Cure de docus chez TENK

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Ça ne rigole pas vraiment du côté de chez Kara-Kara, quartier peu glamour de Zinder où l'insécurité règne. Le docu donne la parole aux âmes qui y vivent, en tendant le micro notamment, entre deux séquences plus immersives qui filment la débrouille du quotidien, à d'anciens caïds pour qu'ils témoignent, avec regrets souvent, d'agissements passés qui font, il faut l'avouer, froid dans le dos.

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Un complément très enrichissant au docu Indianara que j'avais pu découvrir lors d'un festival du film brésilien. Toujours un discours assez triste quand il s'agit de faire état des persécutions subies par la communauté transsexuelle mais également une réflexion éclairante sur les batailles d'égo que se livrent régulièrement différents bataillons de résistance qui n'hésitent pas à aller au front des revendications alors qu'ils partagent pourtant un discours commun en différents points.

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Un docu aussi touchant que déstabilisant par sa démarche. Une soeur filme le parcours difficile d'un frère qui cherche rageusement à trouver l'endroit et le mode de vie qui lui permettraient de revendiquer sa volonté farouche de vivre libre.

Bien conscient que ses propres difficultés à trouver sa voie font la matière première d'un docu finalement intéressé (qu'il s'agisse pour sa soeur de garder une trace ou de construire un objet filmique plus "commercial"), à plusieurs reprises, il fait savoir à l'objectif qu'il n'est pas spécialement d'accord pour être filmé, ce qui personnellement m'ennuie un peu, parce que je comprends complètement qu'on préfère garder son intimité pour soi.

D'ailleurs, j'ai beaucoup plus apprécié, il me semble, les différents moments du docu qui sont issus des propres prises de vue d'Arnaud, qu'on sent plus posés, et clairement moteurs de la construction du portrait.

Le dernier quart d'heure est touchant. Savoir qu'il a quelque part réussi à trouver une harmonie qui lui convienne, ça fait du bien, d'autant plus que c'est mérité vu son parcours de vie.

Enfin, la relation entre le frère et la soeur fait état d'une belle sincérité, en dépit des réticences qui furent les miennes à certains moments, ce qui insuffle à ce récit très intime une émotion non feinte.

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Un portrait sacrément bien mené, que ce soit au niveau de sa narration que de la prise d'image. 90 minutes qui filent à toute allure en compagnie d'un cavalier / chanteur bien décidé à vivre sans trop anticiper le futur, un hédoniste qui ne fait pas de compromis pour profiter du moment présent sans jamais regretter de l'avoir fait quand le sort le rattrape. Sa relation avec sa future femme a parfois tout du Vaudeville, alors que les moments qu'il partage face caméra avec sa fille sont profondément touchants.

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Il y a un contraste assez saisissant dans la variabilité du tempérament des deux personnes admirables dont ce docu relate le travail.
Très calme lorsqu'il est focalisé sur les enfants dont elles s'occupent avec une patience infinie, il devient beaucoup plus passionné, voire mordant, dès lors qu'il s'agit de faire comprendre la nécessité de leur école dans une sphère politisée qu'il faut courtiser pour pouvoir continuer à exister.
Une dualité que l'on ressent très complexe : d'un côté, il devient vite évident que le système scolaire de nos sociétés occidentales, pièce centrale de nos usines à formater les masses, n'est sans doute pas le seul modèle à suivre, d'autant plus lorsque les rouages de la machine parfaite à apprendre la langue sont enrayés par le grain terrible de la guerre et ses traumatisme.
Et pourtant, complexe est le discours à tenir pour faire comprendre l'éventuelle nécessité de pluraliser l'apprentissage sans se mettre à dos les distributeurs de subventions.
Pas complètement kafkaïen mais pas loin quand même :)

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Beaucoup aimé les différents portraits filmés et surtout le portrait d'ensemble qui en découle, chaque jeune apportant clairement sa partition à une mélodie qui se construit sur la durée. La petite architecte en devenir dont les synapses tournent déjà au moins à 10x la vitesse des miennes est sidérante : un point bonus pour la mise à mort de Mickey Mouse :D

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OCS