaptation, d'une méticulosité et d'un bon goût admirables. La contrepartie est qu'il peinera à trouver une vraie personnalité dans la version film, dont tous les grands moments, et pratiquement toutes les bonnes répliques viennent du matériau original. Au-delà de ça, on peut difficilement nier l'originalité percutante du récit, la sensualité du clair-obscur de la forme, le ton libre de la comédie sociale. On est nettement moins impressionné par ce que le film a à dire sur l'Islam politique.

Sunshine
6.7
12.

Sunshine (2007)

1 h 47 min. Sortie : 11 avril 2007 (France). Science-fiction, Thriller

Film de Danny Boyle

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Qui aurait cru que le british Danny Boyle puisse pondre le meilleur film de SF américain de l'année 2007, et un des meilleurs des années 2000 ? Bon, Kubrick aussi était Anglais. Pas question de comparer Sunshine à 2001, attention : le film de Boyle est bien trop bouffi de loupés dans son approche de la physique (jetons-nous dans l'espace sans combinaison mais empaqueté dans de l'hallu, ça va marcher, yaaayyy !!!) et du "réalisme" (envoyons parmi l'équipage chargé du destin de l'humanité un Chinois aux nerfs de gonzesse, double-yaaaayyyy !!!!!). Mais deux choses : l'emballage canonissime d'une part, et la forte dimension humaine du scénario. Pour développer un peu le premier point, on a un des boulots d'effets spéciaux les plus sidérants du cinéma (encore sept ans après), une direction artistique à peu près au même niveau (le soleil et ses effets, le vaisseau Icarus II, les combinaisons pourtant risquées), et la bande-originale hypnotique de John Murphy. Pour développer un peu le second point, l'inégal scénariste Alex Garland explore assez brillamment la solitude inévitable du sacrifice (mention au dernier quart avec un Cillian Murphy qui morfle). Tout cela mène à une fin un peu mystique qui emballe. En parlant de mystique, l'auteur de ces lignes n'aura eu aucun problème avec le basculement du film dans le slasher de SF (new genre). Ouais, il est ouvert comme ça.

Sukiyaki Western Django
5.9
13.

Sukiyaki Western Django (2007)

2 h 01 min. Sortie : 15 septembre 2007 (Japon). Action, Western

Film de Takashi Miike

Scaar_Alexander a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Attention, OVNI. À première vue, on est dans la déconne pure. Tarantino philosophant sur la Guerre des Roses et le tofu avec un ancien "talento" du boys band SMAP en guise d'ouverture et l’anglais de petit nègre pratiqué/défiguré par le casting japonais semblent être l'argument principal de SWD. Puis en fait, le film d'avère plus complexe que ça. Sous la déconne, un lyrisme inattendu : le charme du film fonctionne plus dans ses moments sérieux ou ses combats aux excès graphiques, puis dans ses traits d’humour parodiques et furtifs, que lorsqu’il sort la grosse artillerie. La profonde beauté bâtarde du spectacle ne tarde pas à impressionner, portée par la direction artistique éblouissante d'hétéroclisme contrôlé, ainsi qu'un casting se livrant corps et âme à leurs personnages archétypaux (Iseya Yûsuke en bad guy et Kimura Yoshino en éblouissante danseuse de "saloon" en premier). Que l’on adhère à sa démarche, à son syncrétisme vaguement profane, ou non, SWD est le film le plus formellement abouti de Miike. Quand il parle, il prend le risque de distraire ; quand il se tait, les contours et les couleurs parlent. Histoire de démontrer à ses détracteurs qu’il sait y faire, Miike la joue simple : il filme les gunfights les plus virtuoses du cinéma nippon récent. Et le reste du temps, il occupe l’espace. Et on aime.

Protégé
6.7
14.

Protégé (2007)

Moon to

1 h 46 min. Sortie : 13 février 2007 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Derek Yee

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Amis du désespoir, bonsoir. Après le déchirant After this our exile, de Patrick Tam, c’était au tour de Derek Yee (One night in Mongkok) de faire déprimer en cette riche année 2007. Ne vous fiez pas au titre : il s’agit là d’un film noir sur la dépendance à la drogue et son commerce, filmé sans concessions par un réalisateur de caractère, et dont l’opulente et ambiguë noirceur déroute. Ici, Derek Yee pousse son héros/cobaye dans ses derniers retranchements pour qu’il fasse enfin face à son libre arbitre, sa liberté de choisir, à l’effrayante possibilité de choisir "mal". Daniel Wu et Andy Lau auront rarement été aussi intelligemment employé.

La Vallée des fleurs
6.5
15.

La Vallée des fleurs (2006)

Sortie : 2006 (France). Drame, Romance

Film de Pan Nalin

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Il était une fois dans l’Est : le film de Pan Nalin présente en gros plans fort contrastés et cinémascope une ribambelle de "gueules" sur fond désertique, sans qu’un seul mot ne vienne perturber le gargarisme de la Terre. En faisant son Sergio Leone, le réalisateur annonce qu’il veut hypnotiser, certes ; mais pas seulement avec ses décors intimidants et son rythme proche de l’éternité, non : avec n’importe quelle image, enfant de son pèlerinage cinématographique. Si son film n'est pas exempt de défauts, de problèmes de rythmes, et d'une certaine confusion dans sa mystique, on pardonne tout cela en un coup d'oeil jeté à l'intense Milind Soman et à la belle Mylène Jampanoï (pauvre carrière !), qui forment un couple sauvage hypnotique, symbole de l’érotisme par l’auteur du déjà sulfureux et réussi Samsara.

La Traversée du temps
7.2
16.

La Traversée du temps (2006)

Toki o kakeru shôjo

1 h 38 min. Sortie : 4 juillet 2007 (France). Animation, Comédie dramatique, Romance

Long-métrage d'animation de Mamoru Hosoda

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Bien bonne surprise que cette Traversée du temps, Tokikake. Un seul mot : énergie. Cette énergie qui émane du film, d’abord comique – la première moitié du film est hilarante – puis romanesque – l’épique se confondant dans le quotidien scolaire de la jeune fille – emporte tout sur son passage. Un scénario bien écrit est déjà un bon point de départ : on espère voir se reformer un jour le tandem Hosoda/Okudera, tant le sens du tempo de l’un habille à merveille la répartie de l’autre. Cette répartie anime l’adolescence, ses espoirs, ses tendres désillusions, et son sentiment de bouleversants infinis. On pense au "cours !" de la fin de Battle Royale, lors de cette magnifique séquence où Makoto galope, à en perdre haleine, jusqu’à l’emporter sur le cadre en disparaissant du champ, jusqu’à ce que l’on entende plus que la beauté minérale de sa respiration. Face à un tel déballage d’énergie positive, on se souvient que les Japonais sont toujours les meilleurs pour mettre en sons et lumières les affres colorées de la jeunesse. Et l'on retourne alors voir La Traversée du temps, comme on se remémorerait, dans un mélange de nostalgie et d'excitation, ses tribulations d'enfance. Rares sont les films qui donnent tant envie qu’on les apprécie. Avec ce faux petit film, l’éditeur Kaze visait juste.

La Forêt de Mogari
6.4
17.

La Forêt de Mogari (2007)

殯の森

1 h 37 min. Sortie : 31 octobre 2007 (France). Drame

Film de Naomi Kawase

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Ça commence mal, entre un look de pub Obao pour troisième âge et des plans piqués à Terrence Malick. Se rappeler la présence de Kawase Naomi aux commandes n’y change rien : la possibilité d’une déception ne s’est jamais fait plus sentir, en ces temps où le Japon se fait le champion de sa propre caricature (zen et tout le tralala). Certains Occidentaux tomberont d’ailleurs dans le panneau (en bien comme en mal), tant Kawase ne fait rien pour dissiper le malentendu. MAIS, mais... passé un premier quart d’heure de reconnaissance, la caméra s’élève, d’abord vers les protagonistes et leurs démons, puis vers la forêt et ses remèdes. Au bout du pèlerinage, la concision, l’humilité, quelques notions rares dans le cinéma dit d’auteur. Et une dévotion entière aux émotions, et à la verdure qui les recueille. La Forêt de Mogari ne révolutionne rien ni ne casse aucune briques : au contraire, elle les recouvre de lichens, et fait simplement pleuvoir dessus une eau cristalline et sacrée. À la fin, il ne manque plus que Totoro pour compléter cette béatitude animiste tout à fait rafraîchissante.

Une famille chinoise
6.5
18.

Une famille chinoise (2008)

Zuo you

1 h 55 min. Sortie : 26 novembre 2008. Drame

Film de Wang Xiao-Shuai

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Dans le Pékin actuel, peu regardant en sacrifices figurés, une adorable petite Chinoise souffre de la leucémie, et en silence s’il vous plait. Elle a les couettes ondulantes au soleil, les grands yeux noirs et brillants qui fixent l’univers pour le temps qui lui reste, le package idéal pour faire fondre tout le casting des Expendables. Et vous croyez sincèrement que dans un héroïque accès de courage, un réalisateur va simplement refuser de s’en servir pour faire pleurer l’auditoire durant les deux heures du long combat de sa pauvre battante de mère ? Vous avez raison. Évitant de très loin toute manifestation de manichéisme sur un sujet pourtant rempli de pièges (misérabilisme, machine sociale sinistre, désapprobation d’une communauté obtuse, poursuites, mort, tout ça), Wang Xiaoshuai moule dans une vérité éclatante un film qui avait tout pour être réalisé par une femme, et confirme ainsi son grand talent de conteur de l’intime.

Le Scaphandre et le Papillon
7.2
19.

Le Scaphandre et le Papillon (2007)

1 h 52 min. Sortie : 23 mai 2007 (France). Biopic, Drame

Film de Julian Schnabel

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Enfanter d'une oeuvre aussi dynamique et séduisante, esthétiquement riche et colorée avec un sujet aussi paralytique et sombre est un authentique tour-de-force artistique qui vaut à lui seul le visionnage du film. Ajoutez à ça une brillante bande-originale pop-rock, et sur la forme, ça calme. Sur la durée, le fond est moins impressionnant, ne parvenant pas totalement à éviter le "lacrymalisme" malgré d'honorables efforts. Et le résultat final n'est pas aussi bouleversant et life-changing qu'il aurait pu l'être, sans doute entravé par l'esthétisme de sa posture. Amalric, un peu entravé lui aussi (...), assure cependant le spectacle en dandy authentique.

Le Dernier Roi d'Écosse
7.3
20.

Le Dernier Roi d'Écosse (2006)

The Last King of Scotland

2 h 03 min. Sortie : 14 février 2007 (France). Biopic, Drame, Historique

Film de Kevin Macdonald

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Si l'on doit reconnaître une qualité au film de Macdonald, et pour prendre une expression un peu populaire, c'est qui calme sa race (et c'est bien la dernière fois, pour l'instant, dans la carrière de son cinéaste). On ne le reverra pas forcément avec plaisir, et on ne sera pas forcément convaincu par l'intrigue secondaire fictive qui vient parfois parasiter le sujet primaire, mais sur l'instant, on ne peut qu'être happé par son exploration d'un univers moite et délétère où une authentique barbarie (l'africaine, plutôt zélée) peut enfoncer votre porte à tout moment, hanté par une réflexion forte sur les mécanismes maladifs de la dictature. Les performances habitées de Whitaker, qui parvient à jouer tant la bouffonnerie presque sympathique que la mégalomanie meurtrière (en plus de ressusciter Amin Dada), et de McAvoy, qui joue le malaise puis la terreur avec une conviction contagieuse, sont pour beaucoup dans l'effet final. Et en parlant de final, celui du Dernier Roi d'Écosse enfonce dans le fauteuil.

Gone Baby Gone
6.9
21.

Gone Baby Gone (2007)

1 h 54 min. Sortie : 26 décembre 2007 (France). Policier, Drame, Thriller

Film de Ben Affleck

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Une des surprises de l'année 2009, révélant le talent de réalisateur du sous-estimé Ben Affleck, et montrant que son frérot tête-à-claques peut jouer. Bon, faut pas non plus exagérer, c'est surtout le classicisme carré de la réalisation que l'on appréciera, plutôt qu'une inventivité et une personnalité, hélas quasi-inexistantes (on est loin de Mystic River). In fine, cette tiédeur cinématographique (bien que pardonnable) entrave quelque peu les effets d'un scénario pas assez fluide pour compenser. Mais en contrepartie, on en tire une belle sensation de trouble dans les méandres d'une histoire remplie de personnages fascinants et baignée par une atmosphère joliment sinistre. Et quelle brochette d'acteurs ! La mission du film, faire briller la beauté rédemptrice de l'enfance et de la bonne volonté des braves face à la laideur du monde, est remplie.

Hot Fuzz
7.3
22.

Hot Fuzz (2007)

2 h 01 min. Sortie : 18 juillet 2007 (France). Action, Comédie, Policier

Film de Edgar Wright

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Première partie aussi hilarant (cf. la scène du crime) qu'esthétiquement réussi et brillamment référencé ; dernier tiers nettement moins inspiré. On est en terrain connu chez Edgar Wright : Shawn of the Dead et The World's End, les premier et troisième films de la trilogie Cornetto, comportent le même défaut (ça finit moins génialement que ça ne commence). Hot Fuzz reste le moins balancé des trois. Après, on a envie de tout pardonner à un duo comme celui que forment Simon Pegg et l'excellent Nick Frost, doté d'un capital sympathie intergalactique...

Steak
5.6
23.

Steak (2007)

1 h 22 min. Sortie : 20 juin 2007 (France). Comédie, Science-fiction

Film de Quentin Dupieux (Mr. Oizo)

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

- Chivers.
- Chivers.

À vif
6
24.

À vif (2007)

The Brave One

2 h 02 min. Sortie : 26 septembre 2007 (France). Drame, Policier, Thriller

Film de Neil Jordan

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Au rayon "film de vengeance prompt à faire chouiner la bonne âme de gauche", À vif est un joli exemple, en cela que sa défense de la conduite de son héroïne (= qui fait sa justicière fatale dans la nuit de NY) n'est pas une célébration bronsonienne, et qu'elle s'accompagne d'un portrait pessimiste de femme à la dérive (bien sûr, certains critiques ont trouvé ça "nauséabond" et "répugnant", mais leur seuil de tolérance est historiquement bas). Dans ce rôle, Jodie Foster (deux-trois bons films ces quinze dernières années ?) livre une excellente performance. Mais c'est surtout son duo avec Terrence Howard qui fait le spectacle : on apprécie l'originalité et le l'emphase de leur relation, basée sur d'intenses non-dits, passant également par la radio (excellente idée de le faire écouter l'héroïne en live pendant ses trajets en voiture). Et à la fin, les méchants crèvent dans d'atroces souffrances et sans peine de sûreté. Si tout le monde n'est pas content avec ça.

Black Snake Moan
6.9
25.

Black Snake Moan (2006)

1 h 56 min. Sortie : 30 mai 2007 (France). Comédie dramatique

Film de Craig Brewer

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

On apprécie l'audacieuse et amusante absurdité de BSM, que seul un film indé un peu dégling' peut se permettre aux USA. On apprécie l'atmosphère aussi moite et vénéneuse du Tennessee, ici incroyablement restituée. On apprécie les terribles morceaux musicaux, comme tout amateur de blues. On apprécie le mélange d'intelligence morale et de politiquement incorrect (à faire hurler les féministes). On apprécie aussi les performances de SLJ et Ricci, toutes deux précieuses pour leurs acteurs. Mais ce qu'on apprécie surtout, c'est le tiers du film que la Ricci, en petite blonde incendiaire, passe enchaînée en sous-vêtements dans la baraque d'un vieux renoi alcoolique. Ou quand le sexy va tellement loin dans l'outrage qu'il n'en devient que plus sexy.

À l'intérieur
5.8
26.

À l'intérieur (2007)

1 h 22 min. Sortie : 13 juin 2007. Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Julien Maury et Alexandre Bustillo

Scaar_Alexander a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Incroyable. C'est le mot qui définit le mieux A l'intérieur. Pas incroyable par sa qualité ; A l'intérieur est un film très inégal. Incroyable parce qu'on ne le voit pas venir. Même l'amateur d'horreur ne le voit pas venir. Trop rapide et rapidement oppressant, trop inconséquent et généreux dans la violence morale, trop viscéral et évisceré, trop premier degré et conscient de sa propre horreur (sans cerveau, l'horreur n'est rien). Malgré ses défauts, et au regard de la concurrence, A l'intérieur est un des plus grands films d'horreur français, opéra sanglant faisant rimer gore et baroque comme nul autre bis ne l'a jamais fait. Si vous recherchez de l'horreur à la française, ne loupez pas A l'intérieur. Il ne réserve aucun twist décevant à la Haute Tension, ni n'est une vaste arnaque hystérique et mal branlée à la Martyrs. On tient là du vrai, bon travail d'artisanat de passionnés aussi inventifs que bordéliques. Et des morceaux de bravoure qui l'inscrivent dans les annales du genre.

Go Go Tales
6.6
27.

Go Go Tales (2008)

1 h 36 min. Sortie : 8 février 2012 (France). Comédie dramatique

Film de Abel Ferrara

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

Bonne surprise. Pas un grand film, mais toujours le meilleur Ferrara depuis 1993 et l'excellent polar familial Nos Funérailles. Ce qui ne veut pas dire grand chose vu que le gars n'a rien fait de vraiment réussi en vingt ans (cf. les insipides The Blackout, New Rose Hotel, Christmas, ou le récent 4h44), mais bon. Le spectacle ne vaut pas tant pour son intrigue et son propos, qui tiennent sur un ticket de métro, que pour les discours délirants d'un hallucinant Willem Dafoe en roue libre entouré de ses danseuses aussi médiocres que flamboyantes. On peut y voir, dans ces moments, un beau film sur la "lose", aussi royalement qu'injustement ignoré.

300
6.4
28.

300 (2007)

1 h 57 min. Sortie : 21 mars 2007 (France). Action, Fantastique, Guerre

Film de Zack Snyder

Scaar_Alexander a mis 7/10.

Annotation :

THIS IS SPARTA !!!!!!!!!!! Si Sparte existait toujours, cela ferait de 300 le plus grand film de propagande militaire depuis Commando. Rien que pour ça (et pour Gerard Butler transfiguré), respect éternel.

Boulevard de la mort
6.7
29.

Boulevard de la mort (2007)

Death Proof

1 h 54 min. Sortie : 6 juin 2007 (France). Action, Thriller

Film de Quentin Tarantino

Scaar_Alexander a mis 6/10.

Annotation :

Péniblement bavard comme seul peut l'être un mauvais Tarantino (mon Dieu, toute l'ouverture...), Death Proof est sauvé de justesse par une longue et brillantissime séquence de course-poursuite à travers la cambrousse californienne qui pourrait servir de témoin lumineux du génie artisanal du cinéaste (mention à Zoe Bell, cascadeuse hallucinante). Et puis le retournement de situation final où Kurt Russell se prend des baffes est hilarant.

Michael Clayton
5.8
30.

Michael Clayton (2007)

1 h 59 min. Sortie : 17 octobre 2007 (France). Drame, Thriller

Film de Tony Gilroy

Scaar_Alexander a mis 6/10.

Annotation :

D'une élégance discrète et d'une sobriété exemplaire, Clayton est un exemple de film américain moderne doté d'une conscience sociale, qui se permet de surprendre par son absence de véritable propos écolo - ce qui l'intéresse, ce sont des atmosphères, des visages. Au prix d'une absence d'action assez problématique dans un film de deux heures. Mais bon, on tient un de ces films où George Clooney illustre l'étendue de son beau talent, bien loin des conneries du type Ocean's XX. Et Tilda Swinton est génialement inconfortable. Mention au générique de fin, aussi simple que mémorable.

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