Cover Henri-Georges Clouzot : Le Diabolique

Henri-Georges Clouzot : Le Diabolique

Portrait d'Henri-Georges Clouzot : http://www.dvdclassik.com/article/portrait-d-henri-georges-clouzot

Né en 1907, le talent de Henri-George Clouzot n'est plus à démontrer depuis bien longtemps. Pourtant il fut un cinéaste controversé, notamment durant la période qui a suivi la fin de ...

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9 films

créee il y a environ 10 ans · modifiée il y a environ 5 ans

L'assassin habite au 21
7.7

L'assassin habite au 21 (1942)

1 h 24 min. Sortie : 7 août 1942. Comédie, Policier, Thriller

Film de Henri-Georges Clouzot

Docteur_Jivago a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Comme souvent avec Clouzot, l'écriture est remarquable, tant au niveau du scénario, où le suspense tient de bout en bout, que le déroulement inattendu de l'histoire et surtout les personnages puis dialogues. Comme il le fera régulièrement par la suite, il étudie la noirceur de la nature humaine, notamment lorsque l'enquête se déroule anonymement dans une pension, pensant que le coupable s'y trouve et observant tout une galerie de personnages où se cache vanité, mensonge, allumeuse, cynisme ou encore criminel.

Ce bal des suspects est superbement et finement orchestré et en devient totalement passionnant et immersif. Clouzot fait preuve d'une belle maîtrise technique et utilise à merveille la somptueuse photographie noir et blanc et sa remarquable mise en scène est adéquat au récit, capable de créer une forte intensité dans les moments adéquats ainsi qu'une atmosphère prenante, sombre et éprouvante.

Certaines scènes se révèlent particulièrement mémorables témoignant du génie de Clouzot tandis que la reconstitution et les décors sont impeccables. Il n'oublie par non plus quelques petites touches d'humour alors que sa direction d'acteurs est remarquable et ces derniers le lui rendent bien, que ce soit le couple Pierre Fresnay/Suzy Delair ou encore les différents suspects tels que Pierre Larquey, Noël Roquevert ou encore Jean Tissier.

Le Corbeau
7.9

Le Corbeau (1943)

1 h 32 min. Sortie : 28 septembre 1943 (France). Drame, Policier

Film de Henri-Georges Clouzot

Docteur_Jivago a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Perçu par la résistance Française et la presse de gauche comme immorale et un portrait néfaste de la France.
Elle n'avait pas non plus été apprécié par le régime de Vichy où finalement on est loin des valeurs travail, famille, patrie chères à Pétain (il a aussi été attaqué par l'église, entre autre !).

Tout ces éléments ont fait en sorte que Clouzot soit banni, tout comme son film, jusqu'en 1947. Et cette double réputation peut parfois faire penser à M Le Maudit de Fritz Lang, sorti en Allemagne en 1932, en pleine montée du nazisme et faisant ici aussi un portrait social assez sombre.

Passé ces faits, il ne faut donc pas oublier que Le Corbeau est aussi et même surtout célèbre pour ses qualités cinématographiques. Clouzot nous fait suivre les péripéties se déroulant dans la ville de Saint-Robin, où un mystérieux corbeau envoie des lettres calomnieuses aux habitants. Le futur metteur en scène de Manon réussi à instaurer une vraie atmosphère de plus en plus angoissante, malsaine et paranoïaque au fur et à mesure que le récit avance.

L'idée de base, inspiré d'un fait réel datant de 1923, est intéressante et le scénario est brillant, bien ficelé, riche et efficace. Il maintient le suspense de bout en bout et, en toute intelligence et subtilité, il étudie aussi la vie dans cette communauté de la France rurale où dès que les lettres du corbeaux arrivent l'atmosphère devient sournoise, sordide ou encore étouffante, à l'image de la galerie de personnages qu'il met en scène que ce soit les rôles importants ou non.

Le personnage principal, merveilleusement interprété par Pierre Fresnay, est intéressant et attachant, d'apparence seul contre tous, incapable de révéler son passé douloureux et fâché avec la vie. Presque tout le monde en prend pour son grade, qu'importe les classes sociales, religion ou autres et peu de gens sortent indemne dans cette œuvre sombre où la limite entre le bien et le mal est toujours flou.

La mise en scène de Clouzot est remarquable et inventive, faisant ressortir l'ambiance sombre et les émotions du récit, tout comme sa réalisation où le jeu d'ombres et de lumières rappelle parfois les belles heures de l'expressionnisme Allemand, et globalement sa maîtrise technique est superbe. Outre le génial Pierre Fresnay qui montre une fois de plus tout son talent, les autres interprétations sont excellentes, à l'image de Ginette Leclerc et Pierre Larquey.

Manon
6.4

Manon (1949)

1 h 40 min. Sortie : 9 mars 1949 (France). Drame, Policier

Film de Henri-Georges Clouzot

Docteur_Jivago a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Après Quai des Orfèvres, Henri-Georges Clouzot revient en signant Manon, où il adapte avec l'aide de Jean Ferry le roman L’Histoire du Chevalier des Grieux et de Manon Lescaut de l'abbé Prévost et datant du XVIII ème siècle. Sa première force est d'arriver à transposer cette histoire datant du moyen-âge dans la France libérée, et d'en faire une oeuvre sombre et tragique racontée avec l'aide de plusieurs flash-back qu'il gère avec brio.

Comme souvent dans le cinéma de Clouzot, c'est d'abord dans l'écriture que son film se révèle intéressant et même brillant, que ce soit dans le traitement des personnages et de l'amour qui les lie, ou encore dans le déroulement de l'histoire avec un scénario bien construit proposant des rebondissements bien amenés et pensés. Il opte pour un ton assez réaliste et surtout naturel, ce qui se ressent notamment vis-à-vis des dialogues, et l'oeuvre en devient immersif, le metteur en scène du Salaire de la Peur arrivant à nous faire ressentir au côté des personnages.

Il propose une réelle réflexion autour de la société Française d'après-guerre tout en livrant une sombre, impossible, parfois surréaliste, à l'image de leur rencontre, mais finalement magnifique et touchante histoire d'amour. Certaines scènes en deviennent mémorables, à l'image de celle du train ou la finale qui peut paraître dure et même morbide mais qui se révèle finalement touchante. Il démontre une réelle maîtrise pour bien mener son récit et en gérer les personnages, leurs apparitions et les rebondissements.

Il opte pour une remarquable mise en scène capable de faire ressortir toutes les émotions et la tragédie de l'oeuvre, tandis qu'il montre une vraie maîtrise technique derrière la caméra, comme en témoigne de nombreux plans. La photographie en noir et blanc a bien vieillie et est assez belle tandis que sa direction d'acteurs est excellente, capable de rendre leurs personnages crédible, que ce soit Cécile Aubry, Michel Auclair, ou le toujours excellent Serge Reggiani en second rôle.

Retour à la vie
7.1

Retour à la vie (1949)

2 h. Sortie : 14 septembre 1949. Drame, Comédie dramatique, Guerre

Film de André Cayatte, Georges Lampin, Henri-Georges Clouzot et Jean Dréville

Docteur_Jivago a mis 6/10.

Annotation :

Henri-Georges Clouzot, André Cayatte, Georges Lampin et Jean Dréville proposent avec Retour à la Vie un film à sketches, avec un gros casting, pour évoquer le difficile retour de Guerre. Ils évoquent les changements de mentalités dû à la Seconde Guerre mondiale, notamment la vision de l'Allemand (le dernier segment est terrible à ce sujet). Tout n'est pas parfait, il manque de réelles sensations et émotions, mais l'ensemble reste de qualité, assez efficace et intéressant, en particulier le segment de Clouzot (avec une certaine intensité en plus), les comédiens sont bons et la musique de fond adéquate et bonne.

Le Salaire de la peur
8

Le Salaire de la peur (1953)

2 h 28 min. Sortie : 22 avril 1953 (France). Aventure, Drame, Thriller

Film de Henri-Georges Clouzot

Docteur_Jivago a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

L'oeuvre est clairement divisés en deux parties, d'abord une longue première, décrivant méticuleusement la misère et la pauvreté de cette petite ville ainsi que tous les voyageurs et vagabonds qui y échouent. Décrivant aussi des hommes prêt à tout pour gagner un peu d'argents et étudiant des comportement parfois égoïstes ou désespérés. Tout le long du film, Clouzot rajoute une forte dimension et un contexte politique et social.

La deuxième partie, elle est aussi sur un rythme assez lent (mais adéquat), est sous forme d'un road-movie sur cette longue route, à bord des dangereux camions où la encore il étudie méticuleusement l'âme humaine, et justifiant le titre du salaire de la peur. L'écriture est de très grande qualité, que ce soit au niveau des personnages ou du scénario, mêlant intelligence, finesse et une belle, triste et complexe étude humaine à travers ses quatre protagonistes, notamment celui de Mario.

Le suspense nous tien en haleine de bout en bout et le rythme lent est adéquat à ce récit très riche. Le montage est impeccable et la réalisation de Clouzot l'est tout autant. L’atmosphère âpres, parfois sombre et lourde, est prenante, aidée par une absence de musique à l'exception de quelques touches classiques par rare moment. Le noir et blanc crépusculaire est impeccable et sublime les superbes paysages, extérieurs notamment. Côté interprétation, c'est dominé par un très grand et charismatique Yves Montant, donnant puissance et complexité à son personnage, les autres acteurs, à l'image de Charles Vanel ou Folco Lulli, sont impeccables.

Les Diaboliques
8.1

Les Diaboliques (1955)

1 h 57 min. Sortie : 29 janvier 1955 (France). Drame, Policier, Thriller

Film de Henri-Georges Clouzot

Docteur_Jivago a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Succès à sa sortie et aujourd'hui l'un des films les plus célèbre de Clouzot, Les Diaboliques brille d'abord par sa mise en scène, capable d'instaurer une ambiance sombre, parfois malsaine, angoissante et torturée tout le long du film. C'est aussi par sa qualité d'écriture, que ce soit le scénario, dont les rebondissements sont bien trouvés et le suspense tient de bout en bout et de manière de plus en plus haletante, ou les personnage, à commencer par les deux femmes, et les dialogues, que l'oeuvre est brillante.

Sa maîtrise technique est excellente, que ce soit à travers des plans, cadrages ou encore utilisation du noir et blanc. Avec le metteur en scène du Corbeau, la violence est avant tout psychologique et souvent froide, et se ressent particulièrement à travers certaines scènes qui restent mémorables, à l'image des quinze dernières minutes où Clouzot propose une véritable leçon de cinéma. Les interprétations sont excellentes et en particulier Simone Signoret et Paul Meurisse alors que Véra Clouzot apparaît un peu plus en retrait.

Avec Les Diaboliques, Henri-Georges Clouzot propose une oeuvre remarquable, sombre, psychologiquement violente, prenante et constamment sous tension, le tout emmené par d'excellents comédiens.

La rumeur dit que Hitchcock aurait demandé à son scénariste de s'inspirer de ce film pour écrire Vertigo (d'autres sources citent Psycho) et récupérer son trône de maître du suspense.

La Vérité
8.1

La Vérité (1960)

2 h 10 min. Sortie : 2 novembre 1960. Drame

Film de Henri-Georges Clouzot

Docteur_Jivago a mis 9/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.

Annotation :

Clouzot signe avec La Vérité un grand film, brillant dans le fond comme dans la forme, sachant être tour-à-tour sensuel, provoquant, drôle, intense ou touchant, mais surtout passionnant et captivant d'un bout à l'autre, tout en étant porté par d'excellents comédiens.

La Prisonnière
6.9

La Prisonnière (1968)

1 h 46 min. Sortie : 20 novembre 1968 (France). Drame

Film de Henri-Georges Clouzot

Docteur_Jivago a mis 6/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Avec La Prisonnière, Henri-Georges Clouzot propose une oeuvre originale et complexe, étudiant l'humain, les pulsions ou encore les émotions à travers un triangle amoureux un peu malsain. Tout n'est pas parfait, ce dernier film manque notamment de sensation, et parfois même d'intérêt malheureusement, bien qu'il reste intéressant à plus d'un titre, avec de bons comédiens et de nombreuses bonnes idées, tant dans le scénario que la mise en scène.

L'Enfer d'Henri-Georges Clouzot
7.6

L'Enfer d'Henri-Georges Clouzot (2009)

1 h 42 min. Sortie : 11 novembre 2009 (France). Making-of, Cinéma

Documentaire de Serge Bromberg et Ruxandra Medrea

Docteur_Jivago a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

De plus : Documentaire sur son film inachevé :

L'ambition de Clouzot avec L'Enfer était immense, on ne saura jamais ce qu'aurait donné le film final, mais la genèse présentée ici est fascinante, les images en disent plus que n'importe quels mots, Schneider et Serge Reggiani nous rappellent quels immenses comédiens ils étaient, et si l'aspect documentaire n'est pas toujours bien géré (notamment les incursions d'acteurs actuels), le sujet suffit amplement pour que l'on reste captivé tout du long.

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