Films vus en 2024

Annotation :

Film au postulat de départ plus qu'intéressant, bénéficiant de deux ou trois moments de tension et d'émotion remarquablement mis en scène.

Malheureusement, les situations quotidiennes décrites pendant 80% du métrage m'ont mis à distance, je n'ai pas réussi à rentrer totalement dans ce village, à m'imprégner totalement de ces personnages, à cause d'un rythme inégal, et ce malgré les excellentes performances de tous le casting.

Un film intéressant, au sujet fascinant autant que révoltant, mais trop "sage" d'un point de vue formel et narratif.

Annotation :

Un excellent film d'horreur / Sci-Fi. La mise en scène, le sound design, les décors, tout transpire le baroque, l'horreur lovecraftienne, la terrifiante sensation de peur que suscite l'inconnu. Le mélange science-fiction / horreur biblique est savamment dosé, de sorte à nous placer dans un entre deux métaphysique déroutant et terriblement fascinant. Je ne pensais pas que l'auteur de la saga Resident Evil était capable d'une telle justesse et d'une telle puissance d'évocation. Un film fascinant comme j'aimerai en voir plus souvent. Une petite pépite.

Annotation :

Clairement pas leur meilleur crû, peut-être même l'un des plus faibles. Bonne surprise que cette thématique du surendettement hélas pas assez creusée, pour au final plutôt se reposer sur le comique que crée l'immersion de ces deux loosers égoïstes au sein d'une bande d'écolos révoltés.

On ne sait jamais trop sur quel pied danser, on relève des paresses d'écriture assez étonnantes pour ce binôme de réalisateurs qui d'habitude me convainc bien plus aisément. Le capital sympathie de Pio Marmaï et Jonathan Cohen fait son petit effet, mais la superficialité de tout le reste des personnages (hormis celui joué par Mathieu Amalric) empêchent le film de décoller, et ce dernier frôle même le ratage complet lors d'un dernier quart caricatural et expédié en deux temps trois mouvement.

J'ai plus eu l'impression de voir le film de quelqu'un qui essaierai de singer le style "Toledano-Nakache" qu'une véritable oeuvre leur appartenant.

Annotation :

Une excellente surprise. Une petite pépite d'humour absurde, dont le postulat de départ est un pastiche des films français de la Nouvelle Vague. J'ai explosé de rire un nombre incalculable de fois, les acteurs sont excellents, le timing comique parfaitement maîtrisé, l'écriture et la réalisation à la mesure des ambitions de son auteur.

Je conseille à 200%.

Annotation :

Moyennement convaincu. J'avais beaucoup aimé Les Combattants à l'époque de sa sortie. Ici je salue l'ambition, la volonté de faire un film grand public, spectaculaire, à l'ambition formelle et thématique. Malheureusement, le film m'a semblé bancal sur certains aspects pour adhérer totalement à la proposition. Je trouve les acteurs plutôt attachants, certaines situations clairement inspirées du cinéma de Spielberg fonctionnent plutôt pas mal, les créatures que l'on voit à l'écran sont plutôt bien designées et les effets spéciaux sont remarquables.

Néanmoins, j'ai eu la sensation que Thomas Cailley a voulu trop dire, trop faire, et finalement aucune ligne n'est véritablement tenue de manière satisfaisante. La métaphore sur la puberté n'est traitée qu'en surface, de même que la question écologique ou encore le rapport à l'autre. Hormis quelques séquences sympathiques, la réalisation mise la plupart du temps sur des plans moyens en caméra épaule au 50mm (environ). De fait, la mise en scène visuelle s'efface derrière une narration trop "sérielle", trop "narrative", tout est clair, paradoxalement sans aspérités, et malheureusement sans réelles surprises.

J'aurai aimé un film plus dérangeant, plus clivant, plus ambitieux visuellement (hormis ses effets spéciaux que je salue encore une fois). J'aurai aimé un monde plus crédible et réfléchi, avec une réelle cohérence dans les différentes mutations et pas seulement un patchwork de bestiaire sans réelle logique.

En bref, plein de bonnes idées, mais trop bancal pour vraiment s'établir en réussite selon moi. Loin d'être un mauvais film, mais pas aussi réussi et maîtrisé que le premier.

Annotation :

J'y suis allé un poil à reculons, quelque peu méfiant mais intrigué par les critiques reprochants au film son manque de point de vue politique et son discours ultra simpliste. Finalement, "Civil War" n'est pas du tout ce que j'en attendais.

Ce n'est pas un film à proprement parler sur la guerre civile mais sur la violence. Une violence qui sommeille en chacun de nous, et qui peut surgir à n'importe quel moment, notamment dans le contexte socio-politique que nous traversons aujourd'hui. A partir de ce postulat, et une fois que j'ai compris où celui-ci voulait m'emmener, j'ai trouvé le film assez brillant.

J'imagine que la salle 6 de l'UGC dont les mesures de décibels ne sont visiblement pas sa priorité à favorisé mon ressenti face au film, mais c'est bien la première fois depuis "Il faut sauver le soldat Ryan" que des séquences de guérilla m'ont autant impressionnées et choquées. Que ce soit à travers le découpage, la mise en scène, le design sonore, le film assène plusieurs coups de poings consécutifs dans l'estomac, et Garland me prouve une fois de plus, après "Ex-Machina" et "Annihilation" qu'il est un cinéaste extrêmement talentueux.

Le contexte politique est vaguement effleuré, il ne s'agit pas du tout du sujet de son cinéaste, seulement son point de départ, donc une fois qu'on a adhéré à ce postulat, le film peut véritablement faire son effet.

Une très bonne surprise donc.

Annotation :

Plutôt déçu par ce second opus, j'avais pourtant été largement séduit par le premier, dont la force tranquille, la maîtrise des cadres, la narration et le rythme crépusculaires m'avaient captivés.

Ici, je retrouve le défaut qui me fait parfois tiquer sur les films de Villeneuve, à savoir, à quatre ou cinq moments, de grands morceaux de bravoure, des leçons de mise en scène qui peuvent faire rougir les 3/4 de la production cinématographique actuelle, mais qui malheureusement sont affaiblis par le reste du film que j'ai trouvé trop verbeux, trop fade, trop étiré. Autant le casting m'avait plus que convaincu dans le premier, autant dans le second je n'ai pas réussi à m'investir dans les personnages, n'arrivant jamais à effacer les acteurs principaux au profit des personnages qu'ils sont censés incarner. J'ai eu beaucoup de mal à accepter ces dialogues explicatifs interminables dans des décors souterrains plus ou moins anecdotiques.

J'ai trouvé les Harkonnen presque risibles tant leur menace n'est plus un sujet. J'aurai aimé sentir le désespoir, la peur, le mode de vie survivaliste des Fremen, leur quête et leur sauvegarde de l'eau. Les vers des sables passent en quelques minutes de créatures mythiques fascinantes à un moyen de transport anodin. La romance entre Paul et Chani est à mon goût trop superficielle, je ne comprends pas leur attirance au delà du fait qu'ils sont physiquement beaux. Je ne vois aucune connivence, aucune évidence qui me fait comprendre et adhérer à leur histoire d'amour.

En bref, vraiment déçu par cet opus que j'attendais impatiemment, même s'il faut reconnaître les moments de grâce qui rappellent le véritable talent plastique de Villeneuve.