7 petits chefs-d'oeuvre pour grands lecteurs

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L' auteur du sublime jeune homme à la recherche de l'amour (1977) nous régale avec ses souvenirs d'enfance, impeccablement restitués dans cette écriture généreuse ou sa tendresse et son ironie triste nous rapprochent de Maupassant dans ses meilleures nouvelles.

Distance, drôlerie et un brin de nostalgie sont les signes distinctifs du Nobel de littérature 1978 unaniment célébré pour son talent de conteur. Il revisite ici dans des textes aussi brefs que savoureux ses souvenirs d’enfance dans sa pittoresque Varsovie d’autrefois. Son père, Rabbin, juge de la petite communauté villageoise est le personnage terriblement attachant de ce recueil très proche de l’hommage où la grande humanité du narrateur jaillit à chaque page, tel un Marc Chagall qui aurait délaissé le pinceau pour la plume. Larmes de rire...ou d'émotion garanties.

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Ce texte de Fedor Dostoïevski est une pure merveille, frôlant le fantastique comme nombreux de ces courts récits parfaitement retraduits par André Markowicz. Un homme sur le point de se suicider fait un rêve dans lequel il assiste à la création du monde avant le péché, en découle une réflexion d’une rare profondeur, où la condition humaine est décrite avec la lucidité terrifiante du grand romancier Russe. Des pages inoubliables ou violence et bonté s’entremêlent adroitement.

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Odon von Orvath (1901-1938) est mort de façon absurde, tué par la chute d’une branche sur les champs Elysées au cours d’une tempête en 1938, alors que ce dernier venait pour préparer l’adaptation cinématographique de Jeunesse sans Dieu, l'un de ses romans. Lire Un fils de notre temps, rédigé au moment ou l'autriche fut annexée par l'allemagne nazi, récit poignant dans lequel nous ai conté l’itinéraire d’un homme s’engageant dans l’armée nazie pour échapper au chômage, est une expérience forte. Ce regard sans concession porté sur l’embrigadement des individus fait de ce livre salué par toute la presse lors de sa republication l’équivalent Allemand du silence de la mer, cruel, terriblement lucide mais exempt de tout manichéisme, un texte puissant, dont on ressort abasourdi, et qui nous rapelle à quel point les auteurs véritables sont dabord et avant tout des prophètes.
d.b.

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Le 29 Mars 1900, André Gide est à Bruxelles pour régaler son public avec sa légendaire impertinence nimbée de malice, dans cette conférence faisant l’apologie de l’influence contre la fausse originalité, Gide fait le tour des grands auteurs qui l’ont inspiré pour mieux enjoindre ses lecteurs, futurs aspirants aux mondes des lettres, fascinés d'avoir en face d'eux l'auteur des nourritures terrestres et le créateur de la NRF, à trouver leur propre style. Savoureux et malin, toujours caustique en tout cas.

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Josef Winkler, lauréat du prestigieux prix Buchner en 2008 n’a pas pu assister à l’enterrement de son père, étant parti au Japon recevoir une distinction au moment ou celui-ci qui n'a jamais vu d'un très bon oeil les ambitions littéraire de son fils décédait brutalement d’une crise cardiaque. Acte manqué, réalisation d’une prophétie? Dans une langue tourbillonnante, et un verbe cru et cruel, par lequel il il lui semblait seul possible de décrire l'opressante rugosité de la ruralité autrichienne des années 60, Winkler règle ses comptes avec ce père brutal et renfermé, tout en quêtant une ultime réconciliation. Concept de la différence au sein d’une identité familiale nécessairement figée, ce texte autobiographique est une leçon d’écriture et de vie (la quête de livre de Jules Vernes dans le grenier familiale est à pleurer d'émotions) rappellant le meilleur de Thomas Bernhard. Difficile de sortir inchangé de cette plongée dans les abysses de la mémoire et du rapport filial, nécessairement conflictuel.

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Le grand écrivain Triestin, Italo Svevo, ami de Joyce et intime de Valéry Larbaud est l’auteur de la conscience de Zeno, un des chefs d’œuvre de la littérature universelle, sa drôlerie, sa subtilité d’analyse nous le rendent immédiatement complice, surtout dans sa façon de théoriser avec une fausse innocence sur les petits travers humains. C’est de ce livre-somme que l’on a comparé à Proust en son meilleur qu’ est extraite cette adorable leçon de vie. La biographie récemment consacrée à Svevo que Maurizio Serra a eu l'élégance de fournir à ses nombreux lecteurs ne sera pas de trop pour goûter complètement à cette figure incontourrnable des lettres mitteleuropéennes.