HDF 4/4 - 20 grands jeux postmodernes

Annotation :

♦ Réductionnisme (deux mécaniques instrumentales – déplacement et voyage temporel – reflètent une impressionnante variété de challenges)
♦ Expérimentation (à chaque monde son étonnement)
♦ Métadiscursivité (détournement)

Annotation :

♦ Soustractivisme (il aura fallu trancher dans le vif pour aller du cinematic platformer classique – voire du FPS pour les myopes sévères – vers le "fast-paced parkour simulator" tel que proposé par DICE... bien que des combats demeurent, intégrés tant bien que mal à la dynamique véloce qui confère au jeu son identité)
♦ Minimalisme (style épuré en vue d'être parfaitement fonctionnel)

Annotation :

♦ Soustractivisme (par définition le running-game restreint son objet, la plateforme, à une dynamique de fuite en avant perpétuelle)
♦ Minimalisme (2D, voxel, pixel)

Annotation :

♦ Soustractivisme (Ghost Trick est un "demi-jeu d'aventure" puisque des deux phases (successives ou entremêlées) qui caractérisent ordinairement le genre*, la première est simplement évincée : chaque point d'intérêt est mis en évidence pour le joueur en mode Ghost. On peut aussi y voir un point & click mutilé où la latitude du joueur se limite à naviguer d'un item à un autre, comme si Guybrush Threepwood ne pouvait que se téléporter de sabres de pirate en pintes de grog pour faire avancer le schmilblick)

♦ Réductionnisme (deux mécaniques énoncées dès le titre : Ghost & Trick (mode fantôme & interaction contextuelle), c'est à peu près tout. Or cette association très simple est exploitée à des fins assez diverses : énigmes classiques de jeu d'aventure, dispositifs de Rube Goldberg, séquence d'infiltration, séquences en temps réel...)

♦ Expérimentation (principe du poltergeist (même s'il n'est pas exactement inédit) ; voyage temporel "pré-décès")

♦ Métadiscursivité (une forme particulière et capilotractée de rupture du quatrième mur !)

* 1) repérage et identification des éléments utiles à la progression [exploration] ; 2) combinaison judicieuse de ces éléments par rapport au contexte [résolution d'une énigme]

Annotation :

♦ Soustractivisme (la plateforme expurgée de tout ce qui n'est pas la plateforme, dans la lignée notamment de N Game/N+)
♦ Réductionnisme (grande profondeur de jeu pour un nombre limité de mécaniques instrumentales : saut analogique et wall jump)
♦ Métadiscursivité (détournement, même à un niveau frivole et complaisant).
♦ Minimalisme (2D, pixel)

Annotation :

♦ Soustractivisme (du point & click... au point & click minimaliste)
♦ Métadiscursivité (quatrième mur)
♦ Minimalisme (2D, pixel, style épuré)

Annotation :

♦ Réductionnisme (le seul craft permet à peu près tout dans le jeu)
♦ Minimalisme (pixel, "cubisme" !)

Annotation :

♦ Radicalisme (sans inclination passéiste, Journey innove à la racine même de l'objet vidéoludique)
♦ Minimalisme (style épuré)

Annotation :

♦ Soustractivisme (à partir de la plateforme et du Zelda-like ; Fish est du reste influencé par la démarche de Ueda)
♦ Réductionnisme (une certaine richesse et différentes strates ludiques en dépit du dénuement mécanique, impliquant seulement les basiques du platformer et le twist de rotation du niveau)
♦ Expérimentation (la rotation)
♦ Métadiscursivité (détournement, mise en abyme)
♦ Minimalisme (2D, pixel, voxel)

Annotation :

♦ Radicalisme
♦ Minimalisme

Annotation :

♦ Métadiscursivité (détournement, mise en abyme, parodie)
♦ Radicalisme (à la sortie du mod original en 2011, la promenade narrative dénuée de tout enjeu ludique – soit le walking simulator – n'était pas encore un courant installé)

Annotation :

♦ Soustractivisme (proche du radicalisme mais le jeu conserve sa parenté avec le combat en versus)
♦ Minimalisme (2D, pixel)

Annotation :

♦ Réductionnisme (les fonctionalités auxquelles on accède à travers le vieux poste informatique sont très limitées, la principale étant un moteur de recherche ; le reste, soit l'essentiel, se passe dans l'esprit du joueur)
♦ Radicalisme (un jeu d'enquête, oui, mais parfaitement atypique et émancipé de tout modèle)
♦ Métadiscursivité (mise en abyme très littérale de l'écran du joueur et de son statut d'utilisateur)
♦ Minimalisme (interface minimale et archaïque, prises de vue réelles délibérément "salies" pour les faire correspondre à leur format VHS)

Annotation :

♦ Soustractivisme (au point que parler de JRPG semble une franche exagération)
♦ Métadiscursivité (détournement, parodie)
♦ Minimalisme (graphismes 16 bits dépouillés (même pour du graphisme 16 bits))

Annotation :

♦ Réductionnisme (toute interaction – or elles sont nombreuses et variées – se fait via l'interface de traçage linéaire)
♦ Métadiscursivité (mise en abyme)
♦ Minimalisme (low poly)

Annotation :

♦ Soustractivisme (épure du jeu d'action ramassant les fondamentaux du jeu de combat et du shoot'em up ; upgrades, puzzle, score et aventure sont remisés au placard, pas même ici de "moveset" digne de l'appellation)
♦ Minimalisme (low poly)

Furi marche notamment sur les traces de Shadow of the Colossus, des jeux de Hiroshi Iuchi et de Suda51, chacun préfigurant à sa manière la vague postmoderniste.

Annotation :

♦ Soustractivisme (forme épurée du cinematic platformer, Another World/Ico-fashion. Pas de HUD, pas de combats, un grab et un saut pour seules commandes). Le Réductionnisme n'est pas loin non plus étant donné le nombre décent de mécaniques implémentées dans le cours du jeu sur cette base rudimentaire, ou lorsque l'originalité d'un contexte particulier se répercute sur le gameplay (la file de cobayes)...

♦ Expérimentation (principe de contrôle de personnages à distance, non inédit mais encore rare ; on pense à Oddworld ou The Swapper)

♦ Métadiscursivité (mise en abyme, mais il ne s'agit que d'une interprétation possible des événements du jeu suggérée notamment par la fin alternative. C'est à la discrétion du joueur mais il est tentant de considérer que la mise en abyme qui s'opère doublement dans le jeu (le garçon manipule un pantin qui manipule un second pantin) redouble le rapport déjà existant entre joueur et protagoniste.)

♦ Minimalisme (quasi-monochromie, low poly)

Annotation :

♦ Soustractivisme (la tactique mise à nue au point de se perdre elle-même de vue, au bénéfice d'un puzzle game jubilatoire. Pourquoi puzzle ? Parce qu'un jeu de stratégie à information complète (comme les échecs) réduisant à peau de chagrin la dimension probabiliste associée à cette composante ludique (liée en principe au fait que je ne connaisse pas par avance le comportement de mon adversaire) n'est plus, à proprement parler, un jeu de stratégie. Ici l'IA n'a qu'une marge de manœuvre limitée, ne construit pas réellement son jeu, et le joueur a toujours l'opportunité de déjouer chacun de ses coups avant qu'elle ne l'exécute (système "3 temps"). L'anticipation systématique à moyen-long terme – essence même de la stratégie – est dérisoire dans Into the Breach, seule importe la résolution de la configuration présente, limpide et déterministe (à l'exception marginale du pourcentage de chance de résistance du Grid). Aussi l'IA, puisqu'il faut tout de même l'appeler ainsi, n'a pour elle que son surnombre. Mais ce qui fait vraiment du jeu de Subset un exemple frappant de game design soustractiviste est sa sobriété numérique, l'étendue étonnamment modeste de son espace de jeu : damier, points de vie, unités en jeu, nombre de tours total, etc. Tout se compte en unités au plus, rarement en dizaines.)

♦ Expérimentation (le système "3 temps" déjà mentionné est une nouveauté à ma connaissance : un tour de jeu se déroule en trois phases (mouvement CPU-> tour complet joueur-> action CPU) au lieu des deux auxquels une confrontation 1 contre 1 nous laissait penser de prime abord ; une asymétrie qui consolide l'idée qu'on a moins affaire ici à un véritable jeu tactique qu'à un jeu de réflexion évolutif et émergent. Into the Breach substitue par ailleurs au metagame caractéristique du jeu de guerre au tour par tour, axé sur l’annihilation des forces adverses, un objectif protectionniste au service du propos du jeu : le repositionnement comme solution de premier ordre.)

♦ Minimalisme (simplicité graphique manifeste et assumée, la lisibilité passe avant tout)

Annotation :

♦ Soustractivisme (Obra Dinn vise le cœur même du registre ludique "aventure" et s'émancipe dans cette optique de tout système sophistiqué élaboré pour le genre depuis ses débuts : exit inventaire, interface point & click, dialogues à choix multiples, combinaison d'objets, sous-système dévolu à la concession d'indices, activation de highlights voire QTE et temps réel pour les mutations plus modernes du genre... C'est au point où l'exposition et le dévoilement du récit eux-mêmes se veulent minimaux et lapidaires, un peu dans l'esprit d'un Myst.)

♦ Réductionnisme (une mécanique souveraine de tout progrès effectif (le journal et ses entrées à remplir au fur et à mesure) et une mécanique intermédiaire pour glaner l'information nécessaire (la montre à gousset permettant l'accès aux "souvenirs") sont en somme tout ce qu'offre le jeu en termes de système. Le travail mental qui s'opère chez le joueur n'en est pas moins panaché puisque les renseignements requis se donnent de façons multiples, visuelle ou sonore, écrite ou orale, en clair ou en creux... Un peu à la manière de The Witness – dans des proportions sans doute moindres – le jeu de Pope dispense une impressionnante richesse ludique via un nombre très réduit de modalités d'interaction.)

♦ Expérimentation (le principe d'"exploration de flashbacks" et la narration éclatée demeurent relativement rares)

♦ Minimalisme (le fameux graphisme 1-bit, à l'origine en fait du projet dans son ensemble)

Annotation :

♦ Soustractivisme (KR0 ressemble à un point & click débarrassé de la panoplie ordinaire du genre : inventaire, énigmes, exploration, etc. Le dénuement mécanique (comme ludique) est complet.)
♦ Expérimentation (Plus on avance, plus l'aventure s'émancipe sur le plan narratif ; les contours du récit se floutent, les points de vue alternent inopinément, le protagoniste donné comme tel perd son statut, les sous-histoires enchâssées dans la principale se multiplient et les procédés de mise en scène, tour à tour théâtraux, cinématographiques, littéraires, télévisuels et autres, sont constamment renouvelés.)
♦ Métadiscursivité (Le virtuel est l'un des grands thèmes de Kentucky, qu'il questionne à travers de nombreuses conversations, représentations et mises en abyme. Une séquence s'inspire assez ouvertement du jeu d'aventure textuel.)
♦ minimalisme (Un méticuleux low poly dépeint des paysages abstraits pénétrants et habités. Les cartes de navigation des régions adoptent un rendu monochrome et vectoriel.)