Challenge : Giallo et Bis italiens 70's & 80's

Bon allez, histoire de dire que je vois des films et que je me donne des objectifs, on va commencer sur une base de 30 films indispensables pour la bonne connaissance du genre.

Je sens qu'on va rire.

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Liste de

30 films

créee il y a plus de 8 ans · modifiée il y a plus de 8 ans

Quatre mouches de velours gris
6.6

Quatre mouches de velours gris (1971)

Quattro mosche di velluto grigio

1 h 44 min. Sortie : 21 juin 1973 (France). Thriller

Film de Dario Argento

Annotation :

Film vu : 23/30

Ce film était le dernier qui me manquait de la fameuse trilogie animale de Dario Argento. Sans que je trouve ça aussi chouette que L’Oiseau Au Plumage de Cristal, j’aime bien celui-ci, et je l’aimerais encore plus si ces vingt dernières minutes avaient été mieux agencées, ou du moins, plus dans le ton du reste du film. Parce que, vraiment, tout le reste est très divertissant, rempli d’humour (l’inspecteur homosexuel, le « Professeur », ou le perroquet qui s’appelle Enculé), d’entrain, tout en respectant les codes du giallo avec ce qu’il faut d’inventivité (les superbes scènes de rêve, le crachat de sang sur l’objectif) et de maestria. Les personnages sont également très sympathiques, Mimsy Farmer crève l’écran, et Argento construit son récit autour d’une plaque tournante, celle de la ressemblance physique de deux personnes amenant à la découverte de l’assassin. Ce n’est pas sans rappeler le rebondissement scénaristique qui faisait tout le brio de « L’Oiseau… », avec le jeu de la mémoire, du détail caché, et des faux-semblants (Blow-Up a durablement marqué le réalisateur). J’aime moins la fin, plus lente et moins drôle, mais quoi qu’il en soit, je préfère véritablement l’Argento des débuts à celui des Profondo Rosso ou Inferno. De loin.

Terreur à l'Opéra
6.8

Terreur à l'Opéra (1987)

Opera

1 h 47 min. Sortie : 8 octobre 1989 (France). Épouvante-Horreur, Drame, Thriller

Film de Dario Argento

Annotation :

Film vu : 11/30

Opéra, c’est comme si Brian De Palma avait réalisé son giallo, de même qu’il parodiait à la sauce de son époque les films de Hitchcock. En effet, Opéra, c’est le giallo post-moderne, celui dans lequel Argento reprend tous les codes des films qui ont fait sa réputation, parfois plus de dix ans auparavant, les mélange avec une pointe d’ironie malicieuse, et en tire un met tout autant caricatural que passionné, tout autant respectueux du genre que le raillant, et en exposant cette charte du giallo parfait avec fierté dans ce vaudeville horrifique, plus baroque et grotesque tu meurs. Du coup, en travestissant son exercice en jeu, Argento ose tout : mouvements de caméra démesurés, travellings sur chariot en vue subjective, couleurs gaillardes au possible, effusions de sang complètement fantasmagoriques, et surtout, une inventivité et une fantaisie de tous les instants. C’est particulièrement noble de la part du réalisateur italien d’aller aussi loin dans la démarche, et de se faire autant plaisir. C’est d’ailleurs souvent communicatif, mais quand ça ne l’est pas, c’est parce que le mauvais goût l’emporte… Séquences de meurtre sous fond de hard-rock ridicule, bouffonnerie déconcertante (bon dieu, cette fin…), surjeu pénible des acteurs, rebondissements abrutis, il y a vraiment chez Argento une culture du kitsch et de l’infect, qui ici, dans toute cette explosion d’extravagance, lui tient particulièrement préjudice, et transforme l’ensemble en nawak, assumé ou pas.

Les Trois Visages de la peur
6.9

Les Trois Visages de la peur (1963)

I Tre Volti della paura

1 h 32 min. Sortie : 17 novembre 1965 (France). Épouvante-Horreur, Sketches

Film de Mario Bava

Annotation :

Film vu 3/30

Trois sketchs, tout à fait indépendants les uns des autres, et chacun versant dans un genre de l’horreur différent. Le premier est sans doute le plus moderne, avec ses retournements de situation, son atmosphère pesante, et sa tension sexuelle sous-jacente (bordel, Michelle Mercier…). Bava se fait plaisir, ne se montre aucunement gêné par l’exercice du huis-clos. Il y a même un plan absolument génial, au cours duquel la caméra suit le fil téléphonique entre les deux interlocuteurs, pour dévoiler l’identité du mystérieux harceleur. Le sketch tourne court malheureusement, mais c’est un bel exercice de style, et surtout, totalement reconnaissable dans le style de Bava : l’exact milieu entre Six Femmes Pour l’Assassin et l’ambiance « comique mais pas tant que ça » de La Fille Qui En Savait Trop. Le deuxième sketch, davantage baigné par une atmosphère de conte fantastique du XIXème, est également intéressant, et grâce à ses images tout droit sorties d’un imaginaire de maison hantée, possède un vrai charme particulier, qui saisit tout particulièrement de la poursuite nocturne du Wurdalak. Cela fait un peu penser à une bande-dessinée qui vagabonde entre érotisme (Susy Andersen !!) et mystère : c’est donc assez plaisant, même s’il manque un petit grain de sel pour que cela soit totalement convaincant aujourd’hui. Le dernier sketch s’inscrit lui dans le registre de la farce macabre, du genre des histoires qui font peur que l’on raconte sous la tente quand l’on a dix ans. C’est toujours aussi amusant, avec cette fois une profonde tendance horrifique, qui a sûrement inspiré à Argento le final de Suspiria. Le film se conclut sur une mise en abyme humoristique, au cours de laquelle Bava rappelle que tout ceci n’est au final rien d’autre qu’un jeu : d’accord, c’est très plaisant, mais à quand les choses vraiment sérieuses ?

Opération peur
6.8

Opération peur (1966)

Operazione Paura

1 h 25 min. Sortie : 8 juillet 1966 (Italie). Épouvante-Horreur

Film de Mario Bava

Annotation :

Film vu : 12/30

Première (vraie) déception chez Bava. Apparemment, c’est le dernier film où il met en scène un conte d’horreur romantique, dans la lignée des romans de Théophile Gautier tels La Morte Amoureuse. Il y a toujours ce charme si précieux, qui tient de la désuétude malgré-elle de l’ensemble, mais ici, c’est davantage l’ennui qui occupe le terrain. Alors, oui, il y a de belles idées, comme cet escalier sans fin, ce décor intérieur / extérieur, ou encore cette poursuite dans une chambre infinie, mais même quand Bava se montre ingénieux, il en fait des caisses, et ce qui pouvait à chaque fois stimuler l’intérêt finit par l’endormir (c’est toujours trop long). La platitude du jeu des acteurs principaux n’arrange rien (bordel de Dieu, Giacomo Rossi-Stuart, c’est indécent), et quand bien même le décorum est joli (les toiles d’araignée dans le caveau), tout cela a hélas bien vieilli. J’ai quand même l’impression que le Bava orienté giallo est plus susceptible de me plaire que celui des fables gothiques, quand bien même je les trouve presque toujours amusantes.

Cinq filles dans une nuit chaude d'été
5.5

Cinq filles dans une nuit chaude d'été (1970)

Cinque bambole per la luna d'agosto

1 h 20 min. Sortie : 22 novembre 1972 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Mario Bava

Annotation :

Film vu : 16/30

Bava, joueur, je l’ai déjà dit plusieurs fois… Mais l’illustration du texte n’a jamais été telle que pour ce film complètement déjanté, vraie-fausse adaptation de Dix Petits Nègres, au cours de laquelle Bava ne cesse de faire rimer ironie avec meurtres en série. Pourtant, le film démarre de façon plutôt sérieuse, avec une tension qui monte peu à peu (excellente scène d’intro), et qui invite à penser que le jeu de massacre va se déclencher dans la peur. Pourtant, dès le premier meurtre, Bava prend tout à contre-pieds, en faisant régner l’humour noir, et en éliminant un à an les personnages, plus odieux, perfides et vaniteux les uns que les autres. Ainsi, au cours d’un running-gag visuel particulièrement détonant, on remarque l’accumulation des différents cadavres dans le congélateur de la villa, enrobés dans des sacs plastiques tels de vulgaires pièces de bétail. Il y a bien des moments où l’on retrouve la touche Bava (travellings raffinés à l’intérieur de la maison très design), mais en fin de compte, c’est toujours pour mieux tourner en dérision les codes du genre. La conclusion, hautement parodique (« Trois millions de dollars, c’est vite dépensé »), boucle la boucle, et achève cette farce potache de la façon la plus logique qui soit. Complètement anodin, totalement inoffensif, mais, encore une fois, indéniablement amusant.

Une hache pour la lune de miel
6.5

Une hache pour la lune de miel (1970)

Il Rosso segno della follia

1 h 28 min. Sortie : 19 juin 1974 (France). Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Mario Bava

Annotation :

Film vu : 7/30

Giallo baroque, dans la tête d’un tueur, que l’on suit au plus près de sa folie et que l’on voit perpétrer d’incessants crimes, taillant çà et là dans la chair de demoiselles en robe de mariée. La réalisation est très élégante et ingénieuse, les caméras effectuent de belles et amples danses autour des personnages, prisonniers de leurs superstitions, marasmes, et autres traumatismes. Le film est d’ailleurs quasiment un huis-clos, dans une maison de couture (« tissus de mensonge ») où les escaliers et les couloirs mènent incessamment vers de nouvelles chambres fermées, où l’atmosphère est pesante et fait accroître la paranoïa du tueur. Le film est donc un exercice formel passionnant, puisque Bava orchestre ses poupées dans un jeu de massacre particulièrement pensé, où tout se répond à merveille, et non sans un certain côté parodique (le policier, faisant des menaces à l’américaine, mais toujours plus à côté de ses pompes). Particulièrement mordant pendant la première heure, le film se casse néanmoins un peu la figure pour sa partie finale, un peu chargée et plus tendancieuse. Chouette giallo néanmoins.

La Baie sanglante
6.4

La Baie sanglante (1971)

Reazione a catena

1 h 24 min. Sortie : 3 avril 1973 (France). Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Mario Bava

Annotation :

Film vu : 25/30

Inégal. La Baie Sanglante, c’est un peu la version dark de L’Île de l’Épouvante : un jeu de massacre au cours duquel des protagonistes perfides et ambitieux se tuent les uns les autres (violence graphique inhabituelle chez Bava !) pour satisfaire leur convoitise. L’histoire est nulle, vraiment. Et les personnages, malgré un chouette flashback à la fin du film qui remet deux ou trois choses en place, sont totalement vides, et ne sont rien d’autre que des cases auxquelles on a donné une fonction bête, pour faire avancer le récit de temps à autre. Le principal intérêt du film, c’est qu’il donne l’impression d’être un slasher avant l’heure, avec des meurtres à la pelle, des gens qui en viennent à tuer pour se défendre, et un récit qui se fragmente entre les différents points de vue des quelques survivants. D’autant que les scènes de meurtre sont bien fichues, avec ce qu’il faut de tension, et surtout, de temps à autre, une pointe d’humour noir bien fendarde (les deux amants qui s‘étreignent comme s’ils copulaient, c’est drôlement glauque, ou l’inverse), puisque Bava ne se prend décidément pas au sérieux. Et à ceux qui l’avaient oublié, il le rappelle sans complexe lors d’une fin ironique, en forme de gros doigt d’honneur : on est là pour s’amuser.

Baiser macabre
6.1

Baiser macabre (1980)

Macabro

1 h 29 min. Sortie : 13 mai 1981 (France). Épouvante-Horreur

Film de Lamberto Bava

Annotation :

Film vu : 2/30

Ça commence de la pire des manières, avec des acteurs qui jouent horriblement mal, des plans affreux, une musique de film porno des années 80 à se tirer une balle, et une première scène de meurtre / accident qui donne envie de ranger le film dans l’étagère poussiéreuse où traînent les indésirables qu’on ne veut plus jamais retoucher. Puis, peu à peu, le film se trouve. On est jamais très loin du vilain film érotique (séquences « d’onanisme » très laides), mais en fin de compte, on se rend compte que cela sert de la meilleure des façons un scénario hyper crade et dérangeant (inspiré d’un sinistre fait divers). D’autant plus que plus ça va, et plus la mise en scène se libère, pour accoucher de beaux travellings, et créer une atmosphère inquiétante et malsaine. Le film se conclut dans une séquence paroxystique de nawak, mais cela reste dans la lignée du reste : toujours sur le bord du Z, fait avec trois francs six sous, et avec un réel souci de faire du cinéma de genre.

La Maison de la terreur
5.1

La Maison de la terreur (1983)

La casa con la scala nel buio

1 h 37 min. Sortie : 23 décembre 1987 (France). Épouvante-Horreur

Film de Lamberto Bava

Annotation :

Film vu : 19/30

Le film est loin d’être un chef-d’œuvre, mais alors je ne parviens pas à m’expliquer cette sous moyenne sur senscritique… Alors, oui, c’est fauché, les personnages qui se font trucider sont toujours cons cons, les seconds rôles sont pas tenus par de grands acteurs (nom de Dieu, y a le gosse insupportable de La Maison Près du Cimetière !), et d’ailleurs, les premiers non plus, mais qu’importe, ça passe, du moins tout autant que certains du même genre pourtant par ailleurs portés aux nues. Et puis faut être aveugle pour pas le voir : la mise en scène est vraiment chouette ! D’ailleurs, ça sent terriblement le coup de patte de Soavi, on repère sa trace dans plein de plans, et du coup le film possède une vraie fluidité, un entrain qui fait toute sa qualité. Qui plus est, ça puise, à fond les ballons, certes, mais toujours de façon respectueuse et honnête, dans des classiques du cinéma façon Hitchcock, Antonioni ou De Palma. Le film a également pour mérite de très bien s’en sortir malgré son décor (quasiment) unique, en jouant à bloc sur les possibilités de cachettes, de recoins sombres, de craquements du parquet, etc, et diffuse une angoisse latente, aussi jouissive que piquante. Un beau pastiche.

Perversion Story
6.4

Perversion Story (1969)

Una sull'altra

1 h 35 min. Sortie : 21 août 1970 (France). Drame, Policier, Érotique

Film de Lucio Fulci

Annotation :

Film vu : 27/30

Des films de Fulci que j’avais sélectionnés pour ce cycle, je finis par le meilleur. Et, jamais je ne l’aurais cru jusque-là, mais force est de constater que celui-ci est… bon. Déjà, Fulci n’a jamais aussi bien filmé : peu de zooms démonstratifs, quelques beaux panoramiques, de bonnes idées de mise en scène, une cohésion véritable, et quelques belles audaces psychédéliques de-ci de-là (superbes split-screens notamment). Surtout, que ce soit San Francisco, ou le peu que l’on puisse voir de New-York ou Paris / Roissy, il parvient à filmer ses décors extérieurs avec une vraie maestria. Et en plus, le récit a beau être étonnamment dense, Fulci arrive à bien tout compresser, et fait dérouler les événements les uns à la suite des autres, ce qui fait que jamais la lassitude ne pointe le bout de son nez, ceci jusqu’à la scène de la révélation finale, parfaitement orchestrée. J’aurais peut-être raccourci ces deux scènes d’amour, plus provocatrices (mouvance de l’époque) qu’autre chose, et je ne peux pas m’empêcher de trouver ce faux-suspense final hyper maladroit, mais c’est une vraie satisfaction que de voir que Fulci était encore très loin des sales manies qui ont été les siennes par la suite. Chouette.

La Longue Nuit de l'exorcisme
6.8

La Longue Nuit de l'exorcisme (1972)

Non si sevizia un paperino

1 h 48 min. Sortie : 22 mars 1978 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Lucio Fulci

Annotation :

Film vu : 21/30

C’est maintenant une certitude : ce qu’a fait Lucio Fulci avant son bêtissime Enfer des Zombies (rien que le titre est minable !) est un peu plus racé que les écueils de mauvais goût à venir… Ce sont en effet encore les quelques qualités de son cinéma que l’on retrouve avec satisfaction dans cette Longue Nuit de l’Exorcisme (merci pour ce titre français racoleur n’ayant rien à voir avec l’intrigue). La mise en scène est correcte, c’est plutôt bien joué, l’enquête est convenablement ficelée (surtout dans son rapport à la superstition des villageois), et surtout, Fulci n’en est pas encore à ses manières de sadique, qui le font s’évertuer à montrer de la façon la plus moche qui soit la violence. Du moins, ça reste rare : il y a bien cette scène de « mise à mort » très complaisante sous fond de musique larmoyante comme pas deux, ou encore ce final absolument ridicule (le pantin pouvait pas être plus moche), mais globalement, quand bien même il ne faut pas s’attendre à une grande subtilité, ça passe.

Frayeurs
6.6

Frayeurs (1980)

Paura nella città dei morti viventi

1 h 33 min. Sortie : 10 décembre 1980 (France). Épouvante-Horreur

Film de Lucio Fulci

Annotation :

Film vu : 8/30

Vraiment, le culte qui entoure les films de Fulci me semble de plus en plus incongru… Certes, on reconnaît à chaque film sa patte singulière, ses cadrages, ses éclairages brumeux, et tout cela fait que Fulci a un style propre, c’est évident. Cependant, comment peut-on apprécier toutes ces scènes de massacre plus écœurantes et / ou ridicules les unes que les autres, comment peut-on se délecter de cette intrigue qui n’a ni queue ni tête, et qui passe du coq à l’âne en permanence (on n’y comprend RIEN), comment peut-on considérer cela comme du « bon » cinéma ? D’autant que, bien évidemment, tout a très mal vieilli, tout est pénible, grossier et assez laid. J’en viens à la question suivante : Fulci a-t-il fait un seul bon film ?

L'Au-delà
6.8

L'Au-delà (1981)

...E tu vivrai nel terrore! L'aldilà

1 h 27 min. Sortie : 14 octobre 1981 (France). Épouvante-Horreur

Film de Lucio Fulci

Annotation :

Film vu : 4/30

Bidoche rouge vif qui apparaît à la moindre occasion donnée, donzelles qui crient, personnages qui fuient en avançant à deux à l’heure, scénario inexistant, kitscherie ultime des années tristes… Fulci pourrait-il se résumer de cette façon ? C’est malheureusement ce qui ressort de nombre de ses films, et donc en l’occurrence de cet Au-Delà, auquel il est voué un culte aussi incompréhensible que le film est ridicule… Ça commence par une scène totalement inexplicable, qui ne sert à rien (sinon à faire jaillir des hectolitres de sang et déchirer toujours plus de chair), et le reste n’est pas mieux : les scènes s’enchaînent sans aucune cohésion, les meurtres se succèdent dans un joyeux foutoir incompréhensible, les personnages sont usant de bêtise, les maquillages sont laids, et la mise en scène, pourtant à peu près correcte, ne parvient pas à redorer le blason de l’ensemble. Quelle lenteur ! Quelle ringardise (ces chœurs immondes faisant office de musique inquiétante, semblant tout droit sortis des Enfers du bon sens…) ! Et puis, énigmatiquement, sur la fin, Fulci arrive à créer un semblant de quelque chose, lors de la scène de l’hôpital. Tout à coup, les maquillages sont plus réussis, les bruitages moins vieillots, les acteurs plus crédibles… Il y a vraiment quelque chose de bien qui s’établit. Et, aussi rapidement que c’était devenu intéressant, on arrive à cette conclusion qui fait tout retomber comme un soufflé. C’est à n’y rien comprendre. FULCI RPZ.

La Maison près du cimetière
6.2

La Maison près du cimetière (1981)

Quella villa accanto al cimitero

1 h 26 min. Sortie : 24 mars 1982 (France). Épouvante-Horreur

Film de Lucio Fulci

Annotation :

Film vu : 14/30

Incroyable, j’en perds mes mots… Fulci a donc pondu un film correct ! Oui, correct, parce que faut pas abuser non plus, c’est Fulci, donc l’adjectif « bon », il semble qu’il faille l’oublier… Mais vraiment, celui-ci est potable. Pourtant, c’était pas gagné au départ, vu toutes les casseroles que le film se traîne : personnages cons et lents comme des radis (mention spéciale au gosse, insupportable), toujours la même mise en scène de série Z typique du réalisateur (éclairages assez cheap, plans enregistrés par-dessus la jambe, décorum assez laid), et puis cette histoire qui vraiment semble fabriquée de toute pièce à partir d’éléments clés, comme lorsque l’on fait une phrase en suivant la structure « sujet + verbe + complément ». Mais si l’on passe là-dessus, si l’on accepte les défauts du film, son mauvais doublage, son montage incohérent (mais pas tant que dans les autres films du réalisateur), il est possible d’apprécier cette Maison Près du Cimetière (avec modération bien sûr). Lors de la première heure, le récit se construit sans que cela ne traîne trop, l’ensemble tient globalement sur ses pattes, et surtout, la scène juste avant la fin où la mère et son fils sont séparés par la porte fonctionne extrêmement bien. Jusqu’ici, de ce que j’ai vu de Fulci, c’est de loin ce qu’il y a de plus réussi (ou de moins raté, au choix). Donc oui, celui-ci est tout à fait regardable.

Par contre, il y a un truc qui me dérange absolument chez Fulci, c’est son sadisme. Il adore les cadavres en décomposition, les morts violentes, la chair qui se déchire, les asticots qui grouillent et s’écoulent des plaies, etc… Je dois avouer que ça, je n’en peux plus. Plus ça va, et moins je le supporte. Ici, malgré la chouette scène qui précédait, le coup de Catriona McColl qui se cogne à chaque marche en gros plan et avec des bruitages renforçant les chocs, ça m’a été insupportable. Et partout dans sa filmographie, tout est prétexte à la violence sur-exagérée (sons de broiement partout, peau qui se déchire, yeux qui sautent, viscères qui coulent par la bouche…), à chaque fois vue avec une complaisance intolérable (ça n’apporte jamais rien au film ! Et parfois, les scènes n’ont carrément aucune utilité scénaristique, c’est dire…). Alors, le gars était-il déséquilibré ?

Toutes les couleurs du vice
6.8

Toutes les couleurs du vice (1972)

Tutti i colori del buio

1 h 34 min. Sortie : 3 janvier 1974 (France). Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Sergio Martino

Annotation :

Film vu : 19/30

Petite déception, puisque c’est Martino, mais en même temps, c’est tellement supérieur à la moyenne du genre ! Ce qui est dommage, c’est que le film mette autant de temps à démarrer. Pendant une bonne demi-heure, y a pas grand-chose à se mettre sous la dent, la mise en scène (le point fort des films de Martino) reste très discrète, et Edwige Fenech a beau illuminer l’écran avec ses yeux en amande, le fait est que ça ne part pas sous les meilleurs auspices. Puis, le temps d’une scène psychédélique très audacieuse, Martino densifie son jeu, et commence à proposer de plus en plus de choses : grands angles permettant à sa caméra de faire de grands mouvements, nombreuses courses-poursuites, puis, d’un seul coup, le coup de théâtre qui lance définitivement le film (au bout de presque une heure, hélas). Après, c’est un régal : plans élégants, rebondissements en pagaille, grandes trouvailles visuelles (le coup des manches, juste génial), et climat de paranoïa digne de Rosemary’s Baby pour couronner le tout… Et puis, le plaisir est doublé puisque l’on retrouve dans ce film presque toutes les stars emblématiques du genre : la Fenech, bien sûr, mais aussi Hilton (fidèle à son réalisateur), Ivan Rassimov, Nieves Navarro, ou encore Marina Malfatti, plus bien d’autres têtes qui apparaissent çà et là dans des petits rôles… Pas le meilleur, mais qu’importe, Martino m’emporte tellement…

Ton vice est une chambre close dont moi seul ai la clef
6.7

Ton vice est une chambre close dont moi seul ai la clef (1972)

Il tuo vizio è una stanza chiusa e solo io ne ho la chiave

1 h 36 min. Sortie : 18 août 1972 (Italie). Thriller, Drame, Épouvante-Horreur

Film de Sergio Martino

Annotation :

Film vu : 30/30

Pour conclure le cycle, je me devais de finir par le dernier des gialli de Martino qu’il me manquait. C’est à la fois une satisfaction (Martino est définivement un énorme « filmeur »), et également une déception. En effet, il s’agit d’un giallo en huis-clos, et cela en devient quasiment un exercice, puisque l’on n'évolue la majorité du temps qu’avec trois personnages, avec des électrons qui viennent se raccrocher à l’intrigue de temps à autre. Le film est très intériorisé, pousse à fond la démarche des relations triangulaires, et exploite de façon presque théorique les thèmes habituels du genre, à savoir les pulsions meurtrières, le sadisme, la tentation du vice… C’est du coup un peu long à démarrer, puisqu’il faut que tout se mette en place, mais ce petit théâtre est de plus en plus intéressant à suivre au fur et à mesure, et le film retombe joliment sur ses pattes pour verser dans les aspects bien plus classiques du giallo vers sa fin (Fulci l’a totalement pompée pour L’emmurée Vivante). Il y a aussi un peu moins de brio dans la mise en scène que d’ordinaire, on s’attend à davantage d’envolées de style, mais elles ne viennent que trop rarement (un fondu ma-gni-fique au milieu du film…). Autrement, les films de Martino ont ceci d’intéressant qu’ils recèlent de témoignages de leur époque, avec ici une course de moto-cross, parfaitement filmée. Grand plaisir, encore, de retrouver toutes les tronches traditionnelles du genre, avec ici Rassimov (terriblement grimé), et bien évidemment les splendides Anita Strindberg et Edwige Fenech (au sommet de sa beauté). Bref, un poil d’amertume, mais quand même, ça reste globalement parmi les meilleurs que j’ai vus lors de ce cycle. Très belle musique baroque de Nicolai soit dit en passant.

Torso
6.6

Torso (1973)

I corpi presentano tracce di violenza carnale

1 h 29 min. Sortie : 11 décembre 1973 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Sergio Martino

TituszwPolsce a mis 8/10.

Annotation :

Film vu : 9/30

De Sergio Martino, j’avais déjà vu La Queue du Scorpion, qui malgré quelques défauts, m’avait impressionné par sa mise en scène élégante et pleine de trouvailles, et aussi L’Étrange Vice de Madame Wardh, qui m’apparaissait jusqu’alors comme le giallo matriciel, avec ses maladresses (scénario bringuebalant, tendances érotiques légèrement complaisantes…), mais surtout ses qualités (coups d’éclat baroques, raffinement à l’italienne, technique très au-dessus de la moyenne…). Je crois pourtant avoir trouvé une nouvelle figure de proue du genre avec ce magnifique Torso… Il y a en effet ce quelque chose si subtil, presque imperceptible, qui fait que Martino est au-dessus du lot : ses mises en scène sont toujours plus smart et soignées, les enquêtes à tiroir sont narrées avec une fluidité hors du commun, et malgré la faiblesse de l’histoire (crédibilité zéro), on ne s’ennuie jamais, Martino parvient toujours à donner une cohésion exemplaire à l’ensemble, à faire tout tenir debout par miracle. Pourtant, c’est un cinéma tout autant caricatural que chez d’autres réalisateurs (zooms grossiers, séquences de meurtre en veux-tu en voilà, tension sexuelle à profusion, musique utilisée en permanence…), mais voilà, Martino est plus doué. Est-ce parce que les personnages existent davantage ? Est-ce parce que le jeu de chat et de souris est particulièrement jouissif ? Est-ce parce que l’Italie y est mieux filmée qu’ailleurs ? Est-ce parce que Martino n’exhibe pas la violence de façon sadique comme un Argento ou un Fulci ? Est-ce parce qu’il y a une délicatesse de réalisation que des Ophüls en viendraient presque à envier ? Je ne sais pas vraiment : Torso, c’est génial, et c’est tout. Cela faisait très longtemps que je n’avais pas ressenti autant d’effroi, que lors de la scène de la clé à la fin… Chef-d’œuvre du genre ? Assurément. Chef-d’œuvre tout court ? J’ai envie de dire oui…

Le Tueur à l'orchidée
5.9

Le Tueur à l'orchidée (1972)

Sette orchidee macchiate di rosso

1 h 28 min. Sortie : 13 septembre 1973 (France). Thriller

Film de Umberto Lenzi

Annotation :

Film vu : 28/30

Giallo de style assez classique, qui commence très vite, avec trois meurtres (du moins, presque) lors des dix premières minutes. L’enquête se pose donc tout de suite, et d’ailleurs, elle est le gros point fort du film, puisqu’elle permet d’enchaîner les rebondissements, les révélations, et permet au film d’avancer très vite, sans faire de chichis, et tout en conservant une vraie homogénéité d’ensemble. Ce qui est plaisant ici, c’est que les personnages savent qui sont les potentielles cibles du tueur, et pour le spectateur, le jeu n’est donc plus de savoir qui sont les futures victimes, mais comment le tueur « à l’orchidée » va s’y prendre pour trouer la peau des donzelles. Malheureusement, le film est globalement sans grande saillie de génie, et à aucun moment on ne s’emballe, car la mise en scène est ultra-scolaire… Et malgré l’effort fait pour rendre la trame intéressante, tout s’effondre sur la fin avec une conclusion des plus plates et décevantes qui soient. Décevant Lenzi.

Spasmo
5.8

Spasmo (1974)

1 h 34 min. Sortie : 16 février 1974 (Italie). Action, Épouvante-Horreur

Film de Umberto Lenzi

Annotation :

Film vu : 17/30

Le film, qui ressemble un peu à un thriller de Hitchcock exporté dans l’Italie des années 70, est curieux et original : on y suit un homme qui pense avoir tué un type à la mine patibulaire, mais le cadavre a disparu, et personne ne semble le croire, d’autant que les indices laissent croire que rien n’est arrivé. Lenzi tire de ce pitch un thriller intéressant, plus subtil que la moyenne, et suffisamment entraînant pour qu’on se laisse porter avec envie dans les méandres de la reconstitution de l’affaire. L’ensemble manque certainement de finesse (les personnages, un peu confus, et la résolution psychologique légèrement abracadabrantesque), mais Lenzi assure à la caméra, et fignole l’ensemble aux petits oignons, avec une mise en scène soignée, un montage parfait (certaines scènes se coupent dans le feu de l’action sans que l’on ne le remarque), et des acteurs qui évitent tout surjeu gênant. Bref, l’affaire est joliment emballée, c’est pas mal.

Cannibal Ferox
4.6

Cannibal Ferox (1981)

1 h 33 min. Sortie : 16 juin 1982 (France). Épouvante-Horreur

Film de Umberto Lenzi

Annotation :

Film vu : 5/30

Ce qui est inexcusable, c’est que Lenzi filme avec la pire des méchancetés des animaux qui se font massacrer : tapir étouffé par un anaconda (les plans durent longtemps, en plus), ouistiti dévoré par un ocelot, tortue découpée… Décidément, les réalisateurs italiens de l’époque ne reculaient vraiment devant aucun soupçon de morale pour aller toujours plus loin dans l’horreur et l’imagerie choc. Mais bizarrement, et encore malgré son jeu d’acteur totalement théâtral ou son scénario absolument vide, le film est plutôt réussi d’un point de vue cinématographique… Franchement, la forêt amazonienne est bien filmée, quelques plans très réussis pointent le bout de leur nez, et surtout, la narration est exemplaire de modernité : on ne s’ennuie pas une seconde, presque tout s’enchaîne avec cohérence (malgré quelques allers-retours hasardeux à New-York), et quelques trucages visuels passent encore très bien (la décapitation). Alors, forcément, c’est une œuvre ignoble, qui ne mérite rien d’autre que le plus grand mépris, mais dur de contester ses qualités qui en font tout de même un classique du genre et de l’époque.

Je suis vivant !
6.7

Je suis vivant ! (1971)

La corta notte delle bambole di vetro

1 h 37 min. Sortie : 19 novembre 1999 (France). Épouvante-Horreur, Policier

Film de Aldo Lado

Annotation :

Film vu : 15/30

Ici, on n’est plus du tout dans le genre du giallo, mais bien du thriller ! Aucun meurtre au rasoir, pas d’assassin à démasquer, pas de personnage féminin pris pour cible d’un tueur maniaque… Déjà, le pitch est super original : il s’agit d’un homme dont le cœur s’est arrêté, et qui donc semble être mort, mais qui parvient encore à penser, et qui va essayer de reconstituer le puzzle de sa condition et de réagir avant qu’il ne soit trop tard. Peu à peu, l’intrigue s’établit en même temps pour le personnage principal que pour le spectateur, les allers-retours présent / passé sont à chaque fois judicieusement disséminés, et l’ambiance paranoïaque qui s’instaure au fur et à mesure est vraiment aboutie. L’impossibilité d’agir est extrêmement communicative, Aldo Lado filme Prague dans le brouillard à la perfection, et s’offre même un léger sous-texte politique pour agrémenter ce conte kafkaïen dissimulé, qui se conclut lors d’une scène particulièrement impressionnante… Un peu hors-sujet vis-à-vis du reste de la liste, mais indéniablement réussi.

Qui l'a vue mourir?
6.7

Qui l'a vue mourir? (1972)

Chi l'ha vista morire?

1 h 37 min. Sortie : 19 novembre 1999 (France). Policier

Film de Aldo Lado

Annotation :

Film vu : 29/30

Très déçu par celui-ci, réputé comme un des plus raffinés. Pourtant, de base, il semblait attirant, avec des noms non moindres que ceux de George « James Bond » Lazenby, Adolfo Celi, ou Anita Strindberg au casting. Mais au final, ça ne prend pas vraiment : la mise en scène ne décolle jamais des principes clés du genre (vue subjective du tueur, etc…), l’enquête peine à convaincre malgré la tentative d’instaurer un climat paranoïaque, et la musique de Morricone est vite agaçante à force de s’immiscer à chaque occasion nommée (des chœurs aigus faisant des « nananana » pénibles). Même la fin est ratée, avec cette énième justification du tueur, prédateur sexuel inassouvi qui se travestit (quelle lourdeur)… Heureusement, Venise – dans la brume – est splendidement filmée, et c’est quand même assez marrant de retrouver George Lazenby dans ce genre de films.

Mais... qu'avez-vous fait à Solange ?
7

Mais... qu'avez-vous fait à Solange ? (1972)

Cosa avete fatto a Solange ?

1 h 47 min. Sortie : 1 mars 1973 (France). Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Massimo Dallamano

Annotation :

Film vu : 18/30

De même que pour La Dame Rouge tua Sept Fois, on voit immédiatement que l’on tient là un giallo du haut du panier. Mise en scène sophistiquée (superbe vue subjective sur l’un des meurtres), beaucoup de tendresse dans le traitement des personnages, belles couleurs, ambiance de l’Angleterre des années 70 finement retranscrite, thématiques du genre traitées avec noblesse, et surtout, un score absolument superbe de la part de Morricone, entre mélancolie et ambiance vaporeuse. Apparemment, le film a été tourné en anglais, puis doublé en italien en post-production : c’est proprement invisible, preuve du bagage technique du film. Un des essentiels du genre.

La dame rouge tua sept fois
6.6

La dame rouge tua sept fois (1972)

La dama rossa uccide sette volte

1 h 39 min. Sortie : 21 janvier 1973 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Emilio Miraglia

Annotation :

Film vu : 10/30

Pus on voit de gialli, et plus on se rend compte que tous se ressemblent : style calqué sur un modèle, scénario enchaînant les meurtres et les scènes troubles ayant pour but de faire changer l’avis du spectateur quant à l’identité du tueur, musiques composées par des sous Morricone employées à chaque moment chaud (érotique ou dramatique), et donzelles se mettant en danger à cause de l’héritage qu’elles pourraient toucher de la part du cousin au deuxième degré de leur grand-père adoptif. Qu’est-ce qui fait donc qu’un giallo est bon ? Indubitablement sa mise en scène. Si la réalisation est ratée, alors rien ne peut en aucun cas sauver les meubles. Et en l’occurrence, dans ce film, si tout marche, c’est encore une fois parce que Miraglia ne s’y prend pas en manche. Les couleurs sont belles, les belles idées de mise en scène pleuvent (le premier travelling dans le couloir lors de la scène du rêve est somptueux !), le film possède un vrai charme de conte avec ses décors d’Allemagne, et tout est très fluide, l’ensemble se laisse voir sans aucun mal, jusqu’à la révélation finale, petit twist sans importance qui permet au soufflé de retomber non sans maladresse (mais encore une fois, ce n’est pas ça l’important). Le gros plus de ce film, c’est également la musique hyper réussie de Bruno Nicolai (serait-ce lui le maître du genre, après Morricone ?), et le joli minois de Barbara Bouchet est loin d’être désagréable. Très chouette film.

La Tarentule au ventre noir
6

La Tarentule au ventre noir (1971)

La tarantola dal ventre nero

1 h 29 min. Sortie : 19 juillet 1972 (France). Policier, Épouvante-Horreur, Drame

Film de Paolo Cavara

Annotation :

Film vu : 26/30

Celui-ci est assez décevant. Les méthodes de l’assassin laissaient pourtant entrevoir un film morbide, captivant et palpitant, mais son potentiel est réduit à néant par un rythme totalement absent : à part lors d’une très belle scène de poursuite sur le toit d’un immeuble, rien ne parvient véritablement à susciter l’intérêt. L’enquête est faiblarde, les moments dans le salon de beauté sont nullissimes et cassent la narration déjà pas bien emballante, et, cerise sur le gâteau, même la musique de Morricone est assez moyenne (des soupirs agrémentent les parties instrumentales…). L’ensemble est donc assez quelconque, et a pour rare atout d’avoir Barbara Bouchet dans son jeu, dont la (courte) apparition confirme bien qu’elle était l’une des plus belles actrices de l’époque.

Photo interdite d'une bourgeoise
6.3

Photo interdite d'une bourgeoise (1970)

Le Foto Proibite di una Signora per Bene

1 h 35 min. Sortie : 10 mai 1972 (France). Thriller

Film de Luciano Ercoli

Annotation :

Film vu : 6/30

Celui-ci, parmi les plus anciens, n’est franchement pas mémorable. Le film est en effet bavard, assez ennuyeux, et ne parvient que très rarement (la scène du suicide rêvé) à sortir du carcan du paresseux film d’exploitation. Rien n’est concrètement mauvais, mais que c’est poussif… L’intrigue n’est rien d’autre qu’une application simple de la matrice du genre, entre (faux) retournements de situation, érotisme léger, et paranoïa barbante. Les nanas ont autant de neurones que des éponges et ne sont là qu’en guise de mannequin portant des habillés bourgeois tendance de l’époque. S’il y a une seule chose à retenir de ce film, c’est bien la musique du maître Morricone, forcément de qualité. Et c’est tout.

Un papillon aux ailes ensanglantées
6.3

Un papillon aux ailes ensanglantées (1971)

Una farfalla con la ali insanguinate

1 h 39 min. Sortie : 10 septembre 1971 (Italie). Épouvante-Horreur, Policier, Thriller

Film de Duccio Tessari

TituszwPolsce a mis 6/10.

Annotation :

Film vu : 1/30

Un giallo assez racé, sans pour autant qu’il ne verse dans le pur style horrifique : on suit de façon détaillée un procès, avec quelques allers-retours entre l’extérieur et l’intérieur, le passé et le présent, et jamais le film ne verse dans les effusions de sang baroques, même si quelques meurtres font « avancer » le cours de l’histoire. C’est donc un film relativement réaliste pour le genre, avec notamment une introduction quasi documentariste, au cours de laquelle la fuite d’un assassin est vue au travers du regard de plusieurs témoins « qui passaient par là », puis où le meurtre est disséqué sous toutes ses coutures grâce à l’intervention de la police scientifique, remontant une à une les étapes de l’assassinat. L’ensemble se suit avec grand plaisir, les personnages se creusent au fur et à mesure que l’intrigue se construit et que le mystère s’épaissit, et malgré certains raccourcis un peu faciles et peu crédibles, on se laisse aisément couler jusqu’au très beau final, où tous les enjeux retombent en place, sur l’excellente musique de Gianni Ferrio. Bon film.

La clinique sanglante
5.3

La clinique sanglante (1971)

La Bestia uccide a sangue freddo

1 h 36 min. Sortie : 1 mars 1973 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Fernando Di Leo

Annotation :

Film vu : 13/30

Giallo assez bas du front, se servant de son pitch de maison de femmes instables psychologiquement et coincées dans une clinique comme d’un mauvais prétexte pour accumuler les scènes érotiques racoleuses et sans grand intérêt. Le rythme est absent, les scènes se succèdent sans véritable fil conducteur, non vraiment tout cela est assez mauvais. Le film a pour seul intérêt d’offrir à Klaus Kinski un rôle à contre-emploi de sa légende.

La Lame infernale
6.9

La Lame infernale (1974)

La polizia chiede aiuto

1 h 30 min. Sortie : 10 octobre 1980 (France). Thriller

Film de Massimo Dallamano

Annotation :

Film vu : 22/30

Ce n’est qu’en lançant le film que je me suis rendu compte que c’était le deuxième film de Massimo Dallamano du cycle que je voyais. Le moins que je puisse dire, c’est qu’il me semble néanmoins être un réalisateur important du genre, ou du moins du cinéma italien de l’époque, puisque cette Lame Infernale (encore une traduction foireuse) tient davantage du polizziotesco que du giallo pur. Chose étonnante, Dallamano cherche à être au plus proche de la réalité, et y parvient grâce à la reconstitution minutieuse d’une enquête sur un réseau de prostitution dans lequel s’enfoncent des jeunes filles, bien peu soupçonneuses quant à l’enfer qui les y attend (« Mais… Qu’Avez-Vous Fait À Solange » n’est jamais loin). Ce n’est pas que le prétexte à l’enquête soit parfaitement convaincant, mais Dallamano excelle dans la peinture de ses personnages : il y a un policier particulièrement probe et impulsif qu’incarne un Claudio Cassinelli à fond dans son rôle, une juge d’instruction légèrement trop naïve mais avec une volonté d’acier, et Mario Adorf campe un vieux loup pragmatique qui va voir son monde s’écrouler. On y croit vraiment (la reconstitution du premier crime fait froid dans le dos), et quelques séquences de grande classe (la poursuite dans l’hôpital, superbe moment de cinéma) instaurent une tension sous-jacente, soulignée par une discrète musique, qui permet au film d’avancer très vite vers sa conclusion. Seul reproche : celle-ci se boucle un poil trop rapidement. Mais d’une certaine manière, c’est également le meilleur moyen d’éviter toute esbroufe facile, et il faut rendre ça à Dallamano. Si tout le reste de sa filmographie est du cran de ce film et de « Mais… Qu’Avez-Vous Fait À Solange ? », il pourrait bien être un des réalisateurs les plus mésestimés de la période.

La Maison aux fenêtres qui rient
6.6

La Maison aux fenêtres qui rient (1976)

La casa dalle finestre che ridono

1 h 50 min. Sortie : 16 août 1976 (Italie). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Pupi Avati

Annotation :

Film vu : 24/30

Grosse déception. Passant pour le haut standing du genre, ce film n’en demeure pas moins assez ennuyeux, long à se mettre en place, bref, laborieux. L’intrigue n’est pas très intéressante, l’aspect mystérieux est clairement assommant, et même s’il y a une volonté de rendre le tout réaliste et inquiétant, ça ne marche que rarement. Les décors sont joliment filmés, et on sent bien que Pupi Avati tente de tirer un climat anxiogène de ces marais, de cette population fermée, de ces peintures énigmatiques (proprement affreuses)… En vain. Décidément, le titre est mieux que le film.

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