Liste de

25 films

créee il y a presque 8 ans · modifiée il y a presque 8 ans

Café Society
6.3

Café Society (2016)

1 h 36 min. Sortie : 11 mai 2016. Comédie, Drame, Romance

Film de Woody Allen

Rajdevaincre a mis 7/10.

Annotation :

Accompagné de jazz, Woody Allen raconte le Hollywood des années 30. Du moins, c'est ce qu'il laisse penser. Comme souvent, le vieux briscard s'éloigne d'Hollywood. Préfère revenir chez lui, à Manhattan et raconter, encore et toujours, l'amour. Et tout ce qu'elle engendre la passion, le bonheur, mais aussi le regret, les désillusions et les rêves.
Si l'histoire d'amour, naissant puis fuyant, entre Vonnie (Kristen Stewart) et Bobby (Jesse Eisenberg) s'essouffle peu à peu pendant le film, Café Society est sublimé par un jeu d'acteur resplendissant. Eisenberg et Stewart déjà cités mais aussi le surexcité Steve Carell et le frère truand Corey Stoll (Peter Russo d'House of Cards pour les intimes). Au-delà, Café Society offre surtout une photographie lumineuse - travail incroyable de Vittorio Storaro. Et un humour noir grinçant sur les juifs hilarant.
Au final, le film pose une question banale : l'argent fait-il le bonheur? Dommage. Heureusement, Woody Allen le fait de manière élégante. C'est déjà ça.

6,5/10

Rester vertical
6.2

Rester vertical (2016)

1 h 39 min. Sortie : 24 août 2016. Drame

Film de Alain Guiraudie

Rajdevaincre a mis 6/10.

Annotation :

Et bien Rester Vertical c’est clairement le premier film choc de ce festival ! Des scènes crues (voire même très crues). *** Je ne peux pas mettre sous SPOILER ici mais on parle tout de même d’un plan d’accouchement filmant la sortie du bébé du vagin en direct live pendant près d’une minute (ah oui c’est hard à 8h30 du mat). Ou encore une sodomie aux conséquences importantes et qui inspirera d’ailleurs les unes de la presse dans le film. *** Mais au-delà, Rester Vertical tente et innove sur plusieurs points. De nombreuses prises de vues subjectives (dommage que le concept de caméra épaule = subjectif ne tienne pas longtemps cela aurait pu être génial). Un scénario complètement absurde avec des personnages qui se croisent, se décroisent pour finalement se recroiser dans des endroits où ils ne sont pas censés se retrouver. L’histoire repose sur 6 ou 7 personnages dont un principal qui n’arrive pas à écrire un scénario de film. Des scènes crues, je le disais mais aussi des scènes hilarantes totalement irrationnelles. Quelques personnages sont d’une vulgarité tordante. Bref, avec ce film Alain Guiraudie marque des points. Original et anticonformiste, Rester Vertical divisera sûrement mais ne laissera pas indifférent. A Cannes, c’est déjà bien.

6/10

Money Monster
6.2

Money Monster (2016)

1 h 39 min. Sortie : 12 mai 2016 (France). Thriller, Drame, Policier

Film de Jodie Foster

Rajdevaincre a mis 8/10.

Annotation :

Jodie Foster s’est perdue pendant un bon moment. Elle avait retrouvé son chemin il y a quelques temps avec la réalisation d’un épisode d’House of Cards en 2014. Mais avec Money Monster elle vient de sortir du tunnel. Money Monster est un thriller, un drame et une comédie à la fois. Chaque instant est parfaitement réalisé. De belles scènes de tensions, une mise en place un peu lente à mon goût mais ensuite c’est la régalade pendant 1h30. Notamment grâce à un George Clooney - alias Lee Gates - hilarant, surprenant et sans gêne. Un très bon film policier, excellent divertissement qui se distingue et évite les clichés du genre. C’était une de mes grosses attentes en début d’année mais la BA m’avait refroidie. Au final, c’est très différent de ce que j’imaginais. L’humour y est pour beaucoup. Mais c’est un excellent film. Pas étonnant d’ailleurs que le public est longtemps applaudi et crié quelques bravo à la fin de la projection. Ça aurait mérité de faire l’ouverture à mon humble avis.

8/10

Sieranevada
6.6

Sieranevada (2016)

2 h 53 min. Sortie : 3 août 2016. Drame

Film de Cristi Puiu

Rajdevaincre a mis 7/10.

Annotation :

Avec son premier film (La Mort de Dante Lazarescu), Cristi Puiu a prouvé qu’avec le scénario le plus simple et le moins bandant de la Terre, il arrivait à faire un chef d’œuvre captivant de 2h35. Avec Sieranevada, il essaye de faire exactement la même chose. Ici, ce n’est pas un vieux qu’on balade d’hôpital en hôpital en temps réel, mais bien un repas de famille et les nombreuses discussions qui animent chacun des membres. Et à vraie dire, pendant 3h de film, Cristi Puiu n’arrive pas à réitérer l’exploit de « Lazarescu ». La réalisation est toujours excellente. De nombreux plans-séquences qui nous ancrent dans ce huis-clos familial, bloqué dans cet appartement, et parfaitement orchestré. Mais les trois heures de film en quasi temps réel sont irrégulières. Quelques séquences génialissimes (toute la séquence 11 septembre, du sexe oral ou ce final resplendissant) mais plusieurs scènes interminables, d’un ennui mortel. Cristi Puiu malgré une réalisation virtuose déçoit donc un peu. Le film reste une belle satire, dommage qu’elle s’éternise.

7/10

Ma Loute
6.2

Ma Loute (2016)

2 h 02 min. Sortie : 13 mai 2016. Comédie

Film de Bruno Dumont

Rajdevaincre a mis 5/10.

Annotation :

Toujours plus ! Dans Ma Loute, Bruno Dumont a la fâcheuse et ennuyante manie de ne jamais s’arrêter. Son film commençait pourtant super bien. Du moins, les effets recherchés fonctionnaient. Des gags à répétitions avec ces deux policiers loufoques. Qui essayent, tant bien que mal, de résoudre le mystère des disparitions. Un Fabrice Luchini complètement dément dans la voix, dans la posture et dans le phrasé. Et un début d’histoire qui déroule. Malheureusement, Bruno Dumont aime exagérer, aime appuyer tout ce qu’il fait dans ce film. Et au bout d’un moment, les gags ne font plus que sourire, ne font plus que passer, ne font plus que saouler ! Et le problème c’est que cela dure pendant les ¾ du film. Pas de quoi se réjouir de cette sélection. Le burlesque est au rendez-vous mais dépasse les limites. Le jeu de Juliette Binoche est exaspérant (toujours plus de sur jeu). Même chose pour Valeria Bruni-Tedeschi ennuyeuse, et Jean-Luc Vincent insupportable. Seuls acteurs en retenu, pas forcément excellents mais juste, les deux « héros » : Brandon Lavieville (Ma Loute) et Raph (Billie Van Peteghem). Quelques points positifs aussi, la très bonne utilisation de la musique et une photographie originale. Dommage qu’on ait l’impression que la sélection de Bruno Dumont repose uniquement sur l’envie, pour Thierry Frémaux, d’apaiser leurs tensions.

5/10

Moi, Daniel Blake
7.3

Moi, Daniel Blake (2016)

I, Daniel Blake

1 h 39 min. Sortie : 26 octobre 2016 (France). Drame

Film de Ken Loach

Rajdevaincre a mis 7/10.

Annotation :

Ken Loach reste Ken Loach. Il ne déroge pas à la règle et à son cinéma social. Son domaine, sa thématique. Avec Moi, Daniel Blake, il raconte les déboires d’un menuisier en arrêt maladie pour problème cardiaque. Et qui connaît des difficultés pour obtenir les aides et indemnités de l’Etat. En période loi travail en France, le film de Ken Loach risque de marquer les esprits et de plaire à beaucoup de monde. Son film est un plaidoyer contre le système administratif anglais à charge contre les services sociaux. Et tant qu’à faire contre les Tories (Parti Conservateur) qui gouverne le pays. Et pendant toute la durée du film, il le fait admirablement bien. Qu’on adhère ou pas à son propos, à sa vision politique… Ken Loach réussit encore à parler d’un sujet fort de manière émouvante. Dommage cependant qu’il tombe dans le pathos dans les 15 dernières minutes. Et qu'il cherche de manière indélicate à faire pleurer à tout prix dans les chaumières. Probable prix dans les jours à venir. Pourquoi pas l’interprétation masculine pour Dave Johns – dit Daniel Blake. L’actrice principale Hayley Squires (sosie de Mila Kunis au passage) est également très émouvante.

7/10

Neruda
6.3

Neruda (2016)

1 h 47 min. Sortie : 4 janvier 2017 (France). Biopic

Film de Pablo Larraín

Rajdevaincre a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Neruda n’est pas un film biographique. Il raconte une partie de la vie du romancier chilien alors sénateur et fervent communiste. 1948, il s’oppose au gouvernement et doit fuir le pays. Sans succès il doit donc se cacher. Un jeu du chat et de la souris s’instaure entre lui et l’inspecteur en charge de son arrestation. Magnifique. De bout en bout, Neruda impose le respect. Le chilien Pablo Larrain fait clairement parti des grands réalisateurs sud-américains. Absolument divin, Neruda ne figure pas en compétition pour la Palme d'Or sans qu’aucune explication plausible ne puisse le justifier. C’est un film d’une originalité folle dans son écriture. Le derniers tiers est absolument splendide. On est dans une sorte de western et de film noir en même temps. La photographie est éblouissante. Les couleurs, les lumières… tout est splendide. Entre rêve et réalité, Neruda et Larrain était fait pour se rencontrer à travers un film. Les deux Pablo forment une parfaite harmonie. Des poètes de l’onirisme !

7,5/10

Dernier train pour Busan
7.2

Dernier train pour Busan (2016)

Busanhaeng

1 h 58 min. Sortie : 17 août 2016 (France). Action, Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Yeon Sang-Ho

Rajdevaincre a mis 7/10.

Annotation :

Cannes c’est souvent l’exigence et le sérieux avec les films en compétition. Et ce genre de film fait du bien pour décompresser. La salle était folle, applaudissements à tout rompre à chaque moment un peu épique ou marrant. Beaucoup de second degré pour un film qui ne se prend pas au sérieux et c’est tout ce qui fait son charme.

6,5-7/10

Mademoiselle
7.9

Mademoiselle (2016)

Agasshi

2 h 24 min. Sortie : 1 novembre 2016 (France). Drame, Thriller, Romance

Film de Park Chan-Wook

Rajdevaincre a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Mademoiselle c’est des images à couper le souffle. Une esthétique d’une splendeur infinie. Un thriller érotique, sensuelle et intriguant absolument grandiose. 2h20 d’arnaques, de trahisons, de retournements de situations. Un scénario à twists très intelligemment raconté. La force de Mademoiselle c’est de captiver en long et en large. Découpé en trois parties différentes, le film nous offre les points de vue des deux personnages principaux. Et parsème surtout de multiples indices sur l’ensemble du récit au fur et à mesure. Permettant au spectateur de découvrir de nouvelles informations et indications sur le passé de chacun. Parallèlement, le scénario est sublimé par une mise en scène virtuose. Une musique d’une extrême douceur. Et surtout une relation lesbienne puissante et émouvante. Des scènes dignes de La Vie d’Adèle – un 69 lesbien pour le 69e festival de Cannes, le cinéaste coréen fait bien les choses - sublimées par les deux actrices principales. Un véritable plaisir. Clairement le plus beau Park Chan-wook ! En route pour le palmarès.

7,5/10

Le BGG - Le Bon Gros Géant
5.5

Le BGG - Le Bon Gros Géant (2016)

The BFG

1 h 57 min. Sortie : 20 juillet 2016 (France). Aventure, Fantastique

Film de Steven Spielberg

Rajdevaincre a mis 5/10.

Annotation :

Le BGG de Steven Spielberg n’est pas une déception. Pas une déception car je n’aime pas vraiment l’univers de Roald Dahl mais surtout parce que je n’attendais pas ce film. Au final, une naïveté à en pleurer. A se demander comment un des maitres du cinéma a pu pondre un film aussi ridicule. Les effets ne sont pas mauvais, l’univers est bien retranscrit mais au fond, le scénario n’accroche pas. C’est un film purement et exclusivement destiné aux enfants. Les enjeux de l’histoire sont presque inexistants et les personnages ne provoquent ni l’empathie, ni la tristesse, ni le bonheur. Mais plutôt l’indifférence et l’incapacité hallucinante à créer une once d’émotion. Heureusement que la nouvelle mascotte de Spielberg, Mark Rylance (voix du BGG) sauve le film. La séquence à Buckingham Palace est sûrement la plus amusante mais propose la quintessence de l’humour gras présents tout du long : un concours de pets ! C’est dire le niveau...

5/10

Toni Erdmann
7

Toni Erdmann (2016)

2 h 42 min. Sortie : 17 août 2016 (France). Comédie dramatique

Film de Maren Ade

Rajdevaincre a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Toni Erdmann n’a pas le pitch le plus intéressant de la Terre, bien au contraire. Un père qui rend visite à l’improviste à sa fille pour lui redonner le sourire, elle qui semble ne jamais s’arrêter de travailler. Mais Maren Ade a un talent hors du commun, hors norme. C'est un bijou d'écriture qui n'ennuie jamais sur près de 3h. Toni Erdmann est le vrai premier choc émotionnel de ce festival de Cannes. Une ode à la vie et à l’amour. L’amour que porte un père à sa fille. Une fille gêné par le ridicule de son père. Mais dont l’humour lourd va rapidement se transformé en un humour chargé de tendresse, de compassion et de soulagement. Dans le paysage cinématographique actuel, Toni Erdmann est une bouffée d’air frais. Entre frissons et éclats de rires physiques, le film de la jeune cinéaste allemande est libérateur. L’écriture, la réalisation, le jeu des acteurs tout est fantastique. Plusieurs scènes sont déjà des futures légendes vivantes de la comédie. Cet anniversaire fêté dans le plus simple appareil. La séquence "petit four". Peter Simonischek et Sandra Huller, forment le « couple » père-fille et sont absolument excellents. Un film jouissif, qui libère l’esprit et donne envie de vivre. Délicate comédie s'opposant férocement au sérieux exigé par le système actuel. Favori incontestable pour la Palme d’Or ou à un prix majeur à ce stade la compétition!

8,5-9/10

Mal de pierres
6

Mal de pierres (2016)

1 h 56 min. Sortie : 19 octobre 2016. Drame, Romance

Film de Nicole Garcia

Rajdevaincre a mis 5/10.

Annotation :

Nicole Garcia n’a rien à faire en compétition. Son film n’est pas si mauvais que je l’attendais (c’est déjà une bonne nouvelle pour elle) mais il n’a pas grand-chose pour lui. L’histoire de Gabrielle aurait pourtant pu être attendrissante. Une jeune femme mariée qui tombe amoureuse d'un autre homme. Relation passionnelle et fusionnelle. Malheureusement, malgré une Marion Cotillard efficace, le personnage ne décolle pas. Aucune empathie ne s’en dégage. Aucune émotion. Les ficelles du scénario sont un peu faciles, notamment la dernière révélation. Et au fond le long-métrage est écrit d’avance. Pourtant l’idée du montage avec un immense flash-back (Carol Copyright Cannes 2015) était assez intéressante. Pas aidée par un très clair manque de rythme. La musique est trop présente avec ces partitions de pianos incessantes. Pas si mauvais mais rien de bien bon donc. Une sélection cannoise qui aurait été plus à sa place sur une chaîne de télévision française : téléfilm de dimanche après-midi.

5/10

American Honey
7.1

American Honey (2016)

2 h 43 min. Sortie : 8 février 2017 (France). Drame

Film de Andrea Arnold

Rajdevaincre a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Le nouveau film d’Andrea Arnold reprend une nouvelle fois comme personnage principal une jeune fille ado-adulte (18 ans) qui se cherche dans le monde qui l’entoure. Une jeune fille qui vit des ordures qu’elle ramasse par ci par là dans la rue. Jusqu’à ce qu’elle décide de suivre un groupe de jeunes rappeurs fêtards qui traverse l’Amérique en vendant des magazines en faisant du porte-à-porte. Si la réalisation de la cinéaste britannique est quelque fois hasardeuse (ces scènes où le net devient flou parce que la caméra fait la mise au point automatiquement sont dégueulasses), elle reste une de plus grandes réalisatrices du moment. Le portrait de la jeune Star (excellente Sasha Lane) est à la fois abrupt et gracieux. Son personnage est très attachant voire presque envoutant dans les moments les plus aériens du film. Et au-delà de cette jeune fille attachante, American Honey portraitise les Etats-Unis. Cadenassé entre une jeunesse fougueuse, vivante et libre et l'Amérique vieillissante des cow-boys et old bar country. Un road-trip magnifié par une BO génialissime d’hip-hop, rap et RnB qui fait écho à chaque aventures, questions et réflexions sur la vie des jeunes américains. Si le message final a déjà été vu, il faut sûrement y voir une image plus étendue. Celle d’une Amérique tout entière qui doit à tout prix renaitre pour ne pas couler. Grâce à une jeunesse délabrée mais salvatrice ? Peut-être.

7,5-8/10

Loving
6.5

Loving (2016)

2 h 03 min. Sortie : 15 février 2017 (France). Biopic, Drame

Film de Jeff Nichols

Rajdevaincre a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Jeff Nichols a un talent exceptionnel. Il l’avait déjà prouvé avec Take Shelter, puis accentué avec Mud et démultiplié avec son dernier (maintenant avant-dernier film) Midnight Special. Loving ne déroge pas à la règle même s’il s’inscrit dans une veine plus classique. C’est peut-être le seul reproche compréhensible, à mes yeux. Car au-delà de ce classicisme dans la structure narrative et un récit, au demeurant, presque sans surprise, le dernier film de Jeff Nichols est sans défaut. D’une simplicité envoutante et entrainante. Nichols captive grâce à un ensemble d’une cohérence sans limite. Un montage excellent, sublimé par la musique de David Wingo (le compositeur fétiche du réalisateur) et un casting parfait. Joel Edgerton et Ruth Negga en parfaite symbiose. Amoureux et forts face à l'adversité. Une apparition furtive et fun de Michael Shannon. Car si le film traite d’un sujet difficile – une loi américaine interdisant le mariage entre personnes de « races différentes » - Nichols nous fait sourire à plusieurs reprises. Des petites touches d’humour qui rendent les personnages principaux encore plus attendrissants et proches du spectateur. Pendant la totalité du film, la caméra ne quitte jamais l’un ou l’autre. L’histoire est centrée sur eux et ne tombe jamais dans les clichés des films historiques. Il préfère rester dans la discrétion et la délicatesse (la magnifique scène du téléphone) et ne heurte jamais. Pour revenir à la mise en scène du jeune cinéaste américain, il est probablement le réalisateur qui sait le mieux filmer des scènes nocturnes. Un jeu de lumière magnifique. Bref coup de cœur pour ce film classique mais d’une rayonnante simplicité. Compliqué de savoir si le film obtiendra un prix (son classicisme lui fera sûrement défaut) mais pourquoi pas la mise en scène. En tout cas une chose est sûre, avec ce film Nichols est entré dans la course aux Oscars. Génial!

7,5-8/10

Personal Shopper
5.8

Personal Shopper (2016)

1 h 45 min. Sortie : 14 décembre 2016. Fantastique, Thriller, Drame

Film de Olivier Assayas

Rajdevaincre a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Olivier Assayas est un des réalisateurs français contemporains que j’apprécie le plus pour de nombreuses raisons. Non seulement, il tourne avec des acteurs et actrices internationaux et ne reste pas cantonné à la langue française. J’aime sa façon de réaliser. Puis il sait surtout créer une ambiance assez particulière. Et bien avec Personal Shopper il ne m’a pas déçu. Bien au contraire. Même si le titre est trompeur (ici la mode est juste en fond), le nouveau film du cinéaste français est une petite perle. Ce que j’aime ici, c’est que c’est vrai film de genre. Un film de fantômes avec des scènes où le rythme cardiaque s’accélère peu à peu. Petits sursauts de frayeurs. Les moments d’incompréhension. Les discussions sur l’au-delà et la vie après la mort. Avec Personal Shopper, Olivier Assayas tente quelque chose. Par des pans entiers du film sans aucun dialogue parlé et échangés par sms. Par une réalisation qui ne lâchera jamais Kristen Stewart. Qu’elle soit nue chez le médecin ou endormie dans la maison de son frère décédé. L’ambiance du film est assez flippante. Certaines scènes sont vraiment angoissantes et le final est absolument magique – ce dernier plan ! Kristen Stewart se positionne pour le prix d’interprétation. Le film divisera. Détesté peut-être pour le placement de produits abusés - d'Apple et Youtube - pour certains. Mais qui peut aussi être vu comme utile à la construction et narration du récit pour d’autres. En tout cas, Personal Shopper fait parler de lui, se distingue et se détache du carcan habituel cannois de films d’auteurs très classique voire pompeux quelquefois. Futur grand film du genre.

7,5/10

Aquarius
7.1

Aquarius (2016)

2 h 22 min. Sortie : 28 septembre 2016 (France). Drame

Film de Kleber Mendonça Filho

Rajdevaincre a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le réalisateur brésilien présente ici à Cannes son deuxième film. Après le bon Les Bruits de Recife, il fait son entrée dans la cour des grands sur la Croisette avec Aquarius. L’histoire d’une soixantenaire déterminée à rester dans son appartement alors même que le bâtiment doit normalement être détruit. Kleber Mendonça Filho est clairement dans le thème de ce 69e festival de Cannes. Il fait partie de ces nombreux cinéastes à discuter, réfléchir ou contempler la société actuelle. Dumont parle du contraste riche-pauvre, Loach critique le système social britannique, Sieranevada suit le quotidien d’une famille moyenne roumaine ou encore Rester Vertical est une ode à la différence dans une société prisonnière d'une agaçante normalité. Aquarius, c’est donc un combat. Celui d’une femme, qui a vaincu le cancer il y a 30 ans et qui se bat pour garder sa vie là où elle l’a toujours vécu. Quitte à se faire des ennemis, quitte à se disputer avec sa famille. Mais si le sujet est fort, Kleber Mendonça Filho tombe dans les mêmes mollesses que son précédent film. Son long-métrage est inégal. D’une qualité formelle au début mais accompagné par un scénario peu entrainant. Se jouant de plusieurs flashbacks. Malgré plusieurs thématiques très bien développés (la mémoire, la musique) l’ensemble manque clairement de rythme et le tout reste assez vain. Heureusement le film monte crescendo en qualité avec un dernier tiers excellent. Et surtout repose sur une Sonia Braga tout bonnement parfaite. Grâce à un personnage très bien écrit et son talent démesuré d’actrice. Une nouvelle performance qui s’ajoute à la longue liste des prétendantes au prix d’interprétation. Aquarius ne convainc donc pas totalement mais propose de très belles choses à tous les niveaux. La Palme d'Or s'éloigne mais pas le Palmarès.

6/10

Julieta
7

Julieta (2016)

1 h 39 min. Sortie : 18 mai 2016 (France). Drame

Film de Pedro Almodóvar

Rajdevaincre a mis 6/10.

Annotation :

Almodovar a la terrible manie de toujours parler de sexe, de transsexualité, de changements de personnalités. Et Julieta… fait exception. Miracle ! Alors bien sûr, on n’échappe pas, dès la première image, au plan d’une statue miniature au phallus démesuré. Mais dans ce drame hitchcockien pas une seule apparition de travesti pendant tout le long-métrage. Et au-delà de cette presque originalité pour lui, Almodovar arrive à créer une narration très plaisante. A travers un long flash-back et une voix off très bien écrite. Quelques scènes particulièrement réussi (tout le passage dans le train). Des actrices formidables. Emma Suarez et Adriana Ugarte parfaites dans la peau de Julieta à des époques différentes. Rossy de Palma assez fun, comme souvent, mais dans un rôle à l’opposé de ce qu’elle joue habituellement. Almodovar séduit donc par l’ambiance et l’atmosphère de son film. Et l'histoire assez captivante ou en tout cas intéressante de son personnage éponyme. Malheureusement pour lui les éloges s’arrêtent là. La musique est belle mais trop souvent utilisée à mauvais escient. Et surtout, l’histoire semblait conduire à une réponse sur la recherche de Julieta mais ne mène finalement nulle part. Se terminant, élégamment mais vainement sur un paysage de l’Espagne montagneuse et littoral en même temps. Dommage!

6/10

La Fille inconnue
5.8

La Fille inconnue (2016)

1 h 46 min. Sortie : 12 octobre 2016 (France). Drame, Policier

Film de Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne

Rajdevaincre a mis 6/10.

Annotation :

La Fille inconnue raconte l’histoire d’une jeune médecin (interprétéd par la star montante Adèle Haenel) qui, un soir, n’ouvre pas la porte de son cabinet à une femme car l’heure est dépassée. Mais le lendemain, la jeune fille est retrouvée morte quelques mètres plus loin. Jenny, la jeune Docteure va alors culpabiliser et chercher à savoir qui elle était. Les Frères Dardenne font partie du cercle très fermé des doubles détenteurs de la Palme. Et avec leur nouveau film, ils ne devraient pas être les premiers à en obtenir une troisième. Surement pas ! La Fille inconnue est une déception. Une déception car si la sélection des Frères Dardenne est toujours critiquée (le habitués cannois), ils ont toujours été à la hauteur de l’évènement. Mais ici, Jean-Pierre et Luc passent au travers. Une histoire peu entrainante et surtout extrêmement faible. Le scénario est prévisible à des milliers de kilomètres et manque clairement d’enjeux majeurs pour créer une tension. L’enquête de Jenny aurait pu être passionnante si les deux réalisateurs belges avaient changé leurs manières de filmer. En utilisant plus les codes du thriller pour créer une atmosphère particulière. Mais non. Ils se contentent de suivre la quête du personnage d’Adèle Haenel, excellente mais trop froide. Certes c’est plutôt bien fait avec leurs multiples plans-séquences mais ce n’est pas suffisant pour convaincre. Dommage le scénario avait du potentiel. Il est gâché par le manque d’audace et de renouvellement.

5,5/10

The Strangers
7.5

The Strangers (2016)

Goksung

2 h 36 min. Sortie : 6 juillet 2016 (France). Thriller, Épouvante-Horreur, Fantastique

Film de Na Hong-Jin

Rajdevaincre a mis 6/10.

Annotation :

The Strangers est sûrement un des thrillers fantastiques les plus énigmatiques de ces dernières années. Mélangeant les genres et les styles pour déboucher sur quelque chose d’extrêmement bon et mauvais à la fois. La première partie du film de Na Hong-jin est absolument incroyable. Une qualité formelle à couper le souffle et un scénario extrêmement riche. Le drame se mêle à la peur et aussi à l’humour. Le flic interprété par l’excellent Kwak Do-won notamment. Puis, vient une révélation. Un tournant dans l’histoire qui fait chavirer le thriller classique dans une dimension surnaturelle. Voici l’arrivée du diable en personne. A vraie dire, je le dis clairement, j’ai vraiment décroché à ce moment-là. Le scénario se complexifie et il ne faut rien manquer pour vraiment apprécier l’œuvre. Malheureusement même en me concentrant à fond j’ai subi la deuxième partie. Trop fantastique et lointaine dans son délire diable-zombie-chaman. Evidemment, le message politique et règlement de compte un peu facile sur l’histoire qui lie coréen et japonais ne m’a pas aidé améliorer mon jugement immédiat. En revanche, globalement, rien à reprocher sur le rythme. La mise en scène est excellente et la photographie magnifique. Déception sur le reste du film, croyant y retrouver l’ambiance et la qualité d’écriture du parfait Memories of Murder. Mais tout n’est pas à jeter. The Strangers est sûrement une œuvre qui se savoure mieux après de multiples visionnages. A revoir donc.

5,5/10

Ma’ Rosa
6

Ma’ Rosa (2016)

1 h 50 min. Sortie : 30 novembre 2016 (France). Drame

Film de Brillante Mendoza

Rajdevaincre a mis 6/10.

Annotation :

Le jeune cinéaste philippin revient sur la Croisette avec un film au pitch assez intéressant. Une famille qui se sert de son épicerie comme couverture pour vendre de la méthamphétamine. Oui oui, le cristal si cher au bon vieux Walter White. Sauf qu’ici, l’histoire se déroule dans les bidonvilles de Manille. Et parallèlement au scénario, Brillante Mendoza souhaite faire passer un message politique fort. Critiquer pleinement une police corrompue et malsaine. Brillante Mendoza le fait d’une manière abrupte et très réaliste. Caméra-épaule proche du documentaire. L’histoire peine à s’installer avant de trouver son rythme de croisière dans la deuxième partie du film et la recherche d’argent. Si le dernier film de Brillante Mendoza manque de rythme et de souffle, il parvient à nous ancrer immédiatement dans l’enfer de Manille. Dommage que l’enjeu de l’histoire soit aussi faible. Et que finalement, le film n’est qu’une portée minimaliste sur les désordres politiques et sociaux que connaissent le pays. Possible prix de la mise en scène. Mais la concurrence est rude cette année.

6/10

Baccalauréat
6.6

Baccalauréat (2016)

Bacalaureat

2 h 08 min. Sortie : 7 décembre 2016 (France). Drame

Film de Cristian Mungiu

Rajdevaincre a mis 7/10.

Annotation :

Cristian Mungiu vient de se placer en grand favori pour un prix majeur au Festival de Cannes grâce à Baccalauréat. Avec une nouvelle petite perle de mise en scène, le cinéaste roumain arrive à raconter une histoire prenante. Qui remet clairement en question l’être humain, sa façon d’être ou de paraître. Car ici, il est question de mensonges. Cristian Mungiu raconte la descente en enfer d’un homme respecté, médecin de surcroit. Il va devenir un homme qui perd toute morale, ou presque, pour faire réussir sa fille. Afin qu'elle obtienne son bac pour intégrer une école prestigieuse, cet homme de principe va corrompre et perdre toutes valeurs morales ! Le scénario est sublimé par deux points majeurs. Une mise en scène impressionnante. Avec des plans-séquences parfaitement orchestrés accompagnés de dialogues superbement écrits. Mais surtout, l'histoire est portée par un casting excellent et son talentueux acteur principal Adrian Titieni (prix d'interprétation en vue?). Dommage que le film se montre un peu trop moraliste dans ces intentions finales. Avec une mention très bien, le palmarès semble une formalité.

7-7,5/10

Juste la fin du monde
6.6

Juste la fin du monde (2016)

1 h 35 min. Sortie : 21 septembre 2016. Drame

Film de Xavier Dolan

Rajdevaincre a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Le cinéma du jeune québécois fascine autant qu’il révulse. Avec Juste la fin du monde, Xavier Dolan divise donc une nouvelle fois l’avis des festivaliers. Pour être honnête, son nouveau film est une petite perle. En adaptant une pièce de théâtre (et notamment celle-ci), le cinéaste se confrontait à un nouveau défi : le huis clos et les dialogues à gogo. Et pour être franc, le début m’a fait un peu peur. Quand Louis - Gaspard Ulliel excellent même si parfois trop dans le ton de Saint Laurent – arrive dans la maison de campagne et que c’est l’heure des retrouvailles après 12 ans d’absence, j’ai craint le surjeu. Le surjeu de Cassel, Seydoux ou Baye. Et surtout un manque de naturel flagrant. Avec des acteurs qui sortent leurs petites phrases apprises par cœur et qui la crachent à la caméra sans essayer d’y mettre leurs pattes personnelles. Oui, je l’ai craint. Et finalement, tout cela a disparu. Les dialogues sont devenus plus justes, plus spontanés. Parfois drôle, parfois violent et souvent émouvant. Frissonnant quand les regards des acteurs sont filmés au plus près. Dans une succession quasi exclusive de gros plans sur leurs visages. Comme pour nous enfermer, nous étouffer. Nous mettre au cœur de cette famille déchirée, emplie de regrets et d’amertume envers ce fils brillant et solitaire. Louis en prend pour son grade pendant cette heure et demie magique. Il navigue entre les personnages, chacun distillant sa rancœur contre lui mais aussi son amour. Car encore une fois, Xavier Dolan raconte l’amour. Celui dissimulé d'une mère pour son fils – Nathalie Baye de retour au haut niveau. Celui perdu chez son frère – Vincent Cassel admirablement bon. Celui admiratif de sa jeune sœur qui ne l’a jamais connu - étonnante Léa Seydoux. Celui compassionnel et grandissant de sa belle-sœur – Marion Cotillard extrêmement touchante.
Alors évidemment, Xavier Dolan tombe parfois dans la caricature de son propre cinéma. Envolée musicale sur le mythique Dragostea Din Tei du groupe O-Zone, flash-backs flous sous une musique larmoyante ou gros plan sur les objets de la vie (et cette fascination pour la poussière de l’air ?). Malgré cela, Juste la fin du monde fascine plus que tout. Ode à l’amour et au temps qui passe, d’une intensité magnifique et bouleversante. Véritable coup de cœur. Futur nom du Palmarès ? On l’espère.

8/10

The Last Face
3.5

The Last Face (2016)

2 h 11 min. Sortie : 11 janvier 2017 (France). Drame

Film de Sean Penn

Rajdevaincre a mis 3/10.

Annotation :

Le Festival de Cannes 2016 propose une sélection d’une qualité indéniable. Une majorité des films sont très bons. Mais comme chaque année, il faut que la sélection officielle en compétition compte une purge terrible. Et dans le rôle du film qui n’aurait jamais dû être là : The Last Face. Le pitch ne donnait déjà pas envie. Une histoire d’amour banale entre une chargée de mission dans une ONG et un médecin humanitaire. Et le résultat est catastrophique. Rarement un film n’a été aussi mauvais au Festival de Cannes. Une histoire terriblement mal écrite. Dès son prologue, The Last Face se ridiculise quand apparaît en bas à gauche de l'écran : "L'histoire d'amour impossible entre un homme..." que l’écriture disparaît peu à peu et qu’apparait sur le coin en bas à droite cette fois-ci : "... et une femme." Merci pour l’information. Applaudissements moqueurs de la salle. Le début d’une longue série de raté pour Sean Penn et tout le casting. Les dialogues sont d’une médiocrité insupportable. Les moments censés être émouvant ou beau, deviennent ridicule. Adèle Exarchopoulos est mauvaise et pas crédible une seule seconde. La Palme de l’acteur raté revenant à Jean Reno. Un personnage quasi inexistant, qui n’a que quelques dialogues. Dont deux répliques hilarantes – alors qu’elles n’ont pas ce rôle. Air philosophique, regard regardant le ciel : « Il ne s’agit pas de choper. Il s’agit d’aimer ». Fou rire interminable. Javier Bardem ne rehausse pas le niveau avec son génialissime : « je lui ai dit que je l’aimais mais je ne lui ai jamais dit que je l’aimais autant que je ne le fais quand je te dis je t’aime ». Ouch. Au-delà des dialogues pourris, la réalisation à coup de ralenti n’améliore pas le film. Film d'ailleurs au message d’une affligeante banalité : la guerre en Afrique c’est mal. Aider les pauvres c’est bien. Merci beaucoup, on ne savait pas.

3/10

The Neon Demon
6.5

The Neon Demon (2016)

1 h 58 min. Sortie : 8 juin 2016. Thriller, Drame, Épouvante-Horreur

Film de Nicolas Winding Refn

Rajdevaincre a mis 7/10.

Annotation :

Dès son ouverture, The Neon Demon m’a fait chavirer. Un générique multicolore, une musique tonitruante, une ambiance déjà envoutante. L’expérience commence. Parce que oui, le nouveau film de NWR – comme certains aiment à le dire – est une œuvre à part entière. Pendant toute la durée du film, le cinéaste danois nous emporte là où il veut, sans jamais nous dire où et pour quoi faire. The Neon Demon est une perpétuelle découverte. Découverte de personnages, de situations, de moments magiques. Une œuvre quasiment uniquement visuelle et musicale. Le scénario est presque inexistant. Il y a bien, par-ci par-là, un semblant d’histoire avec ces top-modèles cannibales mais au fond ce n’est pas l’important. Le principal c’est de profiter d’un monde incroyable créé de toute pièce par Nicolas Winding Refn. Un monde d’une beauté de tous les instants : effrayant (cannibalisme et nécrophilie) ou hypnotisant (des mannequins magnifiques, des couleurs incroyables, des cadres infinis). Une nouvelle fois NWR accouche d’un OFNI (Objet Filmique Non identifié). Et si le film est victime d’un manque de rythme – ne faire parler que les images ça ne marche pas toujours – quelques séquences sont mémorables. Les vingt dernières minutes sont à mourir de rire ou à couper le souffle c’est selon. En tout cas il prouve une nouvelle fois que son style est unique. Un prix de la mise en scène possible.

7/10

Le Client
6.8

Le Client (2016)

Forushande

1 h 50 min. Sortie : 9 novembre 2016 (France). Drame, Thriller

Film de Asghar Farhadi

Rajdevaincre a mis 7/10.

Annotation :

Les murs tremblent. Des cris retentissent. Un homme se lève et réveille vite sa femme. Que se passe-t-il ? Un tremblement de terre ? La caméra garde les yeux rivés sur le mari naviguant d’une pièce à l’autre de l’appartement. Elle passe par les escaliers, suit ses moindres faits et gestes avant de finir sa course sur une fenêtre. Et de découvrir une tractopelle en action qui menace, indirectement, l’écroulement du bâtiment. En deux minutes, Asghar Farhadi dénonce les problèmes architecturaux que connaît la ville de Téhéran et il ne le fait pas d’une façon ennuyeuse mais bien virtuose. Dans le Client, il raconte l’histoire de ce mari (Emad) et de sa femme (Rana), qui vont donc louer un logement en attendant de pouvoir retrouver leur appartement insalubre et dangereux. Mais ce changement d’adresse va provoquer le malheur du couple après que Rana soit violemment agressée. Le mari va alors tout faire pour se venger quitte à se détacher de ses valeurs, à changer de personnalité et surtout à prendre de la distance avec sa femme. Asghar Farhadi raconte cette histoire de manière assez consensuelle dans son déroulé. Un cruel manque de rythme pendant la première heure malgré une très belle mise en scène – le plan-séquence d’ouverture donc mais aussi les passages au théâtre de l’adaptation de Mort d’un commis voyageur par Emad, Rana et leurs amis. Puis dans sa deuxième heure, il rehausse le ton de son film qui passe quasiment du statut de drame à celui de thriller avec une belle réflexion sur l’idée de vengeance. L’image de l’immeuble et de l’appartement familial qui s’effondre annonce peu à peu la détérioration d’un couple qui n’a pas (plus) la même vision des aléas de la vie. Encore une fois, l’iranien frappe fort. Et peut ainsi penser au palmarès notamment grâce à une direction d’acteur toujours parfaite (Shahab Hosseini un des meilleurs acteurs de ce Cannes 2016).

7/10

Rajdevaincre

Liste de

Liste vue 3.2K fois

82
2