Classement Dostoïevski annoté au fil des lectures

Annotation :

Premier gros roman de cet auteur, un 1/2 pavé de plus de 500 pages que j'ai lu en 5 jours, car c'était grandiose. J'ai été subjugué par la construction du roman, par comment plusieurs intrigues sont menées parallèlement, et se lient à la fin, jusqu'au twist final. Des réflexions importantes sur le pardon et la réaction à l'offense, plus que sur l'offense elle-même. Ce format de 500 pages est le format parfait, dense, percutant, profond, fulgurant, avec moins de longueurs, et de dispersions.

9,5/10

Annotation :

Sublime nouvelle d'une cinquantaine de pages que j'ai lu en me baladant comme on lirait une poésie et qui a trouvé une résonance particulière en moi. C'est le passage de l'ombre à la lumière, la thématique du suicide, de l'importance de la chaleur humaine, et de l'acceptation de soi, de sa conscience, et de son destin. Je précise que c'est le tout premier Dostoïevski que j'ai lu, ce qui explique en partie pourquoi ma note et son classement est si élevé.

Annotation :

Son premier roman, 250 pages environ, une forme épistolaire originale, une mise en relation pertinente entre l'amour et la misère humaine, quelle soit financière ou psychologique, et donc une claque. On s'attache au personnage dans leur intimité et, on suit leur quotidien, un roman que j'ai trouvé particulièrement émouvant.

Annotation :

A mi chemin entre le roman et la nouvelle, environ 100 pages, un livre que j'ai trouvé déchirant, qui fait écho à la souffrance de la solitude, au désespoir amoureux, une oeuvre noire et cruelle, mais malheureusement fidèle à ce qu'on peut trouver dans la réalité.

Annotation :

Premier roman fleuve que je lis de l'auteur, mais qu'il a écrit en fin de carrière. Plus de 1200 pages que j'ai lu en une semaine, c'est un classique, et un livre spectaculaire, avec beaucoup de rebondissements et de fulgurances, malgré les quelques longueurs que l'on peut trouver dans ce genre de livres, ça se lit facilement. Un roman avec une impressionnante galerie de personnages, dont on retiendra particulièrement le pervers Stravoguine, ou le suicidaire Kirilov. Un peu déçu en ce sens que le résumé qu'on peut trouver un peu partout est mensonger, le sujet principal n'étant pas vraiment la révolution, l'anarchisme, ou la conspiration, à peine 100 pages parle de ce sujet, même si le début laissait présager du grandiose à ce sujet, ça n’empêche que la lecture a été captivante, même si je me suis parfois demandé où l'auteur voulait en venir, au final ça synthétise différents styles et thématiques chers à Dostoïevski (amour, philosophie, satire sociale, drame, etc..)

8,5/10

Annotation :

Un roman inachevé de 300 pages, on imagine aisément Dostoïevski signer ici son premier pavé en retraçant entièrement le vie de cette femme, mais il fut stopper de son élan en étant arrêté et envoyé au bagne. C'est frustrant quand on voit la qualité incroyable de ce début d'oeuvre, où l'on suit le déroulement de son enfance. Bien que stoppée net, une oeuvre vraiment marquante, auquelle je repense souvent.

Annotation :

Ma nouvelle préférée du début de carrière de cet auteur, environ 80 pages, et une comédie époustouflante que j'ai lu d'une traite. Les situations sont cocasses à l'extrême, avec un personnage d'une jalousie maladive, car conscient d'être dans une société glauque marquée par l'infidélité, mais qui finalement par sa folie ne change pas cette société, se pourrit la vie, et même créer du malheur autour de lui.

Annotation :

Un roman d'environ 250 pages qui m'a frappé par sa subtilité. Je connais le talent de Dosto pour les scénarios de vaudevilles auxquels il arrive à donner une grande profondeur. Tout l'intérêt du livre repose sur cette ambiance crispante de non-dits et de faux semblants entre les deux personnages principaux qui sont particulièrement attachants. J'aime aussi ce mélange remarquable des styles. Selon les chapitres, le lecteur est amené à ressentir le grotesque, le tragique, la pitié, l'ironie, la mélancolie et même le brouillard.

Annotation :

Une bonne nouvelle de 90 pages qui monte peu à peu en puissance. Une satire dans la même veine que "Le Double", car on retrouve toute cette anxiété sociale, cette difficulté de paraître, et de montrer qui on est à l'intérieur sans se ridiculiser en société. Cette farce fonctionne sur le contraste entre la position élevée dans la hiérarchie du personnage principal, et sa bêtise sociale maladroite. Malgré le respect qu'il a de par son statut, ça ne l'empêche de ressentir une effroyable honte intérieure, dû à sa condition première d'être humain.

7,5/10

Annotation :

Le classique que tout le monde connaît, environ 1000 pages que j'ai lu en 10 jours. Comme avec les autres pavés de l'auteur, j'en attendais probablement trop, particulièrement avec le thème de la criminalité. La première partie consacrée au mal-être de Raskolnikov et à son crime est captivante, mais la suite du roman perd en intensité avec une histoire d'amour dénuée d’intérêt, et pas forcément en accord avec la personnalité du héros, qui est asocial. En revanche, les rapports à son ami, et à sa famille sont beaucoup plus passionnants. La relation avec le juge d'instruction aussi a quelque chose de nébuleux. Tout comme le thème de la révolution dans Les Démons, le thème de la criminalité n'est abordée qu'en superficie au vue de ma première lecture.

7,5/10

Annotation :

Une belle nouvelle de 80 pages, qui se lit d'une traite au concept original et bien exploité même si j'aurais vraiment aimé en voir tout un roman. Un homme se retrouve avalé par un crocodile, et habite dedans. C'est déjà cocasse en tant quel tel, mais c'est encore plus les réactions de l'entourage, de la société et même de la victime elle-même, qui sont absurdes et grotesques.

7,5/10

Annotation :

Environ 300 pages, un des premiers romans de son auteur, un grand potentiel, qui aurait pu être mieux exploité je pense, car parfois ça tourne en rond, mais j'ai bien envie de le relire, un personnage névrosé et son dédoublement de personnalité, avec certaines passages grandioses, mais le style est lourd.

7/10

Annotation :

Une nouvelle de 70 pages qui pose un doux regard sur le monde de l'enfance, à travers l'amour improbable d'un jeune garçon à l'égard d'une dame mariée, c'est également la confrontation de l'enfant avec le monde adulte et surtout avec la féminité qui se dévoile tendrement à nous.

7,5/10

Annotation :

Essai d'environ 130 pages, très déroutant, presque expérimental qui dans le style en mixte entre "Les Carnets du Sous-sol", et "Les Annales de Pétersbourg". Le début est un calvaire, il faut s'habituer à ce style particulier, puis on y prend gout et la fin est un peu plus limpide. Entre références littéraires, philosophie et ressentiments haineux à l'égard des français bourgeois, et de l'idéologie occidentale, on rentre dans une conscience malade et ses états d'âmes que l'on a pu déjà avoir aussi, pas forcément les même vu l'époque, mais ça reste d'actualité.

7/10

Annotation :

Un roman d'environ 150 pages que j'ai eu beaucoup de mal à finir, je l'ai repris de multiples fois, car il me tombait toujours des mains. La première partie intitulée "Le Sous-Sol" est exceptionnelle, avec un style imprécatoire inimitable et des réflexions philosophiques puissantes, mais elle ne fait que 40 à 50 pages. La deuxième partie est assez banale et ennuyeuse comparé à tout ce que Dosto a pu faire par ailleurs. Cela ne m'étonne pas que je décrochais toujours après la première partie, car je ne perçois pas de liens logiques entre les deux parties.

6,5/10

Annotation :

Troisième gros pavé de 1000 pages auquel je m'attaque et le moins que l'on puisse dire c'est que j'ai galéré à le lire, autant que "L'Adolescent". Ce qui est frustrant est la différence de qualité entre le 1er volume véritablement fulgurant, où les scènes grandioses s’enchaînent et le 2ème volume qui traîne en longueur avec des descriptions interminables de non-événements. On se demande si les 1000 pages sont nécessaires, bien sûr ma mère a pu m'expliquer qu'à l'époque la lecture était la seule activité, et que les livres étaient parfois conçus comme un feuilleton. Je ne vais pas cacher que la lecture a été inégale dans le ressenti, mais quand j'ai fermé le livre j'ai ressenti des émotions, car il y a des scènes fortes que l'on peut visualiser, et des personnages attachants, une bonne moitié est passionnante, mais une autre moitié laisse aussi indifférent. J'en retiens un bon roman, qui a ses fulgurances, et qui laisse une trace après la lecture.

6,5/10

Annotation :

Un court roman de 140 pages, que j'ai trouvé inégal, passionnant au début, un peu plus confus vers la fin. Une intrigue mystérieuse, où le protagoniste tombe amoureux d'une inconnue aperçue dans une église. Un amour inaccessible, et des vies tragiques.

6,5/10

Annotation :

Deuxième gros pavé que je lis de cette auteur, plus de 1000 pages pour cette confession hallucinée à la première personne. Comme je m'y attendais, beaucoup plus difficile que "Les Démons", et beaucoup moins passionnant aussi. Comme toujours, une foultitude de personnages avec moins de réussites que sur les autres romans. De nombreuses fulgurances, mais aussi des dispersions et un potentiel gâché, j'aurais aimé que cela soit plus concentré sur le personnage principal encore, plutôt que de se perdre en intrigues amoureuses et policières innombrables. Un bon roman foutraque qui marque par la relation père fils, mais déçoit par rapport au potentiel que je lui accordais au début du roman.

6,5/10

Annotation :

Gros roman de 540 pages, que j'ai dévoré en 3 jours, bien qu'il soit très plombant. C'est le même roman que "Souvenir de la maison des morts", mais sans contresens de traduction dans le titre. Un récit âpre en partie autobiographique des années de bagne de Dostoïevski. Je déplore l'aspect beaucoup trop descriptif et digressif, bien que complet de la vie au bagne, quelques passages philosophiques ou émouvants sont à noter mais aurait mérité d'être plus développés. Un travail presque plus documentaire que romanesque, bien qu'ont soit parfois touchés par le regard tendre du narrateur à l'égard des bagnards, qui nous fait éprouver de la compassion à leur égard.

6,5/10

Annotation :

Une nouvelle touchante mais cruelle d'environ 90 pages, je ne m'attendais pas du tout à ce que j'ai lu, car je ne trouve pas que l'amour soit le thème principal. C'est plutôt une belle histoire d'amitié, et cela parle surtout de la dangerosité des élans amoureux, en cela qu'ils donnent des élans de bonheur excessifs, cela rejaillit ici sur le travail, et donne une crainte inconsciente de l’échec. Une véritable descente aux enfers. Je n'ai pas tellement accroché au style, même si j'adhère au propos.

6,5/10

Annotation :

Une nouvelle efficace et provocatrice d'une dizaine de pages, neuf lettres assassines entre deux ennemis, que j'ai trouvé d'une grande modernité, comme un clash, avec des punchlines ravageuses dans la dernière lettre.

6,5/10

Annotation :

A mi chemin entre le roman et la nouvelle, cad environ 100 pages, un cynisme extrême. Un vieux personnage solitaire et asocial, qui ne paye pas de mine qui tombe malade suite aux moqueries de ses locataires. Les autres personnages passent de la méchanceté à de la tendresse avec lui, puis finalement reste sur de l’amertume suite au twist final que je ne révélerais pas, dans lequel le secret du héros est révélé. L'histoire est sympa, mais cette nouvelle est trop noire, et pas tellement marquante dans son style.

6/10

Annotation :

75 pages au total, écrit pour paraître sous forme d'épisodes dans les journaux, et toutes sortes de réflexions sur la vie à Saint-Pétersbourg, et d'états d'âmes de Dostoïevski. Un format brouillon, mais que j'ai trouvé plaisant, avec de la pertinence et de la lucidité.

6/10

Annotation :

Roman d'environ 200 pages, que l'on pourrait d'avantage assimiler à du théâtre. Une satire sur une ville de province, où un projet de mariage arrangé avec un riche prince préoccupe tout le monde. Une sorte de brouillon d'Humiliés et Offensés, où ce thème du mariage arrangé est beaucoup mieux retranscrit. Cela dit quelques passages sont vraiment drôles. Les personnages font peine à voir tant ils ont les dents longues, ou alors sont d'une grande bouffonnerie.

6/10

Annotation :

Courte nouvelle d'une quarantaine de pages, avec pour thème la misère, et de la délinquance. Comment un bienfaiteur aide un homme paumé et alcoolique, qui serait à la rue sans lui. Sympathique mais tragique, surtout à la fin. Comment le vol n'est parfois pas un acte foncièrement méchant, mais un acte de désespoir irréfléchi.

Annotation :

Très courte nouvelle d'environ 20 pages qui relate comment s'organise un mariage arrangé, comment un vieillard repère une jeune enfant pour se marier plus tard avec elle. Une nouvelle simple, mais sans doute osé pour l'époque, car très critique d'une société dominé par l’appât du gain, mais Dostoïevski abordera mieux ce thème et de manière plus détaillé dans ces romans.

Annotation :

Une nouvelle d'une quarantaine de pages, d'un cynisme extrême, car le personnage principal, honnête et vertueux, luttant contre la corruption se voit bouffé par les malhonnêtes. Sympathique, mais très noire, dans le mauvais sens du terme.