En salles en 2021

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Quel plaisir de retourner dans les cinémas belges avec un film sombre qui parle de pédophilie !

Blague à part, Slalom est une jolie première réussite pour Charlène Favier, qui rejoint immédiatement le rang des cinéastes à suivre. Son film est indéniablement inconfortable mais il décrit fort bien l'isolement dans une relation abusive et la thématique du consentement. Formellement, le film évite de tomber dans les plans cartes-postales et préfère travailler sa lumière et son cadre pour enfermer ses personnages dans des espaces clos. Bien évidemment, les acteurs et actrices sont remarquables et contribuent au réalisme du métrage. Je regrette simplement une conclusion un peu faible et qui laisse un poil perplexe

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On peut évidemment reprocher au film sa faible narration, qui n'essaye de développer ni son univers ni ses personnages jusqu'à aboutir à un final qui laisse perplexe quant à la véritable utilité de cet opus. Il n'empêche que si on est sensibles aux série B monstrueuses, Sans Un Bruit 2 est d'une générosité rare. Le film est plus bourrin que son ainé et propose plusieurs scènes de tensions très funs. Le tout est rythmé de façon impeccable par Krasinski, qui exploite chaque seconde de ses 1H35. Un bon divertissement.

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Que dire face à la tornade Annette, si ce n'est que cela faisait longtemps qu'un film ne m'avait pas offert un plaisir aussi immédiat et revigorant. Carax est très fort pour bâtir des univers hypnotiques et chaque scène d'Annette est un régal d'idées, que ce soit Driver en faux comique qui insulte sobrement son audience ou un accouchement mis en musique, le film est toujours surprenant, drôle, réjouissant. La réalisation est définitivement de très haute volée.
Certes, la seconde moitié est un peu inférieure à la première mais la noirceur de la conclusion rattrape tout et laisse au film un goût amer qui lui permet de perdurer. Adam Driver est évidemment incroyable dans le rôle.
La bande-son des Sparks est quant à elle irréprochable et m'accompagne désormais chaque jour depuis la projection.

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Petit ratage pour Mortensen, qui passe complètement à côté de son sujet ; la relation tumultueuse entre un fils progressiste et un père conservateur et sénile aurait dû émouvoir Malheureusement, le film de Mortensen reste tristement en surface de son sujet et s'enferme dans un dispositif répétitif où le comportement honteux du père se décline en une multitude de saynètes poussives et fausses. Impossible de croire à cette famille dont le progressisme forcé semble n'être là que pour donner du grain à moudre au père.
De plus, Mortensen ne parvient presque jamais à tirer de la justesse de son récit, coincé entre des séquences toute faites embarrassantes ("pourquoi t'ai-je donné la vie pour que tu meures", la dispute finale, l'engueulement à table) et des flashbacks tartinés d'un insupportable piano.
Côté mise en scène, Viggo déçoit également, tant le tout se révèle terne et plat.
Reste quelques saillies du père, qui font forcément sourire, et le jeu impeccable de Lance Henriksen. C'est peu.

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Après une longue absence, Kevin Macdonald revient à son cinéma populaire et politique avec une certaine efficacité. Assigné du label "histoire vraie", The Mauritanian ne réinvente pas grand chose au cinéma dit à Oscar ; ni la mise en scène, ni les valeurs défendues - soit l'importance du droit à la justice équitable pour tous - ne sont particulièrement notables ou originaux. Il n'empêche que le récit reste intéressant et bien raconté ; la triple intrigue entre les avocates, le procureur et le calvaire carcéral de Mohamedou, qui convergent évidemment vers la même horreur, permet au film d'offrir une vision complète du rôle du gouvernement dans les agissements barbares menées à Guantànamo.
Le long-métrage peut également compter sur des interprétations solides, surtout de la part de Tahar Rahim, très investi et humain dans le rôle.
Une petite réussite.

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Un joli bordel qui passe complètement à côté de son concept et qui atteint un niveau d'incohérences et d'invraisemblances assez incroyable. On sent bien que Shyamalan n'a pas du tout la cruauté nécessaire pour porter une telle idée.
Cependant, je trouve qu'il reste investi derrière la caméra et le film a pour lui deux-trois idées de réalisation notable.

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https://www.senscritique.com/film/Titane/critique/216620543

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James Gunn livre un film de super-héros indéniablement divertissant, malgré quelques faux pas. Le rythme est le premier véritable problème, avec une première partie qui repousse péniblement la boucherie attendue et qui ne raconte finalement pas grand chose. Ensuite, Gunn ne réitère pas l'exploit des Gardiens de la galaxie et sa Suicide Squad reste moins attachante et moins drôle que les clowns cosmiques de Marvel. Ici, les passages "sérieux" sonnent un peu forcés et l'humour ne fait pas mouche à chaque fois, la faute à un timing comique parfois complètement à côté.

Heureusement, le film s'anime finalement dans sa second moitié jubilatoire, qui multiplie les moments de bravoure gore. Les scènes d'action sont brutales et bien réalisées, les gags se font plus inspirés et James Gunn déborde littéralement de générosité.
Alors certes, son Suicide Squad n'est pas une claque absolue et la subversion attendue est finalement bien timide ; il n'empêche que son film reste un des blockbusters les plus jouissifs depuis quelques années. De quoi lui pardonner son aspect inégal.

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Lorsqu'il déconstruit le mythe du chevalier par le biais du conte, le film de David Lowery est parfois pertinent, voire sympathique. Malheureusement, The Green Knight est affreusement long et noie son propos à travers une multitude de saynètes qui semblent toutes dire la même chose.
Reste la mise en scène, indéniablement travaillée mais qui laisse indifférent ; toutes les séquences semblent être filmées avec la même emphase donc rien n'a de réel impact.
Une déception pour ma part, un cinéma conceptuel et froid qui ne me fait pas vibrer.

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Pour moi, c'est clairement un classique instantané. Je ne sais même pas quoi dire tellement la maîtrise du film parle pour lui.
Disons simplement que Onoda est une odyssée sans précédent dans le cinéma français où la narration exemplaire de Harari permet de rendre parfaitement compte du temps qui passe.
Le voyage concocté de Onoda n'est pas sans influence - Schaffner et Herzog ne sont pas loin - mais le film parvient tout de même à bâtir sa propre identité plastique et à s'émanciper de ces modèles. Car, derrière le film de guerre (bien présent), derrière la robinsonnade (parfaitement documentée ici), c'est bien l'émotion qui domine à la fin du film de Harari. L'impression que le réalisateur a parfaitement compris les émotions de son personnage principal et qu'il a su les délivrer avec une insolente évidence. Splendide.

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De prime abord, The Night House ne paye pas de mine, avec son synopsis éculé et sa forme tout à fait classique. Pourtant, on remarque rapidement une vraie sincérité dans la manière de parler du deuil, bien loin d'être traité comme le traumatisme banal de tous les autres films d'horreur. Le film nous parle alors de cette impulsion maladive de dépouiller la personne décédée de tous ses secrets, quitte à oublier toutes nos convictions les plus profondes. Et par-dessus ce drame où Rebecca Hall excelle, David Bruckner applique une intrigue fantastique plutôt bien ficelée et qui aboutit à un climax réussi et inventif - notamment dans sa manière de personnifier l'entité. Une belle surprise, même si j'aurais aimé que Bruckner s'affranchisse totalement des codes du film d'horreur pour tutoyer davantage l'univers onirique qu'on aperçoit ici et là.

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La Loi de Téhéran ne manque ni d'ambition, ni de hargne. Sa peinture de l'Iran est saisissante et la médiocrité humaine afflue de toute part.
Cependant, à multiplier les lieux et les sous-thématiques, le long-métrage m'a finalement paru trop chargé, limite indigeste. Si on ajoute à ça quelques vraies maladresses dans le traitement - notamment dans la gestion de la musique - cela donne un film qui m'a laissé un peu sceptique, malgré d'importantes qualités.

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Effectivement c'est le nanar attendu, Wan est en roue libre totale et livre un film bancalement fascinant. Passée une première heure prévisible et fade où Wan ne parvient jamais à s'approprier le genre du slasher, Malignant bascule dans un carnage gore aussi ridicule que rigolo. En tout cas, il est clair que son film est très mal écrit ; de la cohérence de l'intrigue à la transparence totale de chaque personnage, jusqu'à ces cassettes explicatives qui s'enchaînent indéfiniment, rien ne fonctionne. Je me suis bien amusé quand même.
Rien que cette scène d'introduction grotesque où tous les gens se sont regardés, médusés, avec, la même question au bout des lèvres ; "c'est quoi ce bordel, on s'est trompés de salle non ?" ça n'a pas de prix.

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Je suis vraiment le dernier des abrutis pour avoir eu un semi-espoir que ce soit sympathique. Alors, en effet, il y a une petite progression au niveau de l'action ; les chorégraphies sont un peu plus recherchées et la réalisation se fait plus lisible. Pour le reste, c'est juste une catastrophe.
Le récit est un amoncellement de clichés pénibles et Marvel ne parvient jamais à effleurer l'ambiance asiatique qu'elle tente d'imiter. Les deux personnages principaux forment le pire duo jamais vu dans le MCU, les effets spéciaux sont toujours pris en défaut, le récit est prévisible de A à Z, l'humour s'enfonce au-delà des abysses...Bref, je pensais voir un Marvel correct (genre Strange) mais c'est juste le Aquaman de Marvel tellement c'est laid et bête.

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Dune est un pur film de Denis Villeneuve. Rien que cette affirmation représente une victoire, tant les risques étaient nombreux sur une entreprise aussi massive que l'adaptation de Frank Herbert.
Le style du cinéaste s'accommode parfaitement avec l'âpreté du roman ; Dune est avant tout la chronique d'un drame annoncée, où des entreprises d'un autre âge se font inexorablement dévorer par d'autres. Villeneuve filme parfaitement cette inéluctabilité et donne à son film une aura funeste rare au sein de si grosses productions. En ce sens, le manque d'émotion que certains pointent du doigt me paraît totalement cohérent avec l'aspect programmatique de l'histoire.

D'un point de vue purement esthétique, le film est grandiose. Beaucoup pesteront face à une direction artistique moins folle que celle de Jodorowsky ou Lynch ; je trouve au contraire que Villeneuve trouve un point d'équilibre parfait entre la minéralité des décors et l'aspect futuriste inhérent au Space Opera. Ce n'est peut-être pas le Dune que vous attendiez, mais il démontre avec force l'identité de son metteur en scène.

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Difficile de ressortir quelque chose de construit de Benedetta. Verhoeven lâche complètement les chevaux et plonge à corps perdu dans son sujet, se gargarisant de ses propres excès. Le film contient ainsi à un peu près autant de moments savoureux que de ridicule embarrassant ; qu'à cela ne tienne, cela fait tout de même plaisir de retrouver cette radicalité chez un si vieux cinéaste.
On préfèrera se souvenir de Benedetta pour le cynisme total avec lequel Verhoeven croque toute cette communauté, pour la performance hallucinante de Rampling et Wilson ainsi que pour une poignée de scènes franchement hilarantes. Par contre, on essayera d'oublier, le jeu de certains acteurs, le visuel hideux de plusieurs séquences ainsi que notre rêve de voir Verhoeven faire tout de même un film un poil plus subtil et mature.

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Bizarrement, j'ai préféré celui-ci que les deux précédents. Alors, il partage évidemment des défauts avec ces prédécesseurs ; le tout est assez codifié, les scènes de romance sont peu crédibles et le méchant est absolument ridicule (comme les deux précédents donc). Le film souffre également d'un rythme inégal, avec une première heure assez enthousiasmante pour ensuite sombrer dans un long sur-place narratif qui fait retomber l'intensité.

Cependant, j'ai apprécié cette semi-déconstruction du personnage de Bond, où on se moque de ses propres clichés et où on le place enfin dans un monde plus moderne. De plus, y'a un petit côté humoristique assez sympathique, on se prend moins au sérieux que dans ceux de Mendes, on retrouve ce côté old-school qui fait mieux passer la pilule de mon côté. La fin est également osée, avec une idée symbolique d'ailleurs assez bien vue.

Côté mise en scène, Fukanaga apporte pas mal de vivacité dans l'action, surtout après les épisodes plats de Mendes. Ses scènes d'action ne sont pas d'une originalité folle mais gardent toujours une efficacité brute tout à plaisante, avec quelques moments qui sortent du lot (la double-intro, la séquence dans les bois ou le plan-séquence d'action finale).
Bref, j'en attendais rien et j'ai passé un bon moment. Un James Bond pour ceux qui n'aiment pas James Bond ?

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Un très beau film, où Joachim Lafosse traite avec beaucoup de justesse le trouble bipolaire ; à ce niveau, c'est sans aucun doute la représentation la plus juste de cette maladie vue au cinéma. Le caractère imprévisible du personnage de Damien est parfaitement rendue par une mise en scène soignée et inventive. Lafosse réussit souvent à rendre compte de cette sourde instabilité en un seul plan (cf le moment où Damien pousse beaucoup trop les enfants sur le hamac). Au-delà de ça, la description des maux du couple, déjà centrale dans l'Economie du couple, est une grande réussite en termes d'écriture ; il n'y a ni bon, ni mauvais et on se surprendra souvent à s'accorder avec les points de vue de différents personnages selon les scènes.
Je regrette simplement cette fin trop visiblement bricolée, qui échoue à élever le film et le conclut avec une réplique trop écrite par rapport à la justesse qui précédait.

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https://www.senscritique.com/film/Le_Dernier_Duel/critique/251899875

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Douche froide. Alors certes, le propos sur l'innocence perdue et les dangers d'une nostalgie mortifère n'est pas inintéressant, de même que Wright affiche parfois un véritable savoir-faire dans la première partie de son film.
Malheureusement, le tout s'effondre assez vite, le principal problème étant que le cinéaste britannique semble incapable de saisir le véritable intérêt du cinéma fantastique. Son film est toujours trop frontal, trop explicatif, trop ostentatoire ; jamais le trouble ne parvient à creuser un sillon à travers cette intrigue balisée et finalement assez clichée. Le tout culmine dans un dernier acte complètement raté, où l'esthétique du cinéaste se perd dans des effets d'une grande laideur tandis que la narration se borne à expliciter ce qu'on avait déjà compris.

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Sur le papier, les clichés sont nombreux ; film arty en noir et blanc, dialogues bourgeois, absence d'intrigue, musique électronique, vision sans doute un peu fantasmée des banlieues...
Heureusement, ces aprioris sont rapidement dépassés par la légèreté qui se dégage de l'ensemble ; Les Olympiades est d'une douceur rare, privilégiant souvent l'humour au drame, les sourires aux pleurs. Audiard se mets clairement en retrait dans cette parenthèse enchantée où c'est surtout la patte de Sciamma qui prime, sondant avec beaucoup de bienveillance les amours et les désirs de ce quatuor mal assorti.
Alors certes, il y a quelques maladresses dans l'écriture mais le film restera tout de même longtemps en mémoire pour son ambiance et sa douceur.

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Malgré les grandes qualités de l'œuvre, j'avoue ressortir un poil frustré des Illusions Perdues.
D'un côté, c'est forcément un cinéma français moderne et ambitieux que je veux soutenir. Giannoli a accompli un immense travail de scénariste et parvient à tisser un récit fluide et prenant à partir du pavé de Balzac tout en livrant un propos savoureux sur la corruption des médias et la toxicité des réseaux. En ce sens, toute la première partie du film est particulièrement plaisante, exposant au grand jour le cynisme d'une presse qui se prostitue au plus offrant sans se soucier ni de la vérité ni du bon goût.
Tout le long-métrage est également porté par d'excellents interprètes, qui hissent le film vers les sommets du cinéma populaire là où le texte littéraire aurait pu le réduire à un téléfilm surjoué.
Seulement voilà, comme face aux précédents films de Giannoli, j'ai fini par trouver le temps un peu long devant Illusions perdues. La faute en incombe à la réalisation de Giannoli, qui possède d'indéniables qualités esthétiques, mais qui manque un peu d'emphase et d'intention. Une fois l'ascension accomplie, la longue chute de Lucien Rubempré m'a en effet parue très programmatique, jusqu'à un final qui m'a laissé malheureusement assez froid émotionnellement. Dommage.
Illusions Perdues est indéniablement une réussite mais pour ma part, il lui manque juste un peu d'émotion et d'identité pour en faire un grand film. Là, il ne dépasse pas le "c'est très bien fait".

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La grande force de Catherine Corsini est avant tout d'avoir évité le "film choc" et de lui avoir préféré un récit avant tout humaniste et tragi-comique. Ainsi, c'est l'énergie de l'ensemble qui convainc le plus ; le mélange entre un contexte tendu, un humour hystérique et la réalité de soignants incarnés par de véritables professionnels fait souvent mouche. De plus, Corsini est une des premières à humaniser le gilet jaune et à en faire une vraie figure de cinéma. Bref, le film est fort et ses qualités l'emportent largement sur ses maladresses d'écriture -Corsini a parfois tendance à forcer un peu le trait dans quelques séquences.

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Premier Jane Campion, première claque. La cinéaste ne réalise pas vraiment un western mais revient à l'image de l'authentique cow-boy, travailleur, manuel et totalement viril. La déconstruction qui s'en suit regorge de subtilités et s'attache à dresser les contours des passions intérieures via une narration exemplaire, qui ne s'entache d'aucune sur-dramatisation.
La lente découverte de la vérité se fait via une réalisation absolument splendide où Campion insiste davantage sur l'âpreté du milieu et l'écrasante puissance de la nature que sur des plans cartes-postales un peu trop vus dans le genre. Le film est en plus porté par des interprétations puissantes, notamment Cumberbatch qui trouve peut-être son rôle le plus fort et nuancé.
Sensuel, subtil, atmosphérique, The Power of the Dog est clairement un des plus beaux films américains de l'année. A voir en salle si l'occasion se présente.

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Légèrement déçu par un film qui a peut-être été un poil survendu à Cannes. Alors, évidemment, c'est un beau film, je ne dis pas le contraire. La légèreté avec laquelle les sujets modernes sont abordés, la puissance de la direction d'acteur, le travail sur la lumière blanche d'Oslo absolument remarquable. Et puis surtout, ce talent toujours bien présent chez Trier d'étirer les séquences-clés avec des dialogues souvent très bien écrits et donc forcément touchants. On sent également que Trier tente des choses à travers des parenthèses quasiment fantastiques assez cocasses et inventives.

Là où le film me déçoit quelque peu, c'est plutôt dans la direction globale que prend le récit ainsi que dans son émotion. Tout d'abord, la construction sérielle est intéressante et participe grandement au charme de l'œuvre; cependant, l'impression que Trier a parfois omis de montrer certains éléments importants est bien réel. Lorsqu'un personnage à la fin du film dit que "les conversations avec toi furent les plus belles de ma vie" et que le spectateur ne voit absolument pas de quoi il s'agit, tout simplement parce que ces conversations n'ont pas été montrées, il y a un petit souci au niveau de l'émotion.

De même, si le début du film nous présente une Julie complètement perdue et désorientée, Trier dérive de cette ligne directrice pour se consacrer trop à ses deux hommes. A tel point qu'il est difficile à la fin du film de cerner une réelle évolution chez Julie, tant ses doutes professionnels ne semblent avoir fait l'objet d'aucun réel parcours. Je regrette également deux derniers chapitres assez lourds, où Trier abandonne ses ruptures de tons pour plonger dans un aspect tire-larme un peu plombant.

Soit dit en passant, je remarque que le réalisateur est revenu au style très bavard de Oslo 31 Août, ce que je regrette un peu tant la sensualité et la sensorialité de son Thelma étaient fortes.

Bref, des petites réserves certes, mais suffisamment nombreuses pour modérer mon enthousiasme.

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Un bon film noir qui exploite son discours sur le passé à travers un récit en deux temps particulièrement malin. Après une première moitié centrée sur une romance quasiment fantasmatique, Tourneur enchaîne avec une conclusion sous forme de tabula rasa nihiliste. L'ambiguïté et le double-jeu des personnages, typiques du film noir, atteignent ici un véritable sommet (quitte à rendre le film un poil difficile à suivre à mon goût). De plus, le tournage dans des décors extérieurs permet au film d'avoir une esthétique assez singulière, qui se démarque aisément des intérieurs des autres polars de l'époque. Bref, très sympathique.

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Les nouveautés apportées par Spielberg restent hélas un peu timides sur le récit, là où l'histoire de West Side Story se prêtait bien à une modernisation plus poussée. Alors certes, les petits apports restent plaisants (l'homosexualité davantage signifiée, un approfondissement du personnage de Tony, la relecture très intelligente de la séquence de viol, la gentrification) mais cela reste léger à mon goût. J'ai eu le sentiment que Spielberg n'a pas osé ou voulu trop modifier l'ADN de West Side Story.

Cependant, ne nous mentons pas, l'intérêt principal du film reste de voir le formalisme formidable de Spielberg au service de la comédie musicale et il est clair que le spectacle est à la hauteur des attentes. J'ai également bien apprécié le nouveau casting, étonnamment convaincant. Mention spéciale à l'acteur de Riff, très charismatique, et à Ansel Elgort - qui chante extrêmement bien.

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Lorsqu'il se fait farceur, provocateur et insolent, Bad Luck Banging est parfois savoureux et réjouissant. Malheureusement, le discours sur la société roumaine s'éparpille très vite dans des dispositifs auteuristes pénibles. La dernière partie enfonce le clou, avec ce débat très démonstratif et poussif qui finit par complètement achever le spectateur. Mouais.