Festival Thématique de Senscritique 2013 : Frissons

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Je suis entièrement d'accord avec ce qu'a dit Obben sur cette oeuvre. Il existe dans ce bas monde des films parfaits objectivement, avec une bonne utilisation de la musique, une photographie élégante, une bonne mise en scène, mais ça ne suffit pas forcément pour faire un bon film. Récemment, on a eu La Taupe d'Alfredson dans ce style - parfait techniquement mais assez chiant - et plus de huit décennies en arrière, Le fantôme de l'Opéra, qui souffre d'un problème de rythme assez conséquent, certains plans ou quelques scènes sont ne s'étirent plus qu'il ne le faut, sont trop longs, ce qui rend le film ennuyeux. De plus, nous avons eu depuis moultes relectures du roman adapté, comme la folle version baroque de De Palma, et le film de 1925 parait bien trop classique et fade pour qu'on puisse l'apprécier sans le trouver trop longuet par rapport à ses homologues plus récents. Mais à côté de ça, le film est, objectivement, de qualité tout de même. Belle mise en scène, très belles musiques qui accompagnent judicieusement le film. Là où Rupert Julian s'est planté par contre, c'est dans son traitement du fantôme. D'abord présenté comme un être malveillant mais romantique, il sera ensuite montré comme un monstre banal, méchant, l'adversaire du preux chevalier qui aime sa belle.
Bref, tous les bons ingrédients étaient réunis mais mal exploités.

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Cinq étranges histoires racontées par des personnes qui perdent petit à petit, à l'exception d'un, leur ton rationnel suite aux confessions d'un mystérieux personnage. Le film, dénué d'effets visuels fantastiques, n'a pas pris une ride et est bien plus "moderne" qu'un "Night of the Demon" de Tourneur par exemple. Le film fait passer toutes sortes d'émotions, la crédulité, l'incrédulité, les frissons, le rire (excellente histoire des deux golfeurs, avec un humour très british que l'on peut retrouver dans un Frears ou un Wright). En gros, "Au coeur de la nuit" est un film en avance sur son temps, dont toutes les histoires ne se valent pas forcément mais où le charme anglais et les anecdotes des personnages séduisent. Peut se bonifier avec le temps.

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Ancêtre de Eraserhead et dans une autre mesure Blue Velvet, Dementia a d'évidentes qualités de mise en scène et est plutôt subversif pour son époque, mais cette balade cauchemardesque et dérangée m'a totalement laissée de marbre, d'autant plus que les crimes sont justifiés par la légitime défense, ce qui nuit à la folie du film.

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Comme je l'ai déjà dit pour La Taupe et Le Fantôme de l'Opéra, il ne suffit pas d'un esthétisme très pointilleux pour faire un bon film. Kwaidan rejoint à mon grand regret cette catégorie. La photographie est sublime oui, la mise en scène est parfaitement maîtrisée certes, forme parfaite donc, cependant le cinéaste s'est tellement préoccupé de la forme qu'il en a oublié le fond. Quatre histoires sans liens qui les rattachent. La première est insignifiante, magnifique visuellement mais insignifiante. La seconde est encore mieux au niveau plastique, avec un peu plus d'intérêt pour le fond mais il manque un petit quelque chose, puis c'est trop prévisible (à l'instar de toutes les parties). La troisième est assez intéressante elle, peut-être la meilleure des quatre (heureusement, c'est la plus longue...) mais cela dit, en deçà au niveau de la forme. La quatrième est la pire, la moins belle, il y avait énormément de potentiel mais elle est ratée. Ce qu'il manque aussi au film, c'est l'ambiance orientale si particulière des contes asiatiques, qui est totalement absente tout au long de l'oeuvre. Pour en revenir à la forme, je n'ai rien contre les films contemplatifs où les cinéastes se regardent filmer hein, sauf que pour justifier l'absence totale de fond, il faut que le film appartienne au genre de l'expérimental, ce qui n'est pas le cas ici. Kobayashi est un grand esthète, tout comme l'était Andrei Tarkovski, sauf que Tarkovski ne se contentait pas de magnifiques fulgurances et travellings, il y avait une richesse d'esprit dans son oeuvre, ce qui n'est pas le cas de Kwaidan. Dommage, le film aurait pu être parfait.

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Qu'est-ce qu'il y a de plus formidable qu'un film se passant le 25 décembre faisant un contraste entre son ambiance noire et les décors enneigés ainsi que des musiques de Noel ? Quoique soit le sujet, ça nous fait évader, alors que tous les médias nous parlent actuellement et incessamment de la rentrée scolaire.
Premier film considéré comme slasher, Black Christmas pose tous les codes, à commencer par une caméra qui tremble accompagnée de bruits de respiration pour indiquer qu'un personnage pas très net s'avance dans les pénombres, se rapprochant de la maison des proies (Brian de Palma s'en est forcément inspirer pour la première scène de Blow Out), puis par le même sadique qui beugle des choses incompréhensibles en s'attaquant aux victimes. La tension ne nous lâche pas une seconde. Parfois, le film de Noel nous fait rire, avec cette surveillante alcoolique et insouciant et ce lieutenant complètement crédule et peu malin, puis le réalisateur nous rappelle ensuite qu'on est dans un slasher, et la peur fait son retour. Si la fin peut paraître prévisible, elle est avant tout essentiel pour être cohérente avec le reste du film et l'effroi ne nous quittera que lorsque le générique se termine. Brillant et essentiel, qui mérite davantage d'être connu.

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Le cinéma d'horreur/épouvante des années 80, celui qui avait un langage quasi-universel, qui ne s'adressait pas qu'aux adolescents décérébrés en quête de sang et de peur pour prouver qu'ils en ont une grosse. Joe Dante - cinéaste de cette période - a fait un très bel hommage à ce genre dans les années 90 avec Panic sur Florida Beach en montrant un cinéaste de films d'horreur qui a toujours gardé son âme d'enfant en exploitant les faux monstres de ses films comme un enfant utilise ses jouets.
Ce cinéaste pourrait être Stuart Gordon, avec son film Les Poupées, dont le sujet est un couple de vieilles personnes donnant vie à leurs poupées pour qu'elles se vengent des adultes qui ont perdu leurs âmes d'enfants. Et le film projette le spectateur dans ses anciennes peurs de l'enfance : les ténèbres de la nuit, la possible vie de ses jouets...
C'est humble, sans grande prétention, un film d'horreur qui peut avoir plusieurs niveaux de lecture selon l'âge du spectateur (le film paraîtra beaucoup plus effrayant pour de jeunes personnes alors que les adultes y verront un conte très noir et un peu trash, mais nostalgique). Bien sûr, ce n'est pas génial pour autant, la mise en scène aurait pu être plus habile et inventive, le jeu d'acteurs est correct (surtout à ne pas voir en version française, les doublages peinent à montrer les émotions des acteurs !!! n'y voyez pas là une quelconque phobie de la vf en général) mais on est face à un film plutôt sympathique et attachant, qui ne révolutionne rien mais qui propose une version assez originale du slasher.

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Le sujet était très prometteur, des monstres et des humains qui cohabitent ensemble plus ou moins pacifiquement selon les traités politiques passés, mais nécessitait plus qu'une heure vingt de film pour en tirer toute son essence. En effet, tout va trop vite pendant le film et ne laisse pas un quelconque suspense s'installer, Yoshiaki Kawajiri préfère privilégier les scènes d'action et de sexe (assez originales cela dit, bien que pas forcément utile...) au détriment de la fameuse cohabitation humains et donc de la profondeur attendue. Mais ça reste regardable, ça se suit sans peine et sans difficulté, disons que ça aurait pu être un grand film si il avait duré une heure de plus pour montrer ce monde divisé en deux catégories.

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Chose rare, j'ai apprécié la petite touche d'humour qu'a ajouté Canal + au documentaire, alors que ça m'exaspère la plupart du temps. C'est assez bien foutu, avec une mise en scène rétro et un générique rappelant Death Proof de Tarantino, seulement le fond du documentaire, les cinéastes français d'horreur, frustrés, passent leur temps à justifier l'échec critique et commercial de leurs films en rejetant la faute à tout le monde sauf à eux (à part quelques uns qui disent avoir quelques lacunes...), encouragés par Schulmann et Sayanoff. Perso, je ne connais pas du tout le cinéma français de ce genre donc je ne me permettrai pas de dire qu'ils font de la merde, mais les extraits de leurs films qui ont été mis en avant dans le docu, c'est vraiment du mauvais goût, à peine assumé..