Cover Ces films québécois qu'à votre insu il vous tarde de chérir

Ces films québécois qu'à votre insu il vous tarde de chérir

Les usagers du SensCritique s'arriment d'ordinaire à un univers culturel singulier, duquel coulisse une série d'affects, de stylistiques estimes, que l'on assimilera sans peine au goût. À son assuétude, d'aucuns révéreront ces projections américaines ayant su bercer leurs après-midi bambins dans une ...

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17 films

créee il y a presque 3 ans · modifiée il y a 9 mois

Wow
7

Wow (1969)

1 h 35 min. Sortie : 1969.

Documentaire de Claude Jutra

Effixe a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Gratuitement disponible sur le site Internet de l'Office National du Film : https://www.onf.ca/film/wow/.

Documentaire équivoque, participant de vérité et de mensonge, dont les protagonistes adolescents expérimentent par le biais du cinéma la concrétion d'une ambition, comme en songe dérivant.

À noter qu'une suite fut réalisée par Jean-Philippe Duval, ce trente-trois ans après la sortie de son prédécesseur ; également disponible sur l'ONF (
https://www.onf.ca/film/wow_2/.), je ne l'ai pas encore visionnée.

Antigone
6.8

Antigone (2019)

1 h 49 min. Sortie : 2 septembre 2020 (France). Policier, Drame

Film de Sophie Deraspe

Effixe a mis 7/10.

Annotation :

Relecture d'une relecture, celle d'Anouilh, l'Antigone chez Deraspe s'efforce d'insuffler au mythe une haleine de contemporaine fétidité, crachotant la misère indocile, au courage hargneux, à la mort vivante. Nahéma Ricci traîne ici un corps - plutôt silhouette - souverainement irréfragable : nul ne démentit les ombres, elles nous contredisent.

La nuit de la poésie 27 mars 1970

La nuit de la poésie 27 mars 1970 (1971)

1 h 50 min. Sortie : 16 janvier 1971 (Canada). Société

Documentaire de Jean-Claude Labrecque et Jean-Pierre Masse

Effixe a mis 8/10.

Annotation :

Issu d'un surplus de fonds attribué par l'ONF à Jean-Claude Labrecque et Jean-Pierre Masse, ce documentaire relate ce que l'on peut qualifier d'événement fondateur pour la poésie québécoise. Avec le concours de figures littéraires telles que Gaston Miron ou Michèle Lalonde, l'on organisa cette veille afin d'y pérorer le mot nouveau, une procession d'hommes et de femmes en dessinant les contours à la faveur d'une ferveur. Indispensable pour quiconque entend comprendre notre émancipation à l'aune d'une langue, nos proliférations en iconoclastes aèdes, notre lutte de libération nationale, notre « parlure pas très propre, tachée de cambouis et d'huile ». Gratuitement disponible ici : https://www.onf.ca/film/nuit_de_la_poesie_27_mars_1970/.

15 février 1839
6.8

15 février 1839 (2001)

2 h. Sortie : 26 janvier 2001 (Canada). Drame, Historique

Film de Pierre Falardeau

Effixe a mis 8/10.

Annotation :

Alliant dynamiques populaires communiant à la force d'un tourment, sentences-manifestes par ce coriace cinéaste revendiquées, amours antédiluviennes et fragrances mortifères qu'exhale chaque col rompu, 15 Février 1839 requit prodiges sur miracles afin d'achever le calvaire que devint au fur des refus sa production accablée. En butte aux subventions récalcitrantes, à l'évidence soumises aux exigences d'un État canadien que cette Rébellion des Patriotes eût tôt fait d'alarmer, Pierre Falardeau se résolut à acquérir le soutien monétaire du peuple plutôt que de quêter des institutions le soumettant une modique pitance ; au colportage, techniciens, confrères, acteurs, chômeurs, tous s'affairèrent, l'hiver rouge chevillé aux insomnies, écumant banlieues avec l'espoir d'y amasser quelque pactole. En résulta ce huis-clos historique, chancelant parce qu'humain, dont le contexte enserre une poignée d'individus acculés à l'hégémonie britannique, contre laquelle se sont fourbus à résister, et désormais en subissent l'incidence. Comme flaque de sang happée par un inlassable soleil, Falardeau s'évaporait huit ans plus tard : voici son film pénultième. Abordez gratuitement sa filmographie ici : https://www.onf.ca/cineastes/pierre-falardeau/. Pour s'instruire sur la période en question : https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9bellion_des_Patriotes.

Une histoire inventée

Une histoire inventée (1990)

1 h 30 min. Sortie : 29 mai 1991 (France). Drame

Film de André Forcier

Effixe a mis 6/10.

Annotation :

Une Histoire Inventée, c'est Montréal charbonneux, la nuit bobinée en boas autour de réverbères surgissant d'étales asphaltes ; c'est une houri aux prunelles pommelées, un visage nimbé du cru dessein d'aimer ; c'est un vacarme, un son, puis un mutisme ; c'est une trompette prêtant secours aux gosiers clabaudant pourvu qu'on les arrose - et c'est aussi, surtout, le fruit d'un Forcier allègre quoique mineur, dont vous pourrez vous sustenter ici : https://www.youtube.com/watch?v=bxF8-l-jRbg.

Incendies
7.8

Incendies (2010)

2 h 11 min. Sortie : 12 janvier 2011 (France). Drame

Film de Denis Villeneuve

Effixe a mis 8/10.

Annotation :

Ce typhon de consomptions, où un dipôle navré ploie sous l'attraction d'une papillotante gémellité. Avec Thom Yorke en son tour de chant, Villeneuve entonne sa sonatamour d'aiguë mortessiture. Les humains « meur[en]t de hasard », pour paraphraser Brel, puis cela n'influe en rien la vanité des sangs écoulés comme vile monnaie, sur un sable au pardon latent, ses volutes emportant par leur fièvre toutes attritions ; les humains aiment d'un « amour plus fort que l'amour », pour paraphraser Ferré, en conçoivent une amertume telle qu'ils ne parviendront à révérer de la passion qu'ivresses funestes - et fin brutale.

Le Chat dans le sac
7.2

Le Chat dans le sac (1964)

1 h 14 min. Sortie : 11 avril 1966 (France). Drame

Film de Gilles Groulx

Effixe a mis 9/10.

Annotation :

Groulx tint autant de l'inclassable formaliste que du documentariste aux stupéfactions marquées vis-à-vis de ce réel qu'il aimait à consigner : faisant ripopée par vues captées au détour des avenues, il les amalgamait en un montage furieux où les émulations de notre peuple se trouvèrent admirablement exprimées - il tenait l'image en liesse pour qu'au visionnage émerge quelque vigueur insoupçonnée, contre laquelle une confuse postérité se buterait à tenter d'élucider l'acuité. Son œuvre tend à cette constante recherche de sensibilité sur pellicule ; en cela elle éclaircira tout œil étranger au contact de notre vivotante société. Davantage qu'en tant que document historique, ou témoignage esthétique d'une époque révolue, il faut aborder ses films comme l'on toiserait le Saint-Laurent, c'est-à-dire avec tête empreinte de solennité pour un monument non point monolithique, mais fluide. Disponible ici : https://www.onf.ca/film/chat_dans_le_sac/.

Les Amours imaginaires
6.7

Les Amours imaginaires (2010)

1 h 41 min. Sortie : 29 septembre 2010 (France). Drame

Film de Xavier Dolan

Effixe a mis 4/10.

Annotation :

Houleux abordage des pompes dolanesques, par criardes teintes, à l'euphorie des vaines voluptés, il s'agit ici d'une production qui, quoiqu'elle ne me procure ni allégresse ni dédain, a eu l'heur d'éreinter à sa manière les réflexes ankylosés de l'industrie, en proposant une vision d'auteur - à mon humble avis amblyope par accoutumance à la fatuité.

Le Déclin de l'empire américain
6.6

Le Déclin de l'empire américain (1986)

1 h 35 min. Sortie : 4 février 1987 (France). Comédie dramatique

Film de Denys Arcand

Effixe a mis 8/10.

Annotation :

L'on se plaît à l'acculer au seul cynisme qu'il infuse dans le bol d'eau brûlante qu'approvisionnent nos sociétés modernes, même si cela revient à d'éluder plusieurs données majeures en ce Déclin. Jouissant de sa sobriété faite mise-en-scène, y suggérant le vice, voici un film qui instille l'outrance au creux du spectateur - or rares seront les scènes où Arcand explicitera, dans ses manifestations les plus évocatrices, le grotesque du bourgeois, ainsi qu'opérerait un Ferreri. Pour de si acerbes postulats - ces chercheurs n'explorant jamais plus avant que le fond d'une culotte, index triturant languide clitoris, et leurs recteurs onanisés aux blêmes mains d'une étudiante -, l'on assistera à une fort curieuse parcimonie : plutôt que de les montrer se vautrer entre les cuisses d'une escorte, l'anecdote se substituera à la démonstration. Autour de plats somptueux, les protagonistes conteront leurs conquêtes, véritables généraux de la fesse, procédé ayant cet avantage que de nous les rendre éperdument antipathiques, puisque veules. Une œuvre ingénieuse.

Léolo
6.8

Léolo (1992)

1 h 50 min. Sortie : 16 septembre 1992 (France). Comédie dramatique

Film de Jean-Claude Lauzon

Effixe a mis 7/10.

Annotation :

Extirpé du sémillant corpus lexical que constitue L'Avalée des Avalés, un roman écrit par Réjean Ducharme - tripatouilleur invétéré, gaussant les formes littéraires figées -, ce film charrie l'ambition d'un réalisateur à jamais insouciant, à défaut de se savoir comporter autrement. D'abord poète, Lauzon s'acoquinera par pur hasard à la caméra, entre émondage et plongée ; après avoir bravé un maigre amas d'essais, courts-métrages fructueux, appareillera sa brinquebalante chaloupe sur de plus houleuses ondes, publicités émises à heure de large audience - ce qui lui vaudra par ailleurs les sarcasmes de son camarade Pierre Falardeau ; à farce de pagayer en mer audiovisuelle, les vagues du cynisme s'inséminant peu à peu par la poupe, accumulera assez de soutiens monétaires afin de réaliser Un Zoo la Nuit, premier exercice en longueur, dont les panégyriques donneront lieu à la suivante production, ce dit Léolo ; mais alors éreinté par critiques et fanatiques, selon lesquels croiser le regard de la diva Ginette Reno trônant à la cuvette, répugnante de crottes flic-floc, figurerait l'ignoble témoignage d'un mépris incurable, il abandonnera l'art au profit du négoce, préférant pactiser avec braderies de boniment à survente plutôt qu'intégrer leur pendant spectaculaire - jaçoit que tous deux se joignent au bout des comptes -, un cinéma qu'il en vint à renier.
Rimbaud et lui communient au même abandon.

La Moitié gauche du frigo
6.3

La Moitié gauche du frigo (2002)

1 h 30 min. Sortie : 16 octobre 2002 (France). Comédie

Film de Philippe Falardeau

Effixe a mis 7/10.

Annotation :

Caméra à l'épaule, on capte les pérégrinations du compère Christophe, un ingénieur éploré par ce capitalisme en rouages et pistons qui l'a confiné au chômage : image habilement traduite, accrochée à la porte de sa chambre-à-coucher, par cette photographie d'avion éclamé, le bec enfoncé dans la terre comme un ventripotent moineau ayant échoué à prendre son essor. Mais ici, les gens vivent du mieux qu'ils l'entendent, même sans posséder les moyens de cette vie ; et ils attendent, longtemps ils attendent, que leur tour advienne ailleurs qu'au banc des résignés. Alors, sitôt posé le décor, sitôt instituée la méthode, il deviendra flagrant que notre protagoniste, quoique convaincu qu'un salut puisse s'instaurer à force de courage, se meut pourtant des vaines actions, ce qui évoque habilement, tout en humour, le lot d'un nombre faramineux de sans-emplois. À ce propos, puisque c'est d'un caractère docu-fictionnel qu'est tapissée la trame du film, l'immersion sera totale, et nous, spectateurs, riverons encore davantage notre regard à l'épopée moderne - laquelle n'a rien d'héroïque.

C.R.A.Z.Y.
7.3

C.R.A.Z.Y. (2005)

2 h 09 min. Sortie : 3 mai 2006 (France). Comédie dramatique

Film de Jean-Marc Vallée

Effixe a mis 7/10.

Annotation :

Un long-métrage juste, tant par ses partis-pris esthétiques que dans son scénario opulent en finesses. Vallée me paraît surtout adextre à imposer l'ambiance qui siée le mieux à ses scènes, temporisant à accorder quelque importance à une intrigue ou un propos définis, et ce dans le louable dessein de s'émanciper des injonctions au récit qui régissent par trop de productions québécoises. Témoins ces points de détail, instants cruciaux, vitalistes, qui y viennent égayer la trame : fer-à-repasser pour grille-pain, chairs réfrénées par les robes de soirée, vinyles fracassés, rictus esquissés, gaillards tours de chant, patates-frites, mambo.
Véritablement vrai, vraiment véritable.

Camion
7.3

Camion (2012)

1 h 34 min. Sortie : 17 août 2012 (Canada). Drame

Film de Rafaël Ouellet

Effixe a mis 7/10.

Annotation :

Le doigté d'Ouellet tient au leurre de grossièreté dont il insémine ses scènes. Parce qu'un camion médiocre, ça enfonce, puis culbute; tandis qu'un camion aguerri, ça sinue, puis poursuit. Ainsi de ce robuste drame familial au cours duquel l'œil spectateur ne s'aveuglera presque jamais d'arborescences bancales, et où l'immanence du Québec rural se peindra, pour une fois, autre part que dans le coin.

Requiem pour un beau sans-coeur
7.1

Requiem pour un beau sans-coeur (1993)

1 h 33 min. Sortie : 10 novembre 1993 (France). Policier, Drame

Film de Robert Morin

Effixe a mis 7/10.

Annotation :

Mon père, lorsqu'il assista, godelureau, à une version télévisée de Quiconque meurt, meurt à douleur, - cet autre film quasi documentaire de Morin, - mon père, dis-je, crut à un reportage d'enquête traitant du sort réservé par le zèle policier aux junkies montréalais ; et il s'avère que, marqué plus que de raison par cette frauduleuse intuition, il m'initia à ce Requiem en me l'introduisant tel qu'on le ferait avec n'importe quel reportage, justement. À neuf ou dix ans, convenons de ce que le passage d'incendie au cabaret Gargantua vous happe de plein fouet, tant la violence s'y trouve précipitée. Ma surprise fut instantanée, que je poussai aussitôt jusqu'à la décision pressée de m'initier à l'œuvre d'un tel bougre.
Et Robert Morin, depuis ce visionnage mémorable, demeure non seulement un réalisateur que j'admire au gré d'une fidèle célérité, mais sans conteste quelqu'un de ces maîtres d'action que je tiens pour majeurs dans la complexion du cinéma nord-américain contemporain.

Jusqu'au coeur

Jusqu'au coeur (1969)

1 h 33 min. Sortie : 1 février 1969 (Canada). Drame

Film de Jean Pierre Lefebvre

Effixe a mis 6/10.

Annotation :

Tout à la fois risible et émouvant. Je ne sais qu'en penser, mais je l'ai bien ressenti.

Plus : un splendide tour de chant de Mouffe, La Ballade des Enfants Avortés, qui rythme le montage un brin furibard de ce film.

Au chic resto pop

Au chic resto pop

1 h 25 min.

Documentaire de Tahani Rached

Annotation :

Criss, quelle liste de bougres blancs! Il fait toujours bon spécifier que l'une de nos grandes documentaristes se prénomme Tahani, est née d'Égypte, se passionne du sort des damnés de la terre depuis belle lurette et a collaboré, au cours de sa longue carrière, tout aussi bien avec Denys Arcand que Robert Kramer. Une héroïne, sur l’œuvre de qui il convient de se pencher comme il se doit.

La Déesse des mouches à feu
6.7

La Déesse des mouches à feu (2020)

1 h 45 min. Sortie : 10 novembre 2021 (France). Drame

Film de Anaïs Barbeau-Lavalette

Annotation :

Barbeau-Lavalette, qui avait commis le très judicieux roman La Femme qui Fuit, s'attaque ici à l’œuvre d'une consœur écrivaine, Geneviève Pettersen, dont la fidélité avec le réel n'est plus à prouver.

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